Les capteurs
Pascal Dassonvalle
Les capteurs 62 exercices et problèmes corrigés
2e édition
Illustration de couverture : On the road © MC_PP-Fotolia.com
© Dunod, Paris, 2005, 2013 ISBN 978-2-10-070167-4
P RÉFACE
DE LA 1ère ÉDITION
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
La mesure est une étape cruciale dans l’acquisition scientifique de la connaissance et le capteur est un composant incontournable de tout système moderne de mesure : il constitue l’interface obligée entre monde réel et électronique du système de traitement. Dans son principe, le capteur met en œuvre un phénomène par lequel la grandeur qui est l’objet de la mesure (le mesurande) détermine, de façon univoque, la valeur de l’une des caractéristiques électriques du capteur ; un circuit électrique – le conditionneur – est fréquemment associé au capteur afin de délivrer sous la forme la plus adéquate le signal électrique, support de l’information, qui sera traité par l’électronique du système. La qualité d’une mesure est donc de façon primordiale déterminée, d’une part, par le choix judicieux du capteur et de son conditionneur et, d’autre part, par l’exploitation pertinente de leurs qualités métrologiques. Pour un même mesurande, il existe généralement divers types de capteurs basés sur des phénomènes di ff érents et dotés de caractéristiques métrologiques spécifiques. En fonction des conditions imposées par le problème particulier à résoudre (volume disponible, étendue de mesure, bande passante, temps de réponse...), il faut savoir choisir le capteur et le conditionneur les plus appropriés. Le capteur et son conditionneur ayant été choisis, il faut que l’utilisateur sache en disposer afin de minimiser les perturbations apportées au processus (discrétion) ou subies de son chef (grandeurs d’influence). Ce sont tous ces aspects que Pascal Dassonvalle aborde avec beaucoup de pédagogie dans cet ouvrage. La multiplicité des types de capteurs étudiés, la diversité des situations expérimentales envisagées font de cet ouvrage une mine d’informations utiles. Pour tous ceux qui souhaitent réaliser une instrumentation de qualité, les exercices et problèmes présentés dans l’ouvrage de P. Dassonvalle constituent un excellent entraînement pour apprendre à éviter les pièges et pour savoir choisir les bonnes solutions : cet ouvrage sera, à coup sûr, un précieux outil de formation. Georges Asch Professeur à l’université de Lyon 1
©
V
T ABLE DES MATIÈRES
Cette table des matières multicritère permet au lecteur de sélectionner des exercices et problèmes en fonction de la discipline majoritaire (physique, électronique, etc.) et du niveau de difficulté (noté de * à *** du plus faible au plus fort). Les thèmes traités sont classés selon trois disciplines : • E
: électronique, circuits électriques...
• P
: physique
• S
: statistiques, mathématiques...
Selon que les disciplines marquent plus ou moins fortement un exercice ou un problème, les lettres qui les indexent sont majuscules ou minuscules. Compléments en ligne Le symbole @ dans les titres des exercices et des problèmes indique que les données peuvent être téléchargées. Le symbole dans les titres des exercices et des problèmes indiquent que les corrigés peuvent être téléchargés. Tous ces éléments sont téléchargeables gratuitement sur : La page web de l’auteur : www.esiee-amiens.fr / dassonvalle Le site de Dunod, à l’adresse suivante : www.dunod.com / contenus-complementaires / 9782100701674
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VI
TITRE DE L’EXERCICE
n
Nature
Difficulté
Page
Potentiomètre linéaire en capteur de position push-pull
1
E
*
2
Capteur capacitif push-pull à glissement du diélectrique
2
Ep
*
5
Étalonnage indirect – Régression linéaire @
3
S
**
8
Capteur de niveau capacitif
4
E
*
11
Montage potentiométrique d’une résistance thermométrique
5
E
*
14
Erreur de finesse d’un oscilloscope
6
E
*
17
◦
Table des matières
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
TITRE DE L’EXERCICE
n
Nature
Difficulté
Page
Capteur du second ordre
7
EP
**
20
Capteur à condensateur d’épaisseur variable
8
E
*
24
Influence de la résistance transversale des jauges d’extensométrie
9
eP
**
27
Capteur inductif à réluctance variable
10
P
**
32
Jauge d’extensométrie capacitive haute température
11
EP
**
37
Choix d’un capteur de température
12
P
**
42
Utilisation des jauges d’extensométrie sur un corps d’épreuve cylindrique
13
eP
**
45
Effet de la résistance des fils de liaison du capteur dans un pont de Wheatstone
14
E
**
48
Effet d’un mauvais appariement sur un pont à quatre capteurs résistifs
15
E
**
52
Effet de la résistance des fils de liaison d’un capteur alimenté en courant
16
E
**
55
Étalonnage direct – Évaluation des différents types d’erreurs @
17
S
***
58
Correction de la dérive thermique d’un pont d’extensométrie push-pull à quatre jauges
18
E
**
63
Linéarisation de rapport potentiométrique – Mesure d’intensité lumineuse @
19
Es
**
66
Capteur de pression sonore aquatique piézoélectrique
20
EP
***
69
Qualification en production d’un capteur à réluctance variable
21
S
***
75
Mesure télémétrique et statistique de mesure @
22
S
***
80
Tachymètre optique
23
E
**
85
Capteur de pression à tube borgne et jauges d’extensométrie
24
Pe
**
89
Piézoélectricité – Choix du piézoélectrique
25
P
**
92
Capteur à courants de Foucault – Mesure de résistivité
26
EP
***
95
Relation mesurande-signal de mesure – Dérive thermique
27
E
**
98
Capteur de pression – Dérive thermique
28
E
**
101
Potentiomètre rotatif – Effet de la dérive thermique
29
E
**
104
Résistance thermométrique en montage potentiométrique
30
E
**
107
Capteur de déplacement capacitif – Non-linéarité
31
EP
**
109
Capteur de température – Linéarisation
32
EPS
**
112
Défaut d’un potentiomètre utilisé en capteur angulaire
33
Ep
**
117
Capteur capacitif – Effet de la dilatation
34
Ep
**
120
Photodiode à deux cadrans utilisée en capteur d’angle
35
EP
***
124
Capteur angulaire sans contact à magnétorésistance
36
EP
***
130
Capteur de débit à tube Venturi – Tension de mode commun
37
EP
***
134
◦
©
VII
Les capteurs
TITRE DU PROBLÈME Mesure de la température de l’eau d’une installation de chauffage central Jauge de Pirani Utilisation de capteurs de température pour la mesure de la vitesse d’un fluide Jauges d’extensométrie – Électronique de séparation contrainte – Température Capteur résistif non linéaire @ Capteur à réluctance variable Linéarisation aval Principe du thermocouple et lois élémentaires @ Thermométrie par résistance – Linéarisation Système de pesée à jauges d’extensométrie Photorésistance – LDR : fonctionnement et utilisation pour le centrage d’un ruban défilant Thermométrie à diode Capteur capacitif de pression à déformation de membrane Accéléromètre piézorésistif basses fréquences Capteur de courant à fibre optique Ampèremètre à ceinture de Rogowski Transformateur différentiel (LVDT) Interféromètre de Mach-Zender utilisé en capteur d’angle Étude d’une thermistance en utilisation bolométrique pour la détermination à distance de la température d’un corps Pince ampèremétrique AC-DC Capteur angulaire robuste @ Anémomètre à fil chaud Thermocouple, thermopile et pyromètre optique @ Photodiode à effet latéral unidirectionnelle Capteur de proximité capacitif
VIII
n 1
Nature Ep
Difficulté **
Page 138
2 3
eP EP
** **
144 150
4
Ep
**
154
5 6 7 8 9 10 11
E EPS E eP ES eP eP
** *** ** *** ** *** ***
161 166 175 178 189 198 207
12 13 14 15 16 17 18 19
EP eP eP eP eP EP P EP
*** *** *** *** *** *** *** ***
216 224 235 247 253 262 271 274
20 21 22 23 24 25
EP EPS EP EP EP EP
*** *** *** *** *** ***
278 290 296 305 319 329
◦
A VANT - PROPOS
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
©
Je suis régulièrement soumis de la part de mes étudiants à la question : « existe-t-il un livre d’exercices en physique des capteurs ? » Ce à quoi je suis bien obligé de répondre par la négative. Cette même question est posée régulièrement à de nombreux collègues qui enseignent la même discipline à l’université ou en école d’ingénieurs. Si je peux conseiller à mes étudiants la lecture de la référence dans le domaine « Les capteurs en instrumentation industrielle » du professeur G. Asch aux éditions Dunod, force est de constater qu’ils restent en attente d’un moyen plus immédiat de se préparer à leurs examens. Il m’a donc semblé intéressant de réaliser, bien modestement, un tel ouvrage. Cet ouvrage est destiné à diff érentes catégories de lecteurs. Il permettra aux étudiants universitaires et élèves ingénieurs de se confronter, au travers de cas pratiques, au contexte pluridisciplinaire de la matière. Pour les enseignants de la thématique « capteurs », cet ouvrage pourra être une source d’inspiration pour leurs propres sujets d’examens. La discipline étant par nature pluridisciplinaire (physique, électronique, métrologie, etc.), les sujets en question sont souvent longs et délicats à mettre au point. Les enseignants des matières connexes pourront y trouver des illustrations pour certains de leurs enseignements. Le but de l’ouvrage est d’aborder, au travers de problèmes concrets, l’énorme diversité du monde des capteurs (physique, métrologie, modélisation, électronique, traitement du signal, etc.). J’ai cherché à rester le plus simple possible dans chacun des domaines traités. Les problèmes corrigés sont volontairement pluridisciplinaires et portent sur un large champ d’application de la physique des capteurs ; l’ensemble des diff érents aspects depuis la conception jusqu’à la mise en œuvre étant abordé. Le plus souvent possible les énoncés comprennent des schémas, permettant une meilleure compréhension de la problématique, et les corrigés des courbes, généralisant souvent les calculs qui viennent d’être eff ectués. Bien évidemment, les sujets abordés ne prétendent pas constituer une base de savoir exhaustif de la thématique. Les thèmes traités figurent sous deux types de présentation : • Les exercices, dont la thématique n’aborde souvent qu’un aspect de la problèmatique des capteurs (physique, électronique, statistique, etc.). Chaque exercice est construit autour de la compréhension d’un point scientifique précis ou d’une difficulté technique de mise en œuvre. IX
Les capteurs
• Les problèmes, par
nature plus complets et pluridisciplinaires, et dont la problématique englobe à la fois les principes physiques et les di fficultés techniques de mise en oeuvre. Chaque problème est accompagné d’une présentation du thème traité et d’une conclusion sous la forme d’un développement technique, technicoéconomique ou sur les variantes que l’on pourrait apporter à la problématique traitée.
À propos de la deuxième édition Cette seconde édition compte douze nouveaux exercices qui portent notamment sur les capteurs à courants de Foucault, les potentiomètres rotatifs ou les capteurs capacitifs.
Compléments en ligne Certains exercices et problèmes nécessitent d’utiliser un grand nombre de données ; les données à télécharger sont présentées sous deux formats : Excel (97) et Matlab. Les titres des exercices et problèmes dont les données peuvent être téléchargées sont suivis du signe @ dans la table des matières. Onze corrigés d’exercices et de problèmes ne figurent pas dans l’ouvrage mais sont également téléchargeables. Ces corrigés sont signalés dans la table des matières par le symbole . Compléments en ligne Les données et les corrigés sont téléchargeables gratuitement sur : La page web de l’auteur : www.esiee-amiens.fr / dassonvalle Le site de Dunod, à l’adresse suivante : www.dunod.com / contenus-complementaires / 9782100701674
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X
Avant-propos
Remerciements Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux, qui à des degrés divers, ont contribué à la publication de cet ouvrage : • Professeur Georges Asch, que je remercie chaleureusement de m’avoir fait l’honneur de relire cet ouvrage, dont les critiques et suggestions m’ont été précieuses et l’écoute toujours bienveillante. • Mes collègues Valérie Douay (ESIEE-Paris) et Laurent Baroux (ESIEE-Amiens) pour leur relecture du manuscrit, leurs remarques constructives et leur bonne humeur. • Enfin, je tiens à remercier les laboratoires de recherche et les sociétés qui m’ont spontanément confié les illustrations de cet ouvrage : Analog Devices http: // www.analog.com ; BOC Edwards http: // www.edwardsvacuum.com ; Cedip (dorénavant Flir) http: // www.flir.com / fr / ; Honeyvell http: // www.honeywell.com ; ifm-electronic http: // www.ifm-electronic.com ; KIMO http: // www.kimo.fr ; LEM http: // www.lem.com ; National Semicondutor (dorénavant Texas Instruments) http: // www.ti.com ; Prosensor http: // www.prosensor.com ; Raytek http: // www.raytek.com ; Sensorex http: // www.sensorex.fr ; TWK http: // www.twk.de ; Ulis http: // www.ulis-ir.com ; Vishay http: // www.vishay.com.
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XI
Partie 1
Exercices
1
E XERCICE : Potentiomètre linéaire en capteur de position push-pull
Énoncé Un capteur de déplacement rectiligne est constitué d’un potentiomètre linéaire schématisé sur la figure 1.1. On désigne par ∆ x la valeur du déplacement du curseur par rapport à la position milieu que l’on prend pour origine de l’axe x .
R g
l
Rh ( x ) 0 x
Rb ( x )
l
Rh ( x )
2 R0 V g
Rb ( x ) V mes
Le capteur
Rapp
Le montage
Figure 1.1– Potentiomètre linéaire en capteur push-pull
1.1 La course utile du potentiomètre est 2l = 10 cm et sa résistance totale est 2 R0 .
En déduire l’expression des résistances Rb(∆ x ) et Rh (∆ x ) du potentiomètre (voir figure 1.1) pour un déplacement ∆ x du curseur par rapport à la position milieu.
1.2 Le potentiomètre est monté suivant le schéma de la figure 1.1. La tension de
mesure V mes , image de la position du curseur, est mesurée par une électronique d’impédance d’entrée R ap p . Exprimer V mes en fonction de R b(∆ x ), R h(∆ x ), R g , R ap p et V g . 1.3 Que devient cette expression pour R ap p R0 ? 1.4 En déduire la sensibilité S mes de la mesure. 2
Exercice 1
1.5 Quelle valeur doit-on donner à Rg pour que cette sensibilité soit maximale ?
Que deviennent dans ce cas V mes et S mes ? Calculer la sensibilité réduite S r .
1.6 Afin d’assurer un fonctionnement correct du capteur, le constructeur a fixé une
limite vmax = 0,2m.s−1 pour la vitesse de déplacement v du curseur. En admettant que le curseur a un mouvement sinusoïdal d’amplitude a = 1 cm autour d’une position x 0 donnée, calculer la fréquence maximale f max des déplacements que l’on peut traduire avec ce système.
Corrigé détaillé 1.1 On a directement d’après la figure 1.1 :
2 R0 ∆ x Rb (∆ x ) = R 0 + ∆ x = R 0 1 + 2l l 2 R0 ∆ x ∆ x = R 0 1 − Rh (∆ x ) = R 0 − 2l l
(1.1)
1.2 Compte tenu du montage réalisé, la tension de mesure est donnée par : V mes = =
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©
Rb (∆ x ) // Rap p Rg + Rh (∆ x ) + Rb (∆ x ) // Rap p
(1.2)
V g
Rb (∆ x ) Rap p
)
Rb (∆ x ) Rap p + Rb (∆ x ) + Rap p Rg + Rh (∆ x
V g
1.3 Pour R ap p R0 a fortiori R ap p Rb (∆ x ) et R ap p Rh (∆ x ), en utilisant (1.1),
(1.2) devient :
V mes =
Rb (∆ x ) Rg + Rh (∆ x ) + Rb (∆ x )
V g =
R0 Rg + 2 R0
1+
∆ x
l
V g
Sous cette approximation la mesure est linéaire. 1.4 La sensibilité de la mesure est donnée par : S mes =
∆V mes ∆ x
=
R0
V g
Rg + 2 R0 l
3
1
•
Potentiomètre linéaire en capteur de position push-pull
1.5 Pour que cette sensibilité soit maximale on doit avoir R g = 0. Dans ce cas, on a
alors :
V mes =
1+
∆ x
V g
l
2
et
S mes =
V g
2l
La sensibilité réduite s’en déduit immédiatemment et on a : S r =
1 V g
S mes =
1 = 0,1 V / cm.V 2l
1.6 Comme on a x = x 0 + a sin ωt , la vitesse de déplacement du curseur est donné
par v = ω a cos ωt , on en déduit
4
f max = v max / 2πa = 3,2Hz.
E XERCICE : Capteur capacitif push-pull à glissement du diélectrique
2 Énoncé
On considère la structure de la figure 2.1, constituée de deux condensateurs plans identiques C 1 et C 2 , de surface carrée ou rectangulaire d’aire A, entre les armatures desquels se déplace selon l’axe x un noyau diélectrique de permittivité relative ε r .
C 2 0
y
C 1 r
Figure 2.1– Condensateur à diélectrique glissant
2.1 Le noyau étant à sa position initiale, centré en x = 0, déterminer l’expression
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
des capacités C 1 ( x = 0) = C 2 ( x = 0) que l’on notera C 0 (on négligera pour cela les eff ets de bords et le couplage possible entre les deux condensateurs). On donne ε0 = 8,85.10−12 F.m−1 , ε r = 3, e = 1 mm et A = 6 cm2 . 2.2 Le noyau est déplacé de x de sa position d’origine, déterminer les expressions
de C 1 ( x ) et C 2 ( x ). Les écrire sous la forme C 1 ( x ) = C 0 + ∆C 1 ( x ) et C 2 ( x ) = C 0 + ∆C 2 ( x ) en précisant les expressions de ∆C 1 ( x ) et de ∆C 2 ( x ) en fonction de C 0 , x , l et εr . 2.3 Les deux condensateurs sont montés dans un circuit en pont selon le schéma de
la figure 2.2. Exprimer la tension diff érentielle de mesure V mes en fonction de x , l , εr et V g .
©
5
2
•
Capteur capacitif push-pull à glissement du diélectrique
C 1
(V g , ω ) V mes
C 2
Figure 2.2 – Montage du capteur
2.4 En déduire la sensibilité S de la mesure. On donne : l = 2 cm et V g = 10 V. 2.5 Quelles sont les valeurs de l’étendue de mesure E . M . et de l’excursion de V mes ?
Corrigé détaillé 2.1 Le diélectrique étant centré, chaque condensateur équivaut à la mise en parallèle
de deux condensateurs plans de surface A / 2, l’un de diélectrique de permittivité ε0 , l’autre de permittivité ε r ε0 . On a donc immédiatement : C 0 =
ε0 A εr ε0 A ε0 A (1 + εr ) = 10,62 pF + = 2e 2e 2e
2.2 Si le diélectrique est déplacé d’une quantité x , on a alors : C 1 ( x ) =
2
2 1
2 x εr − 1 1+ l εr + 1
= C 0 + ∆C 1 ( x )
2 1
2 x εr − 1 l εr + 1
= C 0 + ∆C 2 ( x )
ε0 A l εr ε0 A l + x − x + e l e l
ε0 A (ε + 1) = 2e r
1+
2 x εr − l
εr +
1
= C 0
De même, on obtient : C 2 ( x ) =
2
ε0 A l εr ε0 A l + x + − x e l e l
ε0 A = (ε + 1) 2e r
1 −
2 x εr − l
εr +
1
= C 0
1 −
Les deux condensateurs fonctionnent en mode push-pull puisque ∆C 2 ( x ) = − ∆C 1 ( x ). 6
Exercice 2
2.3 D’après la figure 2.2, il vient en notant respectivement Z 1 et Z 2 les impédances
des condensateurs C 1 ( x ) et C 2 ( x ) : V mes =
Z 2
Z 1 + Z 2
1 − 2
V g =
C 1 ( x ) − C 2 ( x ) V g C 1 ( x ) + C 2 ( x )
2
=
x εr − 1
l εr + 1
V g
La mesure est linéaire puisque le signal de mesure, ici la tension V mes , est proportionnelle au déplacement x . 2.4 On en déduit la sensibilité de la mesure donnée par : S =
V mes x
=
1 εr − 1 l εr + 1
V g = 2,5 V / cm
2.5 Au maximum x = ±l / 2, ce qui correspond à l’étendue de mesure : E . M . = [−1 cm, + 1 c m ]
Il vient alors V mes ∈ [−2,5 V, + 2,5 V].
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
©
7
3
E XERCICE : Étalonnage indirect – Régression linéaire@
Énoncé On réalise une sonde de température à partir d’un capteur de température bas coût. Cette sonde délivre une tension V mes (t ) fonction de la température t (exprimée en ◦ C) à laquelle elle est soumise. Pour étalonner cette sonde, on la place dans une enceinte thermostatée dont on fait varier la température sur l’étendue de mesure E . M . = 0 ◦ C ; 100 ◦ C . La température est mesurée à l’aide d’une sonde thermométrique Pt100 de précision. On réalise ainsi un étalonnage indirect pour lequel on considère que la température donnée par la sonde Pt100 est parfaitement exacte. Les résultats des mesures sont consignés dans le tableau 3.1.
Tableau 3.1– Étalonnage de la sonde thermique 3,35 V mes 26 43,00 t C V mes 424 68,26 t C V mes 671 ◦
t C ◦
◦
8,80 11,66 17,66 22,12 30,11 31,83 83 120 168 215 302 328 45,20 47,19 49,95 51,83 59,59 59,86 443 476 500 497 583 592 77,33 78,18 80,18 82,82 82,91 85,69 745 759 773 790 799 823
36,44 355 61,67 594 91,76 878
38,81 390 64,10 627 92,51 884
39,86 390 67,84 660 99,59 936
3.1 Sur l’étendue de mesure E . M ., on cherche à modéliser le comportement de la
sonde par l’approximation linéaire V mes = V mes0 + αt . Déterminer les expressions V mes0 et α obtenues à partir des N points expérimentaux (t i ,V mes,i ) donnés dans le tableau et en calculer la valeur. Pour ceci, on cherchera à minimiser l’écart quadratique moyen χ2 entre l’approximation linéaire et les points expérimentaux. On réalise alors une régression linéaire au sens des moindres carrés. 3.2 Estimer la sensibilité S = dV mes / dt . @ Les données de cet exercice sont téléchargeables (cf. l’avant-propos de l’ouvrage).
8
Exercice 3
3.3 Donner l’écart de linéarité ε, plus grand écart sur l’étendue de mesure entre la
caractéristique réelle et l’approximation linéaire donnée par la droite. 3.4 Calculer l’erreur de linéarité err , écart de linéarité normalisé à l’excursion de V mes (t ) sur l’étendue de mesure E . M .
Corrigé détaillé 3.1 L’écart quadratique moyen entre les N points expérimentaux et l’expression
linéaire approximative est donné par : 1 N 2 χ =
N
V mes,i − (V mes 0 + αt i )
i=1
2
Les valeurs de V mes 0 et α qui vont permettre d’ajuster au mieux la droite d’équation V mes = V mes 0 + α t aux résultats expérimentaux doivent rendre la valeur de χ2 minimale. On doit donc avoir : 2 ∂χ2 =− ∂V mes 0 N
N
2
∂χ2 = − ∂α N
V mes,i − (V mes0 + αt i ) = 0
i=1
N
V mes,i − (V mes 0 + αt i ) · t i = 0
i=1
Ceci peut être développé selon : N
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
©
N
V mes,i − NV mes 0 − α
i=1 N
t i = 0
i=1
N
V mes,i t i − V mes 0
i=1
N
t i − α
i=1
t i2 = 0
i=1
La résolution en α et V mes 0 de ce système d’équations conduit à : N
N
α =
N
t i V mes,i −
i=1
t i
i=1
N
N
N
i=1
t i2 −
V mes,i
i=1
2
N
t i
i=1
9
3
•
Étalonnage indirect – Régression linéaire
N
V mes =
t i2
N
i=1
N
V mes,i −
i=1
t i
i=1
N
N
N
t i2 −
i=1
t i V mes,i
i=1
2
N
t i
i=1
En appliquant ces résultats aux données de l’étalonnage (tableau 3.1), on obtient : α = 9,5 mV.◦ C−1
et
V mes0 = 11,4 mV
La figure 3.1 présente le tracé des points expérimentaux et de la meilleure approximation linéaire (droite de régression au sens des moindres carrés). V mes (V) 1 0,9 0,8 0,7 0,6
t (°C)
Figure 3.1– Points expérimentaux ( ) et droite de régression (
)
3.2 La sensibilité S n’est rien d’autre que la pente de la droite de régression, c’est-
à-dire S = α = 9,5 mV.◦C−1 .
3.3 L’écart de linéarité ou plus grand écart sur l’étendue de mesure entre les points
expérimentaux et les valeurs calculées selon l’approximation linéaire est ε = 21 mV (pour t = 99,59 ◦ C). 3.4 L’erreur de linéarité est alors donnée par : err = ε / (V mes (99,59) − V mes (3,35)) 2,5 %
10
E XERCICE : Capteur de niveau capacitif
4 Énoncé
On désire réaliser un capteur de niveau pour une cuve d’huile. Soit le condensateur plan schématisé figure 4.1 dont les armatures sont de surface S et de hauteur h. Le condensateur est initialement dans l’air (permittivité ε1 ). Un liquide, de l’huile de permittivité ε 2 , monte jusqu’à une hauteur x mesurée à partir du bas des armatures ; soit C ( x ) la capacité correspondante du condensateur.
ε 1
ε 2
. t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
©
Figure 4.1– Schéma de principe du capteur
4.1 Déterminer l’expression de la capacité C ( x ). 4.2 Calculer les capacités minimale et maximale du capteur ainsi que les im-
pédances correspondantes sous une alimentation sinusoïdale à 10 kHz. On donne ε1 = ε 0 = 8,85.10−12 F / m, ε 2 = 4ε0 , S = 2.10−2 m2 , e = 5 mm et h = 1 m. 4.3 Le capteur est monté dans un circuit en pont selon le schéma de la figure 4.2. Le
condensateur C v est un condensateur variable dont on règle la valeur à C 0 = C ( x = 0). 11
4
•
Capteur de niveau capacitif
Donner l’expression de la tension di ff érentielle de mesure V mes en fonction de x , h, ε1 , ε 2 et V g . On donne V g = 10 V. C ( x)
(V g , ω ) V mes C v
Figure 4.2 – Circuit de conditionnement du capteur
4.4 Montrer que quelle que soit la forme que l’on donne aux deux armatures, par
exemple deux tubes coaxiaux ou une tige et la paroi extérieure de la cuve si elle est métallique, on obtient un résultat similaire. 4.5 Quel problème majeur peut fausser la mesure ?
Corrigé détaillé 4.1 Tout se passe comme si on était en présence de deux condensateurs plans en
parallèle : un condensateur de capacité C 1 , de surface S 1 et dont le diélectrique est de permittivité ε1 et un condensateur de capacité C 2 , de surface S 2 et dont le diélectrique est de permittivité ε 2 . La capacité du condensateur résultant est donc donnée par : C ( x ) = C 1 + C 2 =
ε1 S 1 ε2 S 2 ε1 S ε2 S + = ( h − x ) + x e e e h e h
ε1 S S ε S (ε2 − ε1 ) x = 1 = + e eh e
(4.1)
ε − ε x 1+ 2 1 = C 0 (1 + K x ) ε1 h
En régime permanent sinusoïdal, le capteur d’impédance Z c ( x ) = 1 / jC ( x )ω n’est pas linéaire pour une mesure proportionnelle à son impédance, il est linéaire pour une mesure proportionnelle à son admittance. 4.2 (4.1) permet d’obtenir C min = C ( x = 0) = C 0 = 35,4pF et C max = C ( x = h)
= 141,6 pF. Les impédances correspondantes | Z ( x = 0)| = 449,6 kΩ et | Z ( x = h )| = 112,4 kΩ.
12
à une fréquence
f = 10 kHz
sont
Exercice 4
4.3 On a C v = C 0 = C ( x = 0), compte tenu de (4.1) la tension de mesure s’écrit :
1 C ( x ) − C 0 V g (4.2) − V mes = V g = Z c + Z 0 2 C ( x ) + C 0 2 (1 + K x ) − 1 V g K x V g = = (1 + K x ) + 1 2 2 + K x 2 V g 1 = K x K x 4 1+ 2 (4.2) et la courbe de la figure 4.3 montrent clairement que la mesure est non-linéaire.
3
Z 0
V mes (V)
2
1
0
x (m) 0
0,5
1
Figure 4.3 – Évolution de la tension de mesure
4.4 Quelle que soit la géométrie donnée aux armatures, on a C 0 = ch où c est la
capacité par unité de longueur du capteur. Si x 0, on a : ε2 C ( x ) = c(h − x ) + cx = ch ε1 . t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
©
ε − ε x 1+ 2 1 = C 0 (1 + K x ) ε1 h
La valeur de la capacité dépend via C 0 de la géométrie au travers de c . En revanche, une fois le pont équilibré pour x = 0, c’est-à-dire une fois réglé C v = C 0 , la tension de mesure garde la même forme. Ce type de mesure est habituellement réalisé à l’aide de condensateurs cylindriques, ce qui réduit les perturbations par eff et de bord (eff ets négligés dans ce qui précède). 4.5 Le phénomène le plus gênant qui peut entacher la mesure est lié à la viscosité
de l’huile. Celle-ci peut former une couche résiduelle à la surface des armatures, si bien que même avec une cuve vide on peut avoir C v C ( x = 0) et donc V mes 0, simulant par là une cuve non vide. On peut améliorer le procédé en réglant la valeur de C v à chaque fois que l’on est certain que la cuve est vide. 13
5
E XERCICE : Montage potentiométrique d’une résistance thermométrique
Énoncé On désire mesurer la température par une résistance thermométrique de nickel dont le comportement avec la température T exprimée en ◦ C est donné par : R(T ) = R 0(1 + AT + BT 2)
avec R0 = 100 Ω, A = 5,49167.10−3 / ◦ C et B = 6,66667.10−6 / ◦C2 . La résistance thermométrique est montée en série avec une résistance fixe R et le tout est alimenté par une source de tension de fem V g = 1 V et de résistance interne R g = 50 Ω . 5.1 Donner l’expression de la tension de mesure V mes (T ) prise aux bornes de la
résistance thermométrique. 5.2 On choisit comme référence de température T 0 = 0 ◦ C et on limite l’étendue
de mesure à E . M . = ±10 ◦ C. Donner l’expression de la variation ∆ R(T ) de la valeur de la résistance thermométrique pour une température T à partir de la référence prise pour T 0 . 5.3 En déduire la variation ∆V mes correspondante. 5.4 Quelle valeur donner à R pour avoir un maximum de sensibilité (on ne consi-
dérera pour cela que la partie linéaire ∆V mes,lin de l’expression ∆V mes ? 5.5 Donner dans ce cas l’expression de la sensibilité en fonction de A , B et T . 5.6 Que devient cette sensibilité dans le cas d’une approximation linéaire du fonc-
tionnement ?
14
Exercice 5
Corrigé détaillé 5.1 La tension de mesure s’écrit simplement : V mes (T ) =
R(T ) Rg + R + R(T )
(5.1)
V g
5.2 Avec R (T = 0) = R 0 et R (T ) = R 0 (1 + AT + BT 2) = R (0) + ∆ R, il vient pour la
variation de la résistance du capteur ∆ R = R0 ( AT + BT 2 ). 5.3 En utilisant (5.1), il vient : ∆V mes
= V mes (T ) − V mes (0) =
R0 + ∆ R
Rg + R + R0 + ∆ R
( Rg + R)∆ R
=
( Rg + R + R0 )2 1 +
∆ R
Rg + R + R0
−
R0 Rg + R + R0
V g
(5.2)
V g
5.4 L’approximation linéaire de la variation de la tension de mesure est obtenue en
prenant le développement à l’ordre 1 de (5.2) : ∆V mes,lin
( Rg + R)∆ R V ( Rg + R + R0 )2 g
=
À ∆ R donné, il convient de rendre ∆V mes,lin maximum. Pour cela on annule la dérivée de ∆V mes,lin par rapport à R g + R, soit : . t i l é d n u t s e e é s i r o t u a n o n n o i t c u d o r p e r e t u o T . d o n u D
©
d ∆V mes,lin d ( Rg + R)
= V g
R0 − ( Rg + R)
( Rg + R + R0 )3
∆ R
= 0
(5.3)
(5.3) conduit à choisir R = R 0 − Rg = 50 Ω. 5.5 Compte tenu de ce choix, la variation de la tension de mesure s’écrit mainte-
nant : ∆V mes
=
∆ R
4 R0 1 +
∆ R
2 R0
V g =
1 1+
+
BT
AV g A T AT + BT 2 4
2
15
5
•
Montage potentiométrique d’une résistance thermométrique
Pour la sensibilité, il vient :
S =
∆V mes ∆T
=
∆V mes
T
=
1
1+
+
BT
AV g A AT + BT 2 4
2
(5.4)
5.6 Sous l’approximation linéaire (développement à l’ordre 0 de (5.4)), la sensibi-
lité devient constante et est donnée par : S =
16
AV g
4
= 1,373
mV / ◦ C