3.21 LE MOYEN ATLAS 3.21 – 1 LE CAUSSE MOYEN ATLASIQUE par Abderahmane BENTAYEB et Claude LECLERC
Introduction géographique Le terme de Moyen Atlas désigne le vaste ensemble montagneux encadré au nord par le couloir Sud-Rifain (vallée de l'Inaouène, plaine de Fès-Meknès), au sud par le Haut Atlas et la vallée de la Haute Moulouya, à l'est par la vallée de la Moyenne Moulouya et à l'ouest par la Méséta marocaine. La structure géologique du Moyen Atlas permet de le subdiviser dans ses grandes lignes en deux parties selon une ligne N-S : - Le Causse moyen-atlasique ou Moyen Atlas tabulaire à l'W, - Le Moyen Atlas proprement dit ou Moyen Atlas plissé à l'E. Le Causse moyen-atlasique qui sera décrit ciaprès est compris entre les latitudes nord 32° 55' et 34° Au sud, la région du Causse située dans la vallée de l'oued Serrou (Sud du jbel Irhoud) a été écartée de cette description (cf. tome 3, Haut Atlas calcaire), ainsi que le Causse d'El-Menzel et les bordures du massif primaire du Tazzeka situé aunord (cf. tome 2, couloir de Fès-Taza). Au nord-ouest le Causse d'Agouraï a été négligé car il constitue, avec son prolongement sous le sillon Sud-Rifain, une unité hydrogéologique indépendante. LIMITES ET SUPERFICIES La limite nord est celle du Causse proprement dit qui s'interrompt à sa retombée sur la plaine du Sais, entre Ei-Hajeb et Bhalil , mais du point de vue structural, les formations calcaires du Causse se prolongent bien au-delà, vers le nord, sous le sillon Sud-Rifain, jusqu'au contact de celui-ci avec les rides prérifaines suivant une ligne qui, longeant l'oued Inaouène à l'est, le prolonge jusqu'au jbel Zerhoun à l'ouest (cf. tome 2. plaine de Meknès-Fès). La limite sud est constituée par la ligne de crête
en rive gauche du bassin versant de l'Oum-er-Rbia à Khénifra. Cette limite se prolonge vers le nord-est par des hauteurs et des crêtes qui bordent en rive droite l'oued Guigou (jbel Ben-Ij, Tadja). Au-delà de la route principale n° 20 qui va de Fès à Boulemane, la limite s'infléchit encore plus vers le nord-est et suit les lignes de crêtes dominant le Causse. La limite ouest au contraire, est marquée par l'interruption brutale du Causse qui domine des terrains primaires de la Méséta (falaises d'Ito, d'Azrou et d'Aln-Leuh). A l'est, la limite est marquée également par les falaises du Causse surplombant la boutonnière de terrains primaires de Bsabis. La superficie de la partie du Causse moyenatlasique ainsi délimitée est de l'ordre de 4 200 km2. CARACTERES MORPHOLOGIQUES Le Causse moyen-atlasique se caractérise par une structure tabulaire, plus faillée que plissée, par un relief monotone s'opposant au Moyen Atlas plissé aux plis accentués, aux monts élevés et aux dépressions marneuses profondes. C'est une lithologie monotone de calcaires liasiques faiblement plissés qui est responsable de cette platitude. Il s'agit en fait de vastes plateaux karstiques diversement étages, qui surplombent les plaines environnantes de la Méséta et du Sais à des altitudes comprises entre 1 000 et 2 200 m. Des ondulations à très grands rayons de courbure, des systèmes de failles, créent des cuvettes ou des horsts, tels le grand horst de Michlifène qui partage le Moyen Atlas tabulaire en deux tronçons : l'un méridional, l'autre septentrional. Les cuvettes sont nombreuses, créant des bassins versants fermés au centre desquels existent souvent des lacs permanents ou « Dayet » (Dayet Aoua, Dayet Ifrah, etc.)
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC
Le Causse d'El-Hammam, au sud d'Aïn-Leuh, présente un paysage typique de poljés adapté au réseau de failles. Ce plateau karstique, comme tous ceux du même genre, a un réseau hydrographique très peu développé. Seules quelques rivières coulent en permanence : Sebou, Oum-er-Rbia, Tigrigra, Aggaï et aussi dans, la région d'Ifrane, l'oued Tizguit. Mais soulignons les pertes importantes de ce dernier qui, à son débouché dans la plaine de Meknès-Fès, est très souvent sec en été. Les affluents secondaires de ces rivières n'existent pratiquement qu'à l'état d'oueds temporaires qui ne connaissent d'écoulement qu'en période de pluie. Dans ce réseau hydrographique mal organisé, l'importance des bassins endoréiques est grande : ils occupent une superficie totale d'environ 600 km2 soit 14 % de la région étudiée et 17 % des terrains karstiques. Ces bassins endoréiques jouent un grand rôle dans l'infiltration des précipitations vers les nappes d'eau souterraine du Causse. Soulignons enfin l'importance des coulées basaltiques quaternaires qui, dans la région de Timhadite surtout, forment de vastes étendues planes sans végétation, parsemées çà et là de cônes éruptifs (jbel Hebri,...). Le réseau hydrographique y est également très mal développé. Partout où ces dalles volcaniques reposent sur un substratum calcaire, on peut observer des dolines bien marquées d'une cinquantaine de mètres de diamètre et de 20 à 30 m de profondeur, formées dans les basaltes, par suite vraisemblablement de dissolutions dans le karst sous-jacent. On n'observe pas ces dolines dans les basaltes là où ceux-ci ne reposent pas sur des calcaires. POPULATION Population rurale Au cours des derniers siècles, le Moyen Atlas a été progressivement occupé par des tribus d'éleveurs nomades, venus des contrées prédésertiques du Nord Sahara à la recherche de pâturages dans les pays humides. La plupart appartiennent à la branche sanhadja des Berbères. Ces populations conservent une prédilection pour le nomadisme, la vie sous la tente et se contentent d'installations temporaires puisqu'ils ne viennent chercher que les réserves estivales de nourritures pour leurs troupeaux et redescendent en hiver s'installer dans les plaines périphériques. Cependant, les divers groupes humains, progressant suivant des axes parallèles du sud-est au nord-ouest ont, au cours des siècles, essaimé çà et là certains éléments qui ont fini par établir leur zone principale de stationnement sur des plateaux ou dans des vallées de la montagne ; d'autres sont allés se fixer en bordure des grandes plaines du Tadla ou du Sais. Telle fut l'évolution des Aït-Serhouchène. Aït-Youssi et Bni-Mguild.
Ces conditions font que le Moyen Atlas est relativement peu peuplé par rapport à d'autres régions montagneuses du Maroc. La densité de 15 à 20 habitants par km2 marque bien sa situation intermédiaire entre les plaines atlantiques et les steppes du Sud et de l'Est marocain. Mais il faut également souligner les très fortes inégalités locales dans la répartition du peuplement ; dans quelques fonds de vallées particulièrement favorisées et surtout sur la bordure septentrionale, les villages sont nombreux alors que par contre sur les plateaux, on peut parcourir d'immenses étendues quasiment vides. Traditionnellement, les tribus d'éleveurs nomades des plateaux de la Haute Moulouya traversent ces régions au début de l'hiver pour se rendre sur les pâturages non enneigés des bas pays de l'Ouest et du Nord. Aux Bni-Mguild reviennent les terrains situés en bordure du Sais et du Tadla, les Aït-Youssi fréquentent les dépressions qui dominent Sefrou (plateaux de l'Amekla). D'autres tribus pratiquent des mouvements moins amples, ainsi les troupeaux des Ait-Lias quittent en hiver leur terrain près de Bekrit pour descendre aux environs d'Azrou. Mais la mise en culture pour la production céréalière, des terrains de parcours hivernaux du Nord et de l'Ouest (Sais et Tadla), a contribué à une limitation considérable des déplacements depuis deux ou trois générations. De nombreux troupeaux demeurent maintenant en hiver dans les contrées enneigées. Au début du siècle, plus de 200 000 têtes dé bétail, moutons et chèvres, quittaient régulièrement avec les familles entières de leurs propriétaires, les hauts plateaux de Bekrit et d'Itzer pour occuper les pâturages hivernaux au nord et à l'ouest du Moyen Atlas. Au cours des dernières années, le mouvement n'a intéressé que 30 000 têtes environ qui, en outre, ne sont accompagnées que par quelques familles de bergers spécialisés et rétribués. Population urbaine Les bordures du Causse ont attiré et fixé les hommes par leurs ressources en eau, la douceur relative de leur climat et leur situation au contact des basses plaines fertiles. Les bordures nord et ouest du Moyen Atlas tabulaire sont ainsi jalonnées de bourgades d'importance moyenne, centres commerciaux, artisanaux et administratifs, voire même parfois sièges de garnisons. Ainsi se présentent El-Hammam, Aïn-Leuh, Agouraï, El-Hajeb et Immouzer du Kandar. Sefrou a acquis depuis longtemps ses caractères urbains du fait de la prospérité de son marché et de l'activité de ses artisans. Certaines localités par contre n'ont acquis leur importance qu'au cours des dernières décennies : Ifrane. centre d'estivage et de sport d'hiver dans la vallée de l'oued Tizguit et Azrou. gros marché
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
de bétail et importante étape sur l'axe Meknes - Tafilalt. VEGETAT10N NATURELLE II pleut et il neige abondamment sur le Causse moyen-atlasique que couvrent de belles forêts ; les précipitations sur le plateau d'Ifrane sont de l'ordre de 1 200 mm/an. Mais à mesure que l'on descend vers les plateaux méridionaux et orientaux du Moyen Atlas, les averses se font plus rares et moins abondantes, la couverture forestière s'éclaircit, les arbres cèdent la place aux broussailles et à la roche nue, comme c'est le cas dans la vallée du Guigou. La forêt est constituée essentiellement de chênes verts et de cèdres. Le chêne vert occupe les parties basses du Causse, puis se mêle à des essences à feuillage caduc à mi-pente, enfin le cèdre s'étend surtout au-dessus de 1 600 - 1 700 m où les précipitations sont abondantes. Au-dessus de 2 000 m, le cèdre ne constitue plus que des futaies de vieux arbres et la régénération ne se fait plus. Les boisements de cèdres soulignent de loin les reliefs isolés que séparent des étendues planes, dénudées, aux herbes rares. ELEVAGE L'élevage concerne essentiellement les ovins auxquels se mêlent quelques caprins. C'est un élevage extensif sur des terrains de parcours. Ses mouvements
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transhumants et son évolution actuelle ont été décrits avec la population rurale dont le mode de vie est étroitement lié à la subsistance de ces troupeaux. On a vu notamment qu'au cours des dernières années les mouvements des troupeaux n'intéressaient plus que 30 000 têtes environ contre 200 000 au début du siècle. La majeure partie des bêtes demeurent donc en hiver dans le Moyen Atlas où l'on peut voir apparaître des abris en divers endroits. Malheureusement, les réserves de fourrages sont souvent insuffisantes lors des hivers rudes. II se pose donc le problème d'une reconversion inévitable de cette économie pastorale. AGRICULTURE Très peu développées autrefois, les cultures de céréales s'intensifient d'année en année. Elles couvrent progressivement les dépressions du Causse où se sont accumulés un peu de limons. Cette transformation qui s'accomplit aux dépens des anciens collectifs des tribus s'accompagne d'une concentration de la propriété aux mains d'une sorte de bourgeoisie rurale issue des grandes familles pastorales disposant d'une main d'œuvre suffisamment abondante. Outre le développement des cultures céréalières, on assiste actuellement à celui des cultures irriguées sous l'impulsion notamment de l'Administration qui met en projet l'amélioration des périmètres traditionnels existants.
Géologie Les recherches géologiques sur le Causse ont été successivement menées par L. Gentil ( 1 9 1 1 - 1 9 1 6 ) , puis P. Russo ( 1 9 2 1 à 1939) et surtout H. Termier ( 1 9 2 6 à 1936) avec la collaboration de G. Dubar ( 1 9 3 2 à 1954). Enfin G. Golo a longtemps travaillé dans cette région à laquelle il a consacré sa thèse (soutenue en 1956, publiée en 1961). Le terme de Causse moyen-atlasique (Termier, 1936) est réservé aux régions tabulaires situées directement au nord et nord-ouest de l'accident nordmoyen-atlasique qui les sépare du Moyen Atlas plissé situé à l'est (Colo, 1961). Le Causse est limité à l'ouest par les terrains primaires du bassin de l'oued Beth (Méséta primaire marocaine) et au nord-ouest par ceux du Tazzeka sur lesquels il repose. Au nord, la limite est déterminée par les terrains de recouvrement tertiaires et quaternaires du couloir Sud-Rifain sous lesquels il s'ennoie en un vaste synclinal dissymétrique, interrompu sur son flanc nord au contact du Rif et du Prérif (cf. Ressources en Eau du Maroc, tome 2, chapitre •. Plaine de Meknès-Fès et couloir de Fès-Taza). G. Colo a subdivisé le Causse moyen-atlasique suivant des critères géographiques et structuraux. Il distingue une partie occidentale qui va de la bordure de ia Méséta à l'oued Sebou à l'est et une partie orientale
qui correspond aux bordures liasiques de l'anticlinal du Tazzeka. La partie occidentale est elle-même subdivisée en deux tronçons suivant des critères structuraux : un tronçon septentrional au nord-ouest et un tronçon méridional au sud-est, séparés par l'importante ligne d'accidents du Tizi-N'Tretten. STRATIGRAPHIE Le substratum anté-liasique Le socle hercynien. Les sédiments primaires composant la majeure partie de la Méséta centrale, n'affleurent que très peu dans le Moyen Atlas tabulaire où i l s n'apparaissent qu'à la faveur de quelques « boutonnières » (El-Menzel, Bsabis, jbel du Kandar, Koudiat-Shoubat au NW de Sefrou. Par contre ils affleurent largement sur les bordures NE (Tazzeka) et W (bassin de l'oued Beth). Ce socle laisse pointer les roches dures du Primaire (grès, calcaires, quartzites) au sein de schistes tendres déblayés par l'érosion. C'est le paysage qu'offre en particulier la vallée de l'oued Tigrigra dans la région d'Azrou. L'échancrure d'Azrou correspond à un anticlinorium hercynien faille dont l'orientation NE - SW est celle des grands accidents du Moyen Atlas. L'érosion du Causse, guidée par cette grande zone faillée, y a été plus rapide. Ces accidents ont rejoué postérieurement et ont affecté la couverture liasique dans le sens NE - SW avec un affaissement de
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC
Tordre de 200 m du Causse d'El-Hajeb au N W par rapport au Causse d'Ifrane. Le Permo-Trias. Il est constitué par une série de marnes et argiles rouges, parfois violacées, gypsifères, salifères, au sein de laquelle s'intercalent des coulées de basaltes doléritiques ; le Permo-Trias repose en discordance sur la surface post-hercynienne. Cette série affleure à la base de la couverture liasique, à la faveur des boutonnières et sur la périphérie des causses. Elle jalonne l'accident nord-moyen atlasique qui peut la masquer localement. Vers le nord, le Permo-Trias est inapparent car il s'enfonce avec le Causse sous la couverture tertiaire du couloir Sud-Rifain. En général, la série permo-triasique a partout la même composition et les mêmes caractères et l'on trouve de bas en haut : - un niveau détritique de base comprenant des conglomérats, des pélites et grès pourpres ; - une série pélitique rouge à passées verdâtres ou violacées. Ces pélites sont imprégnées un peu partout de sel et de gypse ; - une série basaltique (dolérites) s'intercalant au sein de la série pélitique rouge, mais leur rapport stratigraphique est très variable. L'épaisseur de ces basaltes peut atteindre 150 m (causse d'El-Hajeb). Le Lias Le Lias inférieur. Avec le Lias inférieur débute la formation des dolomies et calcaires qui constituent le principal matériau du Causse. Dans le tronçon septentrional, la sédimentation liasique débuterait à l'Hettangien, étage représenté par des niveaux de marnes et calcaires marneux ou dolomitiques de faible importance (1 à 5 m), affleurant en divers points au pied de la bordure occidentale entre El-Hajeb et BenSmime. Au-dessus de ces niveaux, le Lias inférieur est représenté par une série dolomitique d'environ 150 m d'épaisseur où l'on peut distinguer trois grands ensembles qui sont de bas en haut : - des dolomies sableuses, - des dolomies marneuses, - des dolomies litées. Cette succession, définie dans la région d'Ifrane, n'est cependant pas générale et le Lias inférieur peut débuter par des dolomies compactes. Le Lias inférieur du tronçon méridional du Causse présente de nombreux et fréquents niveaux de calcaires et de calcaires dolomitiques. Ces derniers sont plus fréquents dans la partie centrale du tronçon et le long de la ligne d'accidents du Tizi NTretten. Le Lias moyen. Le passage entre Lias inférieur et Lias moyen est généralement difficile à reconnaître sans critères paléontologiques. Dans le synclinal
d'Ifrane, le Pliensbachien est représenté dans la part supérieure des dolomies litées qui forment le terme supérieur du Lias inférieur. Le Domérien est constitué ensuite par la succession suivante, de bas en haut : - calcaires lités : 10 à 15 m - dolomies intercalaires : 20 m - calcaires lités : 1 0 m - dolomies supérieures : 20 à 25 m. Alors que le Lias moyen du tronçon septentrional du Causse est essentiellement dolomitique, celui du tronçon méridional est essentiellement calcaire. La ligne d'accident du Tizi N'Tretten marque bien le changement de faciès. Le Lias supérieur et le Dogger Avec le Toarcien apparaît un changement radical dans la sédimentation et les faciès marneux prennent beaucoup d'importance. Cependant, les sédiments du Lias supérieur et du Dogger sont beaucoup moins représentés que les séries dolomitiques et calcaires du Lias inférieur et moyen. A partir du Toarcien supérieur commence à se développer une série marnocalcaire qui se poursuit durant tout l'Aalénien et le Bajocien inférieur. Alors que le Bajocien moyen présente un faciès nettement marneux (marnes de Boulemane), le Bajocien supérieur est représenté par une série de calcaires plus ou moins dolomitiques appelés généralement « calcaires corniches ». Le Bathonien ne serait présent que sporadiquement dans le synclinal de Bekrit. Le reste du Jurassique est absent (phase d'émersion). Le Crétacé Dans le Moyen Atlas tabulaire, les dépôts crétacés ne sont représentés que dans le synclinal de Békrit - Timhadite, à partir du Cénomanien légèrement discordant sur le Jurassique. Cénomanien et Turonien sont sous des faciès d'alternances calcaires et marneuses, le Sénonien très épais étant franchement marneux dans l'ensemble. Le Tertiaire L'Oligocène, le Miocène et le Pliocène ne semblent pas représentés dans les causses du Moyen Atlas. Il convient de signaler un seul affleurement de Mio-Pliocènç continental au nord d'Almis du Guigou. Le Quaternaire Coulées volcaniques L'épaisseur de ces coulées basaltiques a été reconnue à la fois par géophysique et par forages. Sur le plateau de Timhadite, dans le voisinage des grands cratères (jbel Hebri, Chedifat et du Bou-Ahsine à la vallée de l'oued
FES O.
CARTE GEOLOGIQUE DU MOYEN ATLAS TABULAIRE
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Quaternaire Travertins quaternaires ou pliocènes Basaltes quaternaires
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Calcaires lacustres - Plio - Villafranchien Mio - Pliocène continental
EL HAMMAM
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Miocène faciès transgressif (mollasses); faciès tortonien marin (marneux); faciès terminal sahelien et pliocène (sableux) Pliocène marno-gréseux et calcaire de Timhadite
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Sénonien : marnes et calcaires marneux 280 Turonien calcaire Cénomanien marno-calcaire RB
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Bojocien supérieur : calcaire corniche
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Bajocienmoyen : marnes de Boulemane BEKRIT
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Toarcien - Aalénien. Bajocien inférieur : marno-calcaires
270
Lias moyen calcaire Lias inférieur dolomitique et faciès à calcarénites Permo-Trias : argiles rouges et basaltes
Paléozoïque (schistes - quaternaires) KHENIFRA
Fig.5
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530
520
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Failles 480
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Failles certaine, masquée
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Coupe B
Faille probable, masquée
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Basaltes quaternaires
Sénonien (Marnes et calcaires marneux)
Bajocien supérieur (Calcaire corniche)
Pliocène
Turonien (Calcaire)
Bojocien moyen (Marnes de Boulemane)
Paléocène marno-gréseux
Cénomanien (Marno -calcaire)
Toarcien - Aalénien - Bajocien inférieur
et calcaire de Timhadite
1000
Lias inférieur et moyen Permo - Trias Paléozoïque
Fig.6
0
1
2
Echelle des longueurs
3
4
5 km
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
uaigou). les coulées atteignent des épaisseurs de ordre de 150 à 200 m. Cette épaisseur va en diminuant vers la périphérie du plateau pour atteindre quelques dizaines de mètres. Dans la vallée de l'oued Tigrigra à l'W d'Azrou, la coulée atteint 90 m, mais se trouve réduite vers l'ouest à une épaisseur de 3,5 m au seuil de Sidi-Mokhfi. Les formations quaternaires Les principales formations quaternaires se sont accumulées au fond de cuvettes fermées ou semi fermées. Ce sont des dépôts de dayas, provenant de la décomposition sur place des calcaires et dolomies et du ruissellement périphérique. Ces dépôts, essentiellement argileux, peuvent atteindre de fortes épaisseurs. Une autre formation quaternaire très fréquente est celle que constituent les dépôts de travertins que on trouve à l'émergence de chaque grande source du Lias ou jalonnant l'emplacement d'anciennes émergences aujourd'hui disparues ou déplacées. Ces dépôts de travertins ne sont d'ailleurs pas seulement quaternaires mais peuvent être plus anciens (Pliocène).
STRUCTURE DES CAUSSES Au NW de la ligne d'accidents du Tizi N'Tretten causses d'El-Hajeb, Ifrane, Aïn-Leuh, Imouzzer du kandar), Lias inférieur et Pliensbachien dominent sous des faciès très dolomitiques dans des synclinaux à large rayon de courbure, d'axes NW-SE (tel le synclinal d'Ifrane), ou dans des synclinaux plus pinces et allongés, d'axes NE-SW, tels ceux d'Imouzzer du Kandar ou ceux du Causse d'Aïn-Leuh. De manière générale, la tectonique de cette région est calme, les failles étant cependant très nombreuses. Au SE, entre la ligne d'accidents du Tizi N'Tretten et le Moyen Atlas plissé, se tiennent au S le bassin de l'Oum-er-Rbia, au centre le bassin moyen de l'oued Guigou (affluent de l'oued Sebou) et au N, à l'aval de l'Aïn Sebou, les Causses d'Annoceur et d'ElMenzel séparés du bassin moyen du Guigou par un vaste bombement anticlinal N-S laissant apparaître le Primaire et le Permo-Trias (région de Bsabis). Dans ces secteurs, les faciès dolomitiques sont moins importants qu'au N, le Pliensbachien notamment étant
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calcaire. Par ailleurs la série stratigraphique est plus complète, se poursuivant jusqu'à l'Eocène dans le secteur méridional : synclinal de Bekrit dont la terminaison NE est totalement masquée par les basaltes quaternaires du plateau de Timahdite et la terminaison SE, faillée, est chevauchée par le Moyen Atlas plissé. Dans l'ensemble les ondulations et structures sont vastes et profondes en ce secteur, les épaisseurs du Lias étant plus fortes qu'à l'W ; une campagne de géophysique électrique (CAG, 1970) et quatre forages ( 1 9 7 1 ) , destinés à situer la limite souterraine des bassins de l'Oum-er-Rbia et du Guigou, ont permis d'obtenir une idée précise de la structure profonde du synclinal de Bekrit. Les coupes géologiques de la figure 6 montrent le prolongement du synclinal de Bekrit vers le N, au-delà des affleurements de Timahdite où le recouvrement basaltique quaternaire masque toute structure , Lias et Crétacé plongent uniformément vers le S, de 10 à 20°. Le synclinal comprend de fortes épaisseurs de Crétacé jusque vers le profil H (fig. 6) et le Lias calcaire est très profond ; vers le N, le Crétacé est de moins en moins représenté, le Lias remonte progressivement puis affleure en conservant la structure synclinale ; le synclinal de Bekrit se termine au niveau de la route RP 20 de Fès à Boulemane sur un ensellement des calcaires, et un autre synclinal d'axe à pendage NE s'individualise vers le N, présentant de très fortes épaisseurs de Lias calcaire (600 m contre 250 m dans la vallée du Guigou). Les grands accidents tectoniques du Moyen Atlas ont une direction NE-SW. L'accident « Nord moyenatlasique » est le plus important, séparant le Moyen Atlas plissé du Moyen Atlas tabulaire : il longe en particulier tout le flanc sud du synclinal de Bekrit où il apparaît chevauchant ; cet accident est moins important au NE (pli-faille et failles) qu'au SE et abaisse le Causse par rapport au Moyen Atlas plissé. La ligne d'accidents du Tizi-N'Tretten traverse NE-SW le Moyen Atlas tabulaire ; c'est une importante faille ou réseau de failles enserrant d'étroits horsts ou grabens, toujours bien visible, sauf sous le recouvrement basaltique du plateau de Timahdite.
Climatologie
Sur le Moyen Atlas tabulaire, il existe 36 stations climatiques bien réparties dans l'espace. Certaines ont un équipement incomplet et les périodes d'observation, la continuité ainsi que la qualité des observations ne sont pas toujours identiques. Aussi pour la pluviométrie, 10 stations seulement ont été retenues pour le calcul des moyennes mensuelles et annuelles des précipitations. En outre, 8 stations ont été retenues dans le haut bassin du M'Dez et du Guigou, indispensables pour fétude du régime du haut Sebou dont la vallée est située dans le Moyen Atlas plissé. Enfin, 10 autres stations ont été choisies à la sa
périphérie du Moyen Atlas ou à sa bordure immédiate, permettant de préciser les conditions climatiques aux limites. Ces 28 stations sont représentées sur la carte des isohyètes (fig. 10) accompagnées de l'indication en mm de la moyenne pluviométrique annuelle calculée pour la période 1933-1963.
LES PRECIPITATIONS Nature des précipitations. Au-dessous de 1 800 m d'altitude, à Ifrane, la moyenne du nombre de jours des précipitations est de 100 jours par an. Sur ces 100 jours, il y a 70 à 85 jours de précipitations pluvieuses, la neige tombe
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC CLIMATOLOGIE 1933-1963 21 - MOYEN ATLAS (Causse nord)
DOMAINE ATLASIQUE
Nom de la station
Réseau
Coordonnées
Altitude Lat .N.
TAZA
S
O
N
D
34° 13'
4° 01'
nord
99
98
48
9
4
5
14
48
79
126
1558
34° 04'
4° 07'
nord
203
175 206 142 107
29
7
10
25
121 179 281 1485
720
34° 04'
4° 17'
nord
154
134 156 108
81
22
6
7
19
91
136 214 1128
SMN
510
BAB BOU IDIR
EF
BAB AZHAR
EF
EL KENZEL
Pluviométrie moyenne (mm)
Situation dans le bassin
Long.W.
J
F
M
100
A
M
65
J
J
A
Ann.
699
MI
850
33° 51'
4° 32'
contre-est
79
70
76
62
52
16
3
6
22
46
67
89
590
DRE
615
33° 45'
4° 33'
sud-est
50
48
55
52
41
15
4
5
18
42
55
65
450
BSABIS
EF
1385
33° 42'
4° 41'
sud-est
69
61
66
54
45
14
3
6
19
42
59
78
515
SEFROU
MARA
850
33° 50'
4° 50'
sud-ouest
89
78
85
69
57
16
3
6
23
53
75
100
654
RHOMRA
privé
650
33° 50'
4° 36'
ouest
64
56
61
50
40
12
3
5
17
39
54
71
472
AIN TIMEDRINE
Moyennes des températures maximales et minimales (°C)
Nom de la station
JANV. Max.
FEVR.
Mini. Max.
MARS
Mini. Max.
AVR.
MIni Max.
MAI
MIni. Max.
JUIN
Mini.
Max
JUIL.
Mini. Max.
AOUT
MinI.
SEPT.
Max. Mini. Max.
NOV.
OCT.
Mini. Max.
DEC.
Mini Max. Mini. Max.
Année
Mini. Max. Mini.
TAZA
14.1 4.2
16.0 5.1 18.4 7.6 21 .0 9.5
24.6 12.0 30.7 15.6 37.1 18.9 37,1 19.1 31.4 16.9 24. 8 13.0 18.8 8.6 14.8 5.5 24.1 11.3
SEFROU
13.4 3.2
15.2 4.0
23.1 9.8 28.0 12.9 32.6 15.7 32.6 15.9 28.6 14.0 23.2 10.6 17.9 7.0 14.1 4.3 22.2 9.3
Classification Thornthwaite
Moyennes des températures moyennes (°C)
Nom de la station
ETR (mm)
Indice global
Type climatique
d'après Turc (mm)
10.6 13.0 15.2 18.3 23.2 28.0 28.0 24.2 18.9 13.7 10.2 17.7 8.9 11.8 13.8 16.4 20.4 24.2 24.2 21.3 16.9 12.4 9.2 15.7
420 430
- 4.5 0
C1 B'3 s2 b'4 C1 B'2 s2 a'
600 540
F
9.2 8.3
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
Evaporation mesurée
Evaporation
Ann.
J
TAZA SEFROU
17.5 6.0 20.0 7.7
(P=Piche B=Bac) (mm) Période Quantité
Fig. 7 CLIMATOLOGIE 1933-1963 DOMAINE ATLASIQUE
Nom de la station
21 - MOYEN ATLAS (Causse central)
Réseau
Coordonnées
Altitude Lat .N.
IMMOUZER KANDAR EL HAJEB DAYET HACHLEF
Pluviométrie moyenne (mm)
Situation dans le bassin
Long.W.
J
F
M
A
M
J
S
O
N
D
MI
1440
33° 44'
5° 01'
nord
7B
72
85
82
62
20
5
J
7
A
26
63
87
106
Ann.
693
MARA
1050
33° 41'
5° 22'
ouest
84
74
87
79
57
18
2
6
24
56
81
92
560
91
763
EF
1760
33° 33'
4° 56'
centre
97
86
76
54
21
7
9
23
68
101 130
IFRANE
SPGM
1635
33° 31'
5° 07'
sud-ouest
144
127 135 112
79
30
9
12
34
99
149 192 1122
AZROU
EF
1250
33° 27'
5° 13'
sud—ouest
100
90
62
24
6
10
35
6a
106 135
98
93
887
Moyennes des températures maximales et minimales (°C)
Nom de la station
JANV. Max.
FEVR.
Mini. Max.
MARS
Mini. Max.
AVR.
MIni Max.
MAI
MIni. Max.
Mini.
JUIN Max
JUIL.
Mini. Max.
AOUT
MinI.
SEPT.
Max. Mini. Max.
NOV.
OCT.
Mini. Max.
DEC.
Mini Max. Mini. Max.
Année
Mini. Max. Mini.
IMMOUZER KANDAR
10.6 -0.1 11.6 0.9 14.0 3.2 16.5 5.0
18.9 7.2 23.9 11.2 28.9 14.9 28.9 44.9 25.0 11.9 19.9 8.3 14.9 4.3 11.2 0.9
18.7 6.9
EL HAJED
12.6 2.7
22.0 9.2 27.6 11.0 32.9 16.4 33.0 16.6 26.5 13.9 22.9 10.1 17.3 6.4 13.4 3.6
21.7 6.9
IFRANE
8.4
AZROU
11.5 2.6
14.3 3.4 16.7 5.4 19.0 6.9
-4.0 10.0 .2.6 12.6 0.2 15.4 2.2 13.9 3.7 16.1 5.4 18.4 7.4
9.0
-2.7 17.9 3.8
21.4 9.7 27.3 13.4 32.8 17.7 32.4 17.9 27.5 13.8 21.4 10.4 16.3 6.7 12.5 3.4
Classification Thornthwaite
Moyennes des températures moyennes (°C)
Nom de la station
IMMOUZER KANDAR EL HAJEB IFRANE AZROU
18.4 4.8 24.2 8.7 30.3 12.0 30.1 12.2 25.1 8.9 18.7 4.9 13.1 1.0
J
F
M
A
M
J
J
A
S
5.2 7.6 2.2 7.2
6.4 8.8 3.7 8.8
8.6 11.0 6.4 10.8
10.8 13.0 8.8 12.9
13.0 15.6 11.6 15.6
17.6 19.3 16.4 20.4
21.9 24.6 21.2 25.2
21.9 24.8 21.2 25.2
18.4 21.2 17.0 20.6
Evaporation
Ann.
ETR (mm)
Indice global
Type climatique
d'après Turc (mm)
14.1 9.4 6.0 12.8 16.5 11.8 8.5 15.2 11.8 7.0 3.2 10.9 15.9 11.5 8.0 15.2
430 420 420 520
14,6 4,1 84,8 25,6
C2 B'1 s2 a' C2 B'2 s2 b'4 B4 B'1 s2 b'4 B1 B'2 s2 b'4
520 540 560 630
O
N
D
Fig. 8
21.0 9.4
Evaporation mesurée (P=Piche B=Bac) (mm) Période Quantité
1780 (P)
1952-1961
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
43
CLIMATOLOGIE 1933-1963
21 - MOYEN ATLAS (Causse sud)
DOMAIN ATLASIQUE
Nom de la station
Réseau
Coordonnées
Altitude
Pluviométrie moyenne (mm)
Situation dans le bassin
M
J
A
S
O
AIN LEUH
EF
1440
33° 18'
5° 20'
nord-ouest
124
110 116
97
68
26
8
10
30
86
129 166
970
AIN KAHLA
EF
2000
33° 15'
5° 13'
nord-est
113
100 106
89
62
24
8
10
27
78
117 150
884
EL HAMMAM
MI
1200
33° 11'
5° 28'
centre-ouest
82
72
64
86
50
28
7
18
30
59
88
120
724
OUIDUANE
EF
1635
33° 07'
5° 24'
centre-est
118
104 110
92
64
24
8
10
28
81
122 157
918
ARHBALOU-n-IRR.
EF
1T50
32° 56'
5° 24'
sud-est
116
109 120
92
66
29
5
6
33
70
109 174
929
EL KEBAB
MI
1300
32° 45'
5° 31'
sud
94
88
74
54
24
4
6
27
56
88
757
Lat .N.
Long.W.
J
F
M
98
A
J
N
D
Ann.
144
Moyennes des températures maximales et minimales (°C)
Nom de la station
JANV. Max.
FEVR.
Mini. Max.
MARS
Mini. Max.
AVR.
MIni Max.
MAI
MIni. Max.
Mini.
JUIN Max
JUIL.
Mini. Max.
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
SEPT.
Max. Mini. Max.
N
D
Ann.
ETR (mm)
Indice global
OCT.
Mini. Max.
Classification Thornthwaite
Moyennes des températures moyennes (°C)
Nom de la station
AOUT
MinI.
Type climatique
NOV.
DEC.
Mini Max. Mini. Max.
Evaporation d'après Turc (mm)
Année
Mini. Max. Mini.
Evaporation mesurée (P=Piche B=Bac) (mm) Période Quantité
Fig. 9
pendant 15 à 30 jours et l'enneigement persiste pendant 30 à 50 jours. Au moment des précipitations, la température de l'air est plus élevée que par beau temps et la neige qui tombe, humide et lourde, ne subsiste pas longtemps sur le sol. Après quelques jours, elle fond sous l'effet des températures maxima de janvier et février qui avoisinent 9° C en moyenne. Au-dessus de 1 800 m, les précipitations d'hiver sont pratiquement toujours neigeuses, les températures restent basses sur les sommets, aussi la neige persiste longtemps de façon quasi continue. Les régions les plus enneigées des causses sont la dorsale du Tizi NTretten (station de ski du Michlifène), les cônes volcaniques (jbel Hebri) et, en bordure du Causse, toutes les hautes crêtes qui bordent la rive droite de l'oued Guigou (jbel Tajda, Aït-Kaïs...). Le Causse d'Aïn-Leuh, plus élevé, présente également un enneigement prolongé. Répartition spatiale : (fig. 10 et 1 1 ) Par régime de secteur ouest très fréquent en hiver, c'est-à-dire pendant la saison pluvieuse, les premiers reliefs situés en bordure ouest du Moyen Atlas s'opposent au déplacement des perturbations océaniques qui, par détente des masses d'air humide et accumulation des nuages, entraînent une augmentation des précipitations. C'est pourquoi on peut observer sur la carte des isohyètes
un axe à pluviométrie très
chargée situé sur la bordure occidentale des causses allant de Ouiouane à Imouzzer du Kandar en passant par Aïn-Leuh et Ifrane. Vers l'est et le sud-est, les plateaux et vallées (vallée de l'oued Guigou), situés sous le vent des premiers reliefs du Moyen Atlas (Horst du TiziN'Tretten, jbel du Kandar,...) sont à l'abri des courants perturbés du secteur ouest. En effet, les masses d'air humide après leur élévation et détente au vent des reliefs, redescendent et se compriment sous le vent entraînant un assèchement de l'air et une diminution des nuages. C'est pourquoi la partie est et sud-est des causses est beaucoup moins arrosée. La vallée du M'Dez en particulier se situe dans un « creux » pluviométrique important, la moyenne pluviométrique à Skoura est de 356 mm/an. La variation des hauteurs de précipitations avec l'altitude traduit parfaitement ces répartitions distinctes et deux courbes apparaissent : l'une relative aux postes des bordures occidentales, l'autre propre au secteur oriental (fig. 11). Régime annuel des précipitations La courbe des précipitations annuelles en fonction de la surface permet d'obtenir une médiane graphique de 695 mm. La moyenne générale obtenue en divisant le volume d'eau moyen annuel de précipitations par la surface du Causse est de 730 mm (fig. 12).
MOYEN ATLAS TABULAIRE COURBES ISOHYETES Moyenne annuelle 1933 - 1963 FES
600
My IDRISS
KOUMMYA 633
FES 573
34° 100
600
RHORMA
A. TAOUJDATE
472 600
483
MEKNES
SEFROU 654
IMMOUZZER DU KANDAR BSABIS
693
EL HAJEB 660
516
70 0
Agouraï
IFRANE 1122
70 0
Dayet HACHLAF 763 70 0
30' 0 60
0 80
70 0
AZROU
800
700
887
BOULEMANE
10 00
90 0
0 60
513
AIN LEUH AIN KAHLA
970
900
884
1000
EL HAMMAM 724
OUIOUANE 918
LEGENDE ASSAKA NO AM 833
Limite du bassin versant du haut Sebou Limite du moyen Atlas tabulaire
TIGUEL MAMINE 817
0 90
0 90
600
SENOUAL KHENIFRA
33°
Poste d'observation météorologique et moyenne annuelle (en mm)
845
513
929 ARHBALOU N'RAOUENNE
0
ECHELLE 9°
30'
666
Isohyète
Fig. 10
5
10 km
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
45 PLUVIOMETRIE MOYENNE MENSUELLE
REPARTITION SPATIALE DES PRECIPITATIONS SUR LE MOYEN ATLAS TABULAIRE
Ifrane
190
Det Hachlat
Postes
100
M'Dez
170 90
150
80
Moyenne générale sur le
130 Pluviometrie moyenne en mm
Moyen Atlas tabulaire 730 m
70
60
Médiane graphique 695 mm
Surface en %
50
40
30
110
90
70
50
20
30 10
10 Plus de 450 mm
500
600
700
800
900
1000
1100
Mois
Pluviométrie moyenne annuelle (1933-1963)
S
O
N
D
J
F
M
A
M
J
J
A
VARIATION DE LA PLUVIOMETRIE EN FONCTION DE L'ALTITUDE
Ifrane
1100
1000
1 2 . On peut constater que toutes les stations présentent un premier maximum en décembre après un mois de novembre déjà fortement chargé en précipitations. Un deuxième maximum, plus faible que celui de décembre est toujours enregistré en mars. Entre ces maxima, les mois de janvier et surtout de février présentent un minimum relativement peu marqué. Les précipitations moyennes les plus basses, toujours inférieures à 10 mm, sont enregistrées au mois de juillet. Celles des mois d'août et de septembre sont à peine plus élevées.
1000
Aïn Leuh
900 Pluviométrie annuelle en mm
Fig. 12
1100
900
Azrou
800
800
El Hammam
700
700
Khénifra Sefrou
600
El Hajeb 600
Fès Bsabis
500
Coulemane 500
Imouzzer des Marmoucha
M'Dez 400
400
El Aderj Skoura
ALTITUDE m
0
500
1000
1500
2000
LES TEMPERATURES Le Moyen Atlas est une région où la température est sensiblement influencée par l'altitude moyenne du massif. Les valeurs enregistrées sont relativement basses par rapport aux régions avoisinantes et confèrent une allure de climat tempéré. Le tableau suivant montre que les températures moyennes annuelles observées aux 5 principales stations climatiques sont comprises entre 10,9 et 15,7° C alors que la moyenne annuelle est de 17,8° C à Fès, 17,3° à Meknès, 19,5° à Sidi-Kacem et 19° à Missour. La température moyenne annuelle sur l'ensemble du Causse moyen-atlasique est de 12° C.
Fig. 11
Les valeurs moyennes mensuelles des précipitations calculées sur une période de 30 ans (1933-1963) sont consignées pour les stations principales du Moyen Atlas et de ses bordures dans les tableaux des figures 7, 8 et 9. Les moyennes mensuelles de trois de ces stations font l'objet de la représentation graphique de la figure
Tableau 2 TEMPERATURES MOYENNES
AZROU
EL-HAJEB
IFRANE
IMOUZZER DU SEFROU KANDAR 28,9 32,6
Moyenne des maxima du mois le plus chaud
32,8
33,0
30,3
Moyenne des minima du mois le plus froid Amplitude
2,6
2,7
-4,0
- 0,1
3,2
30,2
30,3
34,3
29,0
29,4
Moyenne des maxima extrêmes du mois le plus chaud
37,5
40,1
35,2
35,2
39,4
Moyenne des minima extrêmes du mois le plus froid
- 3,0
- 2,8
- 13,3
- 5,4
- 1,8
Amplitude
40.5
42,9
48,5
40,6
41,2
46
RESSOURCES
EN EAU
L'amplitude moyenne annuelle de la température est assez forte: 19° à Ifrane, 16,7° à Imouzzer du Kandar, 18° à Azrou, 17°,2 à El-Hajeb et 20,4° à Sefrou. Si Ton considère les amplitudes des maxima et des minima moyens et extrêmes, on constatera que les écarts sont très importants, traduisant la forte instabilité qui règne sur les versants du Moyen Atlas.
DU MAROC .
L' EVAPOTRANSPIRATION II existe très peu de points de mesure de l'évapotranspiration potentielle (E.T.P.) sur le Causse du Moyen Atlas. On dispose seulement de mesures à l'évaporomètre Piche à Ifrane, au M'Dez et à AinTimédrine et des mesures faites au bac Colorado au M'Dez et à Aïn-Timédrine. Mais si l'on a pu disposer des mesures faites au Piche à Ifrane pour la période 1960-1970, les mesures relevées aux autres stations ne débutent qu'en 1969, époque à laquelle ont été installés les évaporomètres. La méthode de Thornthwaite permet de calculer l'E.T.P. à partir des températures moyennes mensuelles, données disponibles pour la plupart des stations météorologiques ; le tableau 3 reproduit les valeurs de l'E.T.P. mensuelle et annuelle calculée pour cinq stations du Moyen Atlas.
LES VENTS Pour l'ensemble du bassin du Sebou, les vents dominants en hiver sont de secteur ouest. Généralement humides, ils apportent les précipitations. La fréquence de ces vents, maximale en hiver, de novembre à avril, est faible ou nulle en été. Par contre les vents du secteur est (Sirocco, Chergui) ont leur fréquence maximale en été (juillet). Ces vents sont chauds et secs. Ils sont responsables de la sécheresse relative qui sévit de mai à septembre. En hiver, ces régimes d'est sont froids et secs mais beaucoup moins fréquents qu'en été.
Tableau 3
STATIONS AZROU EL-HAJEB IFRANE IMOUZZER DU KANDAR SEFROU
J
F
M
E.T.P. d'après THORNTHWAITE (en mm) A M J J A S O
N
D
Année
15 16 6
21 19 10
34 33 26
47 46 40
69 71 59
108 105 94
153 144 127
144 140 117
94 87 82
58 62 49
31 29 26
18 12 9
792 762 645
13 18
17 21
31 37
45 50
62 76
94 107
128 137
122 133
85 93
57 62
30 34
16 22
700 790
Tableau 4
L'évapotranspiration réelle, (E.T.R.), liée à l'humidité du sol, tient compte des températures moyennes et des précipitations moyennes. Pour le calcul, on a retenu la formule de Turc et la méthode de Thornthwaite qui fournit les valeurs de l'E.T.R. par différence entre l'évapotranspiration potentielle et le déficit hydrique. Les résultats obtenus par ces deux méthodes sont consignés dans le tableau 4 où l'on a également reporté la pluviométrie à titre de comparaison (toutes valeurs en mm). L'évapotranspiration réelle d'après Thornthwaite représente 37 à 67 % de la pluviométrie, et 50 à 84 % d'après Turc. A partir de la moyenne générale des précipitations (730 mm/an) et de la température moyenne générale ( 12°), la formule de Turc permet de
STATIONS AZROU EL-HAJEB IFRANE IMOUZZER DU KANDAR SEFROU
E.T.R. (Turc) 630 540 560
E.T.R. (Thornthwaite) 520 420 420
Précipitations
520 540
430 430
693 654
887 660 1122
déduire l'évapotranspiration moyenne générale sur toute la surface des causses. On trouve la valeur moyenne de 510 mm/an. La lame d'eau moyenne écoulée (infiltrée et ruisselée) sur les causses serait dans ces conditions de 220 mm/an.
Hydrologie
Du fait de la nature karstique du Moyen Atlas tabulaire, le réseau hydrographique est très peu développé. Seuls trois oueds pérennes importants prennent naissance dans le Moyen Atlas : l'oued Sebou au nord-est, l'oued Beth à l'ouest et l'oued Oumer-Rbia au sud-ouest.
BASSIN DU SEBOU L'oued Sebou ne fait que traverser le Moyen Atlas tabulaire sur un trajet assez court, son haut bassin versant étant situé essentiellement dans le Moyen Atlas plissé où il est contrôlé par deux stations hydrologiques : Aïn-Timédrine à l'amont et Azzaba à l'aval. La région du Moyen Atlas tabulaire drainée
FES
CARTE DES POINTS D'EAU ET SCHEMA HYDROGEOLOGIQUE
Rte
O.
LEGENDES
O.
Fès
O.
( Basaltes enlevés )
BO
DU
ple
1765 1845 U BO SE
MOYEN ATLAS TABULAIRE
1566
U
O.
850 2060
EZ MAHR
E AN KR FE
2168
POINTS D'EAU
GEOLOGIE
N°15
2210 2287 350
R te
290
YH
DE FA LI
555
OU
DI
Couverture mio-pliocène et quaternaire du couloir Sud-Rifain
Sondage n'atteignant pas le Lias
. O
NA OU
O. 20
FES
DE
525
85
71
SAREOU
Rte
460 2
690
522 Sre
714
10
1 N°2
717
100
N°
539
85
Exurgence des eaux du Lias sur le Causse
50
Cours d'eau à écoulement temporaire
67
10
62
909
Canal d'irrigation bétonné
5
20
Captage de source
50
50
47
Canal d'irrigation en terre
5
42 5
349 722
3
DAYET IFRAH
54
210
703
120 Débit moyen en l/s
IFRANE
10
94
44
2
195
579
100
OU
723
256
Barrage de dérivation 80 Débit moyen se rapportant à la période humide 1968-1971 en l/s
AN CH
704
AM
U
SKOURA
229
Section de jaugeages
Bassin versant fermé
EL
585
Station hydrométrique
ALMES DU 200
184
O.
O UIG
Ligne de partage des eaux superficielles
702
225
473
210
AS AR
.
E
247
AZROU
GRIGRA O. 310
G O
N°909 Sre
A IT
430
159
de
226 278
634 635
YO US
RAS EL MA Rte
172
514
SI DU
88 173
201 ! 450 520 556 584
620
GU
15
788 100
IG
DE
320
Source de débordement ou de trop plein (contact avec un imperméable latéral ou supérieur)
385 386
19 18 17 16
5
1
347
60
372
3
468
10
2
485
375
10
537
715
100
538
348
330
64
DAYAT AOUA
665
N°20
25
MDEZ
A UL
295
710
Source de déversement (conatc avec l'imperméable inférieur)
Cours d'eau perenne
80
373 ANNOCEUR
500
542
5
BSABIS
350
650 !
IT O. TIZGU
LO
296
HB
100
AT
.
69
SE
370
204 208
709
Marrakech
O
ER
400
450
70
10
Source d'émergence (pas de contact avec l'impérméable)
HYDROGRAPHIE
405
O .
. O O.
EL
FALI
LA BA JE
RM
O.
20
1
532
1
Groupe de sondages
Substratum imperméable (Primaine et Permo-Trias)
IMMOUZZER DU KANDAR
165
AGOURAI
Sondage artésien
SEBOU
627
366
298
20
Karst du Moyen Atlas Tabulaire (calcaires et dolomies du Lias inférieur et moyen )
400
364
269
493 492
1
10
Sondage atteignant le substratum du Lias (Trias)
Terrains post-domériens du Causse
50
109
5
1
23
O.
Rte
644 383.384
27
610
16
74.75
110 116
20
5
ND A
O.
420
87
805
EL HAJEB
545
Marnes et calcaires du Moyen Atlas pliseeé MOU
444 445
O. AG AÏ
R DE U ED
108
919
708
E
205
140
130
500
AN CH AT
EL
SEFROU
106
1170
340
O.
840
107
40
.
EL HAIJA
1481 à 1485 663
184-187
609 !
715
220
750
724
382
114
Ple
2209
E
Ple
UG
M LA
BO
21 22
CH
221
BAHLIL
290
350
1225 288
562
ZG AN
BO
IS OU E AN KR FE
14 15
O.
360
156
152 1224 67
140
Rte
Sondage atteignant le Lias (ou, dans le Saïs, la base du Miocène gréseux )
BOUR HIOUL
58 695 42
1240
O
U
KELL
1
EL
BO
O. EL
N°
Ple
CHEGGAG
O.
O.
MEKNES
Lac permanent
GUIGOU N°20
N°
24
BOULMANE
84
N° d'inventaire du point d'eau
250 -300
O.
O.
150-180
624
AIN
M ek
100-120
403
IF RA
636 ne s
618
300
AIN LEUH 1000 - 1300
616
637
14 15
510
555
485
NE
IFRANE
HYDROGEOLOGIE
638
674
LEUH
705
G
U O IG U
Lacune connue du Lias sous le Miocène
100
810
176
29 30
101 O. BOU RC HA
O.
TIMAHDITE
49 75
Limite méridionale de la nappe captive du couloir Sud-Rifain
O.
50-100
IF
R
EL
ple
HAMMAM
H
o.
AN E
FELDI
O.
290
Limite méridionale des zones d'artésianisme
26
Limite de bassin hydrogéologique du Causse AR
RE
OU SS
D à
idem- limite supposée IR
HZER
280
Rte
. O
IA RB
O.
ER
U
M
147
AT LL FE
O
3300
Mide
O.
270
lt
15000
Fig. 13
580
570
560
550
540
530
520
510
500
490
100 480
490
260
21 22
Limite des indices d'inventaire et leur N°
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
entre ces deux sections est située au nord-est de la boutonnière primaire de Bsabis ; cependant les mesures réalisées à la station de Azzaba étant discutables,* les différences observées avec celles d'Ain-Timedrine ne sont pas significatives et ne peuvent donc être exploitées. Les résultats hydrologiques d'Aîn-Timedrine sont exposés dans le chapitre suivant (Moyen Atlas plissé). A l'aval d'Azzaba où il n'y a malheureusement pas de station hydrologique avant Dar-El-Arsa au nord de Fès, l'oued Sebou draine à nouveau une partie du Moyen Atlas tabulaire et là encore aucune information n'est disponible. Sur l'oued Guigou, dans le haut bassin versant de l'oued Sebou, une station hydrométrique a été créée en 1970 au pont de la route principale n" 20 à Aït-Khabbach (cf. carte hydrogéologique, fig. 1 3 ) . Le bassin versant drainé en cet endroit se trouve pour une bonne part sur'le Moyen Atlas tabulaire. Cette station serait susceptible d'apporter des informations intéressantes au sujet des infiltrations sur le Causse et des relations hydrauliques souterraines entre les bassins du Sebou et de l'Oum-erRbia, mais elle n'est en fonctionnement que depuis peu de temps et les données sont encore insuffisantes. Signalons toutefois un phénomène particulier qui a pu être observé pendant les étiages de ces dernières années. Malgré la grande superficie de calcaires situés dans le bassin versant, les débits d'étiage à la station d'Aït-Khabbach sont nuls, ce qui ne peut être justifié par la seule utilisation des eaux dans les périmètres irrigués de la vallée du Guigou. Sur le haut bassin de l'oued Beth (oued Tigrigra, oued Ifrane, oued El-Hammam), il n'y a aucune station.hydrométrique permanente et l'on n'y effectue que des mesures périodiques du débit en étiage. Seule la station de Khénifra sur l'Oum-er-Rbia fournit des renseignements d'ordre hydrologique sur le sud-ouest du Moyen Atlas tabulaire ; c'est donc la seule station hydrologique qui sera considérée dans ce chapitre. BASSIN DE L'OUM-ER-RBIA A KHENIFRA Caractéristiques du bassin La partie supérieure du bassin de l'Oum-er-Rbia comporte les contreforts du Moyen Atlas. L'altitude moyenne de cette région est de 1 350 m, alors que les plus hauts sommets atte ignent une altitude de 2 400 m. A la limite avec le bassin du Sebou, on trouve le jbel Hayane dont l'altitude est de 2 409 m et a la limite avec le bassin de la Moulouya le jbel Amjoub (2 370 m) et le jbel Agardan (2 240 m). La région du Moyen Atlas intéressée par le haut bassin Une élude plus récente a permis de retrouver les causes de cette anomalie. les données élaborées sur la base de cette étude conduisent à une bonne ::-relation des débits mesurés aux deux stations.
47
versant de l'Oum-er-Rbia est la plus riche en précipitations. La pluviométrie moyenne annuelle s'élève à 800 mm en amont de Khénifra mais elle dépasse 900 mm/an sur le plateau calcaire d'Ajdir où se situe le bassin hydrogéologique qui prolonge souterrainement le bassin hydrologique. La superficie du bassin versant à Khénifra est de 1 086 km2 pour le bassin hydrologique seul, mais de 2 300 km2 si l'on ajoute le bassin hydrogéologique qui le prolonge vers le NE. L'Oum-er-Rbia a pour origine l'oued Fellat qui prend sa source au mont Serroual (2 108 m), à la limite avec le bassin de l'oued Srou (affluent rive gauche de l'Oum-er-Rbia). Avec son affluent de rive droite l'oued Admer-Izem, l'oued Fellat est le collecteur principal de la plus haute région du bassin (synclinal de Bekrit). L'oued Fellat reçoit les apports d'un groupe de sources connues sous le nom (injustifié) des « quarante sources » ou sources de « l'Oum-er-Rbia ». Ce n'est qu'à partir de la confluence de l'oued Fellat avec l'oued Bou-Idji que le cours porte le nom d'Oum-er-Rbia. Enrichi par les eaux de ces sources abondantes, l'Oum-er-Rbia dispose déjà à Khénifra d'un débit moyen de 1 8 m3/s. Ce cours d'eau est caractérisé par des débits assez constants au cours de l'année, l'étiage n'est jamais inférieur à 7 m3/s. Les crues sont beaucoup plus régularisées que l'on ne pourrait s'attendre sur un petit bassin à précipitations relativement importantes. Données hydrologiques La station de Khénifra est la plus ancienne dans le haut et moyen Oum-er-Rbia. Construite en 1927, elle a fonctionné depuis avec plusieurs interruptions. Cependant, de bonnes corrélations avec les stations plus en aval de Dechra-el-Oued et de Kasba-Tadla, permettent de disposer à Khénifra d'une série de mesures de débits complète et sûre depuis 1936. Débits moyens mensuels et annuels Dans le tableau 5, nous reproduirons les chiffres fournis par Mme G. Givcovic dans son rapport « Etude du régime de l'Oued Oum-er-Rbia et de ses affluents » (1966) et par le rapport de l'ORSTOM SOFRELEC sur l'« Etude hydrologique de l'Oum-erRbia » (mars 1972). Nous ajouterons les moyennes concernant les périodes 1953 à 1958 et 1963 à 1 970, pendant lesquelles les mesures offrent le meilleur degré de confiance. Les crues Les chiffres reproduits dans le tableau 6 et concernant les crues de l'Oum-er-Rbia à Khénifra, sont tirés du rapport ORSTOM - SOFRELEC ( 1972). Ces données ont été comparées aux débits correspondants à Dechra-el-Oued, station hydrométrique située sur l'Oum-er-Rbia, à l'aval de Khénifra
48
RESSOURCES EN EAU DU MAROC Tableau 5 MODULES MENSUELS INTER-ANNUELS DE L'OUM-ER-RBIA A KHENIFRA (EN M3/S) POUR DIVERSES PERIODES D.R.E. - 1966 ORSTOM (Mme GIVCOVIC) SOFRELEC - 1970 1933 - 1963 1936 - 1970
ORIGINE PERIODE Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre ANNEE
22.7 27.7 29.2 25.4 18,8 13.6 11.3 10.3 10.6 12.6 15.5 22.0 18.3
D.R.E. - 1 970 1953 - 1958 1963 - 1970 27.5 28.5 32,1 30,4 19.1 15,7 14,1 13.0 12.8 13.7 14,8 22.8 20.4
24.9 27,9 27,7 23.6 17,4 14,1 12.3 1 1.6 12,1 13.3 15,6 21,1 18.4
Tableau 6 CRUES DE L'OUM-ER-RBIA A KHENIFRA Débit maximal en (m3/s) 107.0 420,0 135,0 57,5 56.1 170.0 258,0 503,0
Année 1954-55 1963-64 1964-65 1965-66 1966-67 1967-68 1968-69 1969-70
Débit moyen 6H 98,6 406,0 125.0 50.1 51.1 159,0 243.0 477,0
12 H 91,4 382.0 1 18,0 49,1 45,1 137,0 239,0 432,0
maximal en m3/s pendant : 24 H 80,2 342,0 98,2 38,1 43,0 112.0 221.0 354.0
48 H 68,0 335,0 76,2 28.3 31,5 84.0 198,0 274.0
4 Jours 59,8 291,0 62,1 23.8 23.8 61.0 140.0 224.0
Tableau 7 CRUES DE L'OUM-ER-RBIA A KHENIFRA SELON LEUR FREQUENCE Temps
de récur. 2 ans 10 ans 100 ans 1 000 ans 10 000 ans
Débit maximal (m3/s)
Débit moyen
maximal (m3/s) pendant :
6H
12 H
24 H
48 H
4 Jours
202 392 629 861
189 372 603 827
176 348 563
1 095
1 055
153 301 486 669 850
134 279 459 635 811
102 215 357 496 634
et contrôlant un bassin versant de 3328 km2. La comparaison montre des corrélations assez serrées entre ces deux groupes de valeurs, et en appliquant ces relations aux débits déjà déterminés à Dechra-elOued, ORSTOM - SOFRELEC fournit les débits des crues de l'Oum-er-Rbia à Khénifra selon leur fréquence (résultats consignés dans le tableau 7) Les étiages La section de contrôle de l'écoulement à la station de Khénifra est instable et les étiages sont mesurés très irrégulièrement, aussi l'établissement de courbes de tarage et leur extrapolation pour les débits
772 982
d'étiage sont incertains. Ces débits d'étiage sont des débits naturels car il n'y a pratiquement pas de prélèvements d'eau dans la rivière à l'amont de Khénifra. L'« Etude du régime de l'Oum-er-Rbia et de ses affluents » par Mme Givcovic (1966) rapporte toutefois un calcul des débits d'étiage à Khénifra basé sur les débits minima mensuels de la période, 1927-28 à 1963-64. L'utilisation des débits minima mensuels plutôt que les débits minima journaliers, n'a pas une grande importance car les différences entre ces deux types de débits sont très faibles. Citons pour exemples :
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
1952-53 1953-54 1954-55 1955-56 1956-57 1957-58 1958-59
Q min. journ. 8,3m3/s 8,3m3/s 10,2 m3/s 10,8 m3/s 10,6 m3/s 10,9 m3/s 1l.4m3/s
-
Q min. mens. 8,7 m3/s 9,25 m3/s 10,9 m3/s 1l,2m3/s 1l,2m3/s 1l,2m3/s 1l,4m3/s
49
Coefficient de variation : Cv = 0,242 Débit minima mensuel moyen : Q = 1 1,9 m3/s Q min 0,1 % = 17,3 m3/s (millénaire) Q min 10 % = 8,8 m3/s (décennal).
Durant la période de 1927 à nos jours, les débits n'ont jamais été inférieurs à 7,0 m3/s. Ceci est justifié en raison des caractéristiques géologiques de la région ; les eaux des résurgences karstiques assurent continuellement un débit minimum. Au total, le réservoir karstique alimentant l'écoulement à Khénifra a une superficie de 1 326 km2.
Le calcul est basé sur unesérie de 30 débits minima mensuels. Les résultats sont les suivants :
Hydrogeologie
BASSINS VERSANTS HYDROGEOLOGIQUES La seule origine de l'alimentation en eau souterraine des Causses est météorique (pluie ou neige). Une très forte proportion des précipitations s'infiltre dans le karst calcaire (35 à 40 96) et réapparaît principalement à la périphérie du Moyen Atlas tabulaire. Les principaux exutoires des eaux souterraines des calcaires du Moyen Atlas sont donc périphériques et en outre de natures diverses : émergences de bordure au contact du Lias et de son substratum triasique (Aîoun-Ras-El-Ma, Sidi-Rached, Oum-er-Rbia,...), sources de flexure à l'ennoyage du Causse sous le sillon sud-rifain (Aïoun-Ribaa, Bittit...), émergences au sein d'aquifères périphériques tels les calcaires lacustres (Aîoun-Akkous, Cheggag,...), abouchements avec la nappe phéatique du Sais décelables seulement par l'étude du bilan de cet aquifère, drainage par l'oued Sebou des eaux souterraines des bassins de Sefrou et d'Annoceur-Bsabis, drainage par les coulées de basaltes quaternaires de la vallée de l'oued Tigrigra des eaux des bassins de Ras-El-Ma et d'Aîn-Leuh. Le rôle des basaltes dans l'hydrogéologie des causses est très diversifié ; tantôt lorsqu'ils reposent sur un substratum très peu perméable ils servent de drains aux eaux du Causse comme c'est le cas des basaltes de la vallée du Tigrigra, tantôt lorsqu'ils reposent directement sur le Lias calcaire, ils ne contiennent aucune trace d'eau car leur forte perméabilité ne s'oppose pas aux infiltrations vers la nappe du Causse qui se situe généralement au-dessous du contact basalte - calcaire (basaltes de l'Outgui, de la région du jbel Hebri sur le plateau de Timhadite). Les basaltes de la vallée de l'oued Guigou reposent sur des formations semi-perméables post-domériennes ou tertiaires qui empêchent toute infiltration vers la nappe profonde du Lias inférieur et moyen. Ils contiennent une nappe alimentée par la pluie et surtout par les pertes de l'oued Guigou au long de son parcours sur ces basaltes. Cette nappe trouve un exutoire important dans l'Aîn Titt-Zill qui ne doit pas être considérée comme une source du Causse proprement dit.
La définition et la délimitation des différents bassins hydrogéologiques du Causse moyen-atlasique conduit à faire plusieurs remarques dont la plus importante concerne la relation entre les bassins versants topographiques et les bassins hydrogéologiques. Dans le Moyen Atlas septentrionnal, c'est-àdire au nord de l'accident de Tizi-NTretten, bassins versants superficiels et bassins hydrogéologiques ont des limites à peu près confondues. Il n'en est pas du tout ainsi dans le Moyen Atlas méridional où se trouve la plus grande unité hydrogéologique du Causse qui e s t le b a s s in d e s s o u r c e s d e l 'O u m- e r - Rb ia d e 1640 km2 de superficie souterraine totale dont le quart seulement est inclus dans le bassin versant superficiel. Les trois quarts du bassin hydrogéologique sont situés à l'extérieur du bassin versant de l'Oum-er-Rbia, dans celui de l'oued Guigou en particulier (bassin versant superficiel du Sebou). On notera également que sur toute l'étendue du bassin hydrogéologique de l'Oum-er-Rbia, il n'y a pratiquement pas de source ; la région des Aît-Youssi du Guigou est la zone sèche du Moyen Atlas, la nappe y est très profonde (100 m au forage 703/22) et n'affleure nulle part ailleurs qu'aux sources même de l'Oum-er-Rbia. Inversement, dans le bassin d'Immouzer du Kandar, la nappe affleure en de nombreuses sources à forts débits, alignées du sud au nord le long de l'axe du synclinal d'Immouzer. Les eaux se réinfiltrent d'ailleurs très vite pour réapparaître à l'aval dans les sources suivantes. Quant à la nature des aquifères du Causse, elle est bien entendu calcaire et karstique. Aucun essai de pompage n'ayant été effectué dans les calcaires et dolomies du Lias, les caractéristiques hydrauliques ne sont pas connues. Néanmoins, par suite de la compacité des calcaires, on ne peut parler de la perméabilité en petit, sauf dans les niveaux de base à dolomie sableuse. En général, la circulation des eaux se fait préférentiellement dans les grosses fissures et les chenaux, le régime d'écoulement est de type turbulent.
50
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
Par ailleurs, l'existence de certaines sources à une cote bien supérieure à celle de l'aquifère principal (cas de Abeknanes dans les Aït-Youssi du Guigou), ou le fonçage de puits « secs » dans les régions où, compte tenu des renseignements piézométriques, l'eau aurait dû être rencontrée (région d'Agouraî) montrent bien que ces calcaires dolomitiques ne sont pas homogènes sur toute leur épaisseur. Ils contiennent en particulier des passées de marnes donnant au Lias l'allure d'un aquifère multicouche à petite échelle. En fait, à l'échelle de chaque bassin, tous les horizons aquifères privilégiés communiquent entre eux, de sorte qu'il est permis de parler, pour chaque bassin hydrogéologique d'une seule et unique nappe. En définitive nous
sommes en présence dans chaque bassin, d'une nappe où la circulation du type karstique prédomine mais où se superposent des horizons aquifères plus ou moins isolés par des niveaux marneux.
BASSIN DE L'OUM-ER-RBIA Définition - Limites (fig. 14) Le bassin hydrogéologique des sources de l'Oum-er-Rbia (n° IRE : 147/30) est le plus vaste : 1020 km2 de karst affleurent; il s'étend depuis les sources jusqu'au pied du jbel Meksis. Sa limite NW est la limite SE des bassins d'Ifrane et d'Aîn-Leuh, c'est-àdire le horst du Michlifène et son prolongement jusqu'à Ouiouane. Au nord, la limite passe par
BASSIN VERSANT DE L'OUM ER RBIA A KHENIFRA BASSIN HYDROGEOLOGIQUE 10
20
30
J. ME KS IS
0
Dayet Ifrah IFRANE
30'
AZROU
U BO
ER AD IG Almis
Aïn Leuh
u igo Gu . O Timhadite
ser Irh . O
m Ou . O
ia Rb r e
llat Fe . O 147/30 33°
30'
KHENIFRA
UD HO R I J.
9°
1001/30
LEGENDE Limite du bassin versant topographique de l'Oum er Rbia à Khénifra
Substratum imperméable Réservoir karstique
Limite du bassin hydrogéologique des sources de l'Oum er Rbia
Couverture imperméable postdomérien
147/30 Source de l'Oum er Rbia et son n° I.R.E.
Destinée des eaux de karst 1001/30
Réservoir karstique hors bassin
Fig. 14
Station hydrologique sur l'Oued Oum er Rbia à Khénifra et son n° I.R.E.
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
51
phique fermé entre le Bou-lgader et la Dayet-Ifrah. Notons aussi que la superficie occupée par les terrains post-domériens (620 km2 environ) n'est pas à considérer dans l'impluvium alimentant les sources de l'Oum-er-Rbia ; ces terrains qui constituent des unités hydrogéologiques à part des Causses ont leurs principaux exutoires sur les cours des oueds Fellat et Irhzer Arresoud.
l'anticlinal du Koudiat-Afourgah et se prolonge vers l'est jusqu'au jbel Meksis. La limite SE suit les axes des anticlinaux failles des jbels Meksis-Boujader et Bou-lgader puis se raccorde à l'accident nord-moyenatlasique, jusqu'au jbel Irhoud, au sud du bassin. La structure de ce bassin est celle du grand synclinal dissymétrique de Bekrit - Timhadite et de son prolongement vers le NE (cf. géologie). Le réseau hydrographique n'est absolument pas concordant avec le bassin hydrogéologique : celui-ci, dont le seul exutoire paraît être les sources de l'Oum-er-Rbia, est aux trois quarts inclus dans le haut bassin versant de l'oued Guigou. Les eaux infiltrées ont une destinée SW pendant que les eaux ruisselées vont avec le Guigou vers le NE. Signalons un important bassin hydrogra-
Au site des sources de l'Oum-er-Rbia (fig. 15), le Lias inférieur est mis en contact avec le Trias par une faille SW-NE. Du compartiment ouest sortent des sources de faible débit mais très salées, à une cote très supérieure à celle des sources de l'est, au contact LiasTrias ou plus bas pour certaines qui transitent au travers des éboulis de pente. Les sources du
523/30 524/30 Lac
520/30 519/30
518/30
147/30
517/30
A'
A 521/30 516/30
1
0
2 km A'
A 1600
Sources de l'Oum er Rbia
1500 519/30
1400
517/30
147/30
SITE DES SOURCES DE L'OUM ER RBIA LEGENDE Basaltes quaternaires Toarcien à Bajocien inférieur marno-calcaires Lias moyen -Calcaires
147/30
Sources et n° d'inventaire
521/30 Section de jaugeage et n° d'inventaire
Lias inférieur -Dolomies
Faille
Trias
Fig. 15
52
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
H. SCHOELLER
Rés. sec
et E. BERKALOFF Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
1/? à 25°C
Teneurs en mg/l
à 180° C
n° IRE
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000
dh mmhos ° fr /cm
pH
10 000
10 000
milliéquivalents
10 000
147/30
570
0,79
8,2
516/30 517/30
18870 27,5 18700 27,7
7,5 8,0
521/30
1750 3,19
8,1
523/30 524/30
900 2,98 1370 2,45
8,0 8,1
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
0.1
0.1
10
EAUX DES SOURCES DE L'OUM RBIA EN OCTOBRE 1969
Fig. 16
compartiment est, dénommées sources de l'Oum-erRbia, ne sont pas salées, présentent de forts débits et sont absolument distinctes de celles du compartiment ouest. L'analyse des données hydrologiques ne porte pas cependant sur les sources de l'Oum-er-Rbia sur lesquelles on ne possède que très peu de données. On s'est intéressé à l'écoulement souterrain de l'oued Oum-er-Rbia à la station de jaugeage permanente de
Khénifra ; c'est donc le réservoir souterrain alimentant cet écoulement à l'amont de la station qu'il convient de définir (fig. 14) Le bassin versant topographique de l'oued à Khénifra a une superficie de 1086 km2 mais 555 km2 seulement sont occupés par des terrains karstiques (calcaires et dolomies du Lias inférieur et moyen) et le reste par le substratum imperméable (Primaire et Trias), ou les terrains post-domériens du synclinal de
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
53
BASSIN D'EL-HAJEB-IFRANE
Bekrit. De ces 555 km2 on doit retrancher à l'Est du bassin. 113 km2 de karst dont les eaux doivent avoir une autre destinée que Khénifra étant donné l'impossibilité de communication aquifère de part et d'autre de l'accident nord-moyen-atlasique dans le bassin versant de l'oued. A l'amont de Khénifra, 442 km2 de karst du bassin superficiel participent donc à l'alimentation de l'écoulement souterrain détecté à la station, mais le bassin hydrogéologique des sources est plus vaste car il déborde largement sous le bassin versant contigu de l'oued Guigou où 884 km2 de karst sont drainés vers les sources de l'Oum-er-Rbia H 47/30) en raison de la structure géologique profonde du Lias du synclinal de Bekrit. Au total, le réservoir karstique alimentant l'écoulement souterrain à Khénifra a donc une superficie d'environ 1330 km2 = 442 et 884 km2).
Définition - Limites (fig. 13) Ce bassin s'inscrit sur le synclinal d'Ifrane dont l'axe est orienté NW - SE. La limite W est la bordure du Causse entre El-Hajeb et Azrou. A El-Hajeb' une faille d'orientation SW-NE, surélève le substratum imperméable et isole totalement le Causse d'Agouraî du bassin d'Ifrane. Un réseau de failles WSW - ENE hache la bordure du Causse entre El-Hajeb et Bou-Rhaname, surélevant le Primaire et le Permo - Trias, empêchant ainsi tout abouchement entre le Causse d'El-Hajeb et la plaine de Meknès-Fès vers le nord. Entre les deux oueds Bou-Gnaou et Tizguit, une campagne de géophysique a mis en évidence une importante lacune du Lias sous la couverture des terrains tertiaires. Il s'agit là très vraisemblablement d'une lacune d'érosion prolongeant celle observée sur la bordure du Causse entre El-Hajeb et Bou-Rhaname. La conséquence de cette structure est donc la suppression des communications aquifères entre les bassins de El-Hajeb-Ifrane et d'Agouraî. En particulier l'Ain-Arbal ( 160 1 /s) qui est située au pied du Causse d'El-Hajeb, doit être plutôt alimentée à partir du Causse d'Agouraî.
Débit moyen des sources de l'Oum-er-Rbia Le débit des sources 147/30 (réservoir liasique) représente environ 85 % du débit de l'oued en période de tarissement à la station de Khénifra ; le reste provient des terrains post-domériens. Le débit de base moyen à la station de-Khénifra ressort de l'analyse des tarissements autour de 15 m3/s ; d'après une corrélation établie à partir de mesures peu nombreuses { 4 ans ), les sources débiteraient ainsi en moyenne entre 12 et 13 m3/s. En planimétrant une carte des isohyètes établie pour la période de 12 ans utilisée pour l'analyse des tarissements, on calcule que l'infiltration sur le karst du bassin hydrogéologique des sources représente ainsi 42 % du volume des précipitations. Pour tenir compte du fait que la période de 12 ans servant de référence est plus humide que la moyenne d'une longue période de 35 ans telle qu'elle ressort de quelques postes d'observation de la région, on admet pour ces sources qui sont les plus importantes du Maroc, un débit moyen interannuel de l'ordre de 10 m3/s. Sur ces 10 m3/s, les 95 % sont constitués par des eaux douces à l'émergence, mais qui se mélangent immédiatement aux eaux salées issues du compartiment ouest de la faille principale pour donner à l'aval une composition moyenne assez chargée : 1500 mg/ 1 (cf. Ressources en eau du Maroc, tome 2, chapitre Tadla).
Vers l'est, après Bou-Rhaname, la bordure est du bassin d'Ifrane, masquée par les épanchements basaltiques de l'Outgui, s'ennoie sous les sédiments tertiaires du bassin de Meknès - Fès. En cet endroit, la bordure est masquée par la flexure de Bou - Lejrouf, au pied de laquelle sortent les grosses sources de Ribaa, Bittit, Aguemgam, situées approximativement dans l'axe du synclinal d'Ifrane. Vers le nord les sédiments du Lias se poursuivent sous les marnes miocènes en un vaste synclinal dissymétrique interrompu au contact des rides prérifaines. La limite est du bassin de El-Hajeb-Ifrane suit une longue faille orientée SSE - NNW qui s'incurve en direction atlasique SW - NE à partir du jbel AînOuslaf. Cette faille suit un axe anticlinal important qui surélève le substratum permo - triasique, constituant ainsi une ligne de séparation des eaux souterraines entre les bassins d'El-Hajeb—Ifrane et d'Immouzer
Tableau 8
Eléments
en meq/1
N°I.R.E. Désignation 147/30 516/30 5I7/30 521/30 523/30 524/30
Oum-er-Rbia Source du lac Ain-Tiguelmamine Oued Oum-er-Rbia Oued Oum-er-Rbia Oued Oum-er-Rbia
Ca+ + 3,8 11.4 10,0 4,0 4.4 4,4
Mg+ + 2,4 6,0 5,5 2,6 2,2 2,2
Na + 3,21 304,34 304,34 23,47 8,9] 16,08
K+ 0,038 0,641 0,641 0,055 0,055 0,057
Cl-
3,47 305,15 304,16 23,60 10,18 16,40
So4-0,6 7,4 5,8 0,8 1,4 1,6
Co3-0,04 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Co3H-5,2 7,7 7,2 5,3 3,7 5,0
R.S. à 100° (mg/1 ) 570 18 870 18 700 1 750 900 1 370
54
RESSOURCES
EN
EAU
DU
MAROC
sont à débit nul sauf en ce qui concerne la limite nord, à l'ennoyage des calcaires sous la plaine de Meknès - Fès, où les nombreuses sources du Lias font que cette limite est ouverte, laissant passer des débits souterrains variables. Une partie des eaux continue à s'écouler vers le nord pour aller s'aboucher avec la nappe phréatique de Meknès-Fès.
du Kandar. Cette faille est jalonnée de nombreux bassins fermés ou semi - fermés. La limite sud est constituée par la faille SW - NE qui marque la bordure nord du bassin de Ras-el-Ma et par le horst de Michlifène. Débit moyen des sources Les limites du bassin hydrogéologique d'ElHajeb—Ifrane ont été définies sur des bases géologiques. Le plancher de la nappe est constitué par le toit des marnes triasiques. Les lignes limites périphériques
L'étude statistique de C. Leclerc des débits des sources les plus importantes a permis d'obtenir les débits moyens annuels selon leurs fréquences de dépassement.
Tableau 9 Débits moyens annuels (1/s) selon leurs fréquences de dépassement en % Sources
N° I.R.E.
Bittit Ribaa Attrous Aguemgam Akkous
10 2.334 1.500 284 2.751 528
106/22 130/22 110/22 109/22 114/22
20 2.106 1.340 206 2.030 470
30 1.954 1.282 156 2.363 425
50 1.724 1.170 116 919 363
70 1.538 1.097 85 473 307
80 1.486 1.050 69 277 287
équilibré, nous pouvons admettre que l'alimentation du Causse de El-Hajeb—Ifrane est sensiblement égale à la somme des émissions, soit 7 m3/s. La seule source d'alimentation étant la pluviométrie, il est alors aisé de déduire le coefficient d'infiltration de la pluie. La pluviométrie moyenne de cette région (820 Km2) est de 762 mm/an équivalent à un volume annuel précipité de 625 Mm3. Le coefficient d'infiltration ainsi obtenu serait de l'ordre de 35 %.
Les émissions d'eau du bassin d'El-Hajeb— Ifrane sont essentiellement constituées par la somme des débits des sources et des abouchements avec le Sais. Le débit global de ces émissions a été évalué à environ 7 m3/s dont 1,2 m3/s résulterait des abouchements avec la plaine de Meknès-Fès. Le bilan du bassin devant être en principe
Tableau 10 RESULTATS D'ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX DU BASSIN DEL-HAJEB - IFRANE N° I.R.E.
DESIGNATION
Eléments
R.S
en meq/l
à 180° (mg/[) Ca 106/22 108/22 109/22 114/22 130/22 539/22 536/22 298/22 710/22 609/22
Aïn Bittit Ain Sebaa Aïn Aguemguam Aïn Akkous Aïn Ribaa Aïn Kerma Aïn Aïssa Aïn Si-Ahmed Aïn Boulgargaa Aïn Khadem
Mg
Na
K
Cl
S04
C03
C03H
2.00 2.00 2.50 0.00 2.00 3,40 1.70 2,00
4,00 2.50 3,50 3,00 4,00 6,70 3.00 3.30
0,50 1,00 0,50 0.50 0,50 0,30 0,40 0,40 0,40 0,50
0,80 0,80 0,80 0.80 0.80
tr tr tr tr tr
tr tr tr tr tr
5,20 3,60 4.60 4.00 5,00 10,30
4,10 3,10
0.02 0.02 0.02 0,02 0,03 0,012 0,05 0,01 0,026 0,018
0,30 0,30 0,30 0.30 0.30
2,40 2,90
0.35 1.15 0,35 0,35 0,35 0,17 0,13 0,22 0,17 0,22
BASSIN D'IMOUZZER DU KANDAR Définition - Limites (fig. 13) De Dayet-Aoua à la plaine du Sais, la cuvette d'Imouzzer s'inscrit sur un synclinal étroit, d'orienta-
4,80
5,00 6,00 5,60
_ 480 240 250 310 300
tion SSE-NNW. Ce bassin est parcouru par l'oued ElKantra dont la vallée constitue un véritable drain le long des axes synclinaux. Les sources, nombreuses et importantes, sont toutes axées sur cette vallée, au coeur du synclinal.
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
55
par la ligne d'accidents du horst de Tizi-NTretten. La limite W est commune avec celle du bassin d'ElHajeb—Ifrane définie plus haut.
La limite nord du bassin, prolongeant celle du bassin d'El-Hajeb—Ifrane, s'ennoie à la faveur d'une flexure sous les sédiments tertiaires du couloir Sud - Rifain. A l'est, la limite est très nettement marquée par une série d'affleurements permo-triasiques situés dans l'axe de l'anticlinal du Kandar. Au nord de la crête du Kandar, cette limite s'incurve vers le NE vers les .affleurements primaires et triasiques situées à l'ouest de Bhalil. La limite sud est constituée
Débits moyens Les points d'eau pris en considération sont soit des sources soit des sections de jaugeages. L'étude statistique des débits a permis d'obtenir les débits moyens de 10 points d'eau pour la période 1 9 6 8 - 7 1 d'après leurs fréquences de dépassement.
Tableau 11 Débits moyens annuels ( 1 / s ) selon leurs fréquences de dépassement en %
Points d'eau
N° I R E .
Aïn Sidi-Mimoune Aïn El-Rhars Aïn Berrouagha Aïn Soltane Aïn Berri Aïn Sebaa Aïn Jerrah Oued Tafrannt Oued El-Kantra Dayet-Aoua
10 650 480 620 545 400 648 822 332 1 220 428
64/22 69/22 70/22 71/22 74-75/22 87/22 366/22 644/22 649/22 650/22
Au pied du Causse d'Imouzzer, à l'amont de la plaine de Meknès - Fès, il n'y a en fait qu'une seule source directement rattachée au réservoir des calcaires liasiques: Aïn Cheggag. (42/16). C'est une source importante qui sort des calcaires lacustres du Sais, dans
20 597 395 560 495 353 568 657 262 970 335
30 552 375 505 457 318 512 590 210 790 275
50 485 350 450 400 265 420 525 140 500 165
70 413 322 385 338 210 322 460 110 385 60
80 372 305 345 300 175 263 418 93 340 0
90 312 280 285 250 130 183 365 65 280 0
le lit de l'oued Chko, lequel est la plupart du temps à sec à l'amont de l'émergence. Les mesures de débit de cette source, assez nombreuses (1954 à 1956 et 1967 à 1 9 7 1 ) ont été à la base d'une étude statistique dont les résultats sont consignés dans le tableau 12.
Tableau 12 Fréquence % Débits (1/s)
10 1.845
20 1.630
Une analyse identique effectuée sur les seules années 1968 à 1971 (période nettement plus pluvieuse) a indiqué que le débit de fréquence 50 % pour ces 3 années a été de 1 550 1/s. C. Leclerc a estimé qu'en année moyenne, le bassin d'Imouzzer du Kandar débite 2200 à 2500 1/s par des sources, 700 1/s par les sources thermales et
30 1.493
50 1.240
70 1.000
80 860
90 650
les forages artésiens de la plaine du Sais et 1700 à 2300 1/s par les abouchements avec la nappe phréatique du Sais, soit au total 4,6 à 5,5 m3/s. Toujours en année moyenne la pluviométrie, seule alimentation du bassin (superficie : 523 Km2), est de 693 mm/an. L'infiltration qui en résulterait serait de l'ordre de 41 à 49 % de la pluie.
Tableau 13 RESULTATS DANALYSES CHIMIQUES DES EAUX DU BASSIN DIMOUZZER DUKANDAR Eléments en meq/1 N° I R E . 60/22 64/22 69/22 87/22 70/22 71/22 42/15
Désignation Aïn Guemguem Aïn Sidi-Mimoun Aïn El-Rhars Aïn Sbaa Aïn Berrouagha Aïn Soltane Aïn Cheggag
Ca 3,75 3,75 3,75 4,00 1,75 2,50 2,00
Mg 2,00 3,50 3,75 2,00 3,25 5,25 3,50
Na 0,18 0,14 0,12 0,17 0,14 0,14 3,10
K 0,02 0,03 0,03 0,02 0,01 0,01 0,02
Cl 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 2,00
So4 0,60 0,60 0,80 1.50 1,10 1,20 0,40
Co3 0,80 0,50 0,30 0,80
Co3H 4.30 6,60 6,60 4,60 3,30 6,10 5,40
R.S. à 110°C (Mg/1) 470 -
56
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
H. SCHOELLER
Rés. sec
et E. BERKALOFF Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
à 180° C
n° IRE
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000 10 000
10 000 10 000 milliéquivalents
1/? à 25°C
Teneurs en mg/l
dh mmhos ° fr /cm
106/22
0,518
108/22
0,630
28,7
109/22
0,580
30
114/22
0,523
130/22
0,523
pH
7,5
25 25 --
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
BASSIN D'EL HAJEB IFRANE 0.1
0.1 SOURCES AVAL EN JUIN 1969
Fig. 17
BASSIN DE SEFROU Le bassin de Sefrou correspond approximativement au bassin versant de l'oued Agaî. Vers le nord, le raccordement avec le sillon sud-rifain se fait par une flexure très accusée d'orientation NW - SE qui forme l'escarpement bordier du Causse de Sefrou. La limite SE est constituée par la ligne d'accidents SW - NE qui prolonge ceux du Tizi-N'Tretten.
Le bassin de Sefrou semble assez peu aquifère. Le Lias, très dolomitique avec une forte proportion de dolomies sableuses, n'a pas de réseau karstique très développé. L'oued Agaï qui constitue le drain principal du bassin est progressivement alimenté tout au long de son cours par de petites sources. Son débit à l'étiage est faible, malgré la superficie appréciable de son bassin versant. Il est possible que l'oued Agaï ne
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
57
H. SCHOELLER
Rés. sec
et E. BERKALOFF Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
1/? à 25°C
Teneurs en mg/l
n° IRE
à 180° C
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000
dh mmhos ° fr /cm
pH
10 000
10 000
milliéquivalents
10 000
60/22
0,561
28,7
64/22
0,720
36,2
69/22
0,741
37,5
87/22
0,400
30,0
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
0.1
0.1
EAUX DU BASSIN D'IMOUZZER DU KANDAR EN SEPTEMBRE 1969 Fig. 18
draine pas tout le bassin de Sefrou et qu'une bonne part des eaux souterraines transite dans le compartiment nord effondré, au pied de la flexure de Sefrou. Dans ce compartiment abaissé que Ton peut désigner sous le nom de Bourhidul, l'oued Agaï, dès après Sefrou, n'est plus drainant bien au contraire, les niveaux aquifères du Lias s'y trouvant à de grandes profondeurs. Ainsi, le forage exécuté à Bourhioul en 1 9 5 1 a traversé 170 m de sédiments tertiaires avant de
rencontrer les dolomies du Lias. Quant au niveau aquifère, l'eau n'étant pas en charge, il est à une profondeur de 238 m ; ce qui correspond à la cote 400. L'oued Agaï à 1 km de là, coule à la cote 650 m. A Tétiage de 1968, l'oued Agaï avait un débit de 370 1/s avant d'entrer dans le périmètre irrigué de Sefrou. A la sortie du périmètre, à El-Glat, son débit n'était plus que de 100 1/s ; cette perte est due à l'utilisation des eaux dans les jardins irrigués de la
58
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
H. SCHOELLER
Rés. sec
et E. BERKALOFF Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
à 180° C
n° IRE
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000 10 000
10 000 10 000 milliéquivalents
1/? à 25°C
Teneurs en mg/l
dh mmhos ° fr /cm
370/22
0,528
21,2
372/22
1,312
56,2
375/22
0,960
45
663/22
0,637
37,5
2216/15
0,686
37,5
pH
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
0.1
BASSIN D'ANNOCEUR BSABIS EN AOUT-SEPTEMBRE 1969
0.1
EAUX BICARBONATEES MAGNESIENNES
Fig. 19
tration de la pluie moyenne. Il semblerait que l'oued Sefrou draine directement une partie de ces eaux.
ville. Le débit moyen annuel de l'oued Agaï est de Tordre de 850 1/s à l'amont de Sefrou ; à l'aval de cette ville, l'oued Agaï (dénommé El-Yhoudi) draine encore le Lias pour environ 500 1/s.
BASSIN DANNOCEUR - BSABIS
Les mesures en ce bassin sont insuffisantes pour se livrer à une étude statistique. L'interprétation des jaugeages sur l'oued Agaï permet d'estimer les débits sortis de ce Causse à quelque 1250 1/s pour une pluie moyenne de 650 mm/an, représentant 37 % d'infil-
Situé au NE du bassin de l'Oum-er-Rbia, il est limité au NW par une ligne d'accidents SW-NE qui est le prolongement des accidents du Tizi-N'Tretten. Cette limite n'étant probablement pas étanche semble jouer le rôle de drain, ce qui autoriserait à ne faire des
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
bassins de Sefrou et d'Annoceur-Bsabis, qu'une seule unité hydrogéologique. Vers le nord, le Lias s'ennoie sous les formations tertiaires de la cuvette d'Ain el-Ouata et ne reparaît qu'a la faveur des gorges du Sebou. La limite est représentée par la ligne de contact Lias-Trias de la boutonnière de Bsabis qui prolonge l'anticlinal du jbel Meksis. Les exécutoires de ce bassin sont la DayetAfrougarh qui est ouverte, les sources de la région d'Ain Jorf et surtout Aïn Regraga et Aïn el-Ouata, laquelle sort des calcaires et conglomérats tortoniens après abouchement de ceux-ci avec le Lias. D'autres exutoires peuvent exister dans les gorges de l'oued Sebou, mais n'ont pas encore été reconnus.
59
Les mesures des exutoires de ce bassin sont encore peu nombreuses ; elles concernent les années 1 9 6 8 - 7 1 , plus pluvieuses (900 mm/pour les 3 ans) que la moyenne (620 mm/an) ; ces sources débitaient alors 1600 l / s dont 500 l / s sont recyclés d'une source à la suivante par ré-infiltrations partielles. Le débit d'émission de 1968-71 n'est donc que de 100 1/ s, alors qu'il devrait atteindre quelque 4 500 à 5 000 1 /s si l'infiltration était homogène avec le reste des causses ; pour une longue période, le débit d'émission est estimé entre 3 000 et 3 500 l / s , drainé vraisemblablement aux 3/4 par l'oued Sebou, ce qu'aucune mesure n'a encore confirmé.
Tableau 14 Eléments en meq/1 N° IRE
DESIGNATION
364/22 370/22 372/22 373/22 375/22 405/22 612/22 663/22 2209/15 2216/15
Ca+ + 2.25 1.00 5,50 5.75 3,50 3,25 3.50 3.50 3.50 1.75
Aïn Regraga Aïn Snane Aïn Kébir Aïn Tamelaht Aïn Jorf Aïn Taoujdat Aïn Mezdan Oued Aggaï Aïn El-Ouata Oued Agaï
Mg+ + 4,50 3,25 5.75 6.00 5,50 5.75 4,75 5,00 4,25 3,25
Na + 7.25 1.21 3,05 13,50 1,21 10,60 11,00 0,32 7,25 0.52
BASSIN DE RAS-EL-MA Ce bassin correspond à un graben situé entre Ifrane. Azrou et le Tizi-NTretten. Ses limites au NW et: NE sont celles du bassin d'El-Hajeb—Ifrane. Au SE. il est limité par le horst du Tizi-NTretten. La limite ouest est celle du Causse. Les exutoires sont les deux grosses sources de Ras-el-Ma et SidiRached. Une partie du débit transite en souterrain par les coulées basaltiques de la vallée d'Ougmès. Ain Ras-el-Ma (n° IRE : 173/22). Cette source qui sort des dolomies sableuses du Lias inférieur est constituée d'une série de griffons qui se déversent dans l'oued Ras-el-Ma entre 1602 et 1590 m d'altitude. Elle est située sur la grande faille NE-SW qui borde au NW l'Aguelmane Azouggouarh. M. Normand ( 1 9 7 2 e t 1 973) a fait l'analyse statistique des débits des sources de Ras-el-Ma. Les débits moyens annuels régularisés correspondant aux fréquences de dépasse ent de 1 0 , 20, 50, 70, 80, et 90 % seraient de : F% Q l/s
10 396
20 348
50 256
70 200
80 165
90 115
K+ 0.04 0.03 0,04 0,08 0,03 0,06 0,04 0,02 0.04 0.07
Cl7,50 1.25 2,75 14,00 1,25 12,50 10.25 0,50 7,00 0,25
SO4-1,00 0,70 0,90 1,30 1,40 0,80 3,25 1,50 1,20 0,70
Co3-0,40 0,60
Co3H3,16 2,80 10,80 10,00 7,40 6,10 6,10 6,90 6,20 4,00
R.S. à 110° (mg/1) 893,39 1274 968.20 -
Aïoun.Sidi-Rached. Ces sources sont situées à 6,5 km au NE d'Azrou, sur l'oued Ras-el-Ma, à quelque 500 m des sources Ras-el-Ma. Elles comprennent deux sources principales, espacées de 200 m en rive gauche de l'oued Ras-el-Ma, qui sortent des éboulis masquant le contact entre les basaltes quaternaires de la vallée d'Ougmès et les bancs des dolomies du Lias inférieur, dont le pendage est incliné vers la vallée. Les sources sortent très près du Lias en place. Les débits sont les suivants : F% Q l/s
10 978
20 330
50 240
70 208
80 199
90 184
Deux forages (n° IRE : 226/22 et 227/22) exécutés en 1953 près de chacune des deux sources jusqu'à une profondeur de 15 m, n'ont rencontré que les dolomies du Lias inférieur sans atteindre le substratum imperméable constitué par le Trias. Il est donc très vraisemblable qu'il y ait des abouchements directs entre la nappe du Lias et la nappe des basaltes quaternaires dans cette région. La superficie de ce bassin est de 80 km2 et la pluie moyenne forte : 950 mm/an. Pour des cœffi-
60
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
H. SCHOELLER
Rés. sec
et E. BERKALOFF Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
n° IRE
à 180° C
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000 10 000
10 000
dh mmhos ° fr /cm
-159/22
basaltes 0,739 325
-473/22
0,869 375
-49/22
pH
0,541 300 basalte
-173/22 10 000 milliéquivalents
1/? à 25°C
Teneurs en mg/l
-485/22
0,710 375 0,620 350
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
0.1
0.1
10 EAUX DE B.V TIGRIGRA EN SEPTEMBRE 1969
Fig. 20
cients d'infiltration de 37 à 42 96, l'alimentation atteindrait 900 à 1 000 1/s alors que les exutoires ne débitent que 500 1/s ; il faut admettre un écoulement de quelque 500 1/s dans la nappe des basaltes quaternaires. BASSIN AIN-LEUH—AZROU Les limites NW et W de ce bassin sont celles du Causse, la limite nord est celle du bassin de Ras-elMa. La limite sud correspond au flanc sud du synclinal
d'Ilerhmane—Kissaria et s'infléchit vers le NE pour suivre le bombement anticlinal qui longe le synclinal d'Afennourir et qui fait limite avec le bassin des sources de l'Oum-er-Rbia. Cette limite se prolonge ensuite vers le NE sous la couverture basaltique, sans que l'on puisse en définir exactement le tracé. Au nord des synclinaux d'ilerhmane - Kissaria et d'Afennourir, les pendages du Lias sont S ou SE. Les exutoires en bordure du Causse sont donc de faible débit.
CAUSSE
MOYEN ATLASIQUE
La seule alimentation du bassin est météorique ; les émissions sont constituées par l'oued El-Hamman qui draine les eaux de Aîn Aïcha-Hammad (n° IRE 49/30. 50 à 100 1/s), l'oued Aïn-Leuh, les sources Aïoun Akadous et Toufestelt dont le débit moyen a été estimé à 80 1/s, la coulée basaltique qui descend de Tioumliline vers Azrou dont le débit souterrain a été estimé de 120 à 150 1/s et la coulée volcanique de Tagounit au NE d'Aïn-Leuh.
61
Là encore les données sont peu nombreuses et ont été acquises dans la période humide 1968-71 (1485 mm/an contre 995 mm/an en moyenne). Les exutoires souterrains représenteraient en moyenne interannuelle sur une longue période entre 2 100 et 2 500 1/s dont 1 100 à 1 250 1/s transitent des calcaires dans les coulées volcaniques de Tioumliline ( 1 2 0 à 150 1/s) et de Tagounit (1 000 à 1 100 1/s).
Tableau 15 RESULTATS D'ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX DU BASSIN DE RAS-EL-MA ET AIN-LEUH N° I.R.E 173/22 485/22 49/30 159/22 473/22
DESIGNATION Aïn Ras-el-Ma Aïn Toufestelt Aïn Aîcha-Ahmed Aïn Arbal Aïn Tolba
Ca:+ +
Mg+ +
3,25 3.75 2.75 3,25 3.50
4,25 9.25 3,25 3,25 4.00
La vallée du Guigou. La rive gauche de la vallée de l'oued Guigou, entre Timahdite et la station hydrologique d'Aït-Khabbach au pont de la R.P. 20, est située sur le bassin hydrogéologique des sources de l'Oum-erRbia. La rive droite, au sud des crêtes des jbel Ben-Idj et Tadja, reçoit les affluents en provenance du Moyen Atlas plissé (oued Derdoura, oued Mellah, etc). L'axe de la vallée entre Timahdite et Aït-Khabbach est recouvert de vastes épanchements basaltiques qui masquent le prolongement du synclinal crétacé de Bekrit (cf géologie). Dans le paragraphe concernant le bassin des sources de l'Oum-er-Rbia, il a été admis que toute i'eau infiltrée dans les calcaires du Lias de la rive gauche de l'oued Guigou à l'amont d'Aït-Khabbach avait les sources de l'Oum-er-Rbia pour seule issue. A part les eaux de ruissellement diffus, l'oued Guigou, entre Timahdite et Aït-Khabbach ne doit recevoir aucun débit en provenance de la rive gauche et son alimentation doit se faire à partir des sources et oueds de la rive droite, en provenance du Moyen Atlas plissé, au sud. En outre, les campagnes de reconnaissance par géophysique et forage, exécutées en 1970 et 1971, ont mis en évidence les faits suivants : - Au point bas de la vallée, dans le bassin hydrogéologique des sources de l'Oum-er-Rbia, c'està-dire près de la station hydrologique des AïtKhabbach, la nappe du karst circule à une cote inférieure à 1450 m alors que le sol est à plus de 1470 m. En effet, le forage 702/22 a rencontré l'eau à la cote 1460 m dans le Lias, et le forage 704/22 près d'Aït-Khabbach a rencontré l'eau à 1430 m dans les calcaires corniches présumés dont le niveau hydrosta-
Na + 0,03 0,11 0,18 1,42 1,42
Eléments en meq/1 K+ Cl0,02 0,03 0,02 0,03 0,04
0,25 0,25 0,50 1,25 1,50
SO4-- CO3-0,93 0,50 1,00 0,90 1,00
0,20
CO3H6,30 6,60 4,60 6,00 6,70
tique a toutes chances, en cet endroit, d'être en relation directe avec celui de la nappe du Lias par l'intermédiaire des calcaires du jbel El-Jmel (coupe Q de la fig. 6). Vers le sud-ouest, en remontant la vallée, le niveau du sol s'élève, alors que le niveau hydrostatique de la nappe du karst s'abaisse en direction des sources de l'Oum-er-Rbia. - Le cœur de la vallée de l'oued Guigou, sous les basaltes, est rempli d'une formation post-Bajocien d'âge pliocène probable. Ces terrains ont une épaisseur de l'ordre de 150 à 250 m et sont constitués d'alternances de terrains résistants (200 à 300 ohms) et conducteurs (20 à 30 ohms). Les terrains conducteurs sont probablement de nature argileuse et doivent limiter considérablement toute relation entre la surface et les nappes profondes (nappe profonde du Lias, nappe des calcaires corniches, etc.). - L'isolement entre la nappe du Lias et la surface est assuré vers le sud-est par l'existence du synclinal de Bekrit dont les formations marneuses du Toarcien, Aalénien et Bajocien forment écran aux circulations verticales. Cependant, sur le cours de l'oued Guigou, existent deux sources : Ain Tit-Zill (n° IRE/616/22) qui surgit des basaltes à quelques dizaines de mètres en r iv e g a u c h e d e l 'o u e d , e t A în S k h o u n a t ( n ° IRE/614/22) qui surgit dans le cours de l'oued, à 8 km à l'aval du pont de la RP 20 (Aït-Khabbach). La première, Ain Tit-Zill doit avoir son bassin d'alimentation dans les basaltes (170 km2 de bassin versant). Par contre, Aîn Skhounat dont la température (21 à 23° C) est assez élevée pour une source située à une
62
RESSOURCES
EN EAU DU MAROC
altitude voisine de 1450 m, n'a vraisemblablement pas d'origine superficielle. Par ailleurs, la remontée du Trias, tout au long de l'accident nord-moyenatlasique, empêche l'eau du karst de la vallée du Guigou de communiquer vers l'est, vers Ain Skhounat. La source sort dans le lit même de l'oued, des basaltes recouvrant le contact entre les calcaires domériens et les marnes du Lias supérieur. Elle est ascendante en de nombreux griffons. Son bassin d'alimentation le plus
probable serait le jbel Tichchoukt à 10 km au S - SE. L'eau proviendrait jusqu'à la source en circulant en profondeur, dans les calcaires du Lias du vaste synclinal de Skoura, ce qui expliquerait sa température relativement élevée ; Ain Skhounat appartient alors au domaine du Moyen Atlas plissé. Des séries de jaugeages du Guigou tout au long de son cours ont été effectuées de 1968 à 1971 (tabl. 16).
Tableau 16
DEBITS MESURES DANS LA VALLEE DE L'OUED GUIGOU (l/s)
N° IRE
DESIGNATION
75/30 176/30 636/22 637/22 638/22 616/22 585/22 635/22 634/22 614/22
Guigou à Timahdite Oued Derdoura Guigou amont Tit-Zill Guigou aval Tit-Zill Prise Aît-Hamza Aïn Tit-Zill Guigou à Aît-Khabbach Guigou amont Skhounat Guigou aval Skhounat Aïn Skhounat
On constate que le débit du Guigou diminue de Timahdite jusqu'à la confluence avec l'oued Derdoura par suite des prélèvements pour l'irrigation (il peut s'annuler à ce dernier niveau en année sèche) ; l'oued Derdoura apporte alors quelque 160 à 260 1/s en étiage, puis la source Tit-Zill fournit à son tour un débit appréciable. Les prélèvements sont alors importants (périmètres irrigués de Aït-Hamra et d'Almis du Guigou), et le débit du Guigou à la station hydrologique de Aït-Khabbach chute brutalement, pouvant s'annuler parfois. L'Ain Skhrounat recharge l'oued en aval et cette eau est utilisée dans le périmètre irrigué de Skoura. BILAN HYDRAULIQUE TABULAIRE.
DU
MOYEN
ATLAS
Grâce aux analyses des débits des sources et cours d'eau superficiels, C. Leclerc a tenté d'établir d'abord un bilan des ressources en eau pour chacun des bassins hydrogéologiques, puis a résumé sous une forme graphique l'ensemble des émissions d'eau en partance du Moyen Atlas tabulaire, en précisant leur destination. Le fait qu'il existe un écoulement souterrain vers un aquifère limitrophe (cas des abouchements avec la plaine de Fès-Meknès), rend plus délicat l'établissement d'un bilan, notamment pour les bassins hydrogéologiques d'El-Hajeb—Ifrane, d'immouzer et même pour celui de Sefrou. Ce travail n'aurait pu être fait sans la connaissance du bilan de la nappe phréatique des calcaires lacustres du couloir Sud-Rifain (tome 2,
Sept. 1969 434 160 210 700 110 600 38 0 594 594
Juin 1970 766 267 844 1736 180 1080 584 440 1059 619
Juin 1971 1084 192 1185 1709 91 615 1549
Août 1971 565 225 1036 1958 120 1042 206 69 967 898
plaine de Meknès-Fès). Le bilan souterrain global s'établirait autour du chiffre de 33,5 m3/s (32 à 35 m3/s, soit 1 000 à 1 100 Mm3/an) en année moyenne. Une grande partie, représentant 95 % de cette forte quantité d'eau provient du karst, le reste vient des terrains post-domériens du synclinal de Bekrit et des basaltes de la vallée de l'oued Guigou. Le débit souterrain spécifique des calcaires et dolomies du Lias est très élevé : 8,3 à 9,3 l/s/km2 dans l'ensemble du Moyen Atlas tabulaire karstique, alors que ce débit ne dépasse pas 5 1 /s/km2 dans les terrains post-domériens et 3 l/s/km2 dans les basaltes. Les bassins karstiques ayant les meilleurs débits spécifiques sont ceux des régions les plus arrosées par la pluie, au nord et à l'ouest : Imouzzer du Kandar (8,8 à 10,5 1/s/km2), Ras-el-Ma ( 1 1 , 1 à 12,6 1/s/ km2), Aïn-Leuh-Azrou ( 1 1 , 2 à 12,8 l/s/km2). Les bassins de l'est où l'on observe une pluviométrie plus faible, ont un rendement inférieur : Sefrou (7,7 à 8,7 l/s/km2), Annoceur-Bsabis (7,3 à 8,4 l/s/km2). De même dans le bassin de l'Oum-er-Rbia, on observe que le bassin d'alimentation des sources (pluviométrie relativement faible), a un débit spécifique de 8,8 l/s/km2, alors que le karst bien arrosé, situé entre les sources et Khénifra, a un débit spécifique de 10,2 l/s/km2.
CAUSSE
MOYEN ATLASIQUE
63
Tableau 17
TABLEAU RECAPITULATIF DES EMISSIO\S D'EAUX SOUTERRAINES DU MOYEN ATLAS TABULAIRE BASSINS
SUPERFICIE
HYDROGEOLOGIQUES
(km2)
El-Hajeb-Ifrane
817
Imouzzer du Kandar
523
Sefrou
162
Annoceur-Bsabis
420
Ras-el-Ma
80
Aîn-Leuh—Azrou
190
Oum-er-Rbia (à Khénifra) - Amont des sources - Entre sources et Khénifra - Terrains post-domériens Vallée du Guigou
1020 306 276 170
TOTAL
3965
Utilisation des eaux Le bilan hydraulique du Causse moyen-atlasique, en année moyenne fait apparaître que les émissions se chiffrent entre 32,5 et 35 m3/s, ce qui est assimilable à la réserve régulatrice pluriannuelle du Moyen Atlas tabulaire. Mais l'importance des réserves régulatrices ne doit pas faire préjuger d'un potentiel régulateur exploitable important. Actuellement, l'exploitation des eaux se fait presque entièrement à partir des exutoires naturels (sources), seuls quatre forages artésiens dont le débit global ne dépasse pas 400 l/s, sont exploités dans le Sais à partir de la nappe captive du Lias sous le sillon Sud-Rifain pour l'alimentation en eau de la ville de Fès.
DOMAINES D'UTILISATION Le Moyen Atlas tabulaire déverse ses eaux vers quatre grands domaines : au nord-est vers l'oued Sebou, au nord vers la plaine de Fès-Meknès, à l'ouest vers l'oued Tigrigra (haute vallée de l'oued Beht) et au sud-ouest vers la vallée de l'Oum-er-Rbia. Sur l'ensemble, seulement 10 % des eaux sont utilisés sur place, à la surface du Causse. Le reste, ( 9 0 96 des eaux) est exporté hors du Moyen Atlas vers des aquifères périphériques ou des oueds dont les eaux régularisent fortement le débit.
EMISSIONS D'EAU en 10 6 m3/an et 1/s
2 1 6 Mm3/an (6900 l/s) 144 à 1 7 2 Mm3/an (4600 à 5500 l / s ) 39 à 44 Mm3/an ( 1 2 5 0 à 1400 l / s ) 96 à 1 10 Mm3/an (3070 à 3500 l/s) 28 à 32 Mm3/an (900 à 1020 l / s ) 67 à 76 Mm3/an ( 2 1 4 0 à 2440 l / s ) 277 à 282 Mm3/an (9000 l / s ) 98 Mm3/an ( 3 1 5 0 l/s) 42.3 Mm3/an ( 1 3 5 0 l/s) 12 à 18 Mm3/an ( 380 à 570 l / s ) 1 0 1 8 à 1084 Mm3/an (32540 à 34660 l/s)
DESTINATION
Plaine du Sais Plaine du Sais Sebou Sebou Tigrigra Beht
Oum-er-Rbia Oum-er-Rbia
Oum-er-Rbia Oued Guigou
UTILISATION SUR LE MOYEN ATLAS Agriculture La quantité utilisée sur place est en moyenne de Tordre de 2,9 à 3,4 m3/s. Ce sont les irrigations de type traditionnel qui utilisent principalement ces eaux. Les aménagements de la petite hydraulique se caractérisent par : - leurs dimensions généralement modestes (périmètres inférieurs à 1.000 ha) qui résultent d'ailleurs principalement de leur situation dans les vallées étroites et accidentées propres aux terrains karstiques, - leur équipement hydraulique simplifié et peu coûteux grâce à leurs dimensions restreintes et à la facilité d'alimentation en eau. En conséquence, les périmètres de petite hydraulique sur le Moyen Atlas sont dispersés dans ces régions montagneuses d'accès généralement difficile et de ce fait échappent assez souvent aux inventaires de l'Administration. Ne sont assez bien connus que les périmètres dont la superficie dépasse 100 ha. Audessous, les inventaires sont incomplets et les renseignements douteux. périmètres dont la superficie dépasse 100 ha. Audessous, les inventaires sont incomplets et les renseignements douteux. Eau potable Les centres urbains situés sur le Moyen Atlas tabulaire sont de faible importance ; deux seulement ont une population dépassant 20 000 habitants ; Azfou et Sefrou dont les besoins en eau ne sont pas satisfaits en été bien que le débit moyen capté soit
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC Tableau 18 RESUME PAR BASSIN DES QUANTITES D'EAU UTILISEES SUR LE MOYEN ATLAS ET CELLES UTILISEES HORS DU MOYEN ATLAS AINSI QUE LEURS DESTINATIONS Bassins
El-Hajeb - Ifrane Imouzzer du Kandar Sefrou Annoceur-Bsabis Ras-el-Ma Ain-leuh - Azrou Oum-er-Rbia Tit - Zill TOTAL
Sur Moyen Atlas 1/s
450 1000 à 1300 280 790
380 - 5 7 0 2900 - 3390
supérieur au débit consommé. Les centres d'Immouzer et d'Ifrane nécessitent de fortes adductions d'eau malgré leur faible population, en raison de leur fréquentation touristique en été et également en hiver (ski à Ifrane). Immouzer ne connaît aucune restriction à la consommation, par contre Ifrane en a connu à la fin de l'été 1967 (année très sèche) par suite du tarissement de l'une des sources. La consommation d'eau moyenne de l'ensemble des centres situés sur le Moyen Atlas tabulaire est de l'ordre de 150 1/s, représentant une proportion très faible du débit global du Causse. UTILISATION HORS DU MOYEN ATLAS La très grande majorité des eaux .- 29,6 à 31,3 m3/s, soit 90 % des émissions, est exportée hors du Moyen Atlas tabulaire. Ces eaux connaissent trois destinations : - restitution aux grandes vallées - utilisation directe pour l'agriculture (plaine de Fès-Meknès). - alimentation en eau potable des villes. Eaux restituées aux grandes vallées Dans cette catégorie, nous comprenons les eaux qui, avant d'être utilisées à l'aval à des fins agricoles ou domestiques, sont déversées dans les fleuves qui les véhiculent, mélangées à des eaux de provenances diverses, vers leur lieu d'utilisation. C'est le cas des eaux se déversant dans les oueds Sebou, Oum-er-Rbia et Beht. Le Moyen Atlas tabulaire fournit ainsi 1 3 300 1/s à l'Oum-er-Rbia (9 000 1/s à partir de la seule source du fleuve), 3 250 à 3 860 1/s au Sebou et 3 140 à 3 560 1/s à l'oued Beht, soit un total de l'ordre de 20 m3/s allant régulariser à des degrés divers les débits des grands fleuves issus du Moyen Atlas. On peut s'étonner de la part relativement faible qu'apporte le Moyen Atlas tabulaire au débit de l'oued Sebou. Cela tient au fait que ce dernier est
Hors Moyen Allas l/s
6450 3600 - 4200 970 - 1130 2280 - 2730 900-1020 2 1 4 0 - 2440 13.300 29640 - 3 1 2 7 0
Destination
6350 - Plaine de Meknès - Fès 100 -Tigrigra Plaine de Mek - Fès Sebou Sebou Tigrigra Tigrigra Oum-er-Rbia Guigou
Total l/s
6900 4600 - 5500 1250 - 1410 3070 - 3520 900 - 1020 2 1 4 0 - 2440 13.300 380 - 570 32540 - 34660
principalement soutenu par des grosses sources karstiques (Aïn Sebou, Ain Timédrine, Ain Ouamender) situées dans le Moyen Atlas plissé et dont le bassin d'alimentation en eau, mal déterminé, se situe soit dans le Causse d'El-Menzel, soit dans le Tazzeka, soit peut-être même vers le. Bou-lblane. De toute façon, les bassins d'alimentation des grosses sources de l'oued Sebou, ne peuvent se situer sur le Moyen Atlas tabulaire dont la géométrie décrite dans le chapitre précédent ne permet pas de communications aquifères avec le Moyen Atlas plissé. Eaux du Causse utilisées dans la plaine de Meknès Fès Un débit moyen de l'ordre de 10 m3/s en provenance du Moyen Atlas, transite souterrainement vers la plaine de Fès-Meknès où il est utilisé de la façon suivante : - 6,3 m3/s surgissent par des sources de débordement au pied du Causse (Aïn Ribaa, Bittit, etc.) ou émergences au sud de la plaine (Aïn Akkous, Cheggag). A part un débit de 400 1/s prélevé à l'Ain Bittit pour l'alimentation en eau de la ville de Meknès, toutes ces eaux sont utilisées à des fins d'irrigation dans la plaine de Meknès - Fès.* - 2,9 à 3,5 m3/s alimentent la nappe phréatique de la plaine de Meknès - Fès par abouchement où ils sont pompés pour l'agriculture. - 300 1/s réapparaissent sous forme d'eau thermale au nord du sillon Sud-Rifain (Sidi-Harazem, Ain Skhounat, etc.). - 400 1/s sont mis à jour directement par 4 forages artésiens exploitant la nappe captive du Lias sous les marnes miocènes. Deux de ces forages ( 1 8 0 l/s) sont utilisés pour l'agriculture, les deux autres (220 1/s) pour l'alimentation en eau potable de la ville de Fès.** * 300 1/s ont été encore captés pour les besoins en eau potable de la ville de Meknès. En outre 5 forages profonds ont été réalisés à Haj-Kaddour pour les mêmes besoins. ** 2 autres forages sont en cours, ils permettront d'exploiter pour les mêmes fins 100 à 150 1/s de cette nappe.
CAUSSE MOYEN ATLASIQUE
65
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3.21-2 LE MOYEN ATLAS PLISSE par Ismaïl ZERYOUHI Le Moyen Atlas plissé est l'ensemble montagneux du Moyen Atlas oriental qui se situe à l'est de l'accident tectonique majeur dénommé « nord-moyenatlasique » (Colo, 1961). C'est essentiellement la structure géologique qui différencie le Moyen Atlas plissé du Causse moyen-atlasique situé à l'ouest. Le Moyen Atlas plissé constitue un massif allongé de quelque 250 km dans le sens NNE-SSW, large de 10 à 50 km, d'une superficie de 5.000 km2. Ses limites sont (fig. 1 ) :
- Vers l'W, les massifs paléozoïques du Tazzeka et de Bsabis dans la partie septentrionale, puis l'accident « nord-moyen-atlasique » qui le sépare du Causse du Moyen Atlas tabulaire. - Vers le N, la plaine de Guercif où les formations jurassiques du Moyen Atlas s'ennoient sous un épais recouvrement néogène. - Vers l'E, les piémonts de la vallée de la Moulouya. - Vers le S, les massifs paléozoïques et permotriasiques d'Aouli-Mibladen et de Bou-Mia.
Introduction géographique Le Moyen Atlas plissé se présente sous forme de quatre rides montagneuses successives et parallèles orientées NNE-SSW, séparées par de hautes vallées occupant des fonds de synclinaux. L'altitude moyenne est de l'ordre de 1 800 m, variant entre 1 400 m au niveau des bordures et 3.354 m (sommet du jbel BouNasseur). Il est à noter que la retombée sur la Moulouya à l'E est très raide : pente moyenne de 30 %. La haute et longue crête du Moyen Atlas oriental constitue un ensemble lithologique dur qui a été profondément entaillé par l'érosion. L'altitude élevée par rapport au niveau de base de la Moulouya et le climat humide et froid ont favorisé l'érosion qui aboutit à la formation de versants abrupts très disséqués au-dessus de la vallée et de vastes cirques (Taouchguelt) intra-atlasiques débouchant sur la
vallée par d'étroites cluses (cirque et cluse du BniOuriach). La bordure orientale du Moyen Atlas est une zone économique à vocation essentiellement pastorale. Elle est pratiquement dépourvue de terres irrigables mais couverte d'alpages. La population, concentrée dans de gros centres dans les vallées atlasiques (Oulad Ali—Almis des Marmoucha), se monte à environ 40.000 personnes d'origine berbère. La ressource principale de cette région est l'élevage, celui des ovins surtout qui représentaient plus de 80.000 têtes en 1963. L'éloignement des points d'eau, la médiocre qualité et la détérioration des alpages, joints à la politique exhaustive des éleveurs, sont les causes essentielles de la pauvreté du cheptel. Les surfaces cultivées couvrent environ 1.000 hectares et n'ont pour but que l'alimentation familiale (blé, orge et légumes).
Géologie Le Moyen Atlas plissé, hormis son versant moulouyen qui a un profil régulier, est une succession d'est vers l'ouest de rides anticlinales fracturées, séparées par des zones synclinales. La succession stratigraphique du Lias au Malm de niveaux marneux tendres et de niveaux calcaires durs donne un étagement des pentes (faibles dans les marnes et fortes dans les calcaires). Dans les cuvettes, l'importance des affleurements de marnes ravinées donne un paysage de « bad-lands » et par endroits des
surfaces pédimentaires : synclinal de Berkine et aval des gorges d'Igli sur l'oued Zobzit. STRUCTURE Le Moyen Atlas plissé est formé de quatre rides anticlinales parallèles se succédant du nord-ouest au sud-est et séparant de larges zones synclinales : - la « première ride anticlinale » borde le flanc oriental de la boutonnière paléozoïque du massif de Tazzeka au sud-est de Taza et se poursuit vers le S par une ligne d'anticlinaux faillés par l'accident nord moyen-atlasique ;
GUERCIF
ZA FES - TA
COULOIR
SCHEMA STRUCTURAL
TAZA AR IR T
DU MOYEN ATLAS
TAHALA Z Z
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al
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A
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Formations post-jurassiques
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Formations jurassiques
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J.
A
Synclinal d'EL MERS
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d'IMMOUZERE MARMOUCHA
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3354 Synclinal d'OUAOULZENT
Synclinal
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TIZI N'TAMALOUT
M
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XSynclinal
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TA
AZROU
Synclinal TAFFERT
Synclinal de TILMIRCET
Synclinal de SKOURA
ATL
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IFRANE
S
du ZLOUL
ANNOCEUR
AGOURAÏ
E
Synclinal
M IS SO
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AHERMOUMOU IMMOUZER
KHENIFRA
J.
A T
SEFROU
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Synclinal
J.
NE
ER FK N HE OU G M I H J. RA de Synclinal de AIT TAMJOUT BOU RACHED T U Synclinal IS NO de SD TA Synclinal de BERKINE J. HE TAM TROUCHT IR J.
Synclinal de TAZARINE
BSABIS
P
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S -
NE
E
K
MEKNES
K ME
S FE
DE GUERCIF
MA R
Synclinal de MEGHRAOUA
A
FES
PLAINE
J.
Synclinal de BECHYINE
AH
D'après G. COLO Légérement modifié et simplifié
M
Formations anté-jurassiques
SIF AS
Accidents 0
BOU MIA MIDELT
Fig. 21
100
20
30
40 Km
SE W
NW
Adrar N'siouane
J. Moussa ou Salah
E
J. Izediane
3500
Adrar Ouizoukkane 3000
Tinesmet Souf N'saft
Tamjett
2500
Adrar N'tborda
I
O. BeniBhar
Raggou Cöne de Reggou
2000
1500
1000
500
NW
Ich Aberchane
2500
J. Bou Ichoudane
Koudiat Tastert
SE
II
COUPES A TRAVERS LE MOYEN ATLAS PLISSE
2000
Maïter
Cöne de Maïter
(NORD - EST)
Plaine de Tendit
1500
1000
500
Ich Ouaziz
W
Quaternaire récent
q j-2
Quaternaire moyen
m pc
Pontico-pliocène
J m4
Bathonien moyen - Callovien
Jm 3
Bojocien supérieur - Bathonien moyen
E J. Tirherdine A. Issafsafène
Izaarourène
2500
J; Arherdis
III
J. Zabzil
2000
1500
Jm 2c Jm 2
1000
J m Dl
Jm 1
500
Ji 3
?
WNW J. Irhefker
Koudiat Tistoutine
J. Arhesdis
Takroumt
Toacien
Ji 2
Pliensbachien
Ji 1
Lotharingien
t
Trias
ESE
2000
IV
1500
1000
q4
0
500
Fig. 22
5
10 km
Aoléno bajocien sup
70
RESSOURCES
EN
EAU DU MAROC
W
E
Arra n'Kou
Ajourai
1547
Jm2c
Ji1
Ji1
Jm2
Jm3
Jm2
( vue à partir du douar Aït bou Hassane )
W
E Leh Ouaziz
Ji1
Anticlinal d'Irrouba
Jm2 q
Jm1
Ji3 q
Quaternaire
Jm3
Marno-calcairees de la Moulouya
Jm2c
Calcaires corniches
Jm2
Marnes de Boulemane
Jm1
Calcaires à Cancellophycus
Ji3
Marnes bleues du Toarcien
Ji1
Calcaires et dolomies du Lias inférieur
Jm2
( coupe à l'amont de la maison forestière de Ain Amellal)
Fig. 23 — Coupes géologiques schématiques montrant le chevauchement du Lias inférieur de la troisième ride anticlinale sur le Dogger du synclinal de Berkine.
- la « zone synclinale septentrionale » est composée du N vers le S des synclinaux de Bechyine, de Meghraoua, et de Tazarine à cœur de marnes toarciennes, puis des synclinaux à cœur postjurassique du Zloul, de Skoura, de Felledi et de BouAngueur ; - la « deuxième ride anticlinale » est marquée par les jbels Ouarirt, El-Ahmar, Missiougène, Tichoukt, Habbou, etc., faillés sur leurs flancs ouest par l'accident « moyen-atlasique » ; - la « zone synclinale médiane » comprend les synclinaux de Tamjout, Tamtroucht, Taffert, Tilmircet, El-Mers, Oudiksou et Aït-Kermouss ; - la « troisième ride anticlinale » est constituée par les jbels Ighefker, Tanout et Bou-Iblane, bordés de grands accidents sur leurs flancs et montrant des témoins de
manifestations volcaniques quaternaires dans la zone axiale (volcans de l'Ierfoud et de Tamjilt) ; - la « zone synclinale méridionale » est constituée des synclinaux de Bou-Rached, Berkine, Tizi NTamalout, Ouaoulzent et Immouzère des Marmoucha ; - la « quatrième ride anticlinale » est jalonnée par les jbels Bou-Nasseur, Irhesdis, Tsiouant et Tafgourt. Au nord-ouest, en rive droite de la Moulouya, la ride de Kebibicha - Haloua - Richa se trouve dans le prolongement de la « quatrième ride anticlinale » (dans le prolongement du jbel Irhesdis). Les grandes lignes structurales ont une orientation générale SW-NE et sont recoupées par des accidents W-E, NW-SE ou NE-SW plus récents.
MOYEN ATLAS PLISSÉ
71
400
300
PERIODE (1933 - 1963) 80 900 0
O. In
ne
atm
at a
er
Yho udi
Ahm
ou R
900
Azzaba
Bou Rached 500
O. E l
1000
Sefrou
BelFarah
1400
ach ed
.M
60 0
O
O. El
600
400
1300 1400
Touaba O. se bou
800 40 0
700 O. Zloul
Aïn Timerdine
600
350
Guercif
lou llou Me O.
1 12 300 11 00 00 1 9 000 8 00 70 00 0
Fès
aou
0
1000 1100 1200
Berkine
O. B
600
70
600
Taza
80 0
0 90
500
500
Bab merzouka
600 500
400
200
CARTE DES COURBES ISOHYETES DU MOYEN ATLAS PLISSE
700
800 900
600 600
Mdez
Tendit
O. Mdez
1000 1100
50
0
G O.
Azrou
20
0
O. Ma as er
Ifrane ou uig
Guigou
O.
Ch
eg g
Boulemane
El Ar d
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90 0
300
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ulo uya Mo O.
60 0
300
70 0
400
0 80
uf -C herg
50 0
Er R'b ia
Missour
O.
Ou
m
LEGENDE
Khénifra 0 40
Itzer
Station hdrométrique
O. Sid i Ayad
600
250
O. A
gu
erc if
0 60
Courbe isohyète (mm)
Zaïda Limite de bassin versant
40 0
rrou O. Se
Limite du Moyen Atlas plissé
Ansegmir
500
650
600
550
Par : I. Zeryouhi 200
500
450
O. An se
gm
ir
Midelt
Oujda le : 29 - 3 - 74
Fig. 24
Les rides anticlinales au tracé sinueux sont jalonnées d'accidents très importants et sont dissymétriques, toujours plus ou moins déversées vers le NW et passant parfois à des plis couchés ou à des plisfailles, faisant fréquemment affleurer le Trias.
STRATIGRAPHIE Le Primaire affleure au NW dans la région de Taza (Massif de Tazzeka) et au S (massif de Aouli) et est constitué de schistes bruns et de roches éruptives et métamorphiques. Le Permo-Trias se présente sous forme de basaltes doléritiques et d'argiles rouges dans les cœurs
des anticlinaux : ces formations sont souvent salifères (gypse et sel gemme) et donnent lieu à des exploitations de sel (Khorgia et Msabel). Le Lias n'affleure que dans les anticlinaux et ne couvre qu'une faible étendue en dehors du massif du Bou-Iblane. Il est formé de calcaires dolomitiques (Lias inférieur et Domérien), de calcaires marneux (Lias supérieur) et de marnes du Toarcien (synclinal de Bechyine). Les épaisseurs de ces assises sont respectivement de 200 à 300 m, 200 m et 150 à 200 m. Le Dogger est constitué par une puissante série de marnes et de calcaires occupant les cuvettes
72
RESSOURCES
EN EAU
synclinales sur près des 3/4 de la superficie de la chaîne (marnes de Boulemane, dans le synclinal de Berkine).
DU MAROC
dans les synclinaux de Skoura, de Tilmircet, des AïtYoub et de Bou-Rached. Le Crétacé, formé par une série de marnes et de calcaires s'étendant du Cénomanien au Danien, affleure dans les parties centrale et méridionale du Moyen Atlas plissé (synclinaux d'El-Mers et de Skoura) et en Haute Moulouya.
Le Dogger présente deux faciès de part et d'autre de l'axe anticlinal de la bordure orientale du Moyen Atlas. Le flanc SE qui plonge sous la vallée de la Moulouya est constitué par 400 à 600 m de calcaires dolomitiques et dolomies datés de l'Aaléno-bajocien. Le Bathonien a été érodé. Cette série dolomitique du Dogger est dite de faciès Moulouya. Le flanc NW comprend 500 à 600 m de marnes dites de Boulemane et datées de l'Aaléno-bajocien ; cette série est typique du faciès dit Moyen Atlas. Le premier faciès a des affleurements réduits à la retombée de l'Atlas sur la Moulouya, entre les jbel Tafgourt au S et Irhesdis au N. Le deuxième constitue la majeure partie des affleurements aaléno-bajociens du Moyen Atlas.
Le Tertiaire, représenté par des marnes gypsifères et des conglomérats, affleure essentiellement dans les synclinaux du Mdez et d'Immouzère des Marmoucha. D'autres affleurements de moindre importance sont localisés dans les synclinaux de BouAngueur au SW et de Bou-Rached au NE, où ils se confondent avec les puissants affleurements du Tertiaire de la plaine de Guercif.
Enfin au Quaternaire, d'importants épanchements volcaniques ont formé des coulées et des nappes Le Malm est représenté par des séries gréseuses basaltiques, développées surtout dans le Haut Guigou dont la base est attribuable au Bathonien. Il affleure et dans la partie nord-est du Moyen Atlas : volcan de Ierfoud et coulée de Tamjilt. Climatologie (fig. 24, 25, 26, 27) PRECIPITATIONS
Le Moyen Atlas plissé, par son altitude élevée et sa situation géographique face aux influences océaniques, possède un climat humide et froid caractérisé par d'importantes chutes de neige en hiver.
La pluviométrie annuelle est variable dans le Moyen Atlas plissé (fig. 24). Elle passe de plus de 1.400 mm dans le massif du Tazzeka au sud de Taza, à 300 mm dans l'extrémité nord-est de la chaîne (BouRached). Ces variations des précipitations sont liées
CLIMATOLOGIE
1933-1963
DOMAINE ATLASIQUE
Nom de la station
21 - MOYEN ATLAS (nord de la zone plissée)
Réseau
Coordonnées
Altitude Lat .N.
BAB EL ARBA
EF
1500
MERHRAOUA BERKINE TAMJILT OULED ALI AHERMOUMOU
EF MI EF EF MI
1260 1360 1630 1450 1145
33° 33° 33° 33° 33°
FEVR.
MARS
34° 00'
J
F
M
A
M
J
S
O
N
D
nord
154
152
155
107
75
14
6
7
22
75
122
197
1086
nord est centre sud ouest
60 38 42 34 73
53 34 36 30 68
49 31 35 26 80
76 46 94 43 76
62 40 44 35 58
28 18 20 16 19
13 9 10 8 5
18 11 13 10 6
42 27 30 24 24
45 29 32 26 59
52 34 37 30 81
68 43 48 38 99
566 362 403 322 648
4° 06'
56' 45' 39' 27' 49'
4° 3° 4° 3° 4°
Pluviométrie moyenne (mm)
Situation dans le bassin
Long.W. 03' 51' 01' 57' 25'
J
A
Ann.
Moyennes des températures maximales et minimales (°C)
Nom de la station BERKINE
JANV.
MAI
JUIN
JUIL.
AOUT
SEPT.
OCT.
NOV.
DEC.
Année
Max.
Mini. Max.
Mini. Max.
MIni Max.
MIni. Max.
Mini.
Max
Mini. Max.
MinI.
Max. Mini. Max.
Mini. Max.
Mini Max. Mini. Max.
Mini. Max. Mini.
8.0
-0.5
10.0
0.4
2.7
4.4
6.6
25.1
10.0
31.7
13.0
31 .8
11.1
7.6
0.7
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
D
Ann.
ETR (mm)
Indice global
Type climatique
3,8
3.2
7.6
9.8
12.7
17.6
22.4
22.4
18.4
13.4
4.7
12.2
360
-28,4
DB'1 db'4
12.4
15.1
18.8
13.1
25.8
19.1
Classification Thornthwaite
Moyennes des températures moyennes (°C)
Nom de la station BERKINE
AVR.
N 8.2
Fig. 25
12.8
Evaporation d'après Turc (mm) 350
3.6
8.7
18.3
6.1
Evaporation mesurée (P=Piche B=Bac) (mm) Période Quantité
MOYEN ATLAS PLISSÉ
73
CLIMATOLOGIE 1933-1963 21 - MOYEN ATLAS (centre de la zone plissée)
DOMAIME ATLASIQUE
Nom de la station
Réseau
Coordonnées
Altitude Lat .N.
Pluviométrie moyenne (mm)
Situation dans le bassin
Long.W.
M
J
S
O
N
D
Ann.
MI
1145
33° 49'
4° 25'
nord
73
68
80
76
58
19
5
6
24
59
81
99
648
DRE
735
33° 37'
4° 26'
nord
56
50
54
43
37
12
3
6
16
35
48
63
423
EL ADERJ SKOURA GUIGQU IMMOUZER MARMOUCHA BOULEMANE AIT KERMOUSS
EF MARA MI MI MARA
980 800 1650 1800 1680
33° 37' 33° 33' 33° 28' 33° 22' 33° 16'
4° 26' 4° 33' 4° 18' 4° 45' 4° 41'
nord centre est sud-ouest sud-ouest
52 41 58 60 43
48 36 50 51 51
52 38 54 55 50
41 41 58 60 44
36 32 46 46 41
12 14 16 19 22
3 6 8 8 6
6 6 8 8 14
15 18 24 24 28
34 28 39 40 39
46 38 53 54 53
61 58 66 66 62
356 502 513 453
Nom de la station
JANV.
AHERMOUMOU PONT DU MDEZ
J
F
M
A
J
A
Moyennes des températures maximales et minimales (°C) Max.
FEVR.
Mini. Max.
MARS
AVR.
MAI
Mini. Max.
MIni Max.
MIni. Max.
0.1
1.7
3.8
JUIN
Mini.
Max
JUIL.
Mini. Max.
AOUT
MinI.
SEPT.
Max. Mini. Max.
NOV.
OCT.
Mini. Max.
DEC.
Mini Max. Mini. Max.
Année
Mini. Max. Mini.
IMOUZZER DES MARMOUCHA* ( 1925- 1956)
9.6
-0.7
11.2
J
F
M
4,4
5,6
7,4
13.1
16.3
18.9
6.0 24.6
9.2
30.9 13.0 30.2 13.5 24.7 10.1 19.2
D
Ann.
Classification Thornthwaite
Moyennes des températures moyennes (°C)
Nom de la station
A
M
J
J
A
S
O
N
ETR (mm)
Indice global
8.4
14.9
3.3
-0,2 18.6
5.5
Evaporation mesurée
Evaporation
Type climatique
9.9
d'après Turc (mm)
(P=Piche B=Bac) (mm) Période Quantité
IMOUZZER DES MARMOUCHA * (1925-1956)
10,0 12,4 17,0 21,9 21.8 17.4 13.8
9.1
4.8
12.0
359
- 49,5
C1 B1 sb'
350
4
Fig. 26 CLIMATOLOGIE 1933-1963 DOMAINE ATLASIQUE plissée )
Nom de la station
21 - MOYEN ATLAS (sud de la zone
Réseau
Coordonnées
Altitude Lat .N.
Pluviométrie moyenne (mm)
Situation dans le bassin
Long.W.
J
F
M
A
M
J
A
S
O
N
D
Ann.
ASSAKA-n-OUAM
EF
1865
33° 06'
5° 10'
centre
94
62
96
98
64
32
8
J
20
34
66
100
137
833
SENOUAL TIGUILMAMINE AITOUBELLA ARHBALOU-n-OUMLIL KERROUCHENE
EF EF EF EF Ml
2000 2100 1690 1735 1350
32° 58' 33° 10' 32° 55' 32° 51' 32° 48'
5° 13' 5° 05' 5° 03' 5° 06' 5° 22'
centre est est sud sud
105 79 93 62 90
99 170 54 63 64
109 174 60 70 94
84 61 51 60 69
60 44 28 34 47
27 16 16 20 19
5 5 4 5 3
6 7 6 10 4
30 19 16 22 22
64 34 38 44 50
99 82 49 58 84
157 106 69 81 144
845 817 450 529 710
FEVR.
MARS
Moyennes des températures maximales et minimales (°C)
Nom de la station
JANV. Max.
Mini. Max.
Mini. Max.
AVR.
MIni Max.
MAI
MIni. Max.
Mini.
JUIN Max
JUIL.
Mini. Max.
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
SEPT.
Max. Mini. Max.
N
D
Ann.
ETR (mm)
Indice global
Fig. 27
OCT.
Mini. Max.
Classification Thornthwaite
Moyennes des températures moyennes (°C)
Nom de la station
AOUT
MinI.
Type climatique
NOV.
DEC.
Mini Max. Mini. Max.
Evaporation d'après Turc (mm)
Année
Mini. Max. Mini.
Evaporation mesurée (P=Piche B=Bac) (mm) Période Quantité
74
RESSOURCES
EN
EAU DU MAROC
PLUVIOMETRIE ANNUELLE ET DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE STATION DE BERKINE
300
200
100
1950 - 61
50 - 51
40 - 41
1933 - 34
0
Pluviométrie moyenne mensuelle
Température en °C
Plioviométrie en mm
Moyenne mensuelle des maximums journaliers Moyenne mensuelle des minimums journaliers
Altitude = 1280 m
Somme moyenne mensuelle des maxi. et mini journaliers
Latitude = 33° 45'
Saison sèche
Longitude = 3° 50'
Saison humide Zone des maximums journaliers moyens > 30° C Zone des minimums journaliers moyens >10° C
50
40
30
20
10
0
S
O
N
D
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
Fig. 28
aux circulations d'air, elles-mêmes régies par les reliefs montagneux ; c'est ainsi que les parties nord et ouest des chaînes montagneuses exposées aux influences océaniques sont les mieux arrosées ; les vents venant de l'ouest buttent sur les massifs montagneux internes de la chaîne sur lesquels ils s'épuisent presque complètement sous forme liquide et solide. Arrivés à la ride terminale, leur concentration n'est plus alors suffisante pour donner naissance aux fortes pluies
comme celles que reçoivent les chaînes internes du Moyen Atlas. Le régime pluviométrique est marqué par deux maxima : novembre-décembre et mars-avril et minima : juillet-août (fig. 28 et 29). La neige dont les hauteurs ne sont pas connues dans le Moyen Atlas plissé, couvre les sommets à partir de 1.400 ou 1.800 m entre novembre et mai et peut apparaître jusque dans la moyenne vallée de la Moulouya.
MOYEN ATLAS
PLISSÉ
75
DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE Pluviométrie moyenne mensuelle Somme moyenne mensuelle des maxima et minima journaliers Moyenne mensuelle des maximums journaliers Moyenne mensuelle des minimums journaliers Moyenne mensuelle des maxima absolus Moyenne mensuelle des minima absolus Saison sèche Zone des minima journaliers moyens >10° C Zone des maxima journaliers moyens > 30° C Saison humide Altitude : 1650 m
STATION IMMOUZERE DES MARMOUCHA 60
55 50
45
40
35 30
25
20
15
10
5
0 -5 J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
Fig. 29
TEMPERATURE
EVAPOTRANSPIRATION
Le Moyen Atlas plissé présente dans l'ensemble des températures peu élevées : à Berkine et à Immouzère des Marmoucha, la moyenne annuelle est de 12°C. D'octobre à avril la température peut descendre en-dessous de zéro. Les températures moyennes maximales et minimales sont enregistrées respectivement en juillet-août et de décembre à février.
Si l'évapotranspiration calculée d'après la méthode de Thornthwaïte montre un excédent d'eau dans la partie occidentale du Moyen Atlas, il n'en est pas de même vers l'est où un déficit du bilan hydrique est enregistré aux stations de Berkine (fig. 30) et d'Immouzère des Marmoucha. Cependant on note d'importants ruissellements, favorisés par la topogra-
76
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
mm
Précipitations
40
Evapotranspiration potentielle
10
Déficit
Reconstitution des réserves d'eau du sol
00
0
0
0
0
Reconstitution des réserves d'eau du sol
20
Déficit
Restitution des réserves d'eau emmagasinée par le sol
30
344 mm
76 mm 0
0
0
76mm
0
0
S
O
N
Fig. 30 —
D
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
Bilan moyen d'eau à Berkine (1933-1963) d'après la méthode de Thornthwaite.
phie très pentée du Moyen Atlas plissé dans le bassin de l'oued Melloulou et vers les affluents de l'oued Sebou.
Les différences climatiques entre les régions du Moyen Atlas plissé sont dues principalement à leur exposition plus ou moins grande aux influences océaniques et à leur altitude. La partie orientale du Moyen Atlas présente des influences continentales dues à la proximité du domaine aride de la Moulouya et des Hauts Plateaux du SE marocain.
Les indices climatiques de Thornthwaite montrent que le climat du Moyen Atlas central (Immouzère des Marmoucha) est du type subhumide, mésothermique, à surplus modéré en hiver, évoluant vers l'est en climat semi-aride, mésothermique, sans surplus en hiver. Hydrologie Deux importants cours d'eau drainent le Moyen Atlas plissé ;
- l'oued Sebou et ses affluents Zloul, Maâsser, Guigou et les nombreux petits cours d'eau qui débouchent au nord dans l'oued Inaouène.
- l'oued Moulouya par ses affluents de rive gauche qui sont : l'oued Melloulou au nord, les oueds Chouf-Cherg, Cheg-El-Ard et Bou-Rached à l'est ;
Les deux collecteurs principaux sont jaugés en de nombreux points à raison de deux jaugeages par mois en plus des jaugeages de crue aux stations principales. Tableau 19
Oued Station
N° I.R.E.
Type de station hydrométrique
année de mise en service
Superficie du bassin versant contrôlé (km2)
Guercif
184/17
principale
1952
2 598
Guigou Maâsser Mdez Zloul Timedrine Azzaba
585/22 511/22 582/22 113/23 581/22 583/22
principale secondaire principale secondaire principale principale
1970 1973 1955 1973 1933 1957
Melloulou Sebou 3 435 4 387 4 800
MOYEN ATLAS PLISSÉ DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
77
H. SCHOELLER
Rés. sec
et E. BERKALOFF Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
n° IRE
à 180° C
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000 10 000
10 000 10 000 milliéquivalents
1/? à 25°C
Teneurs en mg/l
dh mmhos ° fr /cm
184/17
200
Hautes eaux
184/17
480
Basses eaux
581/22
120
Hautes eaux
581/22
504
Basses eaux
pH
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
0.1
0.1
10
Fig. 31 — Représentation sous forme logarithmique de la composition en hautes et basses eaux de l'eau des oueds Melloulou (station de Guercif, 184/17) et Sebou (station d'Aïn Timedrine 581/22).
L'OUED MELLOULOUA GUERCIF Superficie du bassin versant : 2.598 km2 Longueur du cours principal : 112 km Pente du cours supérieur : 8,3 % à 100 % Pente du cours inférieur : 4,1 % à 6,1 % L'oued Melloulou est le plus important affluent de la Moulouya et draine toute la partie nord-est du
Moyen Atlas plissé : massifs du Bou-Nasseur (oued Zobzite) et du Bou-Iblane (oueds Tarhzoute et Timrhoute). Le débit moyen de l'oued Melloulou à Guercif, calculé sur la période 1952-1970, est de 1l,9 m3/s, soit un débit spécifique de 4,58 l/s/km2 ou une hauteur d'eau annuelle de 145 mm. Cet écoulement est plus important que celui du reste du bassin de la Moulouya.
78
RESSOURCES EN EAU DU MAROC
Le mois d'avril représente pour la totalité de la période un maximum de débit moyen mensuel avec 25,4 m3/s, alors que le minimum de 2,1 m3/s est en août : 47 % de l'écoulement annuel a lieu en trois mois : mars, avril et mai. Les volumes écoulés en hiver et au printemps représentent 81 % des apports annuels. C'est la caractéristique des régimes torrentiels atténués drainant le Moyen Atlas plissé. Le coefficient d'écoulement est de 28 % compte tenu d'une pluviométrie annuelle moyenne de 520 mm pour tout le bassin du Melloulou. La même valeur a été trouvée pour le haut bassin du Sebou drainant k versant occidental du même massif montagneux. Les étiages minima sont très faibles (0,02 m3/s) et l'oued peut s'assécher à Guercif (été 1967), surtout en raison des prises pour l'irrigation en montagne puis dès l'entrée dans la plaine de Guercif. Les crues sont nombreuses : une dizaine par an. La crue maximale enregistrée est de 2.000 m3/s (275-1963). La formation des crues est influencée par les fortes pentes du terrain qui est remarquable-ment reboisé, ce qui atténue le caractère torrentiel du régime d'écoulement. Les débits maxima millénaires et centenaires de l'oued Melloulou sont estimés à Guercif à: Q 0,1 96 = 4 460m3/s et Q 1 % = 2 45 0 m3 / s L'eau de l'oued Melloulou est bicarbonatée
calco-magnésienne à salinité variable, entre 0,2 (hautes eaux) et 0,6 g/1 (étiages ) (voir fig. 31). OUEDS BOU-RACHED, CHOUF-CHERG
CHEG-EL-ARD
ET
Ces trois oueds drainent la ride orientale du Moyen Atlas plissé. Des jaugeages sont effectués depuis peu de temps sur les stations secondaires des oueds Cheg-el-Ard et Chouf-Cherg. L'écoulement dans l'oued Bou-Rached n'est qu'exceptionnel et est fortement influencé par la proximité de la région très aride de la plaine de Guercif. Une étude de D. Lazarevic (1970) a permis de reconstituer les débits de ces trois cours d'eau par corrélation avec les stations hydrométriques existantes dans le bassin de la Moulouya. Les résultats de cette étude doivent être considérés avec prudence. Deux stations sont en cours de construction sur les oueds Cheg-el-Ard et Chouf-Cherg et entreront en service en septembre 1974. La salinité de l'eau de l'oued Cheg-el-Ard est comparable, tant du point de vue qualitatif que du point de vue du faciès, à celle de l'eau du Melloulou. Par contre les eaux de l'oued Chouf-Cherg sont beaucoup plus salées (résidu sec à 180° C de l'ordre de 1 g/1) et le faciès chimique est chloruré sodique et sulfaté magnésien.
Tableau 20
Oueds
Superficie du Pluviométrie Débit moyen bassin versant annuelle annuel en m3/s
. en km2 Bou Rached Cheg-el-Ard Chouf-Cherg
en mm 256 323 1.554
fictifs continus 341 1.07 303 1,27 340 3,46
Coefficient d'écoulement 0,38 0,41 0,20
L'OUED SEBOU La station de Aïn Timedrine (I.R.E. 581/22) mesure tout l'écoulement superficiel de la partie occidentale du Moyen Atlas plissé, ainsi qu'une faible partie du Causse moyen-atlasique dans le bassin de l'oued Guigou contrôlé par la station de Aït-Khabbach (I.R.E. 585/22). L'écoulement de base dans ce bassin est assuré par de grosses sources pérennes (Aïn Sebou, n° I.R.E. 574/22 et Aïn Ouamender, n°I.R.E. 615/22), dont le débit est de 8 à 10 m3/ s et toujours supérieur à 4 m3/s en période estivale.
débit année humide 3,3 3,75 7,20
année sèche 0,28 0,42 0,65
Le module moyen annuel du Sebou à Aïn Timedrine pour la période 1932-1970 ressort à 21,5 m3/s fictifs continus (680.10 6 m3). Les apports de l'oued Zloul en amont de la station d'Aïn Timedrine, dûs aux fortes précipitations (715 mm par an), modifient sensiblement le régime du Sebou. L'écoulement de l'oued Sebou à la station d'Aïn Timedrine est caractérisé par une régularité remarquable de l'écoulement avec de faibles crues. L'écoulement spécifique est faible lors des crues en raison de la
MOYEN ATLAS PLISSÉ
nature karstique du terrain et du faible développement du réseau hydrographique. L'écoulement maximal a lieu en avril et le minimal en septembre. L'hiver et le printemps apportent 75 % de l'écoulement annuel. Le plus grand nombre de crues a été enregistré en janvier. Des crues ont été aussi enregistrées en période estivale : le mois d'août se distingue par des crues allant jusqu'à 200 m3/s. La comparaison des débits à Aïn Timedrine (IRE 581/22) et à la station du Mdez (IRE 582/22) en
79
amont, montre que les apports des sources Aïn Sebou et Aïn Ouamender et du bassin du Zloul sont trois fois supérieurs à ceux du Sebou à la station du Mdez pour un bassin versant 3,5 fois plus petit. Les débits de la crue millénaire du Sebou sont estimés à 1 460 m3/s à la station du Mdez et à 2 000 m3/s à la station d'Aïn Timedrine. L'eau de l'oued Sebou à Aïn Timedrine est bicarbonatée magnésienne à salinité variable, entre 0,1 mg/1 (hautes eaux) et 0,6 g/1 (basses eaux) (fig.!!)
Hydrogeologie
Le Moyen Atlas plissé se compte parmi les chaînes les mieux arrosées du Maroc. La situation élevée des affleurements calcaires du Lias et accessoirement du Dogger, favorise leur alimentation par une réduction de l'évaporation et un écoulement mieux régularisé par la fonte des neiges.
GENERALITES Par sa structure relativement complexe et ses dénivelées importantes, le Moyen Atlas plissé présente peu d'intérêt en hydrogéologie, contrairement au Moyen Atlas tabulaire. Par contre les facteurs d'alimentation particulièrement favorables font de cette chaîne un véritable château des eaux souterraines alimentant et régularisant deux des principaux oueds du Maroc : le Sebou à l'ouest et la Moulouya à l'est et au nord-est. L'hydrologie superficielle est directement conditionnée par les phénomènes karstiques et par conséquent par l'hydrogéologie. Les formations aquifères du Moyen Atlas plissé sont nombreuses mais d'importances très variables. Le niveau aquifère du Lias (calcaires et dolomies) reste comme dans le Moyen Atlas tabulaire un réseau fissuré du type karstique, avec prédominance du régime turbulent. Le style tectonique : anticlinaux aigus et souvent failles, faisant affleurer l'imperméable (Trias) et larges cuvettes synclinales remplies de formations imperméables du Dogger, commande l'allure générale de l'écoulement qui se fait généralement le long des zones synclinales et débouche dans de petits bassins dont les principaux coïncident avec les principales cuvettes synclinales du Moyen Atlas plissé : -
le bassin du Haut Guigou, le bassin du Mdez, le bassin des Marmoucha, le bassin de Berkine—Bou-Rached, les bassins de la bordure orientale de la chaîne.
Les eaux du Moyen Atlas plissé ont deux exutoires : - le versant méditerranéen (bassin de la Moulouya).
- le versant atlantique (bassin du Sebou). Seuls les exutoires donnant sur le bassin de la Moulouya conservent leurs caractères d'origine souterraine (sources isolées), tandis que les grosses sources du versant atlantique rejoignent directement les affluents du Sebou qui de ce fait possède un régime remarquablement régularisé. Sur le versant oriental du Moyen Atlas plissé les eaux souterraines ont les destinées suivantes : - sources de déversement à la limite nord-est et en Moyenne-Moulouya, en relation avec les failles et flexures affectant les structures anticlinales, - abouchement direct entre le Miocène inférieur conglomératique et le Lias sous la couverture marneuse du Miocène de la plaine de Guercif, - abouchement avec les conglomérats du Miocène et les calcaires du Turonien en Haute-Moulouya.
LES FORMATIONS AQUIFERES Le Lias constitue l'aquifère le plus important de tout le Moyen Atlas. Dans le synclinal de Berkine, la nappe du Lias n'est connue qu'au sud de la faille de l'Amezloy ; elle se manifeste par de grosses sources alimentées par le massif du Bou-Iblane (Aïn Tamendert IRE 383/23 à débit supérieur à 300 1/s, Aïn Ayelmous IRE 412/23 à débit de 20 1/s, fig. 32) et le massif du Bou-Nasseur (Aïn Tittaouine IRE 216/23 à débit de 80 1/s, sources des Ouled-Ali : IRE 206 à 2 1 1 / 2 3 d'un débit total de 150 1/s). A la limite sud du Moyen Atlas plissé, la source Aïn Laraïs (IRE 152/30, Q = 250 1/s), dans le sillon d'Itzer, témoigne de l'importance de la nappe du Lias. Le Dogger constitue un aquifère non moins important et se manifeste par de nombreuses sources réparties dans la vallée d'Almis des Marmoucha (fig. 33) où une quarantaine de points d'eau exploitent 150 1/s d'une eau de bonne qualité chimique à faciès bicarbonaté calco-magnésien. La situation favorable de cette vallée, jointe aux ressources en eau disponibles, devraient permettre une mise en valeur agricole plus étendue.
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC
Sources du Lias W
E
Jbel Tanout Ji1
Jbel Chercha Jm1
Ji I-2
Souf Beni Mansour
Ji3
Aïn Tamendert (n° I.R.E. 383/23)
E
W Jbel Chercha
Jm 1
Aïn Ayelmous
Ji I-2
(N° I.R.E. 42/23)
Souf Beni Mansour
Ji 3 Travertins
Ji 1 q
Alluvions d'oueds
Jm1
Calcaires à Cancellophycus de l'Aaléno - Bajocien
Ji 3
Marnes bleues du Toarcien
Ji I-2
Calcaires lités du Domérien
Ji 1
Calcaires du Lias inférieur
Fig. 32
Dans le bassin de Berkine, l'existence de sources dans les « marnes de Boulemane » témoigne d'une circulation d'eau dans les niveaux calcaires intercalés dans ces marnes. Les sources des calcaires de l'Aaléno-Bajocien (Q = 500 1/s) sont alimentées par le massif du Bou-Nasseur dont l'altitude (3354 m), la situation et la lithologie témoignent de l'importance hydrogéologique. La circulation de l'eau dans ces formations est régie par la tectonique et est loin d'être du type karstique comme on pourrait le croire d'après la morphologie et la fissuration des calcaires ;
l'abondance locale de dolomies et la présence de niveaux marno-calcaires interrompent la continuité de l'aquifère, donnant une formation très hétérogène où l'on a superposition de plusieurs niveaux aquifères indépendants. Sur le versant oriental de la chaîne, la nappe des calcaires et dolomies de l'Aaléno-Bajocien se manifeste par d'importantes sources de déversement (fig. 34) à débit élevé (Aïn Tittaouine IRE 2 1 6 / 2 3 à Q =
MOYEN ATLAS PLISSÉ
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SOURCES DU BAJOCIEN ET PUITS DU QUATERNAIRE DE LA HAUTE VALLEE D'ALMIS DES MARMOUCHA Aïn Almis (I.R.E. 3/23) Puits du Cheik (I.R.E. 5/23) m 2800
A. Tiddar Azzia
Jbel Ajdern SE
NW 2600
Aïn Almis
Plaine
2400
Almis des Marmoucha 2200
Puits du Cheik
2000
1800
1600
1400
1200
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
Kms
LEGENDE Bajocien
Passage du calcaire corniche (faciès Moyen Atlas) aux dolomies (faciès Moulouya)
Quaternaire récent : alluvions et sol
Quaternaire ancien : Remplissage de la plaine
Faille
Puits
Nappe et source
Fig. 33
80 1/s, Aïn Onçar IRE 43/23 à Q = 100 1/s) et par son abouchement avec les formations alluviales de la vallée de la Moyenne-Moulouya (nappes phréatiques de Tendit et d'Outat-el-Hadj). L'hypothèse de la circulation de l'eau de cette nappe vers le bassin de la Moyenne-Moulouya est retenue. Cette circulation est perturbée par la présence d'importantes failles de bordure du Moyen Atlas, mettant en contact le Dogger de la Moyenne-Moulouya avec le Lias du Moyen Atlas (le forage IRE 278/23 a permis d'évaluer le rejet de cette faille à plus de 500 m). A Meghraoua, une petite nappe existe dans les marno-calcaires de l'Aalénien mais son extension est limitée en raison de la présence d'une faille qui constitue une limite hydrogéologique au sud de laquelle la présence d'eau dans cette formation est exclue. A Engil, en bordure nord du sillon d'Itzer, la nappe des calcaires du Dogger mise en évidence par une trentaine de sources à faible débit (0,1 à 5 1/s
chacune) alimente une nappe phréatique dans le remplissage quaternaire du sillon d'Itzer. La reconnaissance de cette nappe du Dogger sous la plaine d'Engil n'a cependant pas été fructueuse, puisqu'à la suite d'une étude par prospection géophysique, le forage IRE 3 1 / 3 0 a été stérile bien qu'il ait traversé une épaisseur de 126 m dans les calcaires et dolomies du Dogger. Dans le synclinal de Bou-Rached, les « grès de Bou-Rached » du Jurassique supérieur représentent le dernier niveau aquifère de la série jurassique recouverte en discordance vers le nord par les formations miocènes du bassin de Guercif. La présence de sources dans ces grès est liée au pendage subvertical de la série gréseuse. Du point de vue chimique, toutes les eaux ont un faciès bicarbonaté calco-magnésien à résidu sec à 180°C inférieur à 1 g / 1 , sauf à Bou-Rached où le faciès chloruré sodique avec abondance des sulfates prédomine (fig. 35).
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC
Sources des calcaires et dolomies de l'Aaléno bajocien : bordure orientale du Moyen atlas plissé Adrar n'Siouane
(Coupes W - E) Jm DL
Adrar n'Tbarda
q 2-3
Glacis quaternaire
mpc
Grès, conglomérats et marnes
Jm4
Grès et marnes
Jm3
Marno - calcaires
JmDL
Calcaires et dolomies
Ji3
Marnes
Reggou 43/23
q 2-3 Jm4
Koudiat Tastert
Jm DL
q 2-3
mpc
Maïter 38/23
Jm3
Jm DL
Stah el Arhar
Coupes schématiques 37/23 Jm4
Fekkous
Fig. 34
Aménagement et utilisation des eaux
Dans le bassin de l'oued Zobzit (oued Melloulou), les débits en eau pérenne s'élèvent à 1,7 m3/s fournis essentiellement par les nappes du Lias et du Dogger. Dans le Moyen Atlas plissé, la topographie très accidentée ne permet pas l'exploitation des eaux à des fins d'irrigation sur de grandes superficies et seules les terrasses alluviales en bordure des cours d'eau sont activement mises en valeur à partir de dérivations d'eau d'oueds ou de sources. L'aménagement des
ressources en eau existantes vers les vallées qu'elles dominent devrait permettre une mise en valeur plus poussée qu'elle ne l'est actuellement. Dans le bassin de Berkine, trois petits périmètres peuvent être aménagés ; il s'agit de Tamjilt, de Tinesmet et de Bou-Rached. De même il faut noter le cas de la petite vallée atlasique d'Almis des Marmoucha dont la mise en valeur peut être accrue en raison de la situation et des ressources en eau existantes.
MOYEN ATLAS PLISSÉ 8 3
DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'après
H. SCHOELLER
à 25°C Figuré
Ca + +
Mg + +
+ Na + K +
1/?
Rés. sec
et E. BERKALOFF
Teneurs en mg/l
n° IRE
à 180° C
SO --
Cl -
mg/l
4
10 000
dh mmhos ° fr /cm
pH
10 000 383/23
380
588
27
43/23
463
536
25
358/23
332
466
26
208/23
830
1593
40
10 000
milliéquivalents
10 000
100 1 000
-CO 3 combiné -( CO 3 + HCO 3 - ) 1 000
milliéquivalents
1 000 NO 3 1 000 1 000 1 000 1 000
10
10 100
100 100 100 100 100 100
1
1 10
10 10 10 10 10 10
0.1
0.1
10
Fig. 35 — Représentation sous forme logarithmique de la composition d'eaux souterraines du Moyen Atlas plissé : 383/23 = eaux du Lias - 43/23 = eaux du Dogger 358/23 = eaux des marnes de Boulemane - 208/23 = eaux des grès de Bou Rached.
En ce qui concerne les eaux superficielles, seules peuvent être confectionnées de petites digues permettant d'irriguer, grâce à des séguias dont le tracé suivra les courbes de niveau des terrasses alluviales le long
des cours d'eau. La violence des crues de l'oued Zobzit ne permet la construction que de petits barrages traditionnels de dérivation en terre et troncs d'arbres, reconstruits après chaque crue importante.
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RESSOURCES EN EAU DU MAROC REFERENCES
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