Notions du référentiel : facteurs de production, coûts (total, moyen et marginal), recettes (totale, moyenne, marginale), productivité, loi des rendements décroissants
Science économique
2. La production dans l’entreprise
I.
Fiche 2.1 : Comment l’entreprise produit-elle ?
La diversité des entreprises On a vu dans la fiche 1-2 la définition d’une entreprise : Une entreprise est une entité juridique qui combine du travail et du capital pour réaliser une production marchande, c’est-à-dire produire des biens et services qui seront vendus sur le marché.
Cependant, les entreprises ne sont pas identiques, on peut opérer une classification des entreprises selon différents critères.
A. La nature de l’activité Les entreprises peuvent d’abord se différencier en fonction de la nature de leur activité principale. On distingue ainsi 3 secteurs d’après la classification traditionnelle de Colin Clark: le secteur primaire regroupe l'ensemble des activités dont la finalité consiste en une exploitation des
ressources naturelles: agriculture, pêche, forêts le secteur secondaire regroupe l'ensemble des activités consistant en une transformation plus ou moins élaborée de produits matériels le secteur tertiaire regroupe le reste : l'ensemble des activités ayant pour objet la fourniture de services immatériels.
B. La taille
Plusieurs critères peuvent être utilisés pour mesurer la taille d’une entreprise : par exemple, le chiffre d’affaires ou le nombre de salariés. L’INSEE opère alors une classification en combinant ces deux critères : une microentreprise est une entreprise dont l'effectif est inférieur à 10 personnes et dont le chiffre d'affaires ou le total du bilan annuel n'excède pas 2 millions d'euros une PME est une entreprise dont l’effectif est inférieur à 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n'excède pas 50 millions d'euros ou dont le total de bilan n'excède pas 43 millions d'euros une ETI, entreprise de taille intermédiaire, est une entreprise qui n'appartient pas à la catégorie des PME, dont l’effectif est inférieur à 5000 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 1 500 millions d'euros ou dont le total de bilan n'excède pas 2 000 millions d'euros une grande entreprise est une entreprise qui ne peut pas être classée dans les catégories précédentes
C. Le statut juridique de l’entreprise Le critère juridique concerne les règles de droit présidant à l’organisation de la propriété, à l’exercice du pouvoir des propriétaires ainsi qu’à la détermination des risques qu’ils prennent
Ici, on ne prendra en compte que les statuts juridiques les plus courants (il y en a d’autres). On peut d’abord effectuer une classification selon la nature des propriétaires de l’entreprise Entreprise privée Qui est propriétaire ?
Les apporteurs de capitaux
Qui dirige?
Les apporteurs de capitaux en fonction de l’importance de leurs apports
Entreprise publique Appartient soit totalement, soit majoritairement à l’Etat Le PDG Le conseil d’administration, où il y a des représentants de l’Etat
Entreprise du tiers secteur Economie sociale Les apporteurs de capitaux « une personne, une voix » : quel que soit la part du capital détenu, chacun a le même poids dans la prise de décision
Quels risques ?
Différents selon le statut de l’entreprise
Toutes les entreprises privées n’ont pas le même statut juridique Entreprise individuelle
Qui est propriétaire ? Qui dirige?
Quels risques ?
II.
Limité aux apports
L’entrepreneur : un seul individu apporte les capitaux L’entrepreneur dirige seul
Responsable des dettes sur ses biens personnels
Société à Responsabilité Limitée (SARL) Deux associés minimum 100 au maximum Celui qui a la majorité absolue ou relative des parts sociales Le ou les gérants Limité aux apports
Société Anonyme (SA) 7 actionnaires minimum Pas de maximum Le conseil d’administration : celui qui a la majorité absolue ou relative des actions Le directeur pour la gestion courante Limité aux apports
Un mode de fonctionnement commun
Introduction- Les analogies entre l’analyse du consommateur et du producteur
Selon les théoriciens néo-classiques, tous les hommes sont libres et égaux ; il est donc possible de construire un individu de référence sur lequel sera basée toute l’analyse : c’est l’ homo oeconomicus qui présente deux caractéristiques essentielles : l’individu est égoïste : il recherche sa satisfaction personnelle et il est le seul à connaître ce qui est bon pour lui. I l est rationnel : Il détermine des buts à atteindre et va mettre en oeuvre des moyens pour atteindre ses objectifs. L’individu est donc capable d’opérer une maximisation sous contraintes : il utilise au mieux les ressources dont il dispose compte tenu des contraintes qu’il subit, afin d’assurer un bien-être maximum.
Ce modèle de comportement est celui des consommateurs et des producteurs.
L’objectif du consommateur est de tirer la satisfaction maximale de l’ensemble de ses consommations. Pour cela, il sélectionne les biens qui lui assurent un bien-être maximal, en fonction de son revenu
Les producteurs qui offrent des biens sur le marché cherchent à maximiser leur satisfaction personnelle : ils veulent obtenir un profit maximum qui est la rémunération de leur activité.
Toutes les entreprises vont alors se poser deux questions : comment produire ? Quelle quantité produire ?
A. Comment produire ? Le choix de la combinaison productive 1. L’utilisation de facteurs de production dans une combinaison productive
Les facteurs de production sont les éléments nécessaires pour créer des richesses. On distingue généralement trois facteurs de productions : les ressources naturelles, le travail et le capital Ces facteurs de production vont alors être combinés par l’entreprise afin de réaliser une production. La combinaison productive est donc la quantité de travail et de capital nécessaire pour réaliser cette production. Il y a plusieurs formes de combinaison productive. On distingue deux grands types de combinaison productive selon que l’on peut, ou non, remplacer un facteur de production par un autre : Quand les facteurs de production sont complémentaires, l’entreprise n’a pas le choix de la combinaison productive. Pour augmenter sa production, l’entreprise doit augmenter la quantité des deux facteurs de production dans la même proportion.
Quand les facteurs de production sont substituables, l’entreprise a le choix de la combinaison productive. Elle peut produire la même quantité en remplaçant une quantité donnée d’un facteur de production par une quantité supplémentaire d’un autre facteur.
2. Comment choisir la combinaison productive ?
Si les facteurs de production sont substituables, le chef d'entreprise a le choix entre différentes combinaisons productives. Le choix dépend alors de deux variables : le coût respectif des deux facteurs de production. L’entreprise choisira la combinaison productive qui correspond au coût de production le plus faible. L’entrepreneur peut ainsi décider de substituer du capital au travail, c’est-à-dire de remplacer le travail des hommes par des machines, si le coût du travail est plus élevé que celui du capital. l’efficacité de la combinaison productive, car toutes les combinaisons productives ne donnent pas la même production.
3. Comment mesurer l’efficacité de la combinaison productive ? La productivité L’efficacité d’une combinaison productive est mesurée par la productivité.
La productivité se définit comme le rapport entre une production et les facteurs de production nécessaires pour assurer sa réalisation.
traditionnellement, on calcule la productivité du travail. On peut calculer différents types de productivité en fonction de :
L’indicateur de mesure de la production choisi : Quand on calcule la production en unités physiques, on obtient la productivité physique Quand on mesure la production avec la valeur ajoutée, on obtient la productivité en valeur
L’indicateur de la quantité de travail retenu : – En nombre de personnes employés : la productivité par tête – En nombre d’heures de travail : la productivité par heure de travail
Productivité par tête
Productivité horaire
Productivité physique productivité physique du travail quantités produites effectifs
Productivité en valeur Productivité en valeur du travail: valeur ajoutée effectifs employés
la quantité produite par personne employée
la création de richesses par personne employée
productivité horaire du travail : quantité produite effectifs x durée moyenne du travail
productivité horaire en valeur du travail : valeur ajoutée effectifs x durée moyenne du travail
la quantité produite par heure la création de richesses par heure
B. Quelle quantité produire ? Introduction L’objectif de l’entreprise est de faire le maximum de profit. Elle regarde donc ses coûts de production et ses recettes. Le profit total dépend du prix et de la quantité produite (et vendue) : Profit total = Recettes totale – Coût total
1. Les recettes
La recette totale (RT) dépend du prix (p) et de RT = p . q La recette totale augmente quand : la quantité vendue augmente pour un même prix quand le prix augmente pour une même quantité
la recette totale est donc une fonction croissante du prix et des quantités vendues
la
quantité
produite
et
vendue
(q) :
2. Les coûts de production a. Différents types de coûts
Les coûts fixes : certaines dépenses indispensables à la production sont indépendantes de la quantité produite, ce sont les coûts fixes (loyer des bâtiments, assurances, abonnements...) : CF
Les coûts production. Ils augmente (matières intermédiaires,
Le cout total est égal à variables : CT = CF + le coût total est une coût total augmente
b. Le coût moyen
variables : certains coûts dépendent de la augmentent quand la quantité produite premières, consommations masse salariale) : CV
la somme des couts fixes et des coûts CV. Pour une technique de production donnée, fonction croissante de la quantité produite : le quand on produit davantage
Le coût moyen indique pour chaque niveau de production possible, le coût unitaire du produit : CM = Coût total Quantité produite
Evolution du coût moyen avec la quantité produite : Dans un premier temps, le coût moyen de production diminue avec la quantité produite. Produire en grande série permet en effet de réduire le coût unitaire de production car les coûts fixes (machines, bâtiments) sont par définition identiques, quel que soit le volume de production. On parle d'économies d'éch elle Dans un second temps, le coût moyen augmente avec la quantité produite du fait des effets pervers de la grande taille d’une entreprise (par exemple, l’augmentation du nombre de salariés d’encadrement)
c. Le coût marginal
Le coût marginal indique pour chaque niveau de production, l’accroissement de coût total que doit consentir l’entreprise pour augmenter sa production d’une unité. Autrement dit: Que devient le coût total si l’on augmente la production d’une unité? C’est aussi le coût de la dernière unité produite. Coût marginal = variation du coût Variation de la quantité produite
Evolution du coût marginal avec la quantité produite Dans un premier temps, le coût marginal diminue avec la quantité produite. Dans un second temps, le coût marginal augmente avec la quantité produite
La loi des rendements décroissants explique la forme du coût marginal. Cette loi a été mise en évidence pour la première fois par David Ricardo . Elle compare l’évolution de la quantité produite avec l’évolution de la quantité de facteurs de productions utilisés. Dans un premier temps, le producteur utilise les facteurs de production les plus efficaces, leur productivité est donc élevée, la quantité produite augmente rapidement. Dans un second temps, le producteur est obligé d’utiliser des facteurs de production dont la qualité est moindre (terres moins fertiles, salariés moins qualifiés), la productivité de ces derniers facteurs de production est donc moins grande, la production continue à augmenter mais de moins en moins vite. A terme, si la productivité marginale est décroissante, la croissance économique doit donc
naturellement s'arrêter un jour. Cette loi des rendements décroissants a été mise en évidence pour l’agriculture au XVIII° siècle ; elle pourrait sembler dépassée aujourd’hui. Or F.Brooks a montré en 1975 que cette loi s’appliquait à l’informatique. Augmenter le nombre de programmeurs sur la conception de logiciels ne permet pas de réduire le temps nécessaire pour le créer, car plus le nombre de salariés travaillant sur un projet est fort, plus le temps passé à communiquer augmente au détriment du temps passé à la conception.
Celle loi des rendements décroissants permet d’explique la forme du coût marginal : Tant que la quantité produite augmente plus vite que la quantité de facteur de production, la quantité produite augmente plus rapidement que le coût de production, le coût marginal diminue alors. Mais dans un second temps, la loi des rendements décroissants s’applique : la quantité produite augmente moins vite que la quantité de facteurs de production, donc du coût de production, le coût marginal augmente alors.
3. La détermination de la quantité optimale produite
a. Le raisonnement du producteur
l’entreprise adopte un comportement « à la marge » : elle regarde les effets d’une augmentation d’une unité produite sur son profit.
Elle compare alors : la recette de cette unité supplémentaire : la recette marginale au coût de cette unité supplémentaire : le coût marginal la différence entre recette marginal et coût marginal est le profit marginal : le profit réalisé quand l’entreprise produit une unité supplémentaire.
3 cas sont alors possibles : tant que la recette marginale est supérieure au coût marginal, le profit marginal est positif ; le profit total augmente donc grâce à cette unité produite supplémentaire. L’entreprise a alors intérêt à produire cette unité supplémentaire dès que le coût marginal devient supérieur à la recette marginale, le profit marginal devient négatif. Produire cette unité supplémentaire réduit le profit total. Il ne faut donc pas la produire. Le profit est alors maximum pour la quantité égalisant la recette marginale au coût marginal : l’entreprise doit ainsi produire la quantité qui assure l’égalité entre la recette marginale et le coût marginal
En concurrence pure et parfaite, la recette marginale est égale au prix : L’entreprise ne peut jouer que sur les quantités, puisque le postulat d’atomicité impose que l’entreprise ne dispose pas d’une taille suffisante pour influencer le prix qui est fixé par le marché. La recette marginale est donc égale au prix, quelle que soit la quantité L’entreprise va produire la quantité qui assure l’égalité entre le prix et le coût marginal
b. La courbe d’offre
Comme le coût marginal est croissant en fonction des quantités produites, l’offre du producteur est une fonction croissante du prix : comme le coût augmente avec les quantités produites, l’entrepreneur n’accroîtra sa production que si le prix augmente . La fonction d’offre d’une entreprise se confond avec sa fonction de coût marginal à partir de son seuil de rentabilité : Le seuil de rentabilité correspond au niveau de prix pour lequel le volume de production choisi par l’entreprise lui permet de réaliser une recette totale qui couvre tout juste son coût total de production Le seuil de fermeture représente le niveau de prix à partir duquel une entreprise préfère quitter le marché car elle ne parvient même plus à couvrir ses coûts fixes de production Le seuil de fermeture est inférieur au seuil de rentabilité. Le seuil de fermeture est un seuil de sortie; le seuil de rentabilité est un point d’entrée
III.
Comment mesurer la performance économique de l’entreprise ? A. Pourquoi mesurer la performance de l’entreprise ?
2 raisons expliquent la tenue d’une comptabilité par les entreprises : Une obligation légale : les entreprises doivent publier annuellement certains documents comptables (bilan et compte de résultat) Utile pour la gestion de l’entreprise : Permet aux salariés et apporteurs de capitaux d’avoir des informations sur l’activité de l’entreprise Assure un suivi régulier de l’activité Si l’entreprise souhaite emprunter, ces documents comptables seront demandés par les prêteurs (banques ou acheteurs d’obligations)
B. Les outils traditionnels de la mesure de la performance Ces outils relèvent du principe de la comptabilité en partie double : Un compte est schématiquement représenté par un « T ». Il comporte deux colonnes : « débit » (partie gauche) et « crédit » (partie droite) Chaque opération va être inscrite deux fois : toute écriture passée dans un sens dans un compte doit être accompagnée d’une ou plusieurs écritures en sens inverse, d’un même montant total. Les comptes doivent toujours être équilibrés.
1. Le compte de résultat le compte de résultat est la synthèse d’une seule période : on parle d’exercice comptable. C’est le film de l’activité de l’entreprise durant une période déterminée le compte de résultat se présente ainsi : Charges Produits ont un effet négatif sur le résultat : même si elles sont nécessaires ont un effet positif sur le résultat : ils enrichissent l’entreprise à la réalisation de l’activité, elles appauvrissent l’entreprise les achats de matières premières et fournitures diverses (les « ventes consommations intermédiaires ») les salaires et charges sociales impôts
Le résultat est alors la différence entre les produits et les charges : Si le résultat est positif, c’est un enrichissement (résultat positif = bénéfice) Si le résultat est négatif, c’est un appauvrissement
2. Le bilan
le bilan est une photographie, à un instant t, du patrimoine de l’entreprise Cet inventaire est réalisé sous deux formes différentes : Au passif du bilan se trouvent les origines des ressources de l’entreprise . A l’actif l’emploi des ressources de l’entreprise Quand le bilan est présenté sous forme de tableau à deux colonnes, il se présente ainsi
Actif Comment les fonds sont-ils utilisés ? les ressources durablement immobilisées (actif immobilisé) les affectations provisoires (actif circulant). Séparation entre le « durablement » et le « provisoire » : la durée de l’exercice fiscal (1an)
Passif d’où viennent les fonds ? Capitaux propres Dettes