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S OLEIL st
photovoltaïque, thermique, thermodynamique, architecture bioclimatique.
EVENT
Chères lectrices, chers lecteurs, Je vous propose de partir à la découverte de journal des énergies renouvelables.
SYSTÈMES SOLAIRES –
Le
Depuis son premier numéro, en 1985, ce journal s’est toujours positionné à la pointe de l’actualité. Il apporte une vision de terrain et une approche documentée sur l’ensemble des filières énergies renouvelables. Au fil des pages, vous trouverez une information fiable et claire sur les aspects technologiques, architecturaux, économiques et environnementaux des énergies renouvelables. Dans chaque numéro, SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergies renouvelables. publie des reportages et des dossiers complets. Il commente la vie énergétique de la planète, analyse et évalue les études et les recherches en cours. Son baromètre EurObserv’ER, édité tous les deux mois, donne les indicateurs de puissance installée, filière par filière, en France et en Europe. Riche de brèves d’information, SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergies renouvelables. annonce aussi dans son agenda le calendrier des manifestations et salons, des dates de formations professionnelles, des offres et des demandes d’emplois dans le secteur…
éoliennes et aérogénérateurs.
B
BIOMASSE
bois-énergie, biogaz, biocarburants.
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EAU
hydroélectricité, marées, courants, vagues.
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GÉOTHERMIE
chaleur, électricité.
Que vous soyez professionnel, investisseur, personne privée, enseignant ou étudiant, ce journal est fait pour vous. J’ai le plaisir de vous adresser aujourd’hui un fac-similé de 16 pages présentant SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergies renouvelables. tel que vous pourrez le lire à chaque parution. À vous désormais de le découvrir et de profiter de notre offre d’abonnement, jointe à ce document. Bonne lecture à toutes et à tous. Yves-Bruno Civel Directeur général
146, rue de l’Université – 75007 Paris Tél. : 0144 1800 80 Fax : 01 4418 0036
[email protected] Éditeur :
Photovoltaïque DES PROJETS INNOVANTS n° 184
Solareo/Komunikdesign
UNE CENTRALE SOLAIRE S’INVITE AU CŒUR DE PARIS par laure marandet
D’ici 2013, la halle Pajol, dans le 18 e arrondissement accueillera une centrale photovoltaïque de 350 kWc, une taille sans précédent pour une installation urbaine. Une réhabilitation exemplaire qui pourrait bien faire des petits. I Elle sera la « plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France », a annoncé Bertrand Delanoë. Avec le réaménagement de la Zone d’aménagement concerté (ZAC) Pajol, située dans le 18e arrondissement de la capitale, la mairie de Paris souhaite frapper un grand coup en introduisant au cœur de la ville une installation de
près de 350 kWc. Une intrusion que l'on pourrait qualifier de quasi révolutionnaire, puisque les centrales solaires ont jusqu’ici été cantonnées aux zones rurales ou industrielles. Le choix du site, actuellement une friche de trois hectares, est idéal. Longue de 140 m, la halle Pajol est une grande structure métallique
datant de 1926. Elle est surmontée d’un shed (une toiture en dents-descie dont les pans sont orientés plein sud et inclinés à 30°), formidable emplacement pour des panneaux photovoltaïques. D’ici 2013, près de 3 300 m 2 de capteurs y seront installés, pour un investissement total de 2,5 millions d’euros. L’opération sera financée par une entreprise privée, qui louera le toit de la halle à la Ville de Paris et revendra son électricité à EDF. La compétition pour remporter l’appel d’offres promet d’être rude, et Bertrand Delanoë a déjà annoncé que le cahier des charges serait « exigeant ».
SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008
DES ÉOLIENNES SUR FONDATIONS FLOTTANTES
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ficile de répertorier tous les concepts, d’autant plus qu’ils n’ont pas tous donné lieu à un développement et encore moins à un prototype. Six d’entre eux se sont néanmoins fait connaître. Les plus anciens sont les Norvégiens Hywind et Sway, à l’étude depuis plusde cinq ans. Un troisième projet norvégien a été présenté au salon de l’éolien offshore à Berlin en décembre 2007. Baptisé Windsea, il est développé par la société Force Technology. AuxÉtats-Unis,des recherches sont effectuéespar le Laboratoire national d’énergie renouvelable américain NREL (National Renewable Energy Laboratory). Saipem, filiale du groupe pétrolier italien ENI, planche aussi surle sujet.Le sixième estle seul pour lequel un prototype grandeur réelle vient d’être installé en mer: il s’agit du Néerlandais Blue H. Les caractéristiques techniques de ces six projets sont très différentes. Les concepts de fondations flottantes peuvent être classés en quatre catégories (voir ci-dessous). L’idée, ici, n’est pas de les comparer entre eux mais d’expliquer les grands principesde chaque projet, et de faire le point sur l’état de leur avancement. Le prototype Blue H a été développé
par une société constituée au « un groupe de fondateurs, toujours Royaume-Uni en 2004 et basée aux majoritaires, ainsi que des financiers Pays-Bas, Blue H Technologies, cen- indépendants français, italiens et néertrée sur le développement de sites landais », assure le directeur général éoliens offshore. L’éolienne est inté- Neal Bastick. grée à uneplate-forme flottante, destinée à des profondeurs variant de 50 à de 50 à 700 m de profondeur 200 m. La turbine est dressée sur un En Norvège, les projets Hywind et corps central flottant qui dépasse de Sway, développés à l’origine par deux 5 m le niveau de l’eau et s’enfonce sociétés différentes, sont depuis 2007 de 15 m en dessous. L’ensemble est contrôlés par le même groupe pétroremorqué vers le large puis lier : StatoilHydro (lire encarigidifié par six chaînes tenUn premier dré en page suivante). Ce dues reliées à un contrepoids prototype de n’est pas un hasard. Les posé sur le fond de la mer. 80 kW a été entreprises pétrolières peuD’où le nom générique de vent ainsi mettre à profit leur amarré à “TLP” (Tension leg platform) 20 km au forte expérience en matière appliqué à ce type de sysde plates-formes offshore large de tèmes. L’éolienne, également l’Italie. flottantes. L’histoire comconçue par Blue H Technolomence le 2 novembre 2005, gies, ne comporteque deux pales,afin quand le groupe norvégien Hydro de diminuer son poids et son coût. Le annonce qu’il « développe un nouveau premier prototype de Blue H, d’une concept pour produire de l’électricité en puissance de 80 kW, a été érigé en mer : Hywind. Un modèle est testé dans novembre 2007 dans le port de Brin- un bassin en laboratoire. » Le groupe disi en Italie. Il a attendu quatre jours indiquealorsavoir investi 2,5 millions de beau temps consécutifs pour pou- d’euros en trois ans pour développer voir rejoindre le large, à unevingtaine ce concept et avoir besoin d’au moins de kilomètres de Tricase. Deux proto- 18,68 millions d’euros supplémentypes de 2 MW en 2008 puis de 3,5 taires afin de continuerles recherches MW en 2009 sont annoncés. Aucapi- et réaliser le projet de démonstration. tal de Blue H Technologies, on trouve En septembre 2006, Hydro obtient
LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE FONDATIONS SUR TERRE ET SUR MER Barge: L’éolienne est fixée sur une plate-forme semblable à une embarcation à fond plat, d’où un volume de flottaison essentiellement en surface. L’ensemble est plus sensible aux vagues et est attaché au fond marin par des ancrages souples.
Fondations fixes : Les éoliennes terrestres ou marines à fondations fixes sont ancrées dans le sol. En offshore, cette technique est difficilement envisageable au-delà de 70 m de profondeur.
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une concession au large de Karmoy sur la côte ouest de la Norvège pour implanter uneéolienne Hywindà une dizaine de kilomètres du rivage. En juin 2007, un accord de coopération est signé avec le fabricant allemand d’aérogénérateurs Siemens. Le promoteur du projet Hywind peut désormais se consacrer au développement de la fondation flottante en laissant à Siemens le soin d’adapter l’éolienne. « Notre défi est d’être sûr que la turbine supporte le mouvement de l’eau et des vagues », explique Olivier Lönker, chargé de communication chez Siemens. Hywind, quiimaginait dans un premier temps unemachine de 3 MW, a revula puissance à 2,3MW. Ellesera maintenue dans l’eau verticalement au moyen de cylindres en béton juxtaposés et lestés. D’où le nom de système “spar”, un terme maritime anglais qui désigne un espar, ou longue pièce de bois faisant partie du gréement. L’ensembleflottera etsera ancré au fond de la mer par trois câbles souples. Letout est conçu pour des profondeurs allant de 200 à 700 m. L’installation de ce prototype est prévue en 2009. Mais le changement de propriétaire de Hywind en octobre 2007 pourrait modifier la donne. « Ce projet doit être
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Dans le système Sway, un seul câble d’amarrage sous tension retient le mât, ce qui lui permet de tourner
Spar: L’éolienne est fixée sur un flotteur long dans le prolongement du mât. Ce flotteur a une forme allongée et cylindrique enfoncée verticalement dans l’eau. Il est attaché au fond marin par un ou plusieurs câbles plus ou moins tendus selon les projets.
en fonction Sway
du vent.
STATOILHYDRO CONTRÔLE HYWIND ET SWAY Hywind a été fondé en 2002 par la société norvégienne Norsk-Hydro, producteur d’aluminium qui avait alors une activité dans l’énergie pétrolière. À la même époque, une autre société norvégienne, Sway, lançait ses propres recherches. Depuis fin 2007, c’est une troisième entreprise norvégienne, le groupe pétrolier Statoil, qui contrôle les deux projets. Statoil est entré au capital de Sway en juillet 2007, suite à une levée de fonds de cette dernière, qui avait besoin de 150 millions de couronnes norvégiennes (18,68 millions d’euros) pour financer la poursuite
TLP(Tensionleg platform): La plate-forme flottante est maintenue au moyen de plusieurs câbles verticaux et rigides, tendus et ancrés dans le fond marin.
du développement de son brevet d’éolienne en eau profonde. En lui apportant 9,34 millions d’euros, soit 50 % de la mise, Statoil est devenu l’un des actionnaires majoritaires de Sway. Le 1er octobre 2007, Statoil a absorbé les activités pétrolières de Norsk-Hydro, qui souhaitait se recentrer sur la production d’aluminium. La nouvelle entité, appelée StatoilHydro, a trouvé dans la corbeille de mariage le projet d’éoliennes flottantes développé par Hydro. Hywind et Sway sont désormais (presque) dans le même bateau.
Flotteur semi-submersible : Une ou plusieurs éoliennes sont installées sur un flotteur conçu pour minimiser la sensibilité à la houle. En effet, une grande partie du corps flottant est située sous l’eau. L’ensemble peut s’orienter librement dans le sens du vent grâce à un système de rotation placé entre le centre de gravité de la structure et le fond de l’eau.
Claire Laffargue
SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables
L’ACTUALITÉ ET INFORMATIONS PRATIQUES
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CHAUFFAGE AU BOIS
LA FLAMBÉE SE POURSUIT
Arkiane
par géraldine houot
Fort d’une croissance encore galopante en 2006, le marché du chauffage domestique au bois se structure mais appréhende la sortie du crédit d’impôt. Le marché du chauffage au bois diminuer la consommation d’énergies continue sur sa lancée. Après une fossiles. L’évolution se fait cependant excellente année 2005, due à la mise progressivement, en témoigne la vien place du crédit d’impôt, l’année gueur du marché du chauffage d’ap2006 affiche une croissance de 29 % pointau bois parrapportau chauffage avec 529 129 unités vendues selon central au bois. Il faut par ailleurs resune étude de l’Ademe, réalisée par ter vigilant. La fin de l’année 2006 et Observ’ER*. Les foyers et inserts res- le début de l’année 2007 ont montré tent de loin les dispositifs les plus un ralentissement de la croissance, populaires avec 53 % de part essentiellement expliqué par de marché. Mais cesappareils un hiver doux et un tasseFoyers et sont aujourd’hui concurrenment de l’effet crédit d’impôt. inserts cés par les poêles, dont l’offre Réparti sur cinq ans avec un sont de s’est diversifiée. Ces derniers plus en plus plafond fixe, ce dernier serait affichent une croissance de concurrencés déjà épuisé par les populaplus de 60 % et atteignent tions susceptibles de réaliser par les actuellement 39 % de part de ce type d’investissement. « Je poêles. marché. Victimes de tarifs ne suis pas inquiet, assure ceplus élevés, les chaudières ont, quant pendant Jean-Christophe Pouët, chef à elles, vu leur croissance diminuer de de projetbois-énergieet réseaude chamoitié, mais celle-ci atteint toute de leur à l’Ademe. La baisse des premiers mois est conjoncturelle. L’année 2007 me même le très bon score de 53,2 %. semble égale à celle de 2006 sur son des consommateurs ensemble, et le marché se porte bien. » convaincus Plusieurs raisons sont avancées pour développer la r&d expliquer les bons résultats de l’année Le chauffage au bois domestique est 2006. Les professionnels savent utili- ainsi passé en deux ans d’un statut de serle créditd’impôt et lesconsomma- marché de niche à celui de marché à teurs l’ont bien identifié. Ceux-ci ont part entière. Cette évolution a eu un aussi été convaincus par la complé- retentissement important sur la divermentarité entre l’aide financière de la sité et la qualité des produits. Les conmesure etles garanties surle matériel sommateurs manifestant un intérêt apportées par les différents labels réel pour cette question, les construc(Flamme Verte, label de qualité sur teurs ont dû s’adapter et développer les combustibles, etc.). La part des leur secteur recherche et développeventes d’appareils Flamme Verte est ment (R&D). « Avant, les appareils se en effet passée de 75,7 % à 81 %. vendaient sur une image chaleureuse, L’augmentation importante du prix pas sur les performances ou la question du baril de pétrole a renforcé dans écologique. Maintenant, ces critères sont l’esprit de la population la nécessité de de plus en plus importants et les fabriI
SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008
RÉPARTITION DES DIFFÉRENTS CANAUX DE DISTRIBUTION EN 2006 4% Ventes directes
19 % Réseau d'installateurs exclusifs
Grandes surfaces de bricolage 33 %
Grossistesinstallateurs 44 % Ademe/Observ’ER
ÉVOLUTION DU MARCHÉ DES APPAREILS DOMESTIQUES AU BOIS 300 000 250 000
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Foyers et inserts Poêles
5 4 5 1 8 0 7 1 5 1
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Chaudières Cuisinières
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cants doivent être prêts à y répondre » , note Frédéric Tuillé, chargé d’études à Observ’ER. La R&D reste cependant peu structurée. De manière générale, les entreprises assurent manquer de visibilité pour engager des politiques ou des partenariats poussés dans ce domaine. « On a affaire à des PME, qui n’ont pas les moyens d’avoir un véritable département R&D. C’est pourquoi nous avons mis en place voici trois ans un pro gramme pour les aider à trouver des laboratoires et à financer leurs recherches » , explique Jean-Christophe Pouët. Les principaux axes de recherche concernent les rendements énergétiques et les émissions polluantes (lire encadré). Ces points prennent d’autant plus d’importance que lespays voisins sanctionnent par ces critères l’accès à leurmarché. Les fabricants cherchent aussi à casser l’image vieillotte des appareils domestiques au bois, en passant d’un style rustique à un design plus contemporain. Enfin, le confort de l’appareil apparaît comme un élément deplus en plus important. Cette diversificationde l’offre, doublée d’une expertise, a favorisé les grossistes-installateurs multimarque qui devien-
Chazelles
En quelques années, l’offre de poêles, d’inserts et de foyers fermés s’est sensiblement diversifiée.
nent en 2006 le canal de distribution le plus utilisé (44 % des ventes), loin devant les grandes surfaces de bricolage (33 %), qui ne peuvent pas toujours faire bénéficier leurs clients du crédit d’impôt. une multiplication des acteurs
Le crédit d’impôt et le développement du bois-énergie ont également eu depuis 2005 un effet sur la structuration du marché des constructeurs. Majoritairement franco-français, il compte désormais de nombreux acteurs étrangers. Si les importations de foyers et inserts restent stables, elles progressent dans tous les autres domaines, atteignant 37 % pour les chaudières. Le développement du bois-énergie a aussi favorisé l’arrivée sur le marché de grandes entreprises comme EDF. Ce phénomène, perçu par les petites entreprises comme une menace, est aussi un signe fort de la bonne tenue du marché.La structuration du réseau des installateurs professionnels et la commercialisation des combustibles à travers un réseau national sont également en cours.
LA COMBUSTION DE LA BIOMASSE EST-ELLE POLLUANTE ? La combustion de la biomasse est généralement considérée comme neutre en termes d’émission de gaz à effet de serre, le gaz carbonique émis étant ensuite recyclé lors de la croissance des végétaux. Mais il faut aussi prendre en compte les gaz émis lors de l’extraction du combustible, son conditionnement, son transport pour mesurer l’impact de la filière. Une étude de l’Ademe, réalisée en 2005, montre un net avantage du cycle de vie des filières bois en termes de bilan d’émission de gaz à effet de serre par rapport aux énergies classiques.
Le bois n’étant pas raffiné, il peut cependant conduire à l’émission d’autres polluants dangereux pour la santé : oxydes d’azote, monoxyde de carbone, composés organiques volatils et hydrocarbures imbrûlés, particules, etc. Un problème que les constructeurs vont devoir prendre à bras-le-corps, en améliorant et généralisant des solutions techniques pour réduire ces émissions (filtre de fumée, double combustion, etc.). Car la réglementation devrait être renforcée afin de tendre vers l’excellence environnementale.
un crédit d’impôt efficace
Malgré une croissance peut-être un peu moins forte en 2007, les acteurs constatent un impact important du crédit d’impôt sur la filière, en quantité et en qualité des produits achetés. « Le crédit d’impôt pousse à acheter du haut de gamme », remarque Frédéric Tuillé. Ils souhaitent même l’extension de la mesure aux résidences secondaires situées dans les régionsrurales, et voudraientéviteraux particuliers de devoir avancer l’argent. Le travail de l’Ademe autour de la labellisation NF du bois est reconnu et apprécié pour les bûches. Les constructeurs espèrent la même chose pour les granulés. « Il existe déjà quantité de labels dans ce domaine. Nous préférons attendre d’y voir un peu plus clair pour éventuellement harmoniser tout ça », justifie JeanChristophe Pouët. La sortie du crédit d’impôt prévue pour 2009 inquiète cependant les acteurs du marché. Jean-Christophe Pouët se veut rassurant: « Je ne crois pas que le crédit d’impôt s’arrêtera brusquement. Ou, alors, il sera remplacé par d’autres mesures aussi avantageuses. Avec le Grenelle de l’environnement, nous sommes dans une dynamique de développement des énergies renouvelables. Et les clients potentiels sont là. Actuellement, le parc d’appareils de chauffage date de 20 ou 30 ans. Il faut un système de prime à la casse pour inciter les gens à se débarrasser de leurs vieux appareils polluants, et à investir dans des appareils de chauffage au bois labellisés. On espère aussi une réglementation obligeant l’utilisation d’au moins une énergie renouvelable dans chaque maison neuve. » I * Depuis 2 ans, Observ’ER réalise pour l’Ademe une enquête sur les ventes d’appareils domestiques de chauffage au bois. La synthèse de l’étude 2006 est téléchargeable sur : www.energies-renouvelables.org.
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DES IDÉES POUR VOTRE MAISON
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Ars Vivendi
DEMAIN, LA MAISON
PHOTOVOLTAÏQUE En réponse à une demande croissante, promoteurs et constructeurs commencent à proposer des maisons neuves intégrant des modules photovoltaïques, avec en point de mire les bâtiments à énergie positive. Mais le coût de l’installation et la méconnaissance des technologies photovoltaïques provoquent encore certaines réticences. Les chiffres sont là: le secteur résidentiel et tertiaire constitue 43 % de la consommation énergétique française, et 25 % des émissions de CO2. Chaque année, ce sont 430000 logements neufs qui sont construits, dont plus de la moitié sont des maisons individuelles. Parmi elles, les constructions intégrant du photovoltaïque restent rares, voire très rares. Toutefois, alors que le photovoltaïque était jusqu’ici l’apanage des maisons d’arI
chitectes, des projets exemplaires ou des résidences d’écologistes militants, on voit désormais apparaître des modèles standardisés, proposés par des constructeurs et des promoteurs immobiliers. Comme par exemple à Laval (53), où le groupe CIL construit un écoquartier avec des maisons de conception bioclimatique équipées de capteurs photovoltaïques. Cette évolution est peu à peu amenée par la croissance de la demande. « Le
par laure marandet
changement climatique ainsi que l’augmentation du prix des combustibles fossiles ont obligé les propriétaires à davantage s’impliquer au sujet de leur consommation énergétique. La plupart de nos clients connaissent maintenant le système d’étiquette énergétique, présente sur d’autres biens de consommation, et s’intéressent aux performances de leur maison », analyse Lionel Bouvier, responsable de projet chez Bodard Construction. Une opinion que partage Dominique Duperret, secrétaire général de l’Union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI) : « En seulement un an, on a vu les choses évoluer considérablement! » En réponse, les constructeurs ont largement amélioré les systèmes d’isolation et de ventilation. « Des progrès spectaculaires ont été faits », affirme Dominique Duperret, qui considère l’intégration du photovoltaïquecomme la prochaine étape : « C’est une minirévolution dans le mode de production
LE PV PRIMÉ PAR LES PROFESSIONNELS DE LA CONSTRUCTION Depuis deux ans, le concours organisé par l’Union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI) récompense des constructeurs proposant des maisons
innovantes, et notamment des projets incluant du photovoltaïque. Parmi ceux-ci, on trouve par exemple le modèle “Villanova” de Maisons France Confort, qui, forte de
ses multiples équipements, dont l’intégration de tuiles photovoltaïques, a remporté en 2005 la médaille d’Or dans la catégorie “Innova”. Ou bien le projet médaillé d’Or
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catégorie “Figure libre” de cette année, la “Maison Patio” de Maisons Marcel Millot, qui intègre à la fois panneaux solaires thermiques et photovoltaïques.
Architecture bioclimatique s t
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LA MAISON ECOLOGIA Constructeur : Les maisons Ars Vivendi Surface habitable : 122 m2 Puissance de l’installation PV : 1,98 kWc Le projet Ecologia, qui va être construit à Lamalou-les-Bains (34), est une maison à l’architecture compacte, raisonnée et bioclimatique et aux performances énergétiques remarquables. Pompe à chaleur, production d’eau chaude sanitaire grâce à l’énergie solaire, systèmes automatiques de fermeture des volets et de gestion des éclairages, permettent d’obtenir une maison consommant près de 40 kWh/m2/an. Le constructeur a souhaité pousser la démarche de l’efficacité énergétique jusqu’au bout : grâce à la production photovoltaïque de panneaux servant également de serre au potager, l’ensemble de l’habitation est à énergie positive. «Ce n’est pas un modèle de catalogue» , précise Patrick Querol, d’Ars Vivendi, qui n’exclut pas d’accompagner d’autres futurs propriétaires dans la création de maisons similaires.
électrique, et c’est surtout le seul moyen d’atteindre les objectifs du Grenelle! » En
Bodard Construction
LA MAISON INOV Constructeur : Bodard Construction Surface habitable: 4 modèles, de 90 à 135 m 2 Puissance de l’installation PV : 3 kWc Prix indicatif : de 162000 à 232 000 euros avec le photovoltaïque Récemment positionné sur le marché de la maison individuelle, Bodard Construction a créé un concept de bâtiment dont les modules sont préfabriqués en atelier, puis fixés sur les fondations en quelques heures. Les 4 modèles de maisons déjà commercialisés affichent une consommation d’énergie primaire de 104 kWh/m2/an (Label THPE). Mais l’entreprise souhaite aller plus loin et proposer, dès la fin de l’année, l’intégration de modules photovoltaïques en option. Ceux-ci seraient alors disposés sur 16 m 2 de brise-soleil orientés plein sud.
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sur investissement en 7 à 8 ans. Or les contrats EDF courent sur 20 ans, cela laisse donc 13 années de rentabilité! Mais il est certain qu’une maison solaire n’est pas une entrée de gamme. »
effet, deux objectifs clés ont été fixés suite au Grenelle de l’environnement: la généralisation des logements neufs à basse consommation (moins de 50 Outre l’aspect financier, le côté techkWh/m2/an) pour 2012, et la généra- nique et innovant peut freiner les lisation des logements neufs à énergie constructeurs – et leurs assureurs! –, passive ou positive d’ici 2020. Or qui sont responsables des bâtiments seule la production d’électricité d’ori- livrés pendant 10 ans. « Il va d’abord gine renouvelable permet de compen- falloir informer les constructeurs, puis ser totalement les dépenses d’une développer des partenariats entre conmaison. Une maison zéro énergie ou structeurs et entreprises spécialisées dans à énergie positive peut donc difficile- le solaire, recommande Dominique ment se concevoir sans l’apport de Duperret. Enfin, il faudra développer la formation de personnel qualifié. » modules photovoltaïques. Au sein de l’UNCMI, un gros travail de sensibilisation est en œuvre. Grâce un travail de sensibilisation Pourtant, nombreux sontles construc- à un partenariat avec l’entreprise teurs qui hésitent encore à se lancer. Solaire Direct, le syndicat espère conPremier obstacle, évidemment, le tribuer à un développement de la coût. Entre 15 et 20000 € pour une technologie. « L’offre photovoltaïque a installation entre 2 et 3 kWc, « soit au toutes les raisons de se développer » , maximum 5 % du prix total de martèle le secrétaire général la maison », estime-t-on à l’as- Des modèles de l’UNCMI. D’autant que sociation Hespul. Pourtant, standardisés les premiers sur le marché cette petite enveloppe peut de maisons pourront se démarquer de la vite faire reculer les particu- intégrant du concurrence sur le plan marliers. « La hausse très imporketing et prendre une lonphotovoltante du prix des terrains oblige taïque appa- gueur d’avance dans la maîà faire un maximum d’éconotrise de ces équipements ! raissent. mies sur les maisons ellesCôté promoteurs, c’est plutôt mêmes, juge Philippe Patriarca, direc- la demande croissante des collecteurgénéral du groupe de construction tivités locales qui tire la demande. lyonnais Enteor. De nombreux particu- Philippe Bonnetain, directeur de proliers sont intéressés par le concept d’une duction chezMCP Promotion,travaille maison avec du photovoltaïque, mais actuellement sur plusieurs projets de vont préférer des investissements moins lotissements avec du photovoltaïque. importants comme un ballon d’eau chaude sanitaire solaire. » À l’inverse,
LionelBouvier insiste sur la rentabilité du photovoltaïque : « Il y a un retour
« Mais dans nos métiers, les délais sont d’environ 2 ans, il va donc falloir attendre un peu pour voir ce type d’habitations se multiplier. » I
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DÉCOUVRIR LES PERSPECTIVES MONDIALES
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LES PROMESSES DES CONCENTRATEURS DE FRESNEL par charlotte rigaud
Après les miroirs paraboliques, cylindro-paraboliques et les centrales à tour, une nouvelle technologie émerge pour produire de l’énergie en concentrant le rayonnement solaire. Les “réflecteurs de Fresnel compacts linéaires” présentent un potentiel intéressant de réduction des coûts de production, un argument essentiel alors que la filière commence à décoller. Des unités de démonstration voient le jour en Europe, aux États-Unis et en Australie. Les premiers projets sont annoncés. Perdue au milieu du désert de Tabernas, en Andalousie, la plate-forme solaire d’Almería (PSA) est l’un des plus grands centres de recherche et développement sur le solaire à concentration. Des miroirs paraboliques, des concentrateurs cylindro-paraboliques et des centrales à tour y sont expérimentés depuis plus de 25 ans. Alors que la filière héliothermodynamique entame un nouveau départ, avec des centaines de projets annoncés dans le monde, un concept prometteur est testé sur la PSA depuis juillet dernier : les réflecteurs de Fresnel compacts linéaires, aussi appelés CLFR pour Compact Linear FresI
Man AG/SPG
nel Reflector. Le concept a été initialement développé en Belgique et en Allemagne par la société Solar Power Group GmbH (SPG) en partenariat avec le centre de recherche aérospatial allemand, l’Institut Fraunhofer et la société PSE AG. L’installation pilote, baptisée “Fresdemo”, met en œuvre une série de miroirs plans mobiles qui renvoient le rayonnement du soleil vers un tube absorbeur situé à 8 mètres au-dessus du champ de miroirs. Pour une concentration optimale, le tube est partiellement recouvert d’un miroir secondaire qui redirige les rayonnements vers le tube. L’eau qui y circule est ainsi
SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 183 – 2008
À Almería, 25 rangées de miroirs renvoient le rayonnement solaire sur un tube absorbeur où circule de la vapeur à 450 °C.
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UNITÉ DE DÉMONSTRATION FRESDEMO Longueur : 100 mètres Largeur : 21 mètres Hauteur : 8 mètres Puissance : 800 kW thermiques Période de test : juillet 2007-décembre 2008 Partenaires : Solar Power Group (SPG), Man Ferrostaal, Institut Fraunhofer, PSE AG, Centre aérospatial allemand (DLR) Investissement : 2,6 millions d’euros, dont un financement du ministère allemand de l’Environnement (BMU) Man AG/SPG
chauffée à 450-500 °C et monte à une pression de 110 bars. « La vapeur générée pourra ensuite être transformée en électricité via une turbine à vapeur ou valorisée sous forme de chaleur pour des process industriels ou des unités de dessalinisation d’eau de mer », explique Alexandre de Lalaing, responsable financier de SPG.
moins chers à fabriquer que les miroirs paraboliques. L’ensemble de l’installation offre peu de prise au vent et ne requiert donc pas des fondations aussi stables et des structures porteuses aussi résistantes que pour des capteurs cylindro-paraboliques. Le tube absorbeur est fixe, donc soumis à moins de forces, et il n’est pas sous-vide. Autre avantage, « pour une même surface, on installe plus plus simple et moins cher de miroirs », constate Andreas Häberle, directeur de PSE Basées sur le principe des miroirs de Fresnel, les lames AG. Revers de la médaille, pour une même puissance de miroirs des CLFR se présentent comme une simplifi- de capteurs CLFR et cyclindro-paraboliques, les perforcation des miroirs cylindro-paraboliques en forme d’auge mances optiques des concentrateurs de Fresnel sont qui équipent la plupart des centrales héliothermodyna- moins bonnes, inférieures d’environ 30 % sur la moyenmiques installées dans le monde. Cette technologie étant ne annuelle. Mais au final, SPG espère une baisse de 15 % techniquement mature, les marges sont faibles pour des coûts de production de l’électricité solaire thermique réduire des coûts de production encore élevés. Avec les avec cette technologie, et tendre vers 10 c€/kWh environ. concentrateurs de Fresnel, les composants sont mainte- Séduit par cette perspective, le groupe Man Ferrostaal, nus à un niveau très simple de construction, de produc- spécialisé dans la construction de véhicules, moteurs et tion et d’usinage. L’objectif est d’obtenir des coûts de fa- machines, a racheté 25 % des parts de SPG l’an dernier. brication réduits et pouvoir produire les composants Man avait déjà commencé à s’investir dans le solaire localement. Ainsi, les miroirs plans sont plus simples et concentré en lançant une coopération avec la société allemande Solar Millennium qui développe des projets de centrales cylindro-paraboliques : « Cela nous permet d’avoir deux technologies à proposer à nos clients , indique Jürgen Beigel, directeur exécutif pour les projets d’électricité PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU RÉFLECTEUR solaire concentrée chez Man. Avec cette technologie, l’éner gie solaire devrait rejoindre d’ici 2020 le niveau de prix de l’électricité produite par les centrales à combustibles fossiles. » Rayonnement solaire
Miroir secondaire Tube absorbeur Miroir primaire Man AG/SPG
dessalinisation et électricité en libye Le prototype installé à Almería va être testé et optimisé jusqu’à fin 2008. Plusieurs centrales commerciales sont déjà à l’étude. Lancé en 2004, un des projets les plus avancés est localisé en Libye pour la production d’électricité et le dess alement d’eau de mer. L’usine pilote devrait être construite au centre d’études sur l’énergie solaire (Libyan Center for Solar Research), près de Tripoli. L’unité comportera 140 000 m 2 de miroirs, pour une puissance nominale d’environ 15 MW. Le gouvernement libyen a signé un accord de coopération avec SPG et Man Ferrostaal pour développer 3 000 MW de centrales solaires dans la prochaine décennie. D’autres projets sont en cours de développement : « En Algérie pour la production d’électri-
SYSTÈMES SOLAIRES le jour nal des énergies renouvelables N° 183 – 2008
SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables
DES REPORTAGES SUR LE VIF
B 40
e t ê u q n e
DES BIOCARBURANTS
À BASE D’ALGUES par raphaël baldos
Des algues dans nos moteurs ? C’est le pari tenté par sept laboratoires et
Ifremer
une PME, réunis pour le projet français Shamash. I Le chiffre fait rêver : certaines algues
microscopiques produisent 30 fois plus d’huile par hectare que tous les oléagineux terrestres. Leur culture permettrait de produire un biocarburant propre, sans émission de CO2. Et sans les coproduits sulfurés, toxiques, que l’on peut trouver dans le pétrole. Après le premier choc pétrolier, il y a une trentaine d’années, cette perspective a incité plusieurs laboratoires américains à étudier le phytoplancton qui contient les microalgues, pour sélectionner les spécimens les plus prometteurs. Le nombre d’espèces de
Objectif : cultiver des microalgues pour en extraire de l’huile et fabriquer un biocarburant propre, non-concurrent des cultures alimentaires. microalgues est estimé entre 200 000 et plusieurs millions. Un chiffre très supérieur aux quelques 250 000 espèces de plantes supérieures recensées. Les recherches américaines ont engendré une impressionnante littérature scientifique, mais peu d’applications concrètes : entre-temps, le
prix du baril de brut est tombé à 20 dollars. Aujourd’hui, les cours de l’or noir flambent à nouveau. Les biocarburants à base de végétaux terrestres ne sont pas forcément la panacée. Le maïs notamment concurrence les cultures alimentaires et fait grimper les prix des nourritures de base. Le
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Biocarburant hors-série 41
contexte est maintenant favorable à la reprise des recherches sur les biocarburants à base d’algues.
culture, établir un mode d’extraction et étudier leur rendement énergétique et économique. » Les lipides sont la base de la production d’huile, nécessaire à Pour la première fois, en France, sept l’élaboration de car burant. « La partilaboratoires et une PME se sont lan- cularité de certaines espèces de microcés, en décembre 2006, dans un pro- algues est de produire des réserves de jet de production de biocarburant, à lipides allant jusqu’à 70 % de leur masse partir de microalgues. Il a été baptisé lorsqu’elles sont soumises à un stress, “Shamash”, nom d’une divinité baby- comme la privation d’azote ou une auglonienne représentée par un soleil mentation brutale de la lumière », ajoute dans une roue. Le projet s’inscrit dans Olivier Bernard, chargé de la coordinale cadre du programme natiotion de Shamash à l’INRIA nal sur les bioénergies de (Institut national de recherche « Nous espérons l’Agence nationale de la reen informatique et en automacherche (ANR). Jusqu’à pré- faire tourner tique) de Sophia-Antipolis. sent, l’Europe, et plus particu- expérimenta- Le projet Shamash intègre lièrement la France, était à la lement des des spécialistes de la culture, moteurs traîne dans ce domaine. Bien de la physiologie et de l’utiliqu’il existe de nombreux spésation des microalgues, des avec du biodiesel cialistes de la culture des experts de l’optimisation des à base microalgues en France, on ne procédés biotechnologiques, trouvait jusqu’alors aucune d’algues d’ici des professionnels des biocarpublication hexagonale scien- trois ans. » burants et des familiers de tifique sur le sujet. Un des l’extraction et de la purificaobjectifs de Shamash est donc aussi tion des lipides (lire encadré). Si la faide fédérer une masse critique autour sabilité technico-économique d’une de cette thématique. telle filière est établie, il faudra ensuite réaliser des cultures synchronisées sélectionner 10 algues par la lumière du soleil. Jusqu’à présent, les études menées en laboratoire riches en lipides « Nous espérons, d’ici trois ans, pouvoir ont porté sur des cellules éclairées en faire tourner expérimentalement des mo- permanence. Le troisième défi consisteurs avec du biodiesel à base d’algues », tera à assurer la pérennité des culexplique Jean-Paul Cadoret, chef du tures face aux espèces concurrentes, laboratoire physiologie et biotechno- grâce à un ensemencement continu logie des algues de l’Ifremer (Institut de la souche. L’aboutissement ? La réafrançais de recherche pour l’exploita- lisation d’un photobioréacteur clos, tion de la mer). « D’ici là, nous devons une sorte d’aquarium amélioré, sélectionner une dizaine d’algues parti- offrant les meilleures conditions de culièrementriches en lipides,les mettreen production contrôlée de lipides, et de
Jean-Paul Cadoret, chef du laboratoire physiologie et biotechnologie des algues de l’Ifremer, devant une chambre froide contenant des photobioréacteurs de culture d’algues.
Raphaël Baldos
UN PROJET DE 2,8 MILLIONS D’EUROS Shamash doit durer trois ans, de 2006 à 2009. Il est doté d’un budget de 2,8 millions d’euros, dont 800 000 € financés par le Programme national de recherche sur les bioénergies (PNRB). Il est labellisé par les pôles Mer et Capénergies de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une quarantaine de scientifiques y travaillent. Ils viennent pour
l’essentiel de la recherche publique et du monde industriel. L’INRIA de Sophia-Antipolis assure la coordination du projet et applique des méthodes de modélisation mathématique aux bioréacteurs de culture d’algues, expérimentés par le laboratoire du génie des procédés de l’université de Nantes. L’Ifremer étudie le métabolisme des microalgues et sélectionne
les meilleures souches lipidiques. Le laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer et le CEA étudient les mécanismes de synthèse des lipides. Le CIRAD, le laboratoire des procédés propres de l’université d’Aix-Marseille et la société Valcobio travaillent à l’extraction des huiles.
S Y S T È M E S S O L A I R E S – LE JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES – HORS-SÉRIE BIOCARBURANT –
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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables
SE FORMER AUX MÉTIERS DES RENOUVELABLES
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s n o i t a m r o f III
MASTERS ET MASTÈRES SPÉCIALISÉS
À noter : possibilité de VAE. Université de La Rochelle Q
Dpt Génie civil et Mécanique Avenue Michel-Crépeau 17042 La Rochelle Cedex 1 Tél.: 054645 8203 www.univlr.fr/poles/sciences/formations
[email protected]
(suite)
MASTER 2 CHIMIE-PHYSIQUE DES ÉNERGIES DÉCENTRALISÉES, EMBARQUÉES ET RENOUVELABLES (CEDER) I Depuis 2005, le master Ceder forme des scientifiques dans le domaine des nouvelles technologies de l’énergie en ciblant trois filières : solaire photovoltaïque, piles à combustible et accumulateurs. À la rentrée 2008, le master deviendra une formation par alternance, en partenariat avec le CFA d’Alembert de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Cette année, certains étudiants ont participé aux travaux des étudiants de l’École nationale supérieure
Julie Crépin
d’architecture de Versailles (ENSAV) sur un projet de reconversion de la ZAC de Rungis à Paris. D’autres ont travaillé dans le cadre du premier projet en partenariat avec une entreprise (Solems) sur la mise au point de la démarche d’écoconception, appliquée aux modules solaires. Q Stage: 6 mois minimum. Q Métiers ciblés : acteur dans le développement, la production ou l’intégration des nouvelles technologies de l’énergie, conseil, études auprès des collectivités locales et promotion des nouvelles technologies. Q À noter : il y a des places en formation continue. En collaboration avec l’École nationale supérieure de chimie de Paris.
UVSQ – UFR des Sciences 45, av. des États-Unis 78035 Versailles Cedex Tél.: 0139254401 www.master-ceder.ens.uvsq.fr www.master-ceder.ens.uvsq.fr/forum
[email protected]
MASTER 2 EUROPÉEN INTÉGRATION DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET DES RENOUVELABLES DANS LA CONCEPTION DES BÂTIMENTS (I3ER) I Mis en place en 2001 dans le cadre du programme européen Altener, ce master 2 est piloté par l’université de Londres. Il forme des spécialistes en ingénierie du bâtiment capables de participer à la construction et à l’équipement des constructions à haute efficacité énergétique. Le cursus “à la carte” permet aux étudiants de choisir des modules proposés par les six universités partenaires (Londres, Florence, Barcelone, Athènes, Porto et La Rochelle). Les cours vont de la conception architecturale à l’exploitation des renouvelables. 30% des enseignements sont assurés par des intervenants extérieurs. Q Stage: 5 mois. Q Métiers ciblés : cadre technique du bâtiment au sein de bureaux d’études, de services techniques des collectivités locales ou des grands cabinets d’architecture.
OSEZ L’INTERNATIONAL Il est possible d’effectuer une partie ou la totalité de ses études à l’étranger, spécialement si l’on choisit un master. Quelques pistes : en Espagne, l’université d’Almeria et le centre de recherche Ciemat ont mis en place un master Énergie solaire. Un master international Bioénergies est proposé par l’université de Florence, en collaboration avec les universités d’Aston (USA) et de Lisbonne (Portugal). En Écosse, près du centre européen des énergies marines, l’université Heriot-Watt a ouvert un master Énergies renouvelables qui se penche notamment sur l’énergie des vagues et de la marée. www.ciesol.es – www.icit.hw.ac.uk SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008
MASTÈRE TECHNOLOGIES DES SYSTÈMES HYBRIDES DE PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ ET DE CHALEUR (SYSPEC ) I Ce mastère forme aux technologies permettant la transformation des énergies renouvelables primaires en électricité et en chaleur. Il vise plus précisément les particularités des systèmes à sources d’énergies multiples, renouvelables et fossiles. Sur la plateforme technologique, une centrale gaz à cogénération se rajoutera sous peu à l’installation photovoltaïque de 17 kWc. Q Recrutement: à partir d’ingénieurs, ou bac+4 avec 3 années d’expériences (formation continue). Q Stage: 6 mois. Q Métiers ciblés : cadre chez les gestionnaires d’énergie et les exploitants. Q Tarif: 10 055 €, pouvant être pris en charge par l’entreprise. Q À noter : deux rentrées, l’une en octobre, l’autre en janvier. Formation en collaboration avec EDF, l’École centrale et l’École des hautes études d’ingénieurs de Lille. École nationale supérieure d’arts et métiers 8, boulevard Louis-XIV 59046 Lille Cedex Tél.: 032062 2229 www.lille.ensam.fr
[email protected]
Guide des formations n° 184 105
FAIRE SON STAGE À L’ÉTRANGER
Allemagne), bâtiment durable ou éolien (Athènes, Grèce). Son master en poche, il peut être judicieux d’effectuer un stage à l’étranger, histoire d’ajouter un “ plus” à son Les enseignements sont disCV. Témoignage de Julien Berlion, chimiste spécialisé pensés dans la langue du pays dansles renouvelables: « J’ai suivi l’année dernière le mas- pour le tronc commun et en ter 2 Chimie-physique des énergies décentralisées, embar- anglais pour les spécialisaquées et renouvelables, et j’avais en tête de partir faire mon tions. Le contact avec des stage à l’étranger. Mon responsable de master m’a donné des enseignants d’autres pays contacts à l’EIFER (European Institute for Energy européens offre aux étudiants Research), en Allemagne, et j’ai fait une demande de stage une vision internationale du spontanée. Une chance: ils ont justement pu me proposer un stage de 6 mois sur l’amélioration d’un des composants d’une PAC. Je souhaitais avant tout découvrir marché des renouvelables. d’autres façons de travailler, d’autres points de vue sur les domaines qui m’intéres- Q Stage: 6 mois. saient. Et puis c’était aussi un bon moyen de valoriser mon CV et de perfectionner Q Métiers ciblés : ingénieur de mon allemand dans la vie de tous les jours et mon anglais lors des discussions tech- développement ou de R&D, niques! Une expérience vraiment enrichissante que je recommande vivement. » chef d’entreprise, consultant, bureau d’études, cabinet de conseil… Q Tarif: 7 000 € environ. ÉNERGIES RENOUVELABLES Q À noter : cinquante étudiants MASTÈRE (de 10 à 15 à Sophia-Antipolis) ET LEURS SYSTÈMES EUROPÉEN sont recrutés au niveau bac+5. DE PRODUCTION I Les modules englobent École des mines de Paris ÉNERGIES RENOUVELABLES la conception et la conduite 1, rue Claude-Daunesse – BP207 d’un projet de système à base 06904 Sophia-Antipolis Cedex I Montée par les institutions de renouvelables, ainsi que d’enseignement supérieur Tél.: 0493 957407 les conditions économiques et membres du réseau EUREC www.eurec.be réglementaires d’exploitation, (European Renewable Energy
[email protected] à mettre en pratique lors d’un Centers Agency), cette formastage de six mois. La formation tion très technique se déroule INGÉNIEUR intègre depuis cette année sur un an, divisé en trois un module d’une vingtaine sessions à effectuer dans au d’heures consacrées à la maîmoins deux pays de l’Union POLYTECH ’SAVOIE I Sur le campus de Savoie trise de l’énergie et au bilan européenne. Après un tronc carbone. Les renouvelables commun à l’École des mines Technolac, l’école d’ingénieurs intégrés au bâti prennent aussi de Paris à Sophia-Antipolis, Polytech’Savoie propose un une place plus importante dans les universités d’Oldendiplôme d’ingénieur, spécialité dans le cursus. burg (Allemagne), de SaraEnvironnement bâtiment Q Métiers ciblés: ingénieur chef gosse (Espagne) ou de Loughde projet dans l’industrie, ingéborough (Angleterre), les nieur-conseil auprès des collecétudiants se spécialisent dans tivités et des administrations. une technologie: biomasse Q Tarif : 7500 € la formation. (Saragosse), photovoltaïque (Newcastle, Angleterre), École nationale supérieure d’arts et métiers systèmes hybrides (Kassel, dr.
énergie, filière Énergie. Cette formation multidisciplinaire s’appuie sur une expérience de 8 ans dans le domaine (via l’ancien diplôme du Master Verdec), et sur un important tissu régional de laboratoires, d’industriels et de professionnels impliqués dans le secteur de l’énergie et du bâtiment. La formation est accessible aux bacheliers scientifiques via le Parcours des écoles d’ingénieurs Polytech (PeiP), et aux bac+2 via le concours du Réseau Polytech. Ouverture possible à la VAE et à la formation continue. Q Métiers ciblés : ingénierie, bureau d’études et de conseil, société de services énergétiques, production, exploitation et maintenance, montage et conduite de projets énergétiques, R&D. Q Tarif: les frais d’inscription s’élèvent à 537 € pour les non boursiers (25 € pour les boursiers). Polytech’Savoie- Université de Savoie
s n o i t a m r o f
Campus scientifique Savoie-Technolac 73376 Le Bourget-du-Lac Cedex Tél.: 047975 8721 www.polytech.univ-savoie.fr
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Maison du Parc technologique 20601 Bastia Cedex Tél.: 0495 309634 www.bastia.ensam.fr
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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables
Infos pratiques DES REPÈRES POUR CHOISIR n° 182
$ 10
e c n a n i f
LE PLEIN ESSOR DES CRÉDITS VERTS par carole rap – illustrations claire l affa rgue
Apparus timidement en 1999, les prêts destinés au financement des travaux d’économie d’énergie se comptent aujourd’hui par dizaines. Pour s’y retrouver, l’Ademe et l’organisme d’analyse de produits financiers “Testé pour vous” ont mis en place un “éco-comparateur”.
Prêt développement durable, prêt économies d’énergie, Prévair, Nef Immo, Credinergie, Energibio, Pactys Environnement… Autant de noms poétiques pourun inventairepeu commun, celui des prêts “verts”. Ces crédits, destinés au financement des travaux d’économies d’énergie dans les bâtiments anciens, se multiplient. Toutes les banques ont sorti les leurs, ou s’apprêtent à le faire, à des taux généralement inférieurs à ceux des prêts travaux classiques. Pas facile de s’y retrouver dans ce foisonnement I
d’offres, où chaque établissement bancaire rivalise d’imagination pour séduire le consommateur. « Pour des projets d’écoconstruction et d’écorénovation », explique sur son site web la
Nef, une coopérative de finances solidaires. « Pour un habitat écologique », nous dit la Banque Populaire du Sud sur ses dépliants Codevair/Prevair. Afin d’y voir plus clair, il s’agit d’abord de cerner ce qui se cache derrière les prêts verts, appelés parfois “écoprêts”. Puis de comprendre quand et comment ce dispositif a été mis en place.
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Enfin, il faut être en mesure de les comparer entre eux. À cet effet, l’Ademe et l’organisme d’analyse de produits financiers “Testé pour vous” ont mis en place un comparateur. Sur quels principes repose-t-il ? Quelles sont ses limites ? D’autres critères de comparaison sont-ils à prendre en compte ? la performance énergétique pour objectif
La grande vague des crédits verts a déferlé en 2007. Leur objectif : aider