LE LIVRE DE LA CONNAISSANCE
Le Livre de la Connaissance er
1 Partie
Anthologie ou Des Croyances et des Hommes
ANTHOLOGIE DE CENTAURES
Centaures photographié par son Ami et Portraitiste Attitré : Ruquier
... A ma Famille adoptive et aux femmes qui m'auront comprises et aimées ... ... A ceux qui, connus ou inconnus, un jour dans la vie, m'auront aidés ...
Dédicace aux Bienheureux lecteurs Avisés
… Vous serez pour mon « Livre Saint » les Témoins de ma Parole et de mes Actes … … De toute éternité, ce Livre sera pour Vous 1 héritage qui vous conduira à la félicité, que d’Autres nomment « Liberté » …
…Lecteur : d'un pas lent, tu chemineras ...
...Le Livre de la Connaissance ...
Le Livre de La Connaissance
(Remarques : … Si tu as peur de VOIR la Réalité des Choses : et préfères rester aveugle, jusqu’à la fin de tes Jours, dans l’Ignorance nécessaire à ton asservissement, alors : cette Œuvre, mon pauvre ami(e), ne te con-cerne nul-lement !!! …)
Remarques : A l’Heure de la Mondialisation, l’Homme, confronté à la Complexité grandissante de(s) Milieu(x) qui l’environnent, est au jour d’aujourd’hui, de plus en plus Perdu et Dés-Orienté. L’Individu s’Abime et Perd Position ; atteint de Troubles d’ordre Cognitif, il Perd ses Repères et se Fourvoie, se repliant sur lui-même, dans 1 Autisme égotiste de plus en plus flagrant et pathologique, où l’Avenir du Monde, l’indiffère.
Notre Livre tente de Répondre à ses Problèmes, en se proposant d’Eclairer Tout Individu – C’est-à-dire Tout Etre Humain Vivant sur cette Terre sans Distinction d’Origines, de Races, d’Ages ou de Sexes etc. – sur Lui-même et sur le Monde Contemporain qui est le Nôtre.
Se Connaître Soi-Même, Dé-Mystifier, Faire de l’Homme un Homme Libre, c’est-à-dire un Homme Savant, Tel est l’objet : De Notre Livre de La Connaissance. Il tentera, par ses Réflexions et ses Remarques, de vous Expliquer l’Histoire de l’Humanité, la Vie et la Mort des Civilisations et des Idées, l’Origine et les Fondements de l’inégalité parmi les hommes, les Structures des Pouvoirs Etatiques, les rapports de l’Homme au Mal, à la Souffrance, à la Folie, à la Mort ou à la Barbarie, ou encore les relations entre le Corps et l’Esprit etc. Je Souhaite que ce Livre de La Connaissance soit 1 Don pour Vous et vos Proches ainsi que pour les Générations Futures afin de les guérir des maux ou des maladies inconscientes causées par des traumatismes psychosomatiques dont ils pourraient être les victimes : directes ou in-directes …
(P.S. : … « Le plus grand « Bien » que nous faisons aux AUTRES Hommes n’est pas de leur Communiquer notre Richesse, mais de leur faire Découvrir la Leur » …)
ENCYCLOPEDIE COGNITIVE (P.S. : Perfectible et non exhaustive) Egalement disponible en Base de Données version « Access 2000 »
ORIENTATION
Parce que l'Homme indéfini se définit à travers ses appartenances : Ami(e), saurais-tu répondre de quelles Positions Tu te définis ?
Question : qui suis-je ?
□ Animiste ?
Animisme
Croyance religieuse Cette croyance dite « primitive », en des êtres spirituels, concerne plus particulièrement les sociétés dites « archaïques ». La Nature, selon ces peuples est régie par des esprits présents dans les êtres vivants, mais aussi dans les êtres inanimés, qui sont dotés de vertus changeantes. L’âme est conceptualisée par une imbrication de l’idée d’un principe de vie avec celle d’un double, fantôme, qui peut se séparer du corps auquel il appartient. Philosophiquement parlant, l’Animisme peut désigner la Doctrine selon laquelle, la même âme serait à la fois principe de vie organique et principe de vie intellectuelle. L’Homme « Primitif » confronté aux expériences de la Maladie, et surtout de la Mort, aux Visions qu’engendrent les rêves, aurait conclu à l’existence d’âmes omniprésentes dans son corps. Ce « Fantôme » ou « Vapeur » ou ce « Souffle » devient une entité impalpable, et surtout invisible. Elle peut se détacher du corps et prendre possession d’un autre. L’Animisme, d’1 point de vue « Primitif », nous permet de déduire que les plantes et les animaux ont eux aussi une âme ; car eux-mêmes connaissent la Vie, la Maladie et la Mort.
□ Panthéiste ?
Panthéisme
Croyance religieuse Croyance selon laquelle tout est Dieu et que c’est Dieu qui est le tout, les choses n’étant rien : l’unité de l’être (ou monisme) considérant que les êtres particuliers ne sont que des modes de la substance divine Unique, fait abstraction de leur individualité et de leur réalité empirique. Le Panthéisme est donc 1 religion de la Nature dont chaque élément (arbres, animaux etc. ) sont considéré comme des manifestations d’1 Dieu Unique qui est en quelque sorte le Monde. Ainsi s’opère une complète identification de Dieu avec les choses. On peut distinguer 4 sortes de Panthéisme : - Le panthéisme Stoïcien qui conçoit le monde comme un être raisonnable (Dieu étant le nom donné à la Raison du monde). - Celui des néoplatoniciens, comme Plotin, en descendant l’Un Divin vers le multiple. - Celui de Baruch Spinoza pour lequel existe une identité parfaite entre Dieu et les êtres, qui ne sont que des modes de 2 attributs de Dieu : la pensée et l’étendue. - Enfin le Panthéisme des idéalistes allemands, comme Hegel, où l’Absolu Dieu d’abord Idée s’aliène en une existence extérieure à la pensée, puis par la dialectique s’accomplit dans l’Esprit immanent à la conscience humaine.
□ Hindouiste ?
Hindouisme
Croyance Religieuse L’hindouisme a élaboré une anthropologie centrée sur la relation de l’Homme au Cosmos, et s’avère être une croyance religieuse sans Eglise ni dogme. Etre hindou entraîne le respect de la Loi socio cosmique – le Dharma et des devoirs de son état – le Sva-dharma. Il implique aussi une visée personnelle vers la Perfection et l’Absolu en une maîtrise de soi. Les termes « naissance », « espèce » et « caste » sont la traduction du mot sanskrit Jati, qui explique qu’on naît hindou dans une espèce, dans une position définie, en relation, à toutes les espèces. Elles forment la Société, le Système des Castes, et également l’Univers. La société est définit comme un Tout organique, et ceci par le mythe védique ou archaïque du Sacrifice de l’Homme. Chaque membre de ce sacrifice ont une naissance particulière – de la tête du sacrifié naissent les brahmanes, des membres de la classe sacerdotale, de ses épaules les guerriers et les rois, de ses cuisses les producteurs et de ses pieds les personnes au service des trois premières classes. Par ce sacrifice, l’interdépendance des parties du corps, se distingue en catégories fonctionnelles et hiérarchisées. On remarque par cette métaphore que cette Doctrine met en place une certaine Vision de la Division du Travail social connue de bien des sociétés. On trouve dans ce Système une cohérence du Système social qui permet de comprendre la prééminence absolue de la prêtrise brahmanique signe de pureté. La pureté a un contenu positif et répond à des critères variés, bien qu’elle soit l’antithèse de l’Impureté : - Dans des observances de tous ordres, le maintien d’un statut pur ; - La connaissance parfaite du Divin ; - L’ascèse ; - Le refus de l’activité violente ; - Le végétarisme.
Dans la personne du brahmane se cristallisent le pur et l’impur conjugués à l’interdépendance sociale, opposée à celles des castes inférieures. Elles prennent en charges les impuretés sociales. Cette distinction du pur et de l’impur est relative, elle engendre un processus généralisé de différenciation des castes. A chaque niveau se définissent des relations de supériorité et d’infériorité. La notion de pureté est une différence relative selon la valeur religieuse. Trois buts sont à retenir : - l’observance des lois et devoirs du Dharma - la poursuite des intérêts concrets - le désir, selon le Dieu de l’Amour - Trois buts que l’Homme doit intégrer et retenir. La naissance du Bouddhisme et du Jaïnisme, a vu la remise en cause du sacrifice, et ceci avant le 5ème siècle avant J. C., suite à une évolution religieuse de longue portée. L’accès à l’Absolu a été développé dans le monde brahmanique, dans ses réflexions philosophiques et ses techniques comme le yoga ; en confrontation constante avec le Bouddhisme. Il est d’ailleurs à noter l’extinction de ce dernier en Inde au 10ème siècle ap. J.C. L’hindouisme intégrera le Renoncement (étape finale de la vie du brahmane). Dans cette société où la vie en groupe est hiérarchisée, un individu qui a renoncé au monde, coupé ses liens familiaux, intériorisé ce feux sacrificiel, est un homme autonome. Il s’éveille en l’Absolu, en ayant supprimer tout Désir et toute Sensation. Cette société dans ses réflexions a retenu la notion de non-violence, et surtout le désir de tuer. Il en découle que le Végétarisme est la marque du pur. Tous les lieux sacrés sont en tout endroit consacré par le divin, mais les plus renommés sont sur le Gange. Pour cette raison l’inde possède de nombreux lieux de pèlerinage visités par les hindous. Ils essayent d’obtenir sur ces lieux leur Salut, immergent les cendres de leurs morts, ou rendent un culte à leurs ancêtres. Le rituel le plus courant est un bain purificateur dans l’eau du Tirtha, à la fois source de vie et image de la délivrance. Les hindous par ce rite pensent acquérir des mérites, ou bien réaliser leurs désirs. Brahma le Créateur, Vishnu le Préservateur, Civa le Destructeur sont les trois grandes divinités du panthéon hindou. Ils éclairent sur une Concept-ion Cyclique du Temps, avec des phases de résorption et de recréation. En Inde à partir du 13ème siècle se multiplièrent des sectes. Elles constituèrent des centres monastiques où s’intégrèrent des laïcs renonçant au monde. La lignée des gourous, d’un ordre de renonçants ou de maîtres de maison, est transmise par la Tradition du Maître spirituel. On découvre que ces courants religieux visnouites ou çivaïte prônent l’Egalité en regard du Salut, et sont parfois hostiles aux brahmanes. L’hindou coupant ses liens sociaux peut rejoindre la cohorte des mendiants, religieux (sadhu), initié ou non par un gourou dans cette vie aventureuse, partent sur les lieux de pèlerinage, en attirant à leur tour des Disciples, leur reconnaissant des qualités de gourou. Soucieux de son Salut et de son statut en ce monde, l’Homme recherche une relation de Disciple à Maître (forme du divin). Il
recherche également la connaissance et les techniques qui lui confèrent la maîtrise de son être qu’il acquière au travers de la méditation, de l’ascèse et du yoga. Aucune « guerres saintes » n’ont été menées par les hindous, et on ne peut se convertir à l’hindouisme. L’Hindouisme n’a pas de vocation au Prosélytisme, ni au Manichéisme. Le divin est à la fois un et multiples suivant le point de vue considéré. Comme l’Homme, le Divin est différencié en ce monde, dont il est la définition totalisante ; par cette Vision religieuse, la notion de Dieu n’existe plus, car Jésus ou Allah, par cette Doctrine sont aussi des formes du divin pour un hindou.
□ Jiniste ou Jaïniste ?
Jinisme ou Jaïnisme
Croyance Religieuse Croyance pour laquelle le monde est sans commencement (sans Dieu créateur) et qui pratique la non-violence à l’égard de tout ce qui est. Les jaïnas reconnaissent l’existence d’un principe vital (Jiva) ou monade spirituelle à la différence des bouddhistes qui professent l’absence de Soi ou d’une substance personnelle. Avec l’Ascèse, s’accompli l’Affranchissement du cours des Renaissances (un état appelé parfois nirvãna, beaucoup plus souvent siadhi, « accomplissement parfait »). C’est Jina (le « vainqueur ») qui donne le nom au Jinisme (ou jainisme). Cette Doctrine naît sous l’égide de Vardhamana, aussi appelé Mahavira le « grand héros ». Dans les temps, et non loin du lieu où naquit le Bouddha, Vardhamana né dans le Bihar. D’ailleurs ils vécurent tous 2 comme Princes de haute lignée dans le faste d’une cour, des destins souvent comparables résultant de coïncidences et d’affinités héritées de l’influence de la civilisation environnante, et de l’Ascétisme brahmanique. Le Jinisme n’a guère cherché à s’étendre hors des frontières, à la différence du bouddhisme, religion missionnaire. Le nom de Vardhamana « Prosper» lui vient des mois précédant sa naissance, par l'augmentation des richesses du royaume, mais son interprétation devint « dispensateur de prospérité ». C'est à la mort de ses parents, âgé de trente ans qu'il pût renoncer à tout, son frère aîné lui en donnant l'autorisation. De cette renonciation s'en suivit l’Abandon de tous ses biens : il s'éloigna de son pays, et mena la vie d’un religieux errant, pendant treize mois. Il se dépouilla de ses vêtements, en adoptant des pratiques ascétiques (car il croyait en leur efficacité). Tout en se consacrant à la Méditation et à la recherche des principes fondamentaux de la communauté religieuse, il pratiqua des jeûnes sévères. Il reprit ses pérégrinations au bout de deux ans, interrompu le temps de la mousson. Intempéries, hostilité des hommes, des animaux et des végétaux autant d'obstacle à affronter, mais il y opposa une permanente indifférence, et poursuivit ses mortifications. L'Omniscience qui progressa en lui, le pénétra enfin au terme d'une seconde période, sous un arbre, par une nuit d'été, sur la rive septentrionale de la Rjuvaliya. Il entra en nirvana à l'âge de soixante douze ans, à Pava, après quarante deux ans de vie religieuse. Depuis longtemps la grandeur de Jina s'était imposée. Autour de lui des auditoires énormes, constitués selon la Tradition par toutes les classes de la société, s'étaient pressés.
De multiples controverses se multiplièrent sur des point de Doctrine ; des querelles religieuses éclatèrent, d’où par la suite la préparation du schisme. En 79 après J. C. la communauté se trouve séparée entre d'un côté les digambara « les nus », et de l'autre les svetambara « les blancs ». Les principes des digambara, plus libres, furent proclamés avec plus de fermeté : ils font de la nudité une condition indispensable de la Délivrance, et refusent aux femmes la possibilité d'atteindre la perfection. L'authenticité du corpus canonique qui contient l'essentiel de la Doctrine fixée par les svetambara, les digambara nient les enseignements respectifs, issus d'une tradition rigoureusement transmise et fixée avant le schisme. La Matière est composée d'atomes en nombre infini, dont chacun est éternel, indivisible, doté de qualités sensibles, mais ne devient perceptible aux sens qu’1 fois réuni à d'autres atomes. La réunion de ces atomes en agrégat moléculaires détermine de nouvelles propriétés de la matière, et à ce niveau moléculaire apparaissent les quatre éléments qui sont la terre, l’eau, l’air, et le feu. Il est également prouvé que la Matière fournit aux Ames, un corps, et que celles-ci prennent ainsi le pouvoir des activités physiques, et les affections passives : la vie et la mort. Les autres substances sont incorporelles. 1 - On décompose l'espace en une infinité d'unités spatiales, subdivisé en deux régions : le Cosmique et le Non-cosmique, l’illimité et le vide 2 - Certaines régions du monde en étant dépourvue, le temps n'est donc pas universel ; il est constitué par des « atomes de temps » : les instants; ils correspondent chacun au temps nécessaire à un atome de matière pour traverser un point d'espace. 3 - Enfin restent le Dharma et l’a-dharma, le mouvement et l'arrêt qui agissent sur le corporel, l'un à la façon du pied qui permet à l'homme de marcher, l'autre à la façon d'un arbre qui invite ce même homme au repos. La monade spirituelle a pour caractéristique essentielle la Conscience. Les Ames tant qu'elles ne sont pas libérées de la Matière par la Mort, demeurent unies à un organisme corporel, leur nombre est infini et elles sont éternelles, identiques et égales. Le Corps karmique attaché à l'Ame est cause de sa servitude entraînant son incarnation et sa migration ; mais lui-même détermine la variété des être du monde.
Selon la terminologie jaina, « l'accomplissement », la « Perfection » sont la vie religieuse, la seule où le « dépassionnement » soit totalement possible et ainsi conduit à la Délivrance. Ne pas mentir ; ne pas nuire aux êtres vivants ; ne pas manquer à la chasteté ; ne pas s'approprier ce qui n'a pas été donné ; ne pas s'attacher aux possessions matérielles sont les cinq Interdits que tout jaina s'engage à respecter.
Bouddhiste ?
Bouddhisme
Croyance Religieuse Cette croyance, née en Inde, pour laquelle la Vie est souffrance, reconnaît la possibilité de s'en affranchir par le Nirvana, c'est-à-dire l'extinction de tous les Désirs, la Méditation pure et la non-existence du Devenir. La souffrance, selon la Doctrine de Bouddha est inséparable de l'existence. Le Bouddhisme affirme que le savoir et la morale permettent d'échapper au cycle des renaissances et d'entrer dans un état de Pureté Absolue qu'est le Nirvana, (bien qu'il professe une vision pessimiste). Le premier sermon de Bénarès résume les quatre « nobles vérités » : 1 - la Douleur est la compagne de la Vie. Le Moi est éphémère, car tout être meurt, pour renaître dans un autre Corps. Cette Vérité s'avère être le Samsara brahmanique, le cycle des Réincarnations, régit par le karma. 2 - la soif de vivre, des Désirs et des Passions fait naître la Douleur. Ces désirs et ces passions alimentent la convoitise, la jalousie, la haine et l'erreur. 3 - lorsque l'on éteint les désirs, ce qui annihile la souffrance, c'est-à-dire plus clairement supprime leur cause, on annule son effet. Cette troisième Vérité découle des précédentes. 4 - la quatrième Vérité recommande la Méditation pure, le Savoir, la Vérité et le Bien. C'est la Morale du Bouddhisme, la « voie des huit vertus ». Vérité qui conduit au Nirvana, à l'extinction des désirs, à l'état suprême de non-existence. Il y a trois refuges proposés dans le Bouddhisme à l'Homme qui sont dans l'ordre : le Buddha, sa Doctrine, et sa Communauté. Le Bouddhisme s'est développé dans les principaux pays d'Asie : en Inde, Chine, Tibet, Corée, Japon et d'autres longtemps sous domination Chinoise et Japonaise - comme le Vietnam, Thaïlande, Cambodge etc. Le personnage du Buddha a toujours évolué, et les Concept-ions Doctrinales ont été en perpétuelle mutation. La communauté a eu son développement propre en fonction de ses conceptions et des circonstances extérieures politiques. L'Histoire a construit une légende aux multiples versions concernant le Buddha. Son statut d'homme devient rapidement Divinité qui se multiplie en un panthéon d'êtres surnaturels. Le bouddhisme en tant que doctrine au cours des âges s'intègre à des métaphysiques ; elle s'entoure de
dialectique. Au début, la Doctrine était surtout une psychologie et une morale pratique. Les communautés au cours des siècles, des premiers disciples et fidèles, se sont divisées en de multiples branches organisées de diverses façons. Le bouddhisme s'est développé comme un courant parmi d'autres, védique, brahmanique, tantrique ; il n'a jamais été une religion unique et structurée d'état en Inde. Pour son Histoire il s'étend sur un peu plus d'un millénaire et demi ; on la situe entre le 5ème siècle avant J. C. et jusqu'au 12ème siècle de notre ère.
□ Athée ?
Athéisme
Croyance Religieuse Croyance en la non-existence de Dieu(x) ou de Divinité(s), voir en leur négation. L'histoire de l'Athéisme semble l'attester : l'athée, c'est toujours l'autre. Les épicuriens sont accusés d'Athéisme bien qu'ils affirment l'existence des dieux. Pour Platon, l'Athéisme consiste à croire que les dieux sont indifférents, vénaux et injustes, comme pour les épicuriens donc des dieux sans consistance ni fonction. Dieu est l'unique, les autres sont néants ; c'est avec la figure de Yahvé que surgit pour la première fois, au premier plan, l'Athéisme classique (ou Dieu existe ou non). En résumé, c'est l'Athéisme comme négation de l'existence de Dieu, pour lequel le Dieu Judéo-chrétien est la condition d'un tel Athéisme L'Athéisme comme anti-foi est une réalité typiquement occidentale, sans pertinence ni enjeu ailleurs : dans ces conditions, le débat doit être l'Athéisme comme Incroyance, mais doit-on l'assimiler comme tel ? Le jeu du théisme et de l'antithéisme, même devenu athéisme sans nom, reste une abstraction tant que l'on a pas clairement désigné le pôle autour duquel il gravite : Dieu. L'Athéisme comme Incroyance est d'une autre nature. Pour l'athée (l'incroyant), la foi de l'autre - son antagoniste - n'est qu'une Croyance. Pour ce dernier, la Croyance comme telle est indifférente à son objet, la Foi est d'un autre ordre. La croyance repose entièrement sur l'intensité éprouvée par le sujet qui y adhère. L'Athéisme récuse tous les contenus de la Foi, même s'il ne se contente pas d'inverser l'acte de foi du croyant. Pour l'incroyant, ce qui est donné à croire n'est pas croyable. L'Incroyance comme Athéisme requiert donc « une foi dans l'incroyance. » On distingue deux versions dans le cas de cette foi dans l'incroyance : une version statique et une version dynamique ; la première prône d'exister sans Dieu, sans Foi et sans Religion ; la seconde consiste en une tâche de construction d'un certain monde. L'Athéisme devient une corde tendue entre la réalisation positive d'un monde et l'Antithéisme négateur où il disparaîtra comme notion. Il faut devenir le propriétaire affirmant son Moi à partir du nihil fondateur (en passant par un nihilisme méthodique, afin de se débarrasser des religions). Il faut donc remplacer Dieu par Rien. De nombreuses Doctrines partagent la même position plus ou moins extrémiste : l'existentialisme sartrien et l'athéisme tragique de Malraux pour ne citer que les deux plus marquantes. Cet Athéisme met l'accent sur la Volonté, la Liberté de l'Individu, et même de la collectivité. L'Athéisme de l'Histoire, (Marx et Nietzsche nous en proposent les deux figures, à la fois antagonistes et liées où la dialectique du Maître et de l'Esclave) permet d'en spécifier la polarité.
Epicure établissait entre les dieux et les hommes une séparation radicale. Le Disciple romain d'Epicure, Lucrèce reprenait les vues de son Maître, mais esquissait quant à lui la première tentative d'explication, de l'origine des religions. Ces philosophes athées seront amenés à rechercher ce qui dans la nature sociale ou psychologique de l'Homme, explique la genèse de l'idée de Dieu. « Les croyances religieuses sont des erreurs que la philosophie a pour mission de combattre au nom de la Raison et de la Science » (cf. Lucrèce). Bien d'autres Philosophes athées, comparant la religion à la philosophie peuvent être mise en avant comme Hegel, qui affirme que la religion dit en images ce que la philosophie dit en concepts ; le mystère de la Trinité est la première représentation de la dialectique hégélienne (le Dieu chrétien, qui s'incarne pour sauver les hommes, n'est autre que l'Esprit universel). Une conception voisine à celle de Hegel est celle que développera Feuerbach. Pour lui l'Histoire de la Religion se confond avec celle de la Culture Humaine : Dieu n'est autre que « le dévoilement solennel des trésors cachés de l'homme. » Pourquoi l'homme abandonne-t-il ses vraies richesses à une représentation imaginaire ? Telle est la question que pose Marx dans un reproche de l'Humanisme moderne. Il faut interroger l'Histoire concrète des hommes et celle de leurs luttes. La misère religieuse est l'expression de la misère réelle, mais aussi la protestation contre la misère réelle. La religion est l'opium du peuple ; elle est le soupir de la créature accablée par le malheur. La religion est l'âme d'un monde sans coeur ; elle est aussi l'esprit d'un monde sans esprit. Les philosophes athées, devant le développement contemporain des Sciences Humaines, feront une étude psychosociologique de l'illusion religieuse (Freud et Durkheim en particulier sont très significatif.) Selon Freud, l'inconscient humain projette l'image du Père que représente Dieu et dont il fait une réalité objectivée. Pour Durkheim, Dieu, transcendant, domine l'Homme par sa toute puissance. Il a fait l'Homme à son Image, il est immanent, intérieur à l'Homme. Il est le législateur, le gardien et le modèle de la vie morale ! « La divinité est l'expression symbolique de la collectivité » conclut Durkheim.
□ Confucéen ?
Confucianisme
Croyance Religieuse Sa sagesse Humaniste, avec le sens du devoir (Yi), correspond à la culture des lettrés de l’orthodoxie chinoise, et à leurs rites (Li) jusqu’à la chute de l’Empire. 2 tendances se distinguent : - l’une plus rationaliste (Mencius/Xun Zi/Wang Bi/Guo Xiang) - l’autre plus mystique (Meng Zi/Zhong yong) Les écrits fondamentaux sont : - les cinq classiques ou canons : le chunquiu, le shejung, le schunjing, le yijing, le Yili et les quatre livres le cumpu (Entretiens de Confucius), le Meng Zi, le zhongyong et le dasue. Le Néo-confucianisme (Zhou Dunyie 1077-1073/Shao yong et Zhang Zai) s’est élevé en réaction contre l’influence du Taoisme et du Bouddhisme en chine par 1 lecture plus laïque. 2 tendances se distinguent là encore : - l’une plus rationaliste avec le lixue ou école de la norme (Cheng Yi 1033-1108/Zhu Xi 1130-1200) - l’Autre plus mystique le xincue ou Ecole du Cœur (Cheng Hao 103241085/Lu Xiangshan 1131-1123) L’ordre politique et social constituant la principale préoccupation de confucius à l’image de la République de Platon, Confucius voyait dans les intellectuels détenteurs de ce savoir, un contrepoids aux privilèges des princes féodaux afin d’établir le Bien commun.Dans la pensée traditionnelle chinoise, l’Art du bon gouvernement était lié étroitement à l’Harmonie Cosmique. Cette conception, dans laquelle le respect de la Nature et de ses cycles se confondait avec le respect de l’Homme, se retrouve aussi dans le Taoisme. Confucius qui cherchait le secret de la société idéale croyait lui aussi aux splendeurs mythiques de l’Antiquité chinoise, dans une société chinoise en décomposition, et en proie aux conflits armés entre les princes rivaux. IL pensait que la morale était la base de la politique : c’est à partir de ce concept qu’il a élaboré son système de pensée. Il était également respectueux des Traditions, de la Légitimité du Pouvoir, et de la Hiérarchie sociale. Le comportement du prince doit être celui d’un homme de qualité, d’un sage. C’est par sa conduite d’homme vertueux, en montrant sans cesse l’exemple, qu’il mènera à terme la transformation bénéfique des « Hommes de peu ». Son obligation, de part son mandat céleste, est d’être éducateur. Mise à part le prince, les individus dans cette société peuvent atteindre la sagesse et devenir des hommes de Bien. Il leurs faut pour cela cultiver les vertus cardinales que sont : l’Altruisme, l’Humanité et le respect d’autrui (yi). Il
reste aussi, dans ce parcours d’atteinte, le respect des rites et des conventions sociales. On peut enfin accéder à la vertu et atteindre la Voie de la Nature (dao) lorsque les qualités requises (bienveillance, équité, respect, droiture, piété) sont réellement obtenues. Le confucianisme devient la philosophie officielle de l’Etat sous la dynastie des Han (206 avant notre ère-220 après J. C.). Un souffle nouveau arrivera entre 960 et 1279 avec la Doctrine de Maître Kong sous la dynastie Song. A cette époque le courant le plus important est le néo-confucianisme de Zhu Xi. Zhu Xi est gouverneur de province. Il étudia deux notions qui s’apparentent respectivement à la « Forme » et à la « Matière », le li et le qi, principes philosophiques de l’Univers. Ses principes furent forgés par les philosophes grecs (un concept proche de celui de Platon). La fin ultime de l’Homme est de s’ouvrir au Bien suprême, par l’étude des classiques ainsi que par l’observation de la Société et de la Nature ; les idées de Zhu Xi resteront en vogue jusqu’au 20ème siècle. En réaction à l’occidentalisation, et aux tentatives de christianisation de la société chinoise, le Confucianisme se renforcera vers 1850. Les jeunes intellectuels en 1911 rejettent Confucius, qu’ils jugent féodal et réactionnaire, en cette année d’avènement de la république de Mao Zedong qui s’attache à éliminer, à cette époque les Croyances et Idéologies étrangères au Marxisme (dont le confucianisme fait partie). Des grands axes du système communiste - obéissance absolue aux maîtres à penser, stricte hiérarchisation de la société, subordination du bien privé au bien public – les points d’opposition aux confucianistes, et la pensée de Confucius sont minces ; cette dernière fut au cœur du dernier affrontement entre Mao et Lin Biao. Il est certain aujourd’hui que le Confucianisme a laissé des traces dans les mentalités et dans les attitudes sociales chinoises, malgré que la Doctrine philosophique et religieuse ne soit plus en cours dans une chine qui cherche sa voie politique et spirituelle.
□ Taoïste ?
Taoïsme
Croyance Religieuse Le Taoïsme est une croyance en la non-existence, le Vide ou le non agir (la non-intervention) sur le plan de la vie personnelle et intérieure, avec ses pratiques de Méditation. Le Taoïsme joua un rôle capital dans l’introduction du Bouddhisme en Chine. Certains des Maîtres de celui-ci ont été les inspirateurs de Zhou Dunyi (1017-1073) et de Shao Yong (1011-1077) partisan du néo-confucianisme. Dans le Taoïsme, qui vient de Dao, la Voie, deux grandes tendances se distinguent : l’une est philosophique, l’autre religieuse. La deuxième prend véritablement naissance sur le plan institutionnelle qu’au 2ème siècle apr. J. C. avec la reconnaissance de l’Eglise des Maîtres Céleste ; la première, dont nous sommes plus renseignés sur ses origines, est représentée par Lao Zi (Daode Jing, 4ème siècle Av. J . C.) Le Taoïsme se montre d’avantage préoccupé de l’individu, de sa conscience et de sa vie spirituelle que le Confucianisme, qui lui est une philosophie humaniste officielle, qui insère l’Homme dans un univers avant tout moral et social. Dans sa recherche d’une Harmonie avec la Nature et l’Univers, le Taoïsme se montre spéculatif. On vit se théoriser entre le 5ème et le 3ème siècle avant J. C. la Croyance en l’Immortalité, et pour l’Homme, par le biais de pratiques ésotériques comme la régulation du souffle, la concentration mentale, l’ingestion de jade ou de pratiques sexuelles particulières, la croyance en la possibilité d’accéder à cet état. Il s’élabora vers le 4ème ou le 3ème siècle av. J. C. un double courant explicatif de l’Univers et de ses mécanismes. Dans un ouvrage intitulé Discours des Etats il était fait mention de deux forces fondamentales du cosmos : le Yang et le Yin ; le premier représentant l’énergie solaire, la Lumière, la chaleur, la force mâle, le positif et le second :lunaire, l’obscurité, la froideur, énergie féminine, passivité. De ces deux forces virent la naissance de l’Ecole du Yin et du Yang. Tous les phénomènes de la Nature naissent de cette interaction de ces deux notions, de leur équilibre et de leur alternance. Sous la protection d’aristocrates, la religion taoïste se répandit en Chine du Nord et la prolifération des sectes atteignit le Sud. Cette religion fut favorisée par les troubles politiques qui secouaient le pays du 3ème au 4ème siècle : le Confucianisme inopérant pour restaurer l’Ordre. Le Taoïsme par ailleurs convenait à beaucoup en période de crise. A cette époque de nouveaux textes apparurent, consacrés à la Spiritualité ou à l’Alchimie ; la Doctrine s’enrichissait.
Le taoïste Sima Chengzhen par l’introduction d’un livre sur la méditation et l’oubli, sous la dynastie Tang (618-907), mit l’accent sur les exercices méditatifs. Laozi fut également remis à l’honneur. Le Taoïsme jouissait de la protection des souverains impériaux sous la dynastie Song (960-1279). Ceux-ci furent séduits par ses pratiques mystiques et ésotériques. Le taoïsme de cette époque, à la hiérarchie complexe, avait des temples de plus en plus nombreux, entraînant rapidement la formation d’un clergé taoïste, aussi bien masculin, que féminin, avec des grades et des distinctions. Il hiérarchisa des génies locaux et domestiques dans son Panthéon et, en tant que Religion de la Nature, en vint à substituer à l’administration humaine, une administration en charge des destinées des âmes. Son succès fut éphémère car le Taoïsme était trop dépendant de son substrat anarchisant et libertaire. On vit apparaître un nouveau courant taoïste le Zhuangzi (ouvrage d’un apologiste de Laozi) et le Liezi, d’après les idées de Laozi. Zhuangzi comme Laozi refuse les interventions humaines dans les domaines de la Science, de la Culture et des Lois ; il exprime l’unicité du Dao, cet Un qui forme le Tout. Il participe à l’existence, par le non-agir, refusant à la fois la philanthropie et la misanthropie. Toutes les formes, toutes les variétés de la Nature ont leur place déterminée, et l’unité dans la diversité préside à l’Absolu Cosmique. Dans cette Vision Laozi devançait Spinoza, voyant se fondre dans le dao toutes les Lois de la Nature, qui s’unissaient pour former la substance de toute réalité. Cette philosophie marquée d’un monisme naturaliste, reflète la pensée d’un homme marqué par la cruauté, l’injustice et les abus de pouvoir. Le Taoïste n’est ni pieux ni dévot. L’abandon des passions, des gesticulations éphémères et inutiles était l’idéal recherché par Laozi : « cultiver son jardin » était une vertu apaisante et curative – philosophie à part entière. Pour le taoïste, le Silence est le début de la Sagesse, et il s’abstient même de parler du Dao.
□ Polythéiste ?
Polythéisme
Croyance Religieuse Le Polythéisme est 1Croyance en l’existence de plusieurs divinités. Il fait appel à des êtres personnalisés, des êtres divins, puisque transcendants à l’Homme, à la Nature visible, immortels, dont dépendent les événements et les êtres terrestres. Il est né de la reconnaissance et de la sacralisation des forces naturelles présentes avec leurs caractéristiques dans l’existence humaine. L’unité du divin, sans pourtant être remis en question, est divisé par diverses représentations sacrales, par des figurations anthropomorphiques. La Légende et la Tradition du Peuple assignent, aux différents dieux d’une religion polythéiste, un rôle dans le champ de l’existence humaine. De l’existence de plusieurs divinités découle la pluralité polythéiste mais cette pluralité ne nie pas l’Absolu, elle l’incarne sous diverses formes. L’originalité des choses, dont on raconte la genèse ou la généalogie par des récits mythiques, leurs est attribuée par leurs luttes ou leurs unions.
□ Païen ?
Paganisme
Croyance Religieuse
A travers des médiations purement naturelles, cette croyance est un mode d’appréhension du Divin ou du Sacré. Ces médiations naturelles sont celles de la Nature matérielle, de la Nature vivante ou de la Nature psychologique de l’Homme. Les gens des campagnes restèrent longtemps fidèle au polythéisme antique, ce que les Chrétiens ont appelé Paganisme. La notion de Paganisme et de païens, dans toutes les religions à vocation universelle (abrahamique, bouddhique), est présente pour désigner ceux qui sont étrangers ou réfractaires à une mission prophétique nouvelle. La Christianisation de l’Occident a commencé par les villes, de part ce phénomène, on en déduisit le terme de païen provenant du terme latin paganus (paysan, campagnard).
□ Monothéiste ?
Monothéisme
Croyance Religieuse Croyance en 1 Dieu unique et créateur de l’Univers : Dieu absolu, infini distant du monde. Il en existe en fait plusieurs : celui des cananéens (IIème millénaire), d’Akhénaton (14ème siècle av. J. C.), celui des juifs, des chrétiens, et des musulmans, enfin l’Etre suprême des Lumières ou encore ceux païens (Rog, imana). Pour les juifs, la révélation de Dieu s’inscrit dans 1 longue histoire : celle d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob d’une part, et de la sortie d’Egypte du peuple hébreu d’autre part. Yahvé au départ a été sans doute un Dieu Bédouin qui a fini par recouvrir toutes les autres divinités du clan. Cette ensemble de religions prophétiques s’op-pose aux sagesses et religions orientales ou ethniques. Le monothéisme biblique s’affirme de façon exclusive à l’époque postérieure à l’exil à Babylone (6ème-5ème siècle av. J. C.) dans le Livre du second Isaïe. Yahvé y est présenté comme souverain unique de l’Univers. Il proscrit les autres dieux en tant qu’idoles. Nombre de cultures partagent la croyance en un Dieu unique alors que d’autres religions se rattachent à la figure d’Abraham. Pour la croyance en un Dieu unique, on parle de monolâtrie. Le Monothéisme abrahamique prétend à l’Universalité, la monolâtrie met en évidence l’adoration d’un seul Dieu à valeur locale, à l’intérieur de l’ethnie ou de la culture considérée.
□ Manichéiste ?
Manichéisme
Croyance Religieuse
Croyance au Gnosticisme et au Dualisme entre le Bien et le Mal comme 2 principes opposés. L’Eglise chrétienne a longtemps considéré le Manichéisme comme une Hérésie. Le Manichéisme est bien une religion révélée qui possède des écrits saints et une prétention universelle. Le moment médian (Présent) qui est la succession de l’Etat initial (Passé) où existe une dualité parfaite des deux principes substantiels, le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres. La séparation renouvelée de ces deux principes fondamentaux s’opère avec l’état final (Futur). Le Manichéisme a construit une éthique très stricte, en développant le détachement du Moi vis-à-vis du Corps afin de préparer les biens futurs. Cette éthique tente d’apporter une réponse satisfaisante au problème de la condition de l’âme humaine et de la voie optimale pour son Salut. C’est Mani ou Manès qui après avoir été éduqué dans une secte judéochrétienne pose les principes de la Doctrine manichéenne, après une illumination qui le convainc que l’Esprit Saint et la Science Totale se sont incarnés en lui. Après la rupture vers 240 avec la secte, il recrute des Disciples au cours d’une vie errante consacrée à la prédiction du Message qui lui a été révélé. Ses Disciples répandent son Message dans tout le Moyen-Orient (de l’Egypte au nord-ouest de l’Inde). Lors d’une persécution dans la région de Suse vers 275, Mani décède, mais ses disciples n’auront de cesse de répandre sa doctrine d’Egypte en Afrique du Nord, et de Mésopotamie en Afrique du Nord (où, durant plusieurs années, elle exercera un attrait sur Saint-Augustin avant que celui-ci ne la réfute dans le Contra Faustum). Jusqu’au 6ème siècle de nombreuses communautés manichéennes se maintiennent en occident, en dépit des persécutions violentes dont elles sont l’objet de la part du pouvoir politique, et plus longtemps en Orient (environ jusqu’au 14ème siècle). Par la suite il est à noter que les sectes cathares et bogomiles étaient considérées comme une survivance de ces communautés. L’éthique prescrit une continence totale et des règles alimentaires et rituelles sévères. Une éthique ordonnée au Salut, consistant pour l’âme, à retrouver par la Gnose son identité avec le principe de Lumière que seuls les « parfaits » ou « élus » sont à même de pratiquer. Les Catéchumènes (ou sympathisants) peuvent participer à la justice des élus. A l’image de l’Eglise chrétienne, le Manichéisme s’est organisé comme une véritable Eglise, avec sa liturgie et sa hiérarchie. Cette Eglise, dans l’Esprit des fondateurs, devait assurer sa perpétuité et son Universalité.
Le Manichéisme, forme de gnose, combinant des éléments chrétiens, mazdéens, bouddhistes et zoroastriens, reposait sur un Dualisme radical. La coexistence et la lutte éternelle des deux principes fondamentaux égaux et antagonistes – Bien et Mal / Lumière et Ténèbres identifiés à la matière – où l’Homme par la connaissance devait s’en libérer ; en résumé le Dualisme radical se trouve développé dans le cadre d’une « histoire de Salut. » Mani en demandant à ses adeptes, comme pour la Doctrine bouddhiste, d’« errer perpétuellement dans le monde, prêchant la Doctrine et guidant les hommes dans la Vérité » prouve que le Manichéisme se veut être une religion universelle, qui se répandit entre le 3ème et le 11ème siècle dans l’empire romain et ultérieurement dans le monde musulman. La diversité de la fabuleuse extension de la Doctrine de Manès se prouve par les fragments de textes retrouvés en différents dialectes, persans, en chinois, et en vieux turc (ouïgour) au nord-ouest du Tukerstan chinois. Après une courte extinction, la Doctrine réapparut çà et là, au Moyen âge, chez les Bulgares, les Serbes Bogomiles, chez les cathares du Midi de la France, où elle fut éradiquée au terme de la sanglante croisade menée contre les Albigeois. Le Manichéisme, et la constitution qu’il s’est donnée, répond à un type « ecclésiastique » ; donc il fait partie d’une église (il s’est lui-même appelé « la Sainte Eglise » aussi bien que la « sainte Religion ») ; mais fait-il partie des religions révélées ou, sous d’autre aspects, des « religions de Salut » ou des « des religions du Livre » ? Mani a pris soin de consigner, par écrit et de sa propre main, sa Révélation, et de canoniser de son vivant, les ouvrages où il l’exprimait. Un corps de livres canoniques, au contenu fixé une fois pour toute, renferme en toute clarté, et dans toute son ampleur, la Science intégrale, explicitement révélée par le Maître suprême, sur « l’Eglise de la Vérité », que les scribes ont le devoir de copier sans altération et les propagandistes de traduire littéralement. On ne serait parlé de ce corps de livres canoniques sans décrire en résumé les découvertes faite sur l’Evangile vivant (nommé aussi Grand Evangile), l’Evangile d’aleph à Tau : - Le prologue dont on ne possédait que des débris et qui est aujourd’hui au complet par le codex grec d’oxyrhynchos enrichi par la collection de papyrus de Cologne. - Le trésor de vie (ou des vivants), ou Trésor tout court. - Le Livre des secrets (ou des Mystères) en dix huit chapitres - La Pramateia traité probablement de caractère systématique et scientifique concernant la Cosmogonie ou, selon une interprétation récente, un recueil de récits légendaires. - Le livre des géants, recueil de récits légendaires. - Les Lettres ou Epîtres, collection de lettres de Mani, et aussi de quelque uns de ses successeurs. - Le livre des psaumes et prières, mais ne comprenant seulement, semble-t-il que deux hymnes, deux psaumes composés par Manès luimême. On adjoint à cette liste canonique connu par bribes ou par allusions, un livre que Mani nomme Da men he yi, c’est-à-dire le Dessin des deux grands
principes. Les manichéens comptaient au nombre de leurs Ecritures sacrées une autre œuvre de leur Maître : le Shabuhragan rédigée en pehlevi du SudOuest ou moyen perse. Ces écritures, fragments ou citations conservés par des auteurs arabes ou persans portaient sur des sujets de Cosmologie, d’Anthropologie et d’Eschatologie. Comme toute Gnose, le Manichéisme (puisqu’il est une gnose, une variété particulièrement intéressante et typique du Gnosticisme), est essentiellement fondé sur une « connaissance » qui apporte avec elle-même le Salut, en révélant à l’Homme son origine (moment passé), ce qu’il était et où il était avant d’être de ce monde ; cette gnose le rend conscient de ce qu’il est en sa réalité propre (moment médian) et comment s’en libérer ; elle lui assure enfin de ce qu’il sera (moment futur), où l’Ame qui réside dans la matière, est délivrée par l’Intelligence ou la Connaissance. Les acteurs qui interviennent ne sont, pour la plupart que les aspects successifs d’une même entité ou les fonctions hypostasiées de l’activité divine intervenant dans la cosmologie et la sotériologie. Il s’agit, partout et toujours de la même substance lumineuse et spirituelle qu’il faut sauver en se sauvant elle-même. Par notre âme, notre intelligence, par notre moi propre ou vivant, nous somme consubstantiels à Dieu. Le Salut, impliquera une rupture complète entre les deux substances, une séparation radicale qui ramènera Esprit et Matière, Bien et Mal, Lumière et Ténèbres, à leur état primitif de distinction absolu. Le Salut consistera à reprendre, par la Gnose, conscience de nousmêmes, et de ce lien connaturel, à maintenir notre âme dans un état de lucidité et de parfait détachement ; mais aussi de dégager notre moi authentique de l’oubli, de l’inconscience, de l’ignorance où l’enfouit son mélange avec la Matière (notre corps). A notre mort, nous remontrons au Paradis originel de la Lumière pour y connaître la Paix. Mais la séparation du Manichéisme en deux principes (Bien et Mal) nous oblige à y poser ici son contraire puisque notre persistance à maintenir notre âme dans l’impureté de la chair, et l’esclavage des appétits matériels, nous condamnerons à renaître dans une suite de corps. L’éthique manichéenne est de se détacher du monde, renoncer à lui, s’abstenir ; ne pas forniquer, ne pas procréer, ne pas posséder, ne pas cultiver ou récolter, ne pas tuer, ne pas manger, etc. constituant le côté Lumière, comme à contrario tout acte de violence contre les choses et les êtres constitue par là un péché. Le Manichéisme en est venu à codifier une sorte de double morale, à édicter deux régimes distincts d’observances et de règles de conduite, puisque ces prescriptions ne peuvent être observées à la lettre et dans la mesure par tous : - Un régime relâché, qu’il concède par pure tolérance aux plus faibles, aux plus imparfaits de ses adeptes : les auditeurs (ou « catéchumènes »). - Un régime strict, qu’il réserve à une élite : les « parfaits » ou « saints ». Les seconds appartiennent à la classe supérieure des « élus », tandis que les premiers à suivre une prescription spécialement approprié à ceux-ci : ne
pas tuer, ne pas se montrer avare, ne pas se livrer à l’idolâtrie ou à la magie, ne pas mentir, ne pas commettre d’adultère, ne pas négliger la prière, ne pas faire preuve de duplicité ni de mollesse, mais néanmoins libre de posséder, de bâtir, de semer, de récolter, de manger de la viande et de boire du vin, de se marier ou de vivre en concubinage, d’avoir des enfants etc. ; de pareils actes sont en soit autant de péchés pour les auditeurs – ou, tout au moins, d’attentat contre la Vie - qui leur enlèvent tout espoir d’être sauvé dès la fin de leur existence actuelle. Pour les parfaits, les interdits ascétiques sont absolus ; leurs jeûnes sont rudes, longs et fréquents. L’Eglise se qualifie elle-même de Sainte mais se donne également le nom de Justice. C’est une société de saints, une congrégation de justes, de parfaits, une image terrestre du Royaume Divin et des êtres de Lumière qui le peuplent. L’Eglise manichéenne n’est pas essentiellement celle de l’Election. Les auditeurs sont, en commun avec les élus, reconnus par l’église, véritables fidèles et, comme eux, en font partie intégrante. C’est sur ce point de vue, qu’il faut éviter d’exagérer l’écart qui sépare élus et auditeurs. Les auditeurs nouent et fortifient les liens qui les rattachent au corps de l’Eglise par leurs « aumônes », par les « services » qu’ils leurs rendent, l’assistance qu’ils leur prêtent ; ils acquièrent des mérites. Comme le déclarait Manès, cette « bonne organisation » était l’une de ses caractéristiques majeures, la marque de supériorité sur les autres religions, la condition sine qua non de sa perpétuité. Le Manichéisme s’est ainsi effectivement constitué en corps ecclésiastique solidement unifié, centralisé et hiérarchisé ; il l’a fait délibérément et, dès son origine. Aujourd’hui le chef, le « souverain pontife », concentre en sa personne tout le pouvoir spirituel ; il dirige l’Eglise veillant au maintien et à la transmission de ses Dogmes, de sa Discipline, de sa Tradition, en garantissant l’Orthodoxie. Le siège de son Eglise est exclusivement à Babylone, c’est-à-dire, estime-t-on, au centre du monde.
□ Juif ?
Judaïsme
Croyance Religieuse Croyance en 1 Alliance entre 1 Dieu Unique transcendant (Yahvé l’Eternel) et l’ensemble du peuple hébreux, (« le peuple élu ») ce qui n’est pas sans posé le problème de l’Universalité de cette Alliance. Aussi, les juifs doivent-ils apporter la Parole divine à l’Humanité par leur exemplarité, c’est-à-dire par une conduite exemplaire, plutôt que par l’explication précise d’1 code religieux. Les juifs croient au Messianisme (et également le Hassidisme et la kabbale mystique) c’est-à-dire en la venue d’1 Messie pourvu d’espoirs qui établira la Justice et reconnaîtra les Droits d’Israël. Mais le règne de Dieu sera précédé de temps tragiques et douloureux. Chez les juifs, il n’existe pas de clergé hiérarchisé, et les rabbins ne sont pas les représentants sacrés de Dieu sur Terre. Les sources de la foi juive sont : - la Bible Hébraïque ou Ancien testament dont la Torah ou le Pentateuque, 1er révélation de Dieu et de sa Loi à l’Humanité avec la Génèse / l’Exode ou Décalogue ; les Dix commandements reçu par Moïse au Mont Sinaï ou Arche de l’Alliance conservé jusqu’à la destruction du temple de Jérusalem en 70 Après. J. C. / le Lévitique/les Nombres et le Deutéronome. L’événement fondateur des Hébreux est la sortie d’Egypte de ce peuple conduit par Moïse. Il s’ensuit le retour d’Exil de Babylone, et l’appel à Abraham de quitter son pays à la période royale : le second événement célébré comme le rachat de Dieu du peuple désobéissant et le troisième comme la grandeur de la gloire d’Israël. L’Alliance est toujours bousculée mais jamais rompue. C’est le peuple tout entier, comme corps unique qui porte le poids des écarts et des réussites. Le respect de l’Alliance s’exprime dans la pratique individuelle rigoureuse des prescriptions rituelles. Les sujets concrets que sont les croyants individuels constituent le sujet réel de l’Alliance : à savoir le Peuple. Le nom de Dieu le plus fréquent dans la Bible s’écrit YHWH, une forme consonantique imprononçable. A la différence des Chrétiens qui l’emploi principalement pour Jésus, les hébreux appelaient Dieu : « Seigneur » (Adonaï) évitant ainsi le sacrilège. Pour Israël, Yahvé est plein de justice et de rigueur. Les 10 Commandements offert à Moïse sur le mont SinaÏ sont deux tables distinctes : l’hébreu se lisant de droite à gauche sur celle de droite figure : 1 Le monothéisme 2 Le rejet des images et des idoles, 3 L’interdiction des faux serments 4 L’obligation du sabbat 5 Le respect de son père et de sa mère conçu ici comme un corollaire de l’amour de Dieu. Sur la table de gauche figure les devoirs de l’Homme envers son prochain :
1 Tu ne tueras point. 2 Tu ne commettras pas l’adultère. 3 Tu ne voleras point. 4 Tu ne feras pas de faux témoignages. 5 Tu ne convoiteras point. Ces dix commandements sont les fondements du judaïsme et constituent la Loi écrite. Moïse reçu également de la voix même de Dieu, un complément indispensable à la Loi écrite : la Loi orale. Ces commentaires sans cesse enrichis de nouvelles interprétations sont transmises de générations en générations, cette loi vivante est toujours capable de faire face aux situations et aux questions inédites ; elle constitue l’âme vigilante d’Israël. La Mishna, le Talmud, les commentaires et les Codes sont une certaine forme de cristallisation écrite de la loi orale, intervenue au cours des Siècles. Le système des observances rituelles et juridiques du judaïsme se fait par le Talmud, principal élément de la Halakha (manière de marcher). Celle-ci réglemente le droit civil et pénal, l’éthique individuelle et les relations familiales mais aussi : l’aide aux nécessiteux, les rites religieux, l’éducation et les institutions de la communauté pour les responsabilités sociales. D’origine babylonienne, le calendrier religieux juif comporte environ 354 jours correspondant à 12 Mois lunaires. On fait coïncider ce calendrier avec l’année solaire au cours d’un cycle de 19 années en ajoutant six fois un treizième mois. En suivant l’ordre de la création, le jour se déroule de coucher de soleil à coucher du soleil comme les fêtes. Dans la torah, les jours fériés et les fêtes sont répartis comme suit : Les deux jours de « solennité austère » : le nouvel an (Rosh hashana) et l’Expiation, ou Grand Pardon (Yom Kippour), à l’automne, qui clôture dix jours d’examen moral personnel. Les fêtes joyeuses : la Pâque (Pesah) commémoration de la sortie d’Egypte et de l’Exode dans le désert du Sinaï. Puis le Shavouot (la Pentecôte) se déroule Cinquante jours après la Pâque, à cette occasion une nuit entière d’étude est organisée. Cette fête est en souvenir du don du Décalogue. Il y a aussi d’autres fêtes datant d’après l’exil de Babylone. Un chandelier est allumé huit jours en hommage à la libération du Temple de Jérusalem par Judas de Maccabée : c’est la fête des lumières (Hanoukka). De nombreuses lois discriminatoires furent soumises aux juifs quand l’Empire romain adopta le Christianisme comme Religion Officielle (4ème siècle après J. C.) – interdiction de rechercher, voire d’accepter des convertis. Le talmud de Babylone fut considéré, à cette époque, comme l’autorité majeure dans l’interprétation de la Loi, du moment ou le rôle du centre d’étude de cette ville devenait si important en matière religieuse et juridique. Les Gaons, dirigeants d’établissements d’enseignement supérieur, donnaient des informations et des avis, sur des questions juridiques, aux communautés de la Grande Diaspora et la direction de la communauté juive mondiale resta entre les mains des érudits de Babylone. La Grande Diaspora était une nouvelle dispersion due à l’abolition du royaume d’Israël. De nouveaux
centres de culture juive apparurent en Afrique du Nord et en Espagne vers l’an 1000 après J. C ; le centre de Babylone était en déclin. A partir de cette date, on distingue : les Séfarades, juifs d’Espagne et des communautés orientales ; les Ashkénazes, juifs de l’Europe centrale. Les Séfarades rédigèrent des commentaires de la Bible et du Talmud, entre autres écrits littéraires et scientifiques sous des souverains tolérants. Ces érudits Séfarades participèrent activement à la Renaissance de la Culture Arabe. Le plus grand théologien juif du 12ème siècle, l’Espagnol Maimonide, conciliait la théologie et la philosophie d’Aristote. Un débat sur l’amélioration de la situation politique des juifs s’ouvrit avec la Philosophie des Lumières progressivement au 17ème siècle, puis au 18ème siècle. Ce débat conduisit a l’émancipation des juifs sous l’influence des Révolutions Française et Américaine. Progressivement apparu un phénomène de refus plus ou moins totalement de la Religion – mouvements orientés vers une appréhension laïcisée de la vie des juifs. Ils trouvaient un substitut dans les activités politiques et culturelles. Les juifs de la tendance orthodoxe en Europe occidentale, étaient d’ardents patriotes dans leurs pays respectifs. Ces juifs étaient en général optimistes, universaliste et convaincus de la réalité du progrès, tous profondément influencés par le Libéralisme du 19ème siècle. Le Sionisme fut la tendance nationaliste juive (Sion désigne à la fois Jérusalem, la Terre et le Peuple d’Israël). Le Sionisme trouva dans le cours des événements la justification de son projet à l’origine contesté par de nombreux chefs religieux et par les socialistes. Le génocide des juifs d’Europe provoqua la mort de 6 millions de personnes, soit le tiers de la population juive. Les juifs désignent ce terrible événement par le mot « catastrophe » traduit de l’hébreu « shoah », préférant ce mot à celui d’holocauste, à connotation trop religieuse. En choisissant ce terme (Shoah), la communauté juive internationale porte un intérêt quasi unanime à l’Etat d’Israël et lui accorde son soutien.
□ Chrétien ?
Christianisme
Croyance Religieuse Croyance s’enracinant dans la foi au Dieu d’Abraham et de Moïse, et dont Jésus de Nazareth rend l’accomplissement de la Loi par sa mort et sa résurrection en un Christ messianique. Le Christianisme professe, comme le Judaïsme et l’Islam, la Foi en un Dieu unique. L’historicité de l’événement, la vie et la mort de Jésus ne sont pas repérables dans le Temps car sa signification eschatologique (1) se révèle dans la résurrection qui est une intervention Divine dans l’Histoire. C’est à partir de communautés de foi fondées sur les apôtres, que le Message s’est développé et fixé peu à peu dans les écrits du Nouveau Testament dans le monde méditerranéen. Ces communautés constituent l’Eglise. L’Eglise, se comprend elle-même comme peuple de Dieu et corps du Christ, qui en est la tête, et qui diffuse l’Esprit Saint, dont Jésus est le Seigneur. C’est la formation théologique d’un nouveau concept de la divinité, Dieu Un en sa nature et Substance qui devient à fois Père, Fils et Esprit, c’est-à-dire Trinité. Le début du Christianisme est connu avec le début de l’activité de Jésus, qui prêcha de l’an 27 à l’an 30 de notre ère en Palestine – région qui à cette époque appartenait à Rome et se distinguait par sa religion, le Judaïsme, avec un statut particulier dans l’empire, en raison de sa Foi en un Dieu Unique – plus connu sous la Doctrine Monothéiste. L’Hellénisme fut adopté avec sa langue (le grec) par l’Empire romain après les conquêtes d’Alexandre au 4ème siècle av. J. C. qui provoqua une rencontre des mondes grec et oriental. Trop assimilateur, cette Doctrine provoqua des mouvements de protestation à l’intérieur de la communauté juive qui s’appuyait sur l’attente fébrile d’un Messie envoyé par Dieu, celui-ci censé rétablir la Justice et la Paix. Jésus, annonce le règne de Dieu. Il fait suite à Jean-Baptiste tout en s’en séparant, en ceci qu’il insiste sur l’Amour plus que sur la colère de Dieu. Jésus était de Nazareth, en Galilée, où il commença son ministère et le témoignage principal sur sa vie historique : celui des Evangiles. Il a été un prédicateur itinérant, réunissant autour de lui des disciples. Jésus a enseigné, opéré des guérisons. Sa volonté, sous l’annonce d’une proximité de Dieu, était d’obtenir une réforme du Judaïsme, en proposant une autre manière de comprendre la volonté de Dieu que celle offerte par la Loi juive, et en désacralisant l’institution du Temple. Son exécution sous la forme du supplice romain de la Croix, est l’aboutissement de cette op-position. Ses disciples réunis autour de la Foi en sa Résurrection l’authentifie comme le véritable envoyé de Dieu. Le mouvement de Jésus naissait, bien qu’à son origine, il
fût un mouvement de renouveau à l’intérieur du Judaïsme. Dieu s’est manifesté dans la personne de Jésus : le Messie (ou Christ). C’est l’annonce faite par ses disciples regroupés d’abord à Jérusalem, et parmi lesquels s’intégraient des juifs qui avaient vécu à l’extérieur de la Palestine (ouverts à la culture grecque et à son Universalisme) et plus critiques à l’égard des institutions juives que ceux qui n’avaient connu que la Palestine. L’op-position entre ces deux courants provoqua des affrontements avec les chefs religieux et les juifs hellénisants persécutés. Après leur fuite, ils transmirent la Parole de Jésus aux marges de la Palestine, dans les villes où les populations étaient très mêlées, notamment à Antioche en Syrie. En ce lieu, ils trouvaient une diaspora juive, ainsi que des adeptes de religions orientales. Les non-juifs convaincus de leur prédication constituèrent avec des juifs un groupe de disciples de Jésus Christ. En acceptant des membres qui n’appartenaient pas au peuple de Dieu, le mouvement de Jésus dépassa les frontières du Judaïsme. Ces membres ne portaient pas la marque de l’appartenance au peuple juif et n’obéissaient pas aux prescriptions juives (comme la circoncision et la réglementation sur le pur et l’impur). La rupture fut consommée, le Christianisme était né ; à Antioche, on donna aux adeptes de Jésus Christ, le nom de chrétiens. Dès l’origine du Christianisme, la signification de la présence de Jésus parmi nous eut des interprétations diverses. Pour les adeptes du Christianisme Primitif, Jésus est avant tout le Messie annoncé, dont on attend le retour. Dans un courant proche, une réinterprétation de la Loi juive, une obéissance nouvelle, la foi chrétienne est une fidélité au Message de Jésus. Pour un autre courant, au centre de Jérusalem, Jésus est le Juge de la Fin des Temps, qui envoie son Esprit à ses disciples. Ceux-ci deviennent des prédicateurs itinérants, quittant famille et biens ; pratiquant des actes de guérisons et vivant dans l’attente de la Fin du Monde. Les chrétiens issus du Judaïsme Hellénistique, pour leur part, orientent leur prédication vers les milieux non juifs ; ils partent en mission portant leur confession de foi en Méditerranée orientale – confession qui donne la priorité à la Croix et à la Résurrection de Jésus. Les apôtres (« envoyés ») au nombre de douze choisis par Jésus dont le premier qui s’en détache fut Pierre, par ordre d’influence : Jacques (qui deviendra le chef de communauté de Jérusalem) et enfin Paul qui représentera les chrétiens hellénisants. Le Christianisme, se trouva très tôt dans une situation de concurrence religieuse. Il se démarqua par le fait qu’il proposait un Salut, faisant l’objet d’une annonce publique. Celui-ci, refusait toute coexistence avec d’autres religions. Les religions de Salut provenant de l’Orient, fort abondantes au 1er siècle, offraient une expérience mystique et un Espoir dans l’Au-delà, à ceux qui s’y initiaient et restaient tolérantes entre elles. Deux pôles majeurs se détachent dans l’expansion du Christianisme : les prédicateurs et les groupes de sympathisants - les premiers itinérants et les seconds sédentaires. Ces deux pôles provoquaient la constitution de communautés locales qui prirent le nom d’Eglise (ecclésia, « assemblée
convoquée »). Ne possédant pas de bâtiment propre, ces églises réunissaient dans des maisons particulières de gens d’origine sociale très diverses à l’image des groupes qui entouraient Jésus en Palestine (esclaves, classes montantes, petit peuple, hommes libres). Dans le Monothéisme Chrétien, le Salut accordé par Dieu indique que la vie ne s’achève pas avec la mort, conviction que l’apôtre Paul apporte, en ouvrant sans condition l’Evangile aux Païens, non sans avoir entraîné des débats et des conflits. Dans les Livres (appelés ensuite Ancien Testament), les chrétiens puisaient des éléments qui, à leurs yeux, annonçaient la venue de JésusChrist, et révélaient le sens de sa Mission. Ces textes, pourtant, ne réglaient pas les divergences à l’intérieur des communautés et entre les prédicateurs itinérants ; ils ne permettaient pas de se situer par rapport à la société et aux religions d’origine. Un certain nombre de lettres, rédigées par l’Apôtre Paul, entre 50 et 60 après J. C. vont être rassemblées dans un recueil. Ces lettres et les Evangiles, composés entre 70 et la fin du 1er siècle, vont aider les Eglises pour la catéchèse (enseignement) et les lectures au cours des assemblées. Dans les textes de l’Ancien Testament, Dieu est le créateur du monde, celui qui nomme et fait exister les êtres et les choses. Il permet la vie en manifestant des exigences à l’égard des hommes. C’est un Dieu personnel, un Dieu de dialogue, dont l’histoire se confond avec celle de l’humanité. Jésus-Christ est celui qui révèle de façon particulière la volonté et l’œuvre de Salut de Dieu, l’être humain n’a accès à Dieu que par lui, qui en est la face livrée au monde. Cette relation unique et profonde de Dieu et Jésus se traduit dans les termes de Père et de Fils. On a expliqué, par les débats porté sur la christologie comment JésusChrist pourrait-être à la fois homme et Dieu, comment le Dieu unique peutêtre à la fois Père, Fils et Saint Esprit. Des dissensions eurent vite lieu et, lorsque le Christianisme devint la Religion de l’Empire au début du 4ème siècle, des conciles dits « œcuméniques » furent convoqués par les empereurs, chargés de formuler les Dogmes de l’Eglise dans son Universalité. La Doctrine trinitaire est un de ces Dogmes reconnus par toutes les Eglises. L’enseignement, l’évangélisation, le culte et les œuvres de solidarité sont les grands traits de la vie des Eglises Locales. Les cultes chrétiens comportent une liturgie et la lecture de textes bibliques et très tôt, célébrés le dimanche jour de la résurrection du Christ. Le baptême marque l’entrée dans l’Eglise ; l’eucharistie célèbre l’union des chrétiens avec Jésus-Christ. Ces deux sacrements communs à toutes les Eglises chrétiennes sont pratiqués dans les Eglises primitives. Le Christianisme connaît un essor rapide au 1er et 2ème siècle ; il s’étend vers la partie occidentale de l’Empire de langue Latine, malgré les persécutions. L’éloignement de la période des premiers chrétiens et la
multiplication des Eglises conduisirent à une organisation dépassant l’échelon local. Un évêque unique fut désormais à la tête des Eglises locales ayant l’autorité sur les prêtres. Le siège romain a primauté sur tous les sièges épiscopaux, qui pour certains sont placés au-dessus des autres. Le terme de Père est donné à l’évêque, plus familièrement Papa, qui va donner le titre réservé à l’évêque de Rome : Pape. L’organisation des Eglises, surtout en Occident, qui hérite du Juridisme latin se modèle sur l’organisation politique, administrative et économique de la société. On peut séparer l’Empire romain en deux pôles : l’occidental et l’oriental. mais il connaît des failles dès le 3ème siècle. Le Christianisme sera constitué à la fin du 4ème siècle comme Religion Officielle, après que l’empereur Constantin, en 313 n’autorise l’exercice du culte chrétien. En 476, l’Eglise latine s’affranchit de la tutelle de Constantinople et ceci après la disparition de l’empire d’occident. Au 10ème siècle, l’Europe est totalement christianisée. Le Pape devient le personnage principal d’Occident ; il ajoute un pouvoir temporel à son pouvoir spirituel, tandis qu’en orient l’Eglise grecque dépend de l’empereur. Le Monachisme, apparu dès la constitution des Eglises, et prit au début la forme du départ au désert (ermites), puis celle de la vie communautaire (cénobites) ; les ordres monastiques ont joué un rôle important dans l’élaboration des civilisations orientales et occidentales, pendant la longue période de relations ambiguës avec le pouvoir où les Eglises se sont substituées à l’Etat défaillant. L’Orient, vécut sous une unité politique moins centralisatrice au point de vue ecclésiastique que l’Occident, d’ailleurs sont Empire perdurera jusqu’au 15ème siècle. Une rivalité d’influence s’installera entre Rome et Constantinople bien que les quatre sièges épiscopaux d’Orient, ou patriarcats, soient représentés par le patriarche de Constantinople et qu’ils reconnaissent la primauté d’honneur à l’évêque de Rome. Les orientaux reprochent aux Latins d’introduire des nouveautés non justifiées (usage de l’hostie, jeûnes, célibat des prêtes). Lorsque le concile du 6ème siècle ajoute à la formule « le Saint Esprit procède du Père », « et du fils », aux yeux des Orientaux, c’est donner à l’Esprit un rôle secondaire et rompre l’équilibre de la Trinité. Enfin lorsque la papauté devient l’autorité centralisatrice des Eglises chrétiennes, à la fin du 9ème siècle, la rupture, qui était en germe depuis longtemps, se concrétise en 1054. Le pape excommunie le patriarche de Constantinople ; dès cette époque l’Eglise d’Orient prend le nom d’Eglise orthodoxe. L’orthodoxie fidèle aux origines, se caractérise par une relation de collégialité entre les Eglises, qui sont autocéphales (2) et élisent leurs propres chefs. Le patriarche de Constantinople convoque des conférences panorthodoxes. Ces conférences sont placées sous le signe d’interdépendance des Eglises. 1 ESCHATOLOGIE. Doctrine théologique portant sur le sort ultime de l'homme après sa mort
(eschatologie individuelle) et sur la transformation dernière de l'univers (eschatologie universelle).
Les théories eschatologiques varient selon les religions et les croyances. Pour le chrétien, l'eschatologie est un regard jeté sur l'avenir ; non un reportage anticipé des événements qui arriveront à la fin des temps, mais une manière d'assumer le présent dans l'espérance comme un futur qui s'enracine dès maintenant dans l'histoire du Salut, créée par l'avènement du Christ.
2 Descendant en droite ligne des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l'Empire romain et comptant quelque 150 millions de fidèles, l'Église orthodoxe est composée principalement par les Églises d'Orient. L'orthodoxie (la «foi droite») rejette l'autorité de Rome depuis le schisme de 1054, et chacune de ses entités se caractérise par une organisation locale indépendante et par des structures de type collégial. C'est dans la Méditerranée orientale que se déroulèrent la plupart des grands événements chrétiens: dans cette région – où se tenaient, notamment, tous les conciles œcuméniques, au cours des huit premiers siècles de la chrétienté – le destin du christianisme fut déterminé par le transfert de la capitale impériale de Rome à Constantinople, en 320, par Constantin Ier.
□ Catholique ?
Catholicisme
Croyance Religieuse Croyance en l’Unité de foi des différentes communautés religieuses et en Dieu qui s’est fait homme pour sauver l’humanité. Pour le Catholicisme, c’est la portée universelle de son Message. L'Eglise, dès le 2ème siècle apr. J. C., qui avait été fondée par Jésus et qui est restée attachée à ce titre ancien après les divisions apparues au sein du monde chrétien, est «Totalité et Universalité», tel est le sens en grec ancien du terme katholikos, par laquelle on la désigne. Les communautés chrétiennes naissent au passage des disciples de Jésus, dans tout le bassin méditerranéen, qui partent diffuser la «bonne nouvelle» à toutes les Nations. Elles croient en Jésus-Christ, en qui elles voient le Fils de Dieu, Mort et Ressuscité pour le Salut de tous les Hommes. Ces Communautés comme pour le Christianisme, pratiquent les sacrements du baptême et de l'eucharistie. «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.» : Jésus, selon l'Évangile, avait lui-même désigné parmi ses apôtres un homme, qu'il nomma Pierre. Il fallait structurer les formes de cette Église (assemblée), face à la multiplication des communautés, qui était appelée à préserver le Message du Christ en le protégeant des interprétations erronées. L’unité de l'Église est le Martyre de Pierre à Rome qui désigne le siège épiscopal de la ville comme celui autour duquel doit s'affirmer la Foi. La primauté de l'Evêque de Rome est ainsi établie dans l'Église ancienne vers le 1er siècle. C’est par voie orale que les enseignements du Christ sont d'abord transmis. Les premiers écrits chrétiens sont notamment les lettres adressées par Paul aux communautés qu'il a fondées. Vont se succéder les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Devant la multiplication de ces écrits, après de nombreuses confrontations, un Corpus fut rassemblé sous le nom de «Nouveau Testament», en même temps que les écrits juifs (la Torah) étaient rebaptisés «Ancien Testament» ; il fallait légiférer pour authentifier ceux qui étaient fidèles à l'Enseignement du Christ. Reconnu comme religion officielle par l'empereur Constantin, mais persécuté du 1er au 6ème siècle, le Christianisme parvient à s'établir dans l'Empire, tout en maintenant son unité ecclésiale et doctrinale jusqu'au 10ème siècle. De
nombreux débats théologiques se développent au sein de l'Église, tranchés lors de grands conciles où sont élaborés et fixés les éléments essentiels de la Doctrine Chrétienne : - l'Universalité du Christianisme (Jérusalem, en 49) - la Trinité de Dieu (Nicée, en 325, Constantinople, en 381) - la nature de Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu (Chalcédoine, en 451). Rome gagne en autorité non plus seulement spirituelle, mais aussi temporelle : l'Église latine suppléant le pouvoir politique, qui s'est effondré en Occident avec l'Empire romain. L’Eglise orientale reste sous la tutelle de l'empereur de Constantinople. L'Église d'Orient, déjà opposée à l'Église latine sur la formulation du Dogme de la Trinité, reproche à celle-ci son autorité centralisatrice. La rupture est consommée entre le Pape Léon IX et Michel Cérulaire, patriarche de Constantinople en 1054. A partir de cette date, l'Église latine garde le nom ancien de «catholique» et celle d'Orient prend celui d'«Église orthodoxe.» Dieu a révélées à son Fils les Vérités. La Foi catholique consiste en l'adhésion aux enseignements de l'Église sur ces Vérités. Cette adhésion se caractérise précisément par la définition des voies d'accès à ces vérités et au Salut qu'elles portent en elles : 1 - La Révélation. Dieu, selon la religion catholique, s'est révélé aux hommes à travers l'histoire du peuple juif, avant de se révéler pleinement à travers son Fils en qui il s’est incarné. Jésus-christ est Mort et Ressuscité. On distingue trois hypostases : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Dieu est le créateur de toute chose et de toute vie révélé par le christ comme un Dieu unique. Il est Empli de bonté envers sa création ; il renouvelle à travers le sacrifice de son Fils sur la Croix son Alliance avec le peuple juif, puis avec tous les hommes. La croyance des chrétiens porte non seulement sur la résurrection du Christ, mais aussi sur la résurrection des morts et à la vie éternelle. «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et de tout ton esprit. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même.» (Évangile selon Saint Luc) s’avère être le résumé de l’enseignement du Christ La réciprocité entre Dieu et l'Homme, se prouve dans le mot «Alliance» ; elle exprime la «solidarité» de Dieu avec tout homme. Les textes bibliques conservés par la Tradition transmettent les récits qui en ont été faits par les Premiers chrétiens. La Révélation est tout entière contenue dans la Vie, la Mort et la Résurrection du Christ. 2 - L’Eglise : Elle veille au maintien de l’Unité et de la Foi, dépositaire et interprète autorisée des Vérités chrétiennes. C’est à elle, dans le Catholicisme que sont
transmises les Ecritures. Trois éléments fondamentaux rassemblent et légitiment la pensée de l’Eglise catholique : - la succession apostolique où les évêques continuent avec le Pape la mission confiée par Jésus aux Apôtres. Les évêques sont ordonnés par imposition des mains et sacrement de l’Ordre. Ils sont investit des pouvoirs de gouverner, de donner les sacrements, et d’enseigner au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ; - la prédication de la Parole. Les évêques et le Pape, de même collège que les premiers disciples ont reçu de Jésus l'Esprit Saint, sont assistés par l'Esprit lorsqu'ils doivent énoncer les Vérités de foi; - les sacrements. L'Eglise elle-même et les sacrements sont la présence du Christ - signes sacrés porteurs de grâce et institués par le Christ, à travers lesquels l'Esprit opère le don de Dieu. L'Eglise catholique pour cela dispose de sept sacrements: - le baptême - l’eucharistie - la confirmation - le mariage - l'ordre, - la réconciliation (pardon) - l'onction des malades (extrême-onction) Ces sacrements sont également pratiqués dans les Églises orthodoxes. Par le sacrement de l'ordre (ordination), les clercs que sont les diacres, les prêtres et les évêques, reçoivent le pouvoir de transmettre la grâce de Dieu par les sacrements. L'Église, à travers les âges, assure la présence du Christ en tant que dépositaire des Écritures. La Tradition du Catholicisme englobe l'ensemble des enseignements, des Dogmes et des pratiques cultuelles que l'Église a adoptés tout au long de son histoire. L’Eglise catholique, loin de penser que son épaisseur risque de rendre opaque la Vérité du Christ, considère que la Tradition garantit la transmission fidèle et intégrale de la Révélation. L'Église s'efforce sans cesse d'approfondir le mystère chrétien, par son action théologique, dogmatique, liturgique et même sociale. Aucunes nouvelles Vérités ne sont apportées par les nouveaux Dogmes qu'elle élabore, mais éclaire un aspect de la Vérité déjà révélée dans sa plénitude par le Christ. Les générations suivantes ne désavouent pas la Vérité discernée à un moment donné par l'Église des fidèles, mais elle est conservée dans la Tradition, tout en étant réinterprétée.
A toutes les époques et dans les divers contextes culturels, l’Église catholique professe toujours sa Foi dans l'assistance par l'Esprit Saint pour interpréter et actualiser le message évangélique, en le préservant des interprétations subjectives et en lui conservant son authenticité et son unité, prouvant l’existence d’une manière moderne d'adopter des Dogmes qui tend à s'éloigner d'une conception «doctrinaire» de la Tradition, et qui prend en compte la dimension historique de la Parole doctrinale de l'Église. L'Église catholique se constitue dans l'ordre hiérarchique par : - le pape - les évêques - les prêtres - les diacres - les laïcs ou simples fidèles. La Cité du Vatican représente le support territorial de l'Église catholique ; État dont le statut a été établi par les accords du Latran, en 1929. C’est un territoire de 44 hectares, vestige des États pontificaux, institués au 13ème siècle pour garantir au pape une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques. Cet État particulier à maints égards est doté d'un gouvernement propre. La cité du Vatican jouit d'un statut de neutralité et d'inviolabilité. Le pape, élu par le Sacré Collège des cardinaux et choisi parmi eux, devient évêque de Rome ; il est le garant de la continuité apostolique et il nomme les évêques, occupant le siège épiscopal de l'apôtre Pierre ; il est le signe visible de l'Unité de l'Église. Il représente l'autorité suprême, mais toutes ses décisions et déclarations n'engagent pas la Foi catholique au même degré: une encyclique papale n'a pas la valeur d'un dogme, qui est l'énonciation d'un article de Foi. Toutefois il arbitre toutes les décisions concernant la vie de l'Église, l'expression de la foi et les grandes questions posées par les évolutions de société. Après le schisme d'Orient (au moment même où l'Église orthodoxe a conservé des traditions plus pluralistes en son sein), l'Église catholique dans ces périodes défensives de son histoire, s'est recentrée autour de l'autorité du Pape, comme lors de la Réforme, puis au début de la Modernité issue des Lumières et de la Révolution française. Avec le premier concile en 1870, l'Église s'est attachée à redéfinir la primauté et l'infaillibilité de son Chef. Près d'un siècle plus tard. Le concile Vatican II a rééquilibré l'autorité papale, en réhabilitant dans ses fonctions primitives la collégialité des évêques. La liturgie s'organise ordinairement au niveau de la communauté paroissiale. Les célébrations publiques officielles du culte rendu à Dieu, ont lieu habituellement le dimanche ou le samedi soir, rassemblant dans l'église les catholiques établis à proximité. Cette liturgie est établie en calendrier liturgique répartit sur une année et est axée sur la célébration des grandes étapes de la vie du Christ : naissance (Noël), résurrection (Pâques), abandon terrestre (ascension), etc
La messe, principale liturgie, comprend deux grandes parties : - la première est consacrée à la lecture et aux commentaires de la Parole - la seconde à l'eucharistie et à l'action de grâce. Dans cette dernière, comme le Christ l'a enseigné aux Apôtres à la veille de sa mort, les catholiques partagent le pain et le vin dans l'eucharistie. Par la communion, les croyants participent à la vie du Christ ; ils reçoivent son corps et son sang comme une nourriture spirituelle qui les sanctifie. Un sacrement qui, plus qu'un acte dédié à la mémoire du Christ, est, dans la théologie catholique, sa transsubstantiation. Les orthodoxes comme les catholiques prient la Vierge et les Saints, intercesseurs auprès de Dieu. En dehors de toutes ces activités, il existe d’autres formes de vie religieuse. Les ordres, les missions sont la représentation de ces mouvements qui s’engagent au nom de la Foi catholique. Tous les ordres religieux suivent des règles de vie qui répondent aux trois appels évangéliques: la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Ils se différencient néanmoins par leur principale activité: la prédication, l'action missionnaire et sociale ou encore la prière (notamment dans les ordres contemplatifs vivant dans des monastères). Les plus connus d'entre eux, sont les Bénédictins et Bénédictines de saint Benoît (6ème siècle), les Franciscains de saint François d'Assise (13ème siècle), les Clarisses de sainte Claire au même siècle que ce dernier ainsi que les Dominicains de saint Dominique ou les Jésuites d'Ignace de Loyola (16ème siècle). Les responsables des communautés dépendent, selon les cas, de l'évêque du lieu ou d'une autorité centrale rattachée directement au Saint Siège. L’action du catholicisme se retrouve dans les domaines de l'enseignement et de l'assistance hospitalière ou caritative. Sur le terrain social, avec la révolution industrielle du 19ème siècle, il s'est investit pour dénoncer la «misère imméritée des ouvriers» et pour y chercher remède. Ce mouvement de Catholicisme social, déboucha sur l'action politique, conduite par les partis de la démocratie chrétienne, et déboucha sur la préparation et l'éclosion de l'apostolat des laïcs, notamment l'Action catholique en France. La présence de plus en plus nombreuse de missionnaires dans les pays du tiers monde a permis aux catholiques de participer à la lutte pour le développement des pays du Sud et porter assistance aux plus défavorisés. Convoqué par Jean XXIII dans la seconde moitié du 20èmeSècle, le concile Vatican II qui s'ouvre le 11 octobre 1962, est clos le 8 décembre 1965 par Paul 6 ; s’est ouvert à cette date, au terme d’une grande assemblée, réunissant les évêques du monde entier et de nombreux experts théologiens ; le Catholicisme s’en est sortie transformée, en particulier plus
ouvert au Dialogue : - le Dialogue oecuménique, se traduit, avec les autres confessions chrétiennes, le 7 décembre 1965, par la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople ; - le Dialogue avec les hommes qui s'interrogent au sein de l'Église sur les problèmes de société, dans le respect de leur liberté ; - le dialogue avec ceux (catholiques, clercs et laïcs), qui méritent ainsi une plus grande reconnaissance, due également au pluralisme culturel des Églises particulières et locales en ayant reçu la même mission de témoigner du Christ. Il convient de respecter leur autonomie légitime ; il faut leur autoriser l'utilisation de la langue vernaculaire comme langue liturgique; - En dernier lieu un dialogue, affirmant, avec les autres religions, la reconnaissance plus ample du caractère impénétrable des voies de Dieu. Le vaste travail théologique connaît ainsi sont point de départ et son aboutissement avec le concile Vatican II qui continue à susciter un intérêt général, de la part aussi bien des clercs que des laïcs.
□ Protestant ?
Protestantisme
Croyance Religieuse Croyance née au 16ème siècle d’une rupture avec le Catholicisme, à la structure hiérarchisée, et prônant un rapport direct à Dieu par un retour aux Ecritures Souveraines. Le Protestantisme est divisé en plusieurs congrégations et Eglises ; on trouve notamment, Les Eglises : - Luthériennes. - Réformées - Presbytériennes (dans les pays anglo-saxon). Les congrégations ou les « Frères » : - Moraves. - Baptistes. - Congrégationalistes. - méthodistes. - quakers. - pentecôtistes. Le premier réformateur, et fondateur du Protestantisme fut le moine Martin Luther (1483-1546) ; et les Eglises protestantes célèbrent le 31 octobre de chaque année la fête de la Réformation qui commémore la rédaction, en 1517, des 95 thèses contre la « vertu des indulgences ». Ecrites par Luther, ces thèses furent rapidement diffusées ; elles passionnèrent les milieux humanistes chrétiens. Rome somma Luther, dans la bulle Exsurge Domine (15 juin 1520) de Léon X, de se rétracter ; Luther brûla la bulle. Le rebelle et ses partisans furent excommuniés le 3 janvier 1521. En Avril 1512 à la diète de Worms, Luther, se conformant à sa « conscience captive de la Parole de Dieu », réclama « d’être convaincu par le témoignage de l’Ecriture » et récusa « l’infaillibilité du Pape et celle des conciles ». La véritable naissance du Protestantisme se situe donc entre 1520-1521. La Bible devait être supérieure en autorité à toute hiérarchie ecclésiastique. A la première diète de Spire en 1526, Luther et ses partisans obtinrent une relative tolérance au sein de l’Empire germanique (de courte durée puisque retiré trois ans plus tard à la seconde diète en avril 1529). Les décisions prises soulèverent une protestation des représentants de 14 villes libres et de cinq princes : « Nous protestons devant Dieu, ainsi que devant tous les Hommes, que nous ne consentons ni n’adhérons au décret proposé […] ». C’est le mot « protestation » qui est à l’origine du terme de « protestant ». La religion protestante progresse en Suisse romande, en France et aux Paysbas. En 1536, cette religion prend un souffle nouveau avec le passage de la Réforme dans la ville de Genève, où va s’exercer le ministère de Jean Calvin
(1509-1564), français chassé de son pays d’origine. Beaucoup de villes et de pays se rattachèrent à la théologie de Calvin. En Afrique et en Océanie, des populations entières se convertirent au protestantisme à partir du 19ème siècle. A partir de cette époque, le Protestantisme devient une religion mondiale, grâce à l’action de ses missions. Des Eglises sont constituée au Lesotho (Afrique du Sud), à Madagascar, à Tahiti, en Nouvelle Calédonie, etc. Seule l’Asie, semble résister et les résultats sont moins probants, notamment en Chine. Le travail missionnaire a été contesté, pendant la seconde moitié du 20ème siècle, car il a été en partie lié à la colonisation, bien que ces missions ont eu une activité dans des domaines étendu : - Educatif (école et traduction de la Bible en langue vernaculaire, faisant accéder cette langue à l’écrit) - Médical - Socio-économique (combat contre l’esclavage par le développement de l’exportation des matières premières). Le Protestantisme s’interrogeait sur son morcellement en même temps qu’il réalisait une extension mondiale. En 1910, une conférence mondiale des missions se tint à Edimbourg qui aboutit à la création d’un conseil international de ces missions. Auparavant, des sortes d’internationales protestantes s’étaient constituées et devenait confessionnelles : 1 - 1844 YMCA anglo-saxonnes 2 – 1846 Alliance évangélique universelle 3 – 1875 Alliance réformée mondiale 4 – 1895 Fédération universelle des étudiants chrétiens 5 – 1905 Alliance baptiste mondiale. 6 – etc. Chez certains protestants le dialogue entre toutes les Eglises chrétiennes fut favorisé par la prise de conscience de l’ampleur du « monde non chrétien », et des défis entraînés par la sécularisation, voire la laïcisation, des sociétés occidentales. Mais elle connut un refus poli du Vatican en 1914, qui se transformera en condamnation dans leur tentative de rapprochement. Dans l’entre-deux guerres, pourtant deux mouvements œcuméniques regroupent, des Eglises protestantes et quelques Eglises orthodoxes. En 1925 se crée à Stockholm le « Mouvement du christianisme pratique », qui veut unir les Chrétiens. En 1927, c’est la création du mouvement foi et constitution. Le premier veut démontrer la validité du Christianisme dans la lutte pour une société plus Pacifique et plus Egalitaire, tandis que le second se préoccupe d’un rapprochement doctrinal et des questions de structures ecclésiastiques. Deux mouvements importants sont à signaler durant la seconde guerre mondiale visant à venir en aide aux protestants qui résistent au nazisme. Le concile Vatican II reconnaît enfin le caractère chrétien du Protestantisme,
et encourage le dialogue œcuménique à partir de 1961 (assemblée de New Delhi), assemblée durant laquelle, l’orthodoxie russe et celle des pays de l’est rejoignent le conseil œcuménique, qui comprend aussi désormais les Eglises du Tiers-monde, issues des missions protestantes.
□ Puritain ?
Puritanisme
Croyance Religieuse Croyance définie dans le refus de l’Anglicanisme comme Eglise Etablie par des attitudes ou principes relevant d’une pureté morale rigoureuse. Le puritanisme est fondé sur le respect des règles religieuses, morales ou politiques données. C’est une Croyance à la morale très stricte sans apparat, en conformité avec ce que les puritains pensaient être le Christianisme Originel. Ils étaient en opposition avec les Églises de leur temps, avec le Cléricalisme, le Ritualisme, les compromissions de celles-ci. Le Puritanisme se réclamait de la paternité du Calvinisme. Il avait pour principe fondamental la dépendance de l'Homme vis-à-vis d'un Dieu souverain unique et tout puissant régnant sur tout l'Univers. La Thèse poussée à l’extrême par les puritains du Massachusetts défendant 1 Théocratie rigoriste est le lien organique entre l'organisation ecclésiastique presbytérienne et le système politique séculier : - en 1631 est édictée l'ordonnance selon laquelle ne pouvaient être considérés comme citoyens que les seuls membres de l'Eglise. Le pouvoir des autorités civiles était d’agir au nom de Dieu, seul et unique souverain. La théologie au 17ème siècle exerça une autorité morale, politique et religieuse presque dictatoriale qui suscita de nombreuses résistances, poussant même à de véritables révoltes comme celle bien connue des sorcières de Salem. Elle suscita également des op-positions plus Idéologiques : le courant baptiste, ainsi que la fondation des colonies quakers en Pennsylvanie par William Penn de1644 à 1718. L'Idéologie américaine est imprégné du Puritanisme, de façon plus ou moins diffuse. D’un point de vue historique, on peut situé la naissance du Puritanisme aux 16ème et 17ème siècle. Un mouvement de racine Anglaise qui tenta de poursuivre la réforme doctrinale établie par les règlements d'Élisabeth au travers d’une réforme du système ecclésiastique et du rituel. C’est de l’émigration des adeptes de ce mouvement entre 1620 et 1640 en Amérique que l’on donne également le nom de puritains à ceux-ci. Dans ce nouveau continent, ils tentèrent de réaliser une communauté religieuse et politique conforme à leur idéal. Plusieurs sociologues ont souligné le lien entre la mentalité puritaine et l'esprit du Capitalisme, avec des méthodes et selon des problématiques diverses. Mais déjà une communauté d'exilés dirigée par l'Écossais John Knox (15131572) s’était constituée à Genève, lors de la tentative de restauration du
Catholicisme par Marie Tudor. Après l'avènement d'Élisabeth, rentrés en Angleterre, certains d'entre eux tentèrent d'implanter les idées et la pratique des réformateurs suisses en matière de rituel et d'organisation ecclésiastique sur le sol anglais. L'Écosse, venait précisément d'édifier son Église nationale sur le modèle presbytérien, sous l'influence de Knox. Le vocable de puritain servit à désigner ces réformistes qui recherchaient une religion pure. Le Puritanisme restait vivace, notamment à l'université de Cambridge, où l'on était hostile aux divertissements dominicaux malgré les dispositions prises contre lui. Ce Puritanisme voulait supprimer l'usage des ornements de l'église. Les puritains voulaient placer la table de communion au milieu de la congrégation (et non à l'extrémité est de l'Eglise comme un autel de sacrifice). La diffusion de brochures répandit les idées puritaines ; des évêques endettés vendirent à des prédicateurs en général de tendance puritaine pourvues de titres universitaires, le droit de prêcher. Une grande partie des paroissiens se montraient avides d'apprendre et aimaient passionnément les sermons, le prêtre devant se contenter quant à lui de l’office liturgique. Les sermons des prédicateurs apportaient aux paroissiens, en même temps que l'enseignement religieux, toute une série de nouvelles et constituaient en quelque sorte des cours d'université populaire. Les prédicateurs puritains, grâce à des collectes, à des dons et à des legs, purent faire face à leurs divers frais. La hiérarchie s'aperçut des dangers de ces prédications et les prédicateurs subirent de nombreux procès La première vague d’émigration puritaine qui eut lieu durant la première moitié du 17ème siècle, est celle des célèbres « Pères Pèlerins » (Pilgrim Fathers), Puritains séparatistes des comtés du nord de l'Angleterre. Leur émigration, après un exil de douze ans à Leyde se fit sur le Mayflower en partie financée par des marchands de Londres. Ce départ faisait suite à la crainte que leur postérité ne devînt hollandaise et ne fût corrompue par un milieu qu'ils estimaient moralement peu élevé, et parfois enclin à l'hérésie. En novembre 1620 ils débarquaient sur la côte du cap Cod où ils fondèrent New Plymouth. Les indiens hospitaliers, leur apprirent à cultiver le maïs, et à utiliser le poisson comme engrais, ce qui permit à quelques dizaines d'entre eux de subsister quand la quasi totalité subissait les épidémies et la famine. La seconde vague d'émigration fut numériquement plus importante. Elle commença un an après la dissolution du Parlement par Charles 1er en 1630. Ces nouveaux puritains, non-conformistes et de condition sociale plus aisée que les Pères Pèlerins, apportèrent avec eux des capitaux qui leur permirent de remédier aux insuffisances du sol. Ils s'établirent dans la baie du Massachusetts. Les spoliations que les colons firent subir aux indigènes s’explique théologiquement par le fait que les indiens représentaient les restes d’une race maudite que le Démon avait conduite elle-même dans ce continent (la Nouvelle Angleterre). Mais également les puritains de la Nouvelle-Angleterre se considéraient comme le Peuple Elu de Dieu, reprenant pour leur bénéfice exclusif la Tradition chrétienne selon laquelle l'Église serait le « Nouvel Israël », la continuatrice du peuple hébreu de l'Ancien Testament. Pour eux, l'Amérique était la « Nouvelle Jérusalem », le refuge choisi par Dieu pour
ceux qu'il voulait préserver de la corruption ou de la destruction générale. L'église était considérée comme le centre de la vie religieuse, politique et sociale. Pour être membre de la congrégation, il fallait raconter publiquement sa « conversion » et être élu par les autres membres. Dans leur grande majorité, les puritains se déclaraient être des membres fidèles de l’Anglicanisme (église d’Angleterre) mais ils organisèrent leurs communautés sur un modèle congrégationaliste. Sans jouir des droits de citoyen jusqu’à la fin du 17ème siècle, la plupart des habitants de la cité fréquentaient l’église sans en être membre. On pourchassait les « réprouvés » par le pouvoir public. La communauté choisissait les ministres du culte sans supérieur ecclésiastique. Deux éléments sont à analyser : - Le puritanisme, en une époque où la religion et la politique étaient inextricablement liées, se servit du magistrat pour condamner ceux qu'il estimait hérétiques. Les puritains créaient une république religieuse, non une république biblique. - le puritanisme, inculquant l'esprit de résistance à ses membres en rupture de ban, certains de ses adeptes préféraient un second exil à la soumission. L’aspect religieux et moral du Puritanisme américain fut atténué par l'arrivée de nouveaux immigrants, les difficultés matérielles et les guerres à la fin du 17ème siècle. Il fut admis à voter les propriétaires et ceux qui possédaient un petit revenu. Le puritanisme abandonnait le système théocratique : la Tolérance religieuse s'instaurait peu à peu. Un célèbre ouvrage L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, analyse l'influence du Protestantisme et du Puritanisme sur le développement de l'esprit capitaliste. L'activité et le succès professionnels, selon Max Weber, sont interprétés par le fidèle comme des signes de l'élection divine lorsque la Doctrine Calviniste de la Prédestination crée une certaine angoisse. La dénonciation ascétique des dangers de la richesse aboutissait à une obligation religieuse de l'enrichissement. Les puritains condamnaient, contrairement à ce qu'ont cru les historiens, seulement la jouissance de la richesse, le repos dans la possession, non la recherche de biens terrestres par le travail ni la possession elle-même. Le Puritanisme a joué un rôle sur l'organisation rationnelle et bureaucratique du travail formellement libre. Or Weber montre, d' autre part, qu'il existe une différence entre le « capitalisme juif » orienté vers la spéculation et le « capitalisme puritain » qui fut une organisation bourgeoise du travail.
Il semble bien que l'« ascétisme séculier » des puritains a favorisé le processus de sécularisation (Weber n’en niait pas l’importance) alors que le Catholicisme l'a, d'une manière générale, plutôt freiné. En théorisant des aspirations latentes, le Puritanisme a permis à la bourgeoisie protestante de jouer un rôle capital dans une organisation nouvelle de la production et dans la mise en place de nouveaux rapports de production, bien qu’il fut une attitude caractéristique de la classe moyenne ascendante.
□ Méthodiste ?
Méthodisme
Croyance Religieuse
Cette croyance apparut contre l’Eglise Anglicane par une plus grande influence auprès du Peuple. En 1739 George Whitefield puis John Wesley entreprenaient la première campagne d’évangélisation moderne menée dans un pays de chrétienté. Cette campagne s’averra être un profond succès, cependant que la religiosité du Peuple restait plus forte qu’il n’y paraissait. Le Méthodisme était né. C’était le dernier mouvement d’opinion qui ait réussi à fonder des institutions durables au sein du Protestantisme et l’influence de ses idées atteignit la majorité des courants issue de la Réforme. Par le rôle qu’il joue au sein de l’Oecuménisme, le Méthodisme se caractérise par l’insistance qu’il met sur la sanctification et, pour certains, malgré ses efforts d’évangélisation auprès des classes populaires, par une relative timidité en matière sociale. Ce sont sur les sermons de Wesley que la théologie méthodiste se fonde. Le mouvement se divise entre calvinistes et arminiens sans toutefois différé pour l’essentiel, des trente-neuf articles de la Réforme anglaise. Wesley élabora une Doctrine de la Sanctification, face à l’extrémisme morave de la foi seule ; cette Doctrine fut très controversée ; elle prétendait conserver l’enseignement de Luther : « Dieu nous justifie de sa propre miséricorde par les seul mérites de son fils : c’est par la foi que nous saisissons cette promesse ». Devant ses adversaires qui l’accusèrent alors de considérer les œuvres comme un complément indispensable de la foi, et non comme un simple développement de celle-ci, Wesley ne céda pas devant ses attaques. La Sanctification n’est pas seulement l’accomplissement d’actions bonnes, elle est essentiellement une « disposition de l’âme qu’on acquiert progressivement. » Le fondateur du Méthodisme voulait ainsi réaliser la synthèse de la doctrine protestante, et de l’éthique catholique de la Sainteté. Au sein de l’Eglise anglicane, des clergymen poursuivirent l’œuvre de rénovation interne voulue par Wesley et Whitefield, sans rompre avec leur hiérarchie ; ils se constituèrent, vers 1800, en parti évangélique,
lorsque certains des adeptes de Wesley adhéraient à diverses dénominations baptistes auxquelles ils donnèrent une impulsion nouvelle. Aux Etats-Unis, les méthodistes ont soutenu le mouvement œcuménique ; au Canada et en Inde du Sud, les mouvements méthodistes participèrent à des tentatives de regroupement qui prenaient le titre d’Eglise unies ; aujourd’hui encore l’Eglise méthodiste et l’Eglise anglicane ont des contacts amicaux. Wesley est considéré par certains comme un réformateur social pour ses fondations charitables. Il orienta, le Méthodisme dans le sens du conservatisme, conservateur lui-même toute sa vie, dont beaucoup de membres, d’ailleurs, s’embourgeoisèrent assez rapidement. Un mouvement aux Etats-Unis travailla activement à la conversion des noirs ; il commença par mettre l’esclavage hors la loi. Les méthodistes noirs créèrent rapidement deux Eglises autonomes, face aux méthodistes blancs qui n’adoptèrent pas envers eux un comportement fraternel. Le Soutien Idéologique apporté par le Méthodisme américain à l’Expansionnisme des Etats-Unis considéré comme «le sens de la Justice, du Droit, et de la conscience de l’Amérique écoute la voix de Dieu. » Le Méthodisme en Angleterre, à ce qu’en pensent plusieurs auteurs, eut pour effet de diminuer le réformiste politique de certains dissidents et a également attirer des membres de l’aristocratie dans le courant évangéliste. L’enseignement Wesleyen nourrit quelques dynasties capitalistes (enseignement pourtant destiné aux masses laborieuses). Un manifeste en 1811 soulignait l’« influence bienfaisante » exercée par le Méthodisme, « sur la consolidation du loyalisme dans les classes moyennes, de zèle au travail dans les classes inférieures, de l’esprit de subordination. » Le Forward Movement tenta de désembourgeoiser les églises wesleyennes, mais celles-ci préféraient manifestement la philanthropie au socialisme, lorsque la majorité des chefs du Labour furent formés au 19ème siècle, par le Méthodisme, qui constitua un des facteurs, qui les détourna du radicalisme.
□ Musulman ?
Islamisme
Croyance Religieuse Croyance qui se définit en 1 Dieu unique et transcendant (Allah) et en son prophète Mahomet. L'affirmation permanente, absolue, radicale de la transcendance divine est la construction du postulat fondamental sur lequel se base l’islam comme réalité religieuse. Seule la crainte du croyant et la réserve qui habite tous ceux qui se reconnaissent dans l'islam peuvent attester que le Mystère de Dieu dans toutes les dimensions de l'existence est présent totalement : l'Altérité du Divin nous est donc incompréhensible, à nous, simples mortels. Le triptyque de la conviction fondamentale de l'islam est : un Dieu, une Révélation, un Livre (qui reste imperméable à tout étranger). Son unité religieuse exprime l'unique destinée de l'Homme et de Dieu dans une sacralisation de toute la réalité, tout en refusant de dissocier l'Ici-bas de l'Au-delà. Dieu, s'est révélé aux hommes, et cette omniprésence articule dynamiquement un Universalisme qui ne souffre aucune exception. Dieu : Tout Homme est appelé à contempler le Mystère de Dieu par la confiance totale en Dieu que le croyant construit dans une religion personnelle. La base sociale de l'éthique islamique est fournit par la responsabilité morale de l'individu ; elle se comprend comme une Théocratie Laïque. La problématique est le rapport entre le pouvoir politique et le statut de l’islam. Les pensées qui visent l'autonomie de l'individu deviennent caduques face à l'intériorité des convictions, et à la globalité de ses prétentions. L’individu, en dehors de l'islam semble perdu ; il ne rencontre qu'égarement et incertitude !!! Livre : Le Coran est le Livre sacré de l’islam et tout entier édifié autour de lui. Ce livre est la source de prière et du Dogme. Le Coran est toute la base de la liturgie, mais également son Code Juridique. Le Coran est l'ouvrage à travers lequel le musulman voit l'Histoire du Monde, envisage l'Avenir, l’autorité suprême à laquelle il se réfère en cas de contestation. Le musulman y cherche des règles de conduite et de pensée, aussi bien
que des principes de grammaire et de rhétorique. Révélation : Mahomet (Muhammad) n’est pas le fils (comme jésus) de Dieu, (d’Allah), mais un simple prophète envoyé de Dieu, qui a annoncé ou transmis le Coran et pris la tête du premier groupe de croyants. Il s’en est suivi une expansion fulgurante, après sa mort en 632, qui mena les armées arabes, puis musulmanes, loin de leur pays d’origine. Ces armées en 1 siècle avaient atteint la Gaule ; elles se trouvaient devant les frontières de l’Inde et celles du Turkestan chinois (une occupation de l’Inde du nord conquise plus tard entre le 11ème et le 14ème siècles ; puis de l’Indonésie entre le 14ème et le 16ème siècles). Une ceinture d'États musulmans reliait Dakar à la mer Rouge, à travers les steppes subsahariennes, où en Afrique noire occidentale, la pénétration se fit à partir du 11ème siècle. Il y eu tout d’abord une pénétration pacifique, un rayonnement religieux et très vite culturel, avant cette expansion militaire, ces divers aspects se complétant l’un l’autre. L’Islam, bien que très proche du Judaïsme et du Christianisme Unitarien auxquels il se réfère à maintes reprises, a été profondément marqué par des Valeurs Arabes. La langue arabe reste l'unique langue liturgique des mosquées et des prières rituelles. En réaction violente, ils prêchent un Monothéisme strict, contre le Paganisme de la péninsule arabique. Ils insistent sur les notions d'unicité divine, de création, de révélation, de résurrection des morts et de rétribution dans l'au-delà. L’islam est inséparable d'une législation. Depuis Adam jusqu'à Moïse et Jésus, les musulmans tiennent le Message coranique pour le dernier d'une longue série, l'islam étant pour eux la forme ultime et parfaite de la seule religion « proche de la Nature ». « Soumission de plein gré à la volonté de Dieu » est la traduction du mot Islam ou, en forçant légèrement le sens, « abandon à Dieu ». Le musulman est celui qui se soumet ainsi. Au 7ème siècle de l'ère chrétienne apparaît l’Islam en Arabie. Deux villes distantes l'une de l'autre de plus de 400 kilomètres mais toutes deux relativement proches de la mer Rouge, La Mecque (en arabe Makka) et Médine (Al-Madina), furent le berceau de l’Islam. La Mecque : Elle vivait du transport et du trafic des marchandises de l'Inde en route vers l'Occident par l'océan Indien, Aden puis le désert. Les habitants de la Mekke appartenaient à la tribu de Quraysh, les Qorayshites.Cité
caravanière, elle était blottie dans une vallée absolument aride. Le cube (Kaaba) atteignant quinze mètres dans sa plus grande dimension (hauteur) était un sanctuaire fameux, une sorte de panthéon vers lequel les Arabes Païens allaient en pèlerinage. D'autres lieux de pèlerinage existaient aussi dans les environs immédiats. Les habitants bourgeois, pour qui les voyages et le commerce avaient été l'occasion de tremper son caractère aussi bien que de s'enrichir, restait malgré tout prisonnier de ses préoccupations matérielles, d’où un malaise social que les anciennes coutumes tribales du désert s’avéraient impuissantes à résoudre, rendant la situation instable. Médine : C'est-à-dire la Ville du Prophète, était une localité très ancienne. Elle se situe au milieu d'une vaste oasis, et elle se composait d’une population rurale, pour une part d'Arabes Païens et, pour l'autre part, d'Arabes Judaïsés, qui accueillirent avec beaucoup de réserves la nouvelle religion et furent ensuite éliminés, les premiers se ralliant très vite à l’Islam. Le Paganisme avec ses idôles, ses lieux de culte, ses pèlerinages, était alors, en Arabie, la religion dominante, qui nous est connu par divers témoignages. Mais à cette époque, on admettait un dieu créateur supérieur auquel un certain nombre de divinités secondaires étaient « associées ». L'Islam, en s'insurgeant contre le Polythéisme, considéra comme péché d'associer à Dieu d'autres divinités. Un autre conflit entre le Paganisme et l’Islam venait du fait que le premier ne croyait pas non plus à la résurrection des morts. Devant la non satisfaction des adeptes du Paganisme arabe, l’heure d’une autre religion avait sonné. Personne ne donna sa vie pour défendre la Foi Païenne face à l’Islam, alors que le Judaïsme et plus tard le Christianisme ont eu des martyrs au cours de divers affrontements avec la religion musulmane. L'islam a mis un certain temps à s'imposer, comme tous les grands mouvements de l'Histoire mondiale. Tout commença vers l'an 610. Agé d’une quarantaine d'années, Muhammad ibn 'Abd Allah faisait une retraite dans le désert, non loin de la ville des Visions. Sa Vision l’invitait à réciter un texte. Trois ans plus tard, ces phénomènes extraordinaires reprirent, d'une façon régulière. Dès lors, l’activité de Muhammad, qui devait durer jusqu’à sa mort, fut de transmettre, au nom de Dieu, des Messages Sacrés à ses concitoyens. Cette activité, rappelait celle des prophètes anciens dont il continuait l’Oeuvre. Une fois rassemblés en un seul recueil, ce que l'on appelle le Coran (al-Qur ‘an), le Message sacré était formulé en une très belle langue arabe. Une poignée de Mekkois qui dès le début crurent Muhammad dans ses
messages, vécurent une dizaine d'années à La Mecque en s’efforçant de conformer leur vie aux enseignements du Coran. En 622, ils étaient peut-être 200 cents. Muhammad, qui était resté au Hedjaz, partit en 622 avec les siens pour la ville de Yathrib, l'actuelle Médine. Ses disciples également durent alors s'expatrier devant l'opposition des païens. Quelques dizaines d'entre eux avaient été envoyés auparavant en Abyssinie pour fuir les persécutions. L'année de cette Hégire (Exode) est l'an I d'une nouvelle ère pour les musulmans. L’islam, à côté de toutes celles qu'avait déjà connues le Proche Orient, dut apparaître à plus d'un contemporain comme une nouvelle secte monothéiste, et durant ces dix premières années, son visage se dessina peu à peu. Cette religion apparaît comme la Religion de l'abandon à Dieu. L’islam avait avant tout ce cachet arabe indéniable qui faisait son originalité, bien que marqué nettement par un Prophétisme et une Eschatologie (*) d'origine biblique – on a pu croire que Muhammad, pendant quelques années, prêchait uniquement une forme arabe d'un Monothéisme de Tradition Biblique, évoquant à maintes reprises Adam, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Aaron, David et Salomon, Job, Jonas, Zacharie, Marie et Jésus (`Isa) son fils -.ou parabiblique. En même temps, l'Islam apparaissait comme un mouvement prophétique. Pour l’Islam, il s'agissait de la responsabilité de l'Homme, qui sera jugé au jour de la Résurrection avec le Paradis pour les bons et l'Enfer pour les méchants ; il s'agissait de l'unité de Dieu, de sa bonté, de sa protection ou de ses châtiments ; les droits des pauvres étaient soulignés. Les fidèles devaient être patients, espérer, tout en étant exhortés à prier. Le Coran s'attachait, dans les descriptions de ces grandes figures de l'Ancien et du Nouveau Testament à certains traits ayant une signification religieuse générale (bonté de Dieu pour ses serviteurs qu'il nourrit, guérit, exauce) ; le Coran, rappelait des souvenirs aux contemporains (Noé sauvé du Déluge, Moïse du Pharaon et de la mer Rouge), soulignant la protection que Dieu avait toujours accordée à ses envoyés, faisant miraculeusement échouer les manoeuvres de leurs opposants. De part ces récits, le Coran menaçait les fidèles du même sort que les ennemis des prophètes s'ils s'obstinaient à traiter Muhammad d'imposteur.
Le Coran cependant insistait sur les manifestations de la toute-puissance cosmique de Dieu ; Dieu est en effet le Créateur et le Maître de l'Univers ; un Créateur qui s'est révélé aux hommes et à qui ceux-ci parlent avec confiance. Muhammad qui a prit son relief dès le début, était « l'envoyé de Dieu » suivant le titre que le Coran lui donna aussitôt (rasoul, Allah) et le chef de la petite communauté. Le Coran enseignait que chaque peuple avait eu son envoyé et que Muhammad était mis en parallèle avec Moïse. Il ne s'agissait plus de l'histoire unique du peuple de Dieu, comme dans le Judaïsme ou le Christianisme mais de celle d'interventions sporadiques d'envoyés visant à ramener les uns après les autres les peuples à la pureté de la Foi Monothéiste. Ce que Moïse avait jadis réalisé pour les Israélites Muhammad devait l’accomplir pour les Arabes. Le coran dit : « L'Écriture n'a été révélée qu'à deux communautés avant nous » tente à prouver que celui-ci a ainsi été révélé aux Arabes pour que ceux-ci également aient leur Livre Sacré en leur propre langue. Le Coran, écrit en langue arabe, apporte un message dont il est dit : « Et cela se trouve certes dans les Écritures des Anciens ». Aussi était-il demandé à Muhammad de suivre la même voie que les prophètes d'Israël « Par leur direction, dirige-toi » La doctrine du Coran ne se donnait pas pour une nouveauté ; de nombreux versets assuraient, au contraire, qu'elle confirmait les Messages révélés antérieurement. Sur deux points seulement, la situation de la jeune communauté changea et ceci avec l’installation à Médine ; un certain nombre de notions se précisèrent. L’Orientation religieuse était suffisamment marquée pour qu’elle n’ait qu’à se développer : - elle devint le noyau d'un véritable État, qui, du vivant de Muhammad, prit une allure Théocratique, et qui allait revêtir un caractère politique et militaire autant que religieux. C'est de cette époque qu'on peut dater l'apparition des versets législatifs et politiques dans le Coran. - à travers de tels ordres, la communauté des fidèles se considérait comme gouvernée directement par Dieu. Après l'achèvement du Coran (c’est-à-dire après la mort de Muhammad), l'islam deviendra une « nomocratie » : une Loi fixée une fois pour toute, représentant l'autorité suprême. Il n’y a pas de rupture dans l'orientation politique de Médine avec la période mekkoise, elle apparaît plutôt comme une nouvelle étape dans une voie que bien des textes coraniques plus anciens laissaient pressentir. La victoire de Badr en 624 a du apparaître aux contemporains comme l'équivalent moderne des interventions divines du passé. Elle se rattache également au rôle joué par la force d'En Haut dans la vie des prophètes comme Moïse qui restait présent à la mémoire de tous. Après huit années de privations et de luttes armées, les musulmans victorieux rentrèrent à La Mecque en 630 : l'autorité des Écritures judéo-chrétiennes fut écartée, pour être remplacée par celle du Coran ; la participation des non musulmans au pèlerinage fût interdite ; ils proscrirent toute Idolâtrie, et la Mecque devint la Cité Sainte de l'islam, qu'elle est restée jusqu'à nos jours.
L’Islam devenait un mouvement réformateur appelé à rétablir dans toute sa pureté l'idéal juif et chrétien chez ceux qu'il jugeait l'avoir corrompu, dans la mesure où la position musulmane divergeait de celle des « gens de l'Écriture ». L’Islam manifestait une Mission Universaliste: « C'est Lui (Dieu) qui a envoyé son apôtre avec la direction et la religion de Vérité pour la faire prévaloir sur la religion en entier, malgré qu'en aient les associateurs ». Toutes les autres religions n’avait eu aux yeux de l’Islam qu'un rôle temporaire ou une mission restreinte auprès de peuples particuliers, et se trouvant donc maintenant dépassées : - Pour le christianisme 1. Le Christ, né miraculeusement d'une vierge, n'était qu'un envoyé, créature purement humaine que Dieu aurait pu réduire à néant s'il l'avait voulu. Il n'est pas mort sur la croix, mais un sosie lui a été substitué ; 2. Le Christianisme, religion de l'Évangile révélé à Jésus, ne contenait, ajoute-t-on, ni le Dogme de la Trinité, ni celui de l'Incarnation, ni celui de la Rédemption (ni donc celui du péché originel) ; 3. Les Evangiles ont été manipulés par les hommes, et l'on ne peut se fier au texte actuel. Une telle position interprète les textes les plus anciens du Coran à la lumière des plus tardifs. L'Islam se présentait finalement comme la seule religion de l'Humanité. L’idéal religieux de celui-ci était bien affirmé lorsque les Arabes sortirent de leur péninsule pour conquérir le monde. Professant un rattachement direct à la religion d'Abraham l'ancêtre des Arabes par son fils Ismaël ; unis par le souvenir et le culte de Muhammad ; vénérant le Coran comme la parole de Dieu révélée, les musulmans formaient alors une communauté jeune, vivante, dynamique, qui bouscula la Perse et Byzance, ces dernières affaiblies par l'âge et par les luttes armées. On distingue dans l’islam deux facettes qui peuvent être liées : - l'instinct guerrier des nomades en quête du supplément de ressources qu'offrait les butins de guerre, aussi bien que de la gloire donnée par des actions d'éclat. - le sens d'une mission à remplir : proclamer à la face du monde l'unicité de Dieu et la Foi en l'assistance supérieure de Dieu qui attribuer la victoire aux croyants. La plus connue des formules et la plus employée qui exprime la Foi du musulman est l'attestation (shahada) : « J'atteste que Dieu est unique et que Muhammad est l'envoyé de Dieu. ». Ainsi que le verset suivant se montre caractéristique de la Foi musulmane : « Ô vous qui croyez ! Croyez en Dieu, en son Envoyé, à l'Écriture qu'il a communiquée d'en haut à son Envoyé, à l'Écriture qu'il avait communiquée auparavant d'en haut ! Quiconque ne croit pas en Dieu, en ses anges, ses Écritures, ses envoyés et au dernier Jour est dans un égarement infini ». De nombreux versets du Coran sont très caractéristiques de la Foi musulmane et en offrent autant de formulations particulières.
Le sunnisme : les sunnites sont désignés en arabe comme les hommes de la sunna c’est-àdire de la communauté. Constituant une des trois grandes divisions de l'islam. On les nomme aussi simplement ahl al-Kitab : hommes du Livre (le Coran). Le Sunnisme, pris dans son ensemble, correspond à un islam majoritaire. En réalité, les sunnites déclarent posséder une grande variété d'opinions ; ils s'opposent sur des questions, parfois importantes, de théologie ou de droit, sans qu'il en résulte des divisions irréductibles dans la communauté. L’Islam apparaît comme un partage d’opinion puisque celui-ci n’a ni Pape, ni Synodes, ni Conciles. Ces divergences donnent lieu, entre savants, à des querelles d'écoles qui se condamnent les unes les autres sans s'excommunier, car dénoncer un homme comme infidèle est un acte si grave qu'il rend licite sa mise à mort ; les sunnites ont été en général très prudents dans l'emploi de cette arme, et ils s'en font gloire, à la différence des kharidjites qui l’on employé. Les sunnites, géographiquement, sont répandus en Afrique du Nord, en Libye et en Égypte, en Arabie Saoudite, en Syrie et en `Iraq, au Pakistan, en Indonésie, en Afrique noire. On distingue deux minorités auxquelles les sunnites se mêlent : - les kharidjites (d’Afrique du Nord) ; - les shiites (du Liban, de Syrie, d’Iraq et d’Inde). Les sunnites sont tantôt attachés à un islam qui se veut arabe (Coran arabe, Prophète arabe) ou à un islam plus ou moins altéré par l'intégration de croyances et de coutumes anciennes chez les peuples islamisés. Les quatre premiers califes sont, à la tête de la communauté, les continuateurs du Prophète ; ils n'ont pas innové ; ils ont suivi et fait observer les commandements ; ils ont fidèlement gardé les paroles de Dieu et de son Envoyé ; ils sont orthodoxes, et les shiites les accusent d'imposture, ou tout au moins, d'égarement. L'islam sunnite se veut conforme à l'islam primitif, pur de tout élément étranger et de toute nouveauté humaine ; il s'appuie sur une vision idéalisée de l'histoire du passé, sur la fiction d'un accord parfait aux origines Le Sunnisme ne comporte aucune eschatologie politique telle que celle qui caractérise le Shiisme mais tout de même admet , parce qu'elle est révélée, une Eschatologie de la fin des temps, et du Jugement dernier. Il n'y a pas pour lui d'Imam caché dont on attend le retour pour faire triompher sur terre la vérité et la justice. Pour le Sunnisme véritable, sans avoir conçu un dynamisme ou une finalité de l’histoire, le croyant doit, à chaque époque, rester fidèle à la Loi révélée et immuable, dans les circonstances contingentes de son temps par un effort personnel. Après Muhammad, il prend à la lettre le Dogme, il n'y aura plus de Révélation, ni de Progrès dans l'acquisition des vérités religieuses.
Le Sunnisme n'est pas une Doctrine, ni un Système, il est, une attitude de perpétuel compromis selon les circonstances. Le Sunnisme par cela a une souplesse dogmatique et un réalisme politique : il n'y a pas de théoriciens du Sunnisme. Le shiisme Dans le shiisme, Kulayni shiite mort en 328 de l’ère musulmane faisait l'objection suivante aux sunnites : le Prophète, de son vivant, a enseigné les formes et les modalités de son application dans les circonstances de la vie des premiers croyants. Mais, après sa mort, qui devait remplir cet office ? Dieu a révélé la Loi dans le Coran ; Il faut un homme qui soit assuré, à cet effet, du secours spécial de Dieu. Cet homme, c'est l'Imam, descendant de Muhammad par sa fille Fâtima. A cela, les sunnites répondent que le Prophète a donné l'interprétation exacte de la Loi coranique pour tous les temps. De nos jours, la situation des shiites est devenue semblable à celle des sunnites, sauf qu'ils possèdent, en plus des traditions du Prophète, celles de leurs imams. . Au sens strict du mot, le Shiisme s’applique essentiellement aux fidèles qui professent la Foi en la Mission des Douze Imams, c'est-à-dire les shiites duodécimains ou imamites (imam voulant dire guide au sens spirituel principalement). Au sens large, le mot peut désigner une vaste famille en mesure de se réclamer d'une ascendance shiite comme les ismaéliens. Le Shiisme duodécimain eut à traverser des siècles de persécution qui le réduisirent à la clandestinité, après le bref éclat jeté par les princes iraniens shiites de la dynastie des Bouyides du 10ème siècle, qui furent un moment les vrais maîtres de l'empire abbaside. Au 16ème siècle, avec l'avènement de la dynastie safavide, il put revivre au grand jour au centre d’une souveraineté nationale iranienne reconstituée. La quasi-totalité de la population iranienne professe de nos jours le shiisme. Il y a, en outre, de forts îlots shiites en Iraq, au Liban, en Syrie, en Inde, et au Pakistan. Le mot eschatologie est composé du grec eschatos (ἔσχατος), le dernier. L'eschatologie (Discours sur la fin des temps) relève de la théologie et de la philosophie en lien avec les derniers temps, les derniers événements de l’histoire du monde ou l’ultime destinée du genre humain, couramment appelée la « fin du monde ». Dans de nombreuses religions, la fin du monde est un événement futur prophétisé dans les textes sacrés. Plus largement, l’eschatologie peut embrasser des concepts qui sont liés tels que celui de Messie ou des temps messianiques, l’après-vie et l’âme. La plupart des religions monothéistes occidentales ont des doctrines qui affirment que des membres « choisis » ou « dignes » de la seule vraie foi seront « épargnés » ou « délivrés » du jugement et de la colère de Dieu à venir. Ils seront envoyés au paradis avant, pendant, ou après ces derniers, en fonction du scénario des temps de la fin qu’elles retiennent.
□ Mystique ?
Mysticisme
Croyance Religieuse Croyance en la possibilité pour l’Ame, ou l’Esprit, de s’unir au principe fondamental de l’être comme Mystère. Il s’agit d’une manière d’exister, de connaître, d’aimer, de parler ou de se taire tout à fait spécifique, voire supérieure à la normale. « Voir les yeux fermés », pour reprendre le mot de Plotin, caractérisera l’essence du Mysticisme : Voir avec les yeux de l’âme – et non du corps, (c’est-à-dire la mise entre parenthèses du monde extérieur et de ses contraintes). Une suspension de tout forme de divertissement, permet à la vision de devenir communion au-delà des mots, avec le Parfait, l’Unité pure dont tout procède. Plotin révèle dans ses textes la véritable destination de l’extase : se retrouver revient alors à retrouver en soi la trace du Principe Premier, Absolu, Ineffable, le retour de l’âme en elle-même, en son centre que la Lumière de l’Un irradie. L’expérience mystique s’avère bien expérience d’un Absolu. Elle procure un sentiment de complétude, d’achèvement de l’âme jouissante. Elle est « saisie, intérieurement vécue, d’une réalité totale qui transcende la limite, la particularité, la clôture de l’individuation, et fait accéder au moins pour un temps, pensé comme éternel, à l’universalité et à la réconciliation de soi et de tout ». Le mystique, par un désir ardent d’Absolu, pratique durablement la Purification et l’Ascèse pour atteindre l’Extase – « réunion de l’âme à son objet, union parfaite où l’âme se donne et se renonce » - Le mystique fait alors l’expérience de l’Amour, de la Béatitude et de la Joie « dans l’harmonie et le pressentiment de l’Eternité ». Le Mystique, celui qui sait revenir aux choses humaines et transfigurer la vie naturelle en y infusant le principe surnaturel est en outre le plus authentique. On distingue donc le Mysticisme Ascétique et le Mysticisme Joyeux, celui de François d’Assise ; ce dernier, pour qui, l’Un-ion à Dieu fut principe de communion universelle, incarnée dans l’humble quotidienneté. Le mysticisme ne fait-il que franchir les bornes de la raison spéculative ? Ne traduit-il que l’effacement de la raison au profit du sentiment et de l’imagination ? L’idée mystique ne peut-être traitée comme de simples états d’âme relatifs et subjectifs. Le Mysticisme ne fait qu’alimenter, qu’exacerber l’Irrationalité au détriment de la logique rigoureuse et démonstrative. Le Mysticisme s’affirme comme la saisie d’un absolu dans une Un-ion intime
et directe au principe fondamental de l’être ; il suppose la possibilité d’une communication directe et personnelle de l’homme avec Dieu. Mais toute révélation mystique, étrangère à la connaissance normale, est par définition contestable. L’objet des études scientifiques se fait sur les états exceptionnels que la Révélation entraîne parfois – Vision, Extase ou Transe. Comme l’indique l’étymologie du mot « La mystique », n’en demeure pas moins l’ouverture sur un mystère. En alléguant une expérience mystique universelle, le Mysticisme revendique son Universalité. IL s’agit avant tout d’un sentiment d’union avec une divinité qui lui fait perdre la notion de sa personne et de ses limites spatiotemporelles. A cet Absolu, le Corps et l’Esprit participent à cette communion. On a de part cette expérience la conviction d’avoir touché à une vérité totale, l’impossibilité de transcrire cette même expérience ineffable en des paroles intellectuelles. Le Mysticisme a recours essentiellement au langage poétique ou symbolique. La mystique occidentale, sous l’influence des grandes religions monothéistes, vise généralement à un Absolu conçu comme une Altérité Transcendante : l’esprit humain est distinct d’un Dieu plus ou moins personnalisé. L’esprit se transporte vers ce Dieu, ou accueille sa présence. La conception de la mystique grecque résonne durablement en Occident, avec une tonalité plus spéculative qu’affective : cette conception d’un Absolu unissant dans l’immanence l’âme au cosmos divin. Saint Augustin, un des premier moine chrétien, et bien d’autres comme certains Pères de l’Eglise, privilégiaient déjà la recherche d’une expérience personnelle de Dieu : expérimenter et ressentir plus que penser la grâce divine. Du 13ème et 14ème, au sein même du Christianisme la Mystique rhénane et flamande sont représentées essentiellement par Maître Eckart. Cette Mystique met en avant l’Un-ité de l’être et, l’idée d’une Un-ion immanente avec Dieu dans l’âme humaine. Ce Mysticisme est à la fois une forme de gnose (1), connaissance sacrée, et d’ésotérisme au sens noble du terme, moins orienté à ressentir qu’à découvrir par diverses opérations intellectuelles le principe fondamental de la Vérité, que celui-ci relève de l’Esprit (théosophie) (2) ou de la Nature ; il considère en effet que le savoir suprême est caché, et que l’on doit s’y initier par un longue Ascèse. Le plus grand mouvement mystique juif, la Kabbale, se forme aux 12ème et 13ème siècle, développe une profonde spéculation ; son Livre est le Zohar (livre de la splendeur). Sa spécificité réside dans une théorie de la contemplation des lettres du nom de Dieu, trouvées dans l’Univers par un système de correspondances mystiques. Pour l’islam on trouve le Soufisme : mouvement qui place au premier plan non pas les règles et la Loi, mais l’amour mutuel en Dieu et l’Homme. Le
Soufisme devient une connaissance religieuse reconnue par l’islam officiel à partir du 10ème siècle et surtout au 11ème sous l’influence du théologien mystique al-Ghazali. Le Soufisme organisé en confréries hiérarchisées est largement diffusé dans les couches sociales populaires a conçu une méthodologie mystique qui analyse la succession des différents états spirituels, et propose des procédés tels que la répétition inlassable et rythmée du nom divin, Allah. La mystique orientale tend à l’union avec un Absolu Un-ique, impersonnel et indifférencié ; l’Absolu Un-ique présent au fond de tout être vivant, au-delà des apparences extérieures et de l’individualisation : c’est une mystique privilégiant une démarche d’immanence. En Inde, les Upanishad védiques sont des textes religieux datant du 6ème siècle av. J. C. développent la mystique hindouiste : il y a une même nature de principe absolu régissant l’univers que le « soi » de l’individu humain. Le mystique, en retrouvant l’unité essentielle de son être, atteint un état où il échappe à la Loi de l’enchaînement des causes et des effets (Karma). Il échappe également à la transmigration douloureuse des âmes et des renaissances successives (Samsara). On tend à aboutir à l’Un-ion mystique de soi à l’Absolu, à travers les techniques corporelles et spirituelles du Yoga : série d’étapes décrites dans les Aphorismes du yoga (« yoga royal », le yogasutra). Le Bouddhisme se distingue radicalement de l’Hindouisme en rejetant la notion d’un principe du soi. Aussi le mystique recherche la délivrance dans le présent immédiat, dans une complète immanence au monde. Ce monde est le règne de la souffrance qu’entraîne automatiquement tout désir ou attachement. L’état mystique d’éveil et de libération : « le nirvana » est l’extinction de la soif de vivre dans le Bouddhisme. Une autre école épurera l’expérience mystique bouddhiste : l’école Zen. Elle développe une idée de vacuité au sein même de la méditation. 1 Gnose : Doctrine ésotérique qui propose à ses initiés le salut par la connaissance de vérités cachées sur l'homme, l'univers et Dieu. Le terme de gnose désigne diverses tendances qui ont toujours existé dans les grandes religions monothéistes, et qui présentent des points communs aussi bien avec la pensée néoplatonicienne qu'avec les spiritualités orientales. Gnose signifie connaissance. Il s'agit de la connaissance intérieure, par laquelle l'homme appréhende le divin, indépendamment de tout dogme, de tout enseignement; la gnose s'apparente ainsi au mysticisme. Les gnostiques considèrent que Dieu ne peut être en contact avec le monde, essentiellement mauvais, œuvre du Démiurge. La matière est assimilée à l'ignorance, au mal, et la vie terrestre résulte d'une chute de l'esprit dans cette matière, perte de l'unité originelle avec Dieu. L'homme, prisonnier des dualités (bien/mal, âme/corps, connaissance/ignorance), ne garde plus de son origine divine que la vague nostalgie d'un paradis perdu. Mais le principe divin, l'âme, est en lui, et la recherche spirituelle peut le mener au salut en libérant l'âme de sa prison corporelle. Les gnostiques s'attachent au sens ésotérique des textes sacrés, qu'ils n'envisagent pas dans une perspective historique. Par exemple, la Résurrection est pour eux révélation intérieure, éveil de l'âme; la fin du monde est la fin des dualités, l'union retrouvée avec Dieu. En rejetant les dogmes, la
hiérarchie, l'autorité du clergé, les mouvements gnostiques s'attirèrent l'hostilité acharnée de l'Église officielle.
□ Intégriste ?
Intégrisme
Croyance religieuse Croyance qui préconise le respect intégral d’un Dogme ou d’une Tradition, et la conservation en son état d’un Système Doctrinal, sans aucune évolution possible. L'Intégrisme, dans l'Église catholique, s'est d'abord opposé au Catholicisme Social, puis aux diverses réformes introduites par le concile Vatican II. On parle également d'Intégrisme pour désigner toute forme de Conservatisme Religieux dans le Judaïsme et l'Islam. Pour le Protestantisme, on parlera de Fondamentalisme. Sous Pie X, ceux qu'on appela « intégristes » se désignaient eux-mêmes comme « catholiques intégraux » (ils prirent par la suite le nom de « traditionalistes »). Il est incontestable que la tendance dite intégriste prend son origine dans la réaction catholique à la transformation politico-culturelle issue de la Révolution Française, et de la philosophie des Lumières, caractérisée par l'avènement de la Bourgeoisie et du Libéralisme. Les monarchies durent composer avec la bourgeoisie, et les Droits de l'Homme, tandis que, dans les profondeurs, se formait une réaction populaire et se cherchait une issue Socialiste ou Communiste. Le Saint-Siège estimait au contraire qu'il ne pouvait transiger sur les principes, puisque la Vérité y était engagée : il se situa donc sur une position d'intransigeance. Des catholiques, qu'on appela libéraux, pensaient qu'il fallait hardiment tirer un trait sur le Passé. L'Eglise refusait l'ordre Nouveau, s'y heurtait et éprouvait son isolement. L'objectif de Léon XIII fut d'abord, de restaurer l'Ordre Social Chrétien de Pie X. Léon XIII fut un pape plus souple, mais non pas plus libéral que son prédécesseur, et le « ralliement à la République » qu'il a demandé aux catholiques français n'impliquait aucune révision de principes ; Léon XIII entendit reprendre l'initiative : 1 - il était vain de songer à un Ordre Social Chrétien sans une stricte discipline de pensée qui s' imposât à toutes les écoles catholiques. 2 - Il convenait de préciser la norme des rapports entre l'Église et l'Etat, puisque cette restauration d'un Ordre Social Chrétien ne passait pas par le renversement des régimes établis. 3 - il importait de donner à cet Ordre Social Chrétien un contenu en accord avec les données concrètes du temps. La Vision d'une Église porteuse de la société à instaurer, l'idéal d'une nouvelle chrétienté, différente de celle du Moyen Âge, mais reposant sur les mêmes principes s’oppose les refus d'une société condamnée par ses propres erreurs. En 1899, Léon XIII condamnera, par exemple l’Américanisme et son acclimatation sur le vieux continent.
Les principes catholiques sont toujours ceux que le Christ a enseignés, que l'Église a proclamés, que les Papes et les conciles ont définis, que les Saints ont tenus, et les Docteurs défendus. Il convient de les prendre comme ils sont : ils ne se modifient pas, ni parce que les années passent, ni parce qu'on change de pays, ni à cause de nouvelles découvertes, ni par raison d'utilité. Celui qui balance, louvoie, s'adapte aux temps, transige, pourra se donner à lui-même le nom qu'il voudra, mais devant Dieu et devant l'Église, il est un rebelle et un traître. Qui les accepte dans toute leur plénitude et leur rigueur est un catholique. Ce type de catholicisme se veut être un Catholicisme appliqué à tous les besoins de la société contemporaine, alors que le Libéralisme et le Socialisme pensent que la société a en elle-même les moyens de résoudre ses problèmes, et que la Religion doit rester une affaire privée, une affaire de conscience. Ce Catholicisme est donc social par essence, quel que soit le sens que recouvre ce mot, voire les sens successifs et antagonistes qu 'il prendra. Les catholiques libéraux, eux, au contraire, transigent avec la société moderne. Le Catholicisme Intégral est extensif et maximaliste, et le Catholicisme Social en est issu. Les durs conflits paraîtront aux antipodes l'un de l'autre. L'un et l'autre se réfèrent à un même modèle de Christianisme et au même schéma stratégique : l'avènement de la bourgeoisie par des voies révolutionnaires a engendré le dés-ordre social, d'où sort nécessairement la subversion socialiste. La bourgeoisie et la société, contre ce péril, n'ont de recours qu'en l'Église, qui ne cesse de dénoncer dans l'Individualisme Libéral la cause des maux actuels. Trois forces sont donc en présence. De part la montée irrésistible du Socialisme les Anathèmes du Syllabus sont accompagnés d'une invitation à rallier L'Eglise, seule arche du Salut. L’Eglise prétendait bien être le défenseur du peuple chrétien, des petites gens, contre les erreurs modernes. Ce Catholicisme Intégral découvrit la réalité quotidienne de la vie ouvrière et des quartiers pauvres. Ainsi naîtront, la jeunesse catholique et la démocratie chrétienne. En son sens strict et premier, le mot Intégrisme désignait un parti politique espagnol fondé vers 1890 sous l'invocation du Syllabus, mais que Pie X luimême tiendra à distance, le jugeant excessif. Cette Idéologie visera tous ceux qui combattaient, à tout prix, l'ouverture politique et sociale du Catholicisme. L’Intégrisme Moderne est progressivement devenu un Mouvement de résistance à une transformation interne. Quelle que soit la manière personnelle dont on se situe dans cet affrontement, on en resterait à une vision de l'histoire bien mesquine si l'on réduisait ce phénomène à l'image souvent dénaturée qu'en donnent les polémistes. Le programme de restauration d'une société chrétienne a fait place à la défense de Valeurs religieuses menacées par la décomposition. Le souci des « intégristes », dans ces polémiques est de montrer que leur pensée s'identifie à l'orthodoxie catholique et à l'authentique Tradition, à l'encontre de toutes les novations doctrinales jugées par eux
« modernistes » ou « modernisantes ». Le souci de leurs adversaires, au nom de la même orthodoxie, est de tracer une via media entre les deux excès opposés du Modernisme et de l'Intégrisme. Quant au Fondamentalisme, il est issu du Protestantisme américain, notamment des baptistes des états du sud en réaction contre les tendances libérales et moderne de la Bible. Le sens littéral est le seul admissible, il ne souffre aucune interprétation historique ou scientifique. Le récit de la Genèse devient le garant du Fixisme. D'où les croisades pour bannir des écoles même publiques l'enseignement de la Théorie de l’Evolution. Pour les fondamentalistes, les structures de l'Eglise, doivent reposer sur des déclarations dogmatiques, et se conformer aux anciennes, structures présentées dans la Bible. Le Fondamentalisme a donné naissance à d'autres sectes telles que le Millénarisme, le Pentecôtisme, l'Adventisme et les Témoins de Jéhovah. Cette doctrine fut la cause de nombreuses scissions au sein de plusieurs Doctrines (Baptisme, Méthodisme, Presbytérianisme). En 1918, les Églises fondamentalistes se fédérèrent dans la World's Christian Fundamental Association. Le Fondamentalisme actuel est né suite à une réunion annuelle d'étude patronnée par certaines Églises « évangéliques » (Niagara Conference) qui publia, en 1895, le document en cinq points fondamentaux (fundamentals) : 1) 2) 3) 4)
l'inspiration littérale des Écritures ; la divinité du Christ ; la naissance virginale de Jésus ; la valeur expiatrice et pleinement rédemptrice de la mort de Jésus ; 5) la certitude du retour prochain du Christ pour le Jugement, Dernier point particulièrement important, car son accent prémillénariste exclut tout engagement politique ou social des chrétiens. Seule la parousie (*) peut mettre fin aux injustices sociales existantes. Ces points fondamentaux se dirigent contre les libéraux de la théologie et de l’action sociale. Tout cela explique le désintérêt à peu près total des fondamentalistes pour tous les mouvements de réforme sociale institutionnelle. Entre 1895 et 1914, le Millénarisme reste important dans les prédications de « réveil » et surtout peut-être dans les « missions évangéliques » dans les pays non chrétiens. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Fondamentalisme se dévoile sur la place publique dans la lutte menée par les conservateurs protestants de tous bords contre le Darwinisme professé dans certains établissements publics d'enseignement aux États-Unis. Pour débarrasser les écoles et les Églises des professeurs et des pasteurs défendant l'Evolutionnisme, les fondamentalistes des Églises les plus
diverses (surtout baptistes et presbytériennes) se liguèrent. Les Fondamentalistes des années 1920-1930 tentèrent, souvent avec succès, de faire accepter certaines confessions de foi comme condition d'accès au pastorat dans leurs Églises, et à l'enseignement dans leurs écoles. Une action politique concertée leur permit également, en certains États, d'éloigner des chaires d'enseignement public les candidats soupçonnés d'attachement aux points de vue darwinistes. C’est d’ailleurs de cette période que le Fondamentalisme prend l'aspect sous lequel il est actuellement le plus connu. L'État du Tennessee fut le premier, en 1925, à suivre les fondamentalistes sur leur chemin. Entre 1920 et 1930, le fondamentalisme cristallise les craintes de tous les conservateurs sur l'antidarwinisme, pour créer un front commun des « antimodernistes ». (*) Parousie du grec Parousia (présence), il s'agit du retour glorieux de Jésus Christ à la Fin des Temps biblique dans le but d'établir définitivement le Royaume de Dieu sur la Terre.
Fanatisme Le Fanatisme, quant à lui, est une croyance religieuse conduisant à un délire sacré, et expliquant les faits par l’intervention constante de présences occultes. Le Fanatisme ne souffre pas la contradiction. Il conduit de façon manichéenne, à partager les hommes entre amis ou adversaires. Le Fanatisme est une attitude passionnelle dans la défense d’une conviction, d’une croyance. C’est un zèle aveugle pour une cause rendant légitime l’emploi de tous les moyens pour l’imposer. Le simple amour de la loi doit-être dans le Fanatisme, le but constant de notre effort, mais en sachant qu’il est inaccessible, faute de quoi, on tombe dans le Fanatisme religieux reconnaissant que les croyances conditionnant les actions tendent à se présenter et à être vécues comme des Vérités Objectives. Dans ce Fanatisme le risque d’Intolérance est constant. Dans le sillage de l’Ecole de Francfort, on a pu parler du Fanatisme destructeur et aliénant de la Raison Technicienne. Hegel dénonçait, dans son analyse de la Terreur (Phénoménologie de l’Esprit), les racines du Fanatisme de la raison politique. Le fanatisme peut rechercher une cause scientifique. Il n’est pas irrémédiablement l’autre de la Raison.
□ Agnostique ?
Agnosticisme
Croyance religieuse Croyance pour laquelle, il est impossible de connaître les réalités métaphysiques ou de se prononcer sur leur existence. Ne reste que l’inconnaissable, y compris Dieu. Par op-position au Gnosticisme, c’est le naturaliste Thomas Huxley au 19ème siècle qui inventa le terme d’Agnosticisme, qui fait intervenir, dans son analyse du monde, des phénomènes surnaturels et non rationnels. Proche du Relativisme, cet Agnosticisme philosophique également proche du criticisme kantien désigne aussi une attitude d'esprit commune qui considère les questions supra-empiriques comme vaines, parce que définitivement inconnaissables par la Raison. La notion est polarisée par la distinction entre Fait et Droit. L’agnosticisme décrit la suspension de la croyance à l’égard de toute proposition manquant d'évidence adéquate. La première sorte d’Agnosticisme : l'inconnaissabilité est de fait, et nous oblige à suspendre toute réponse, et le suffixe « isme » n’est plus justifié ; ou la seconde sorte : l'impossibilité est de droit et l’on ne peut plus distinguer l'inconnaissabilité de l’en-soi de l'inexistence, de l'inconnaissable.
□ Créationniste ?
Créationnisme
Croyance scientifique Croyance en la Création du monde par Dieu sans évolution des espèces. Cette Théorie soutenant que les espèces vivantes ont été créées telles qu’elles sont à l’heure actuelle se montre comme une Doctrine Fixiste de la Création. En un sens radical, elle désigne la Création du monde, l'acte par lequel Dieu produisit le monde à partir du Néant. Doctrine ou Concept-ion admises jusqu'au 17ème siècle qui recouvre l'Univers comme ensemble des êtres crées ou créatures. Eclairons cette définition préliminaire, en mettant en place une op-position entre, d'une part, la Tradition issue du Judaïsme qui, à partir de la Genèse et à travers le récit biblique de la Création du Monde, a donné au concept sa pleine dimension, ou avec les textes sacrés, s'impose ainsi l'idée d'une Création Absolue, supposant une Puissance Divine, et non seulement démiurgique, cause unique d'une réalité entièrement distincte d'elle-même et, d'autre part la Pensée Antique, qui n'a Déterminé la Création que dans son sens relatif, comme imposition d'une forme à une matière préexistante. La Création désigne ce Pouvoir Absolu par lequel l'Agent Divin promeut l'existence, en dehors de lui, une réalité qui ne préexistait en aucune manière. Créer signifie, à partir d'un point de départ, le Néant, amener à l'être, une réalité nouvelle.
□ Evolutionniste ?
Evolutionnisme
Croyance scientifique Croyance en la variation de l’état d’1 système (par exemple biologique) au cours du temps. Si l’on accepte l’évolution biologique : elle est constituée par l’ensemble des modifications subies par la composition du monde vivant depuis l’apparition de la Vie sur Terre. Toutefois, les biologistes réservent l'emploi du terme d’ « évolution » à l'interprétation « transformiste » de ces modifications : les formes vivantes qui peuplent la terre à une date donnée sont les descendants des formes qui ont vécu antérieurement. L’Evolutionnisme est en contradiction avec la notion de reproduction « conforme » des êtres vivants. Une notion qui découle d'observations effectuées à l'échelle du temps de la génération ou d'un nombre relativement petit de générations. L’Evolutionnisme suppose au contraire que, sur un très grand nombre de générations (des milliers, voire des millions) des différences, généralement minimales, peuvent apparaître, et s'accumuler dans la descendance d'une forme venant du passé. Les premiers êtres vivants sont apparus sur Terre il y a plus de 3 milliards d'années (et peut-être plus au moment de cette publication) après une phase d'évolution dite prébiotique marquée par la formation de molécules organiques de plus en plus complexes et l'individualisation en milieu aqueux de systèmes chimiques de plus en plus élaborés et de plus en plus autonomes. Dès le début du 19ème siècle, Lamack, le premier à avoir clairement présenté la notion de Transformisme, suggérait un mécanisme fondé sur l'hérédité des caractères acquis. Constatant que les caractères anatomiques et physiologiques d'un organisme sont modulés par les conditions dans lesquelles a lieu son développement, et que cette modulation est de nature adaptative, il postula la transmission de génération en génération des caractères ainsi acquis ; ainsi pouvait-on comprendre, dans un milieu donné, le perfectionnement progressif de l'adaptation à ce milieu et, dans des milieux différents, la diversification du monde vivant. Les mécanismes de l'évolution ont donné lieu à de nombreuses spéculations. Darwin, un demi siècle plus tard, tout en rendant populaire la notion de Transformisme, attirait l'attention sur la Sélection Naturelle dans un environnement déterminé : seuls les êtres les mieux adaptés survivent et se reproduisent, transmettant leurs caractères à leurs descendants, d'où une nouvelle génération en moyenne mieux adaptée que la précédente. L'hypothèse de l'hérédité des caractères acquis a été rejeté et ont révélé l'existence de phénomènes susceptibles d'introduire dans une lignée une variabilité héréditairement transmissible donnant prise à la Sélection Naturelle, à la suite des Progrès de la biologie à la fin du 19ème siècle et au
20ème siècle. Le couple mutation sélection est à la base de la conception actuelle des mécanismes de l'évolution, connue sous le nom de Théorie Synthétique, ou encore Néodarwinisme, conception qui ne laisse aucune place à une quelconque prédétermination, à une quelconque finalité de l’évolution. Ce sont les mutations, événements exceptionnels et aléatoires, qui modifient la structure (et par conséquent les fonctions) du matériel génétique. Le Néo-Darwinisme Cette Théorie s'est perfectionnée progressivement depuis le début du 20ème siècle pour devenir vers le milieu du siècle la Théorie Synthétique de l’Evolution. En général c’est la Théorie des mécanismes de l'évolution prenant en compte les acquis de la génétique, notamment l'existence des mutations comme source de la diversité sur laquelle s'exerce la Sélection Naturelle, tout en rejetant l'hérédité des caractères acquis. L’explication théorique de l’évolution des espèces demeure encore à établir et fait l'objet de différents débats entre généticiens et paléontologues. Vers 1900, le Mutationnisme débarrassa le Darwinisme de la Croyance en l'hérédité de l'acquis, puis, à partir de 1920, se sont succédé de nombreuses Théories (Théorie Synthétique, Neutralisme, Théorie des équilibres ponctués) qui tentaient d'éclaircir le processus évolutif. Même si, depuis Darwin, l'évolution des espèces est un fait scientifiquement établie, aujourd'hui, les connaissances semblent encore très partielles et, notamment, l'idée selon laquelle l'évolution se fait dans le sens d'un Progrès continu, est remise en question. Avant la publication de l'ouvrage fondamental de Charles Darwin, de l'Origine des espèces en 1859, de nombreux fossiles avaient été découverts, prouvant que des espèces très différentes de celles d'aujourd'hui avaient autrefois peuplé la Terre. Pour la majorité des biologistes, notamment Georges Cuvier, cela voulait simplement dire que Dieu avait créé plusieurs types d'animaux à différents moments. Mais Darwin apporta les preuves que les espèces étaient apparues successivement, non pas par des actes de Création, mais par un processus biologique. Darwin n'a cependant pas fourni de preuves tangibles sur la façon dont pouvait se dérouler la naissance d'une espèce à partir d'une espèce-souche. En effet, si l'idée de descendance impliquait qu'à un moment donné des espèces donnent naissance à d'autres, le phénomène lui-même restait mystérieux. Darwin avança l'hypothèse de la Sélection Naturelle. Si l'une de ces variations se révèle avantageuse, l'individu qui la porte se reproduira mieux que les autres ; si, de plus, cette variation est héréditaire, ses descendants engendreront eux aussi plus que les autres membres de la population. Ce type de variations est bien connu chez les animaux domestiques, et les éleveurs ont appris à reconnaître sans difficulté chaque individu d'un troupeau de bovins d'après ses caractéristiques individuelles. A partir de cette observation incontestable, il manqua à Darwin de nombreuses preuves
pour confirmer ses hypothèses, qui ne ne seront confirmées qu'au 20ème siècle. Darwin avança une autre hypothèse: si une race approfondit sa différenciation (par le même mécanisme d'accumulation des variations avantageuses), elle peut devenir si distincte du type initial de l'espèce qu'un zoologiste la qualifierait de sous-espèce; si celle-ci se différencie encore, elle finira par représenter une véritable espèce nouvelle. Cette dernière tendra donc progressivement à n'être composée que d'individus porteurs de cette variation. Elle représentera une race nouvelle au sein de l'espèce, c'est-àdire une population différant héréditairement des autres populations qui composent l'espèce. Si des animaux gris se croisaient avec des animaux noirs, les rejetons étaient de couleur gris foncé, et ainsi de suite. Dès lors, si une variation (pelage blanc, par exemple) apparaissait chez un individu au sein d'une population de 100 individus normaux à pelage noir, elle allait progressivement être «diluée» jusqu'à disparaître, en vertu de l'hérédité par mélange. Plutôt que d'être progressivement composée d'animaux blancs, la population allait au contraire redevenir uniformément noire .Pour prendre un exemple fictif, cette Théorie prévoyait que le croisement d'un animal blanc avec un animal noir donnait nécessairement des rejetons de couleur intermédiaire, en l'occurrence grise. Selon ces lois, les caractères «apportés» par les individus reproducteurs ne se mélangaient pas, et pouvaient même réapparaître à l'«état pur» chez des descendants, même s'ils ne sont pas manifestés chez leurs parents. La théorie néo-darwinienne est caractérisée par deux notions centrales: 1 - l'évolution consiste en l'apparition dans les populations de nouvelles variantes génétiques, suivies du remplacement graduel, sous l'action de la sélection naturelle. 2 - ce mécanisme de modification génétique des populations permet à lui seul d'expliquer comment une espèce donne graduellement naissance à une nouvelle espèce, après être passée par les stades race puis sous-espèce grâce à la différenciation génétique croissante d’une population. Les partisans du Néo-darwinisme strict dans les années 1990 pensent que la formation de nouvelles espèces par «révolution génétique» ou par remaniements chromosomiques est l'exception plutôt que la règle. En fait, cela dépend sans doute des espèces considérées. La controverse sur la façon dont naissent les espèces est toujours vive. Pour la Théorie Néo-darwinienne, l'évolution des espèces, appréhendée dans son ensemble, était une progression du plus simple au plus complexe.
□ Déterministe ?
Déterminisme
Croyance scientifique Croyance selon laquelle tout phénomène a sa cause et que, les mêmes causes génèrent rigoureusement les mêmes effets. L'idéal du Déterminisme strict fut formulé par le physicien Laplace (1749-1827) : « si nous parvenions à une connaissance totale d'un état donné de l'univers, nous pourrions en déduire infailliblement ses états passés et futurs ». Suivant un principe d'enchaînement régulier, les Lois scientifiques établissent entre les faits un rapport constants, nécessaires, universels, mesurables et dont la reproductibilité autorise la prévision. Dans la mesure où il se rapporte avant tout à une Concept-ion Scientifique du Monde, le Déterminisme, ou plutôt son principe, doit être distingué de l'idée de nécessité ou de Fatalisme. C'est en physique que le principe du déterminisme trouve à la fois sa forme la plus opératoire et sa problématisation la plus complète. Une Théorie, dans la physique contemporaine sera dite, déterministe, lorsqu'elle permet de prévoir l'évolution d'un système physique à partir de ses conditions initiales, prévision donnée comme certaine. Les positions et les vitesses d'un ensemble de particules, à tout instant ultérieur, lorsque sont connues leurs positions et vitesses initiales, sont calculé par la Mécanique Classique. Le Déterminisme Absolu et Total exclu toute contingence, et donc toute Liberté conçue comme pouvoir d'indétermination ou libre arbitre indépendant de la puissance de Dieu. Les choses sont déterminées à exister, et à agir selon une nécessité relevant de causes qui leur sont totalement extérieures et absolument contraintes. Cette chose sera dite nécessaire ou plutôt contrainte qui est déterminée par une autre à exister et à produire quelque effet, selon une certaine raison déterminée.
□ Indéterministe ?
Indéterminisme
Croyance scientifique Croyance fondée sur la négation du déterminisme. L’indéterminisme confère à l’Homme un Libre Arbitre Absolu ; c’est-à-dire l’indépendance totale des actes de la volonté par rapport à toute série de causes antécédentes comme à tout ordre de circonstances. L'Indéterminisme désigne l’intervention du Hasard dans les phénomènes naturels à l’échelle microphysique (épistémologiquement parlant) à contrario du Déterminisme défini, dans le cadre de la Physique Classique. Il se réfère aussi bien à l'idée d'une indétermination immanente aux phénomènes physiques eux-mêmes qu'à la Thèse selon laquelle il serait l'effet des limites inhérentes aux procédures de connaissance, les propriétés caractéristiques des phénomènes étudiés étant modifiées par les procédés mêmes qui sont mis en œuvre pour en élucider la nature L'apparition du Modèle Indéterministe se comprend dans le cadre de la Crise du Modèle Déterministe dominant en Physique depuis le 17ème siècle : le modèle déterministe fondé sur la puissance heuristique de la méthode mathématique utilisée dans la dynamique newtonienne et dans la mécanique galiléenne. Le déterminisme lié à la physique des solides s'avérait inopérant dans la physique des fluides, l'interprétation relativiste des phénomènes cosmologiques par Einstein, et surtout le développement des Théories quantiques, de Planck à Heisenberg, ont provoqué l'effondrement de l'édifice déterministe en ruinant ses fondations réalistes. Le modèle purement mécanique excluant la possibilité de comprendre la nature statistique des phénomènes lumineux, vint à être remplacé par le modèle quantique, qui impliquait alors une interprétation probabilitaire des événements subatomiques. Il y eut un changement complet de perspectives dans les représentations du monde naturel. L’Indéterminisme consiste en effet dans le passage d'un univers prévisible à un Univers Probabiliste et Incertain. La Loi de causalité, même si elle est vraie, ne vaut que pour les objets idéaux ; les objets réels auxquels nous avons affaire ne sont contrôlables que dans la limite d'une très forte probabilité. Les relations d'incertitude de Heisenberg montrent, de ce point de vue, que l'Indéterminisme est moins du côté de la connaissance que de celui de la réalité physique qu'elle essaie d'atteindre.
L’interprétation des Lois Quantiques par l'Ecole de Copenhague, où officiait Bohr et Heisenberg, fut définie par Heisenberg de la façon suivante : « Selon cette Interprétation, les objets mathématiques que nous couchons sur le papier ne disent rien sur la situation objective de la Nature, mais, au contraire, ils affirment quelque chose sur des potentialités, sur des Probabilités ». Heisenberg marque la différence qu’il y a entre le mot indéterminisme et le « déterminisme » de la physique classique, mais aussi avec le modèle mis en œuvre dans l'ancienne thermodynamique statistique. Pour celle-ci, le fait de ne pas connaître suffisamment les coordonnées d'un système, et donc de ne pas être en mesure de prédire son comportement dans tel ou tel cas, n’empêche pas de pouvoir déterminer ce système. En effet, et en principe, la possibilité de mesurer les positions des particules du système autorise les prédictions. Mais dans la Théorie Quantique, le physicien se trouve dans l’impossibilité de définir le moment de la désintégration radioactive d’un noyau. L'idée d'Indéterminisme correspond très précisément, pour Heisenberg, à cette différence entre la Théorie Classique et la Théorie Quantique, celle-ci ayant « abandonné la recherche de paramètres capables de mesurer, et par là-même, de prédire plus que la théorie quantique ne permet déjà de le faire ». La Théorie Quantique exclut donc le fait qu'il soit possible d'effectuer, même en principe, des mesures qui permettraient de formuler des prédictions sûres quant au moment de la désintégration. L’Interprétation de l'Ecole de Copenhague revient donc à introduire le concept de Probabilité, ou concept de potentialité au centre de la théorie Quantique. Le schématisme mathématique utilisé par la Théorie renvoie donc désormais à des Potentialités, et non plus à des réalités comme le postulait la Physique Classique. La formule toujours citée, extraite d'une lettre d’Einstein, à Max Planck révèle son anti-indéterminisme : « Ce que nous attendons de la science nous situe maintenant aux antipodes l'un de l'autre. Vous, vous croyez en un Dieu qui joue aux dés, et moi, je crois aux règles parfaites de la Loi dans un Univers où il existe quelque chose d'objectif, que je m'efforce de saisir d'une façon farouchement spéculative » Cette lettre démontre clairement qu'Einstein rejetait l'hypothèse indéterministe sur la base de conceptions à la fois rationalistes (en
physique) et réalistes (en philosophie), le tout mêlé de Foi dans une Religion de type Cosmique, qui lui était tout à fait propre. Les physiciens de l’Ecole de Copenhague ont bien montré que l'incapacité d'émettre des prévisions certaines provient des limitations internes de la connaissance, celles des procédures mises en œuvre dans l'expérience elle-même. L'op-position, trop schématique peut-être, entre déterminisme et indéterminisme recouvre en fait des problèmes de niveaux différents. A commencer par celui de la causalité dont on ne peut trop rapidement confondre le sort avec celui du déterminisme. Mais cela, n'implique pas pour autant que le rejet du déterminisme suppose nécessairement celui de la causalité, seule étant ruinée, en fait, l'idée d'une causalité qui correspondait au type d'explication de la mécanique analytique classique comme celle de Laplace C'est sous le titre de « Métaphysique indéterministe » que K.Popper reprend le débat. Il évalue le statut épistémologique des énoncés qui l'organisent. Il faut distinguer, selon le type de précisions déduites, des « énoncés de précision » et des « énoncés de Probabilité », la tâche du savant également, est de « rechercher des Lois qui lui permettent la déduction avec précision ». Les énoncés de précision se rapportent à des prévisions relatives à des cas individuels, permises par des lois de type causal ou déterministe. Les énoncés de probabilité se rapportent à des « hypothèses relatives à des fréquences », relevant des lois probabilitaires. Popper dans son hypothèse consiste à montrer que rien, épistémologiquement parlant, ne rend incompatibles ces deux types d'énoncés, qu'il est logiquement possible de ramener les énoncés de précision à des énoncés de probabilité. Cette situation logique ne justifie donc, a priori, ni une position déterministe, ni son contraire celle indéterministe. Popper conclut sur le caractère métaphysique du débat sur la causalité de l’Indéterminisme ; que le monde soit ou non régi par des Lois strictes est, comme la Croyance en la causalité, une question purement méta-physique. L'analyse d'Heisenberg n'implique donc pas nécessairement des Thèses Indéterministes, aucun énoncé empirique n'est susceptible d'entraîner des conséquences méthodologiques conduisant le savant à abandonner sa recherche de nouvelles Lois, mais elles tombent sous le coup du Principe de Vérification Poppérien : la Falsification. En fait l’Indéterminisme cache un mode de pensée commun avec celui de la méta-physique déterministe. Le déterminisme suppose selon le modèle de Laplace que tout événement doit pouvoir être prédit avec un degré de précision donné, cela n’impliquant pas pour autant que l'on puisse justifier l'énoncé
d'interdits fixant des limites internes à la recherche scientifique.
□ Sceptique ?
Scepticisme
Croyance philosophique Croyance antidogmatique, en l’Absence de Vérité Absolue. Le sceptique paradoxalement fait de la philosophie pour montrer qu’il ne faut pas philosopher. Le scepticisme préconise de Suspendre le Jugement, et de prendre la vie pour guide. Ce qui se montre à nous, hommes, et à partir de quoi nous pensons ce que nous pensons, ce qui est pensé, est le produit mixte de la rencontre entre le sentant et le senti, un relatif : le phénomène. Les phénomènes varient et s'opposent selon les hommes, selon les liens, selon les circonstances, les Iieux etc. ; sans qu'il soit possible d'en tenir un à l'exclusion des autres, pour une manifestation du réel. Nous jugeons de ce qui est à partir de ce qui nous apparaît. Nous pourrions néanmoins faire abstraction de cette relativité s'il y avait une uniformité et une universalité du phénomène. La variété et l'opposition des opinions relatives aux premiers principes et aux premières causes, empêchent que l'on donne son assentiment à aucune. C'est dans une « Suspension de Jugement » que résulte la mise en oeuvre de la méthode sceptique. On a reproché aux sceptiques de parler et de se promener pour dire qu'on ne pouvait pas se prononcer, et on a confondues la suspension du Jugement, avec le silence. Or suspendre le jugement ce n’est pas se prononcer à l’égard de ce que les choses sont ou ne sont pas. L’existence, dit-on, est faite de choix, de décisions, qui imposent qu’on se prononce sur la valeur des choses et des actes auxquels on est confronté. On a mis en doute la possibilité, pour le sceptique de vivre en suspendant son jugement. Le scepticisme serait alors un simple jeu dialectique, une fantaisie spéculative que la vie réfuterait. La suspension du jugement n'interdit nullement d'orienter sa vie, elle impose seulement de l'orienter en se fiant aux phénomènes qu'il s'agisse des moeurs, des lois ou des inclinations du corps.La méthode sceptique conduit à l'Ataraxie, au contentement et à l'absence de trouble de l'âme.
Le pyrrhonisme a pour but de rechercher le Bonheur et de reconnaître qu'il réside dans la quiétude de l'impassibilité. Cette quiétude pourra être atteinte par le travail d'analyse de nos représentations. Le pyrrhonisme paraît avoir sa source dans une vive préoccupation morale. Nous devons nous rendre compte, que les choses ne nous sont connues que relativement à notre situation. De la critique de la connaissance (qu'Aenésidème élargira à la raison en critiquant le concept de causalité par exemple) découle une indifférence spéculative : « Suspension du Jugement » (Epochè) et impossibilité de se prononcer (Aphasia). On doit se dépouiller de tout affect et atteindre ainsi l' ataraxie (absence de trouble, impassibilité et équilibre de l'âme qui se retient de juger dogmatiquement). Les passions sont neutralisées par la suspension du jugement, car elle supprime de ses passions les opinions qui les soutiennent (Apathie). Le scepticisme Grec est généralement compris comme la philosophie négative par excellence, qui proclame impossible la possession de la Vérité.
□ Relativiste ?
Relativisme
Croyance philosophique Croyance selon laquelle, il n’y a de connaissance que relative. Cela signifie que toute connaissance dépend d'une autre connaissance ou d'un point de vue. Le terme est souvent employé pour designer les philosophies empiriques, psychologiques ou sceptiques. Il s'applique aux doctrines esthétiques ou morales selon lesquelles le Bien ou le Beau sont des idées relatives. Le Relativisme Radical est représenté par la phrase prêtée par Platon à Protagoras : « l'homme est la mesure de toutes choses, de celles qui sont pour ce qu'elles sont, de celles qui ne sont pas pour ce qu'elles ne sont pas ». C’est un Relativisme fondé sur la nature de l’entendement. On rencontre un Relativisme fondé, lui, sur les conditions historiques et sociales, ou philosophie des conceptions du monde. Cette Philosophie a été critiquée par Husserl dans la philosophie comme science rigoureuse. Pour cette philosophie il n’existe de vérité que relative à une époque donnée et pour une civilisation donnée.
□ Perspectiviste ?
Perspectivisme
Croyance philosophique Cette croyance construit une image de l'objet en fonction du point de vue de l'observateur. On donne le nom de Perspectivisme à toute Doctrine qui soutient que la représentation est sous la dépendance exclusive du Sujet qui la construit. Entre le connaître et les besoins vitaux propres du sujet, tel est l’articulation essentielle que propose le perspectivisme, Doctrine largement étudié et défendu par Nietzsche. L'être selon lui n'est plus pensé selon des critères d'immutabilité et d'identité, mais par un retour à la philosophie héraclitéenne, comme devenir pur, sans ordre, ni règle, ni fin assignable. Il est selon sa philosophie : l'être-devenir offert à un connaître qui va lui imposer ses lois, sa perspective, l'appréhender, le transformer en fonction de ses propres besoins, de ses propres exigences. Cette perspective, portée par le sujet sur l’Etre du réel ne saurait être pensée comme l'interprétation passive d'un donné préexistant. Il n'y' a que des Interprétations, selon Nietzsche : des Perspectives sur les faits. Sera dite « noble », par contrepoint, l'interprétation qui émane d'une volonté de puissance de part en part affirmative, approuvant sans restriction l'existence, jusque dans la souffrance, jusque dans le nonsens, suffisamment forte, enfin, pour vouloir avec amour la répétition indéfinie de ce qui est. Le Perspectivisme Nietzschéen, renvoie dos à dos deux pôles, opposés d'une métaphysique archaïsante que sont le Réalisme et l'Idéalisme. Le Scepticisme n’est jamais pour Nietzsche que le nom donné à la peur de la Vérité. Le Relativisme dans la proclamation qu’il fait de sa condamnation de l'Absolu, aboutit dangereusement à une égalisation, un nivellement des pensées et des Théories. Chez Nietzsche, si le connaître se définit bien comme une façon d'entrer en relation effective avec le réel, c'est parce qu'il est d'abord et essentiellement une opération du Corps. Nietzsche interprète comme un soi, constitué d'une pluralité de forces dont tantôt l'une, tantôt l'autre, prévaut, pourvu d'une vie aussi riche et complexe qu'elle demeure secrète et invisible. Ce Corps est peut-être le Vrai Sujet, il ne peut se réduire, au nom d'un Matérialisme grossier. Le Corps se découvre
psychique de part en part. Ainsi ce corps a une perspectivisation plus fine, plus complexe et plus riche, le connaître dans la philosophie nietzschéenne se_ dit toujours en terme de maîtrise, qu'il soit peut-être uniquement question du corps dans le procès de connaissance éclaire doublement le fait que, d'une part : - « tout l'appareil de la connaissance est un appareil d'abstraction et de simplification, organisé, non pour la connaissance, mais pour la maîtrise des choses » - « Les philosophes nous ont mis en garde avec un sérieux terrifiant sur le mensonge des sens (...). Mais personne n'a saisi l'inverse, l'inutilité du vrai dans la vie et la nécessité vitale de l'illusion perspectiviste » Entre ces prospections se jouent des luttes, des conflits, des hiérarchies entre ces perspectives. Le fait qu'il y ait plus de perspectives sur le réel implique : 1- la nécessité de mettre en place un critère susceptible de départager les interprétations riches, « nobles » des interprétations affaiblies, « viles », 2- Sera dite « noble » l'interprétation qui émane d'une volonté de puissance de part en part affirmative. 3- Sera dite « vile » l'interprétation proposée par une volonté de puissance négative Ce critère de différenciation vaudra enfin, à l'intérieur même de l’histoire de la philosophie, pour sélectionner le « véritable philosophe », des « ouvriers de la philosophie » : lui seul s'assume comme législateur- et créateur de valeurs. Il est celui qui commande et légifère, celui qui détermine le sens, dont la connaissance est véritablement transmuée en création dont la volonté est éminemment volonté de puissance. Celui qui, tel la figure du penseur grec avant Socrate, ouvre des possibilités de vie infiniment riches et dionysiaques rompant ainsi avec le Nihilisme de la Modernité.
□ Individualiste de droits ? □ Individualiste de faits ? Individualisme de droits ou de faits
Croyance philosophique Doctrine affirmant la primauté de l’individu sur la collectivité. On pense le bien collectif comme somme de biens individuels, l'individu lui est considéré comme source irréductible de valeur : l'individu ne peut se voir soumis à une contrainte à laquelle, d'une manière ou d'une autre, il n'aurait pas consenti. On a discerné l’individualisme de droits ou de faits dans la naissance du Nominalisme occamien, et son épanouissement dans les Doctrines éthico-politiques des 17ème et 18ème siècles. L’Individualisme s’est vu reprocher sa représentation abstraite de l’individu souverain et autonome par les religieux comme Bossuet ou par les idées romantiques comme celles de Schelling. Il s’est vu reprocher également sa conception volontariste et psychologique de l’ordre social avec leurs conséquences néfastes sur les plans économiques et juridiques. Les Thèmes Individualistes de Liberté et d’Egalité des Droits ont été remis en valeur au 20ème siècle aux cours des catastrophes politiques. On peut distinguer 2 types d’individualisme : - L’Individualisme de Droits qui reconnaît à la personne sa citoyenneté, avec son droit de cité, et ses devoirs civiques, dans un certain respect des règles de conformité. - L’Individualisme de Faits, ou l’individu se retrouve seul avec luimême et son propre Egoïsme, inscrit dans une religion du Laxisme, libre de tout faire, dans un Cynisme proche d’un certain Hédonisme lui reconnaissant pour seul droit, le droit à la différence sans contrepartie morale. (Je m’en-fou-tisme).
□ Hédoniste ?
Hédonisme
Croyance philosophique On appelle Hédonisme toute Doctrine qui fait de la recherche du Plaisir le principe de la morale. C’est une Croyance philosophique qui définit le plaisir comme Souverain Bien. L’Hédonisme est à distinguer de l’Eudémonisme pour lequel l’activité morale doit avoir pour fin la recherche du Bonheur, auquel s’identifie la Vertu. L’Ecole Cyrénaïque ou Ecole Hédonistique est à l’origine de l’hédonisme, et a été créé par Aristippe vers 435-350 av J. C. Epicure dans sa lettre à ménécée affirme que « le plaisir est le principe et la fin de la vie bien heureuse ». Il donne par cette phrase un principe plus systématique à l’Hédonisme. Nous sommes en tant qu’être humain à la recherche du plaisir pour vivre conformément aux prescriptions de la Nature. L’Hédonisme épicurien se tourne vers un Ascétisme extrême. On vise à obtenir, par les désirs naturels et nécessaires, la non-douleur pour le corps et l’absence d’inquiétude et de crainte pour l’esprit. Pour Epicure, admis par les cyrénaïques, il y a deux sorte de plaisirs : le plaisir « en mouvement » et le plaisir « en repos » (plaisir catastémique). Le Plaisir est le Bien Suprême. Cette donnée immédiate n'est le fruit d’aucune spéculation, mais d'une appréciation exquise qu’instaure le sentiment de plaisir, qu'il faut rechercher à tout prix, et celui de peine qu'il faut fuir de toutes les manières. C'est en fonction de ce seul plaisir, si cela était nécessaire, que nous pourrions déterminer ce que nous devons faire et qui nous sommes. Il n'y a pas de milieu possible entre le plaisir et la douleur ; bien plus, l'oscillation entre ces deux pôles n'est pas constitutive de l'expérience, puisque toute préférence et toute aversion sont désignées en référence non à la douleur, ni au plaisir par différence avec la douleur, mais au Plaisir seul. Platon retient de la Thèse Hédoniste, que le Plaisir est un mouvement ; le plaisir n’est pas absence de douleur ou suppression de la douleur ; il est un état positif, essentiellement bon. Les plaisirs purs ne satisfont à aucun manque et ne renferment donc rien qui soit contraire à leur essence. À ce titre, les plaisirs purs appartiennent à la nature du fini ; ils sont stables et limités, et donc d'une certaine manière parfaits. Si le plaisir est constitutif
du Souverain Bien quoique étant un mouvement, ce mouvement n'est donc plus indéterminé, comme l'implique la Thèse d'Aristippe, ni enclos dans l'instant de pure jouissance ; mais il est un mouvement ordonné, tendant vers sa fin dont il est prise de conscience et manifestation. Même s’il s'agit des plaisirs purs et donc intrinsèquement bons, parce qu'ils ne sont mêlés d'aucune souffrance, c'est-à-dire précédés d'aucun désir : l'évidente positivité du plaisir, qui pour les cyrénaïques est une évidence constatée, est pour Platon une évidence conquise. Conquise, car le plaisir engendre les simulacres. L’illusion est d'abord inévitable qui donne à éprouver du plaisir quand cesse la douleur. Si la Thèse de Platon demeure hédoniste, c'est au prix d'une métaphysique où le plaisir est une essence, et donc une norme pour qui veut l'actualiser et s'en servir comme critère pour fonder une anthropologie et une éthique. La pratique du Plaisir comme Ascèse est un Hédonisme qui vise à la Sagesse, qui est maîtrisé, et d'abord maîtrise de soi. Platon, à la différence d'Aristippe, instaure un détour essentiel où la même Sagesse est à la fois recherche du Bien et du Vrai qui, s'ils sont coextensifs au coeur de l'Être, ne le sont plus lorsque leur mode d'apparaître est lié au Devenir. Aristippe, au sujet de ses rapports avec la belle Laïs, tient à préciser : « Je possède, je ne suis pas possédé`. » Aristippe, au contraire des cyniques, ne veut pas commander, ni disposer de pouvoirs, car il ne veut pas devenir l'esclave même de la cité, pas plus qu'il ne possède la belle Laïs pour assouvir les désirs. Platon s’attachait à garantir au plaisir un statut positif, préservant par là même le Souverain Bien, de la contamination des plaisirs qui participent de l'infini et de la douleur. Aristote quant à lui, semble faire l'économie de ce détour, mais le caractère indissociable de l'acte et du plaisir qui l'accompagne, et le perfectionne, fait de la pratique, ou recherche de la Vérité, et de l'acte de connaître en particulier, l'équivalent de la Vertu elle-même, du moins telle que l'entendaient les cyrénaïques. Platon et Aristote ont tous le deux effacer et estomper la portée réelle de la Thèse d’Aristippe L’Hédonisme Radical, seul digne de ce nom, suggère que l'Amoralité a partie liée avec l'impensable et l'irrationnel, et les discours et le savoir avec le pouvoir et les institutions !!! Dans l'époque moderne, Jeremy Bentham, par exemple, associe aux thèses hédonistes, les premières versions des principes économiques de l'utilité, et John Stuart Mill la Doctrine Pragmatiste. Pour eux, l'Homme s'oriente naturellement vers la recherche du plus haut niveau de satisfaction pour un effort donné. L'enseignement cyrénaïque primitif se trouve discrédité par de telles considérations, en raison des difficultés
théoriques qu'elles soulèvent. Cette décadence reçoit sa forme achevée dans la doctrine épicurienne qui oscille entre l'Hédonisme Rationnel et l'Hédonisme Pur, et en fin de compte à l'Eudémonisme. Le plaisir est constitutif et fin essentielle de l'Homme ; mais encore faut-il savoir saisir le plaisir et le faire durer par un effort de réformation de l'imaginaire et par l'éducation de la volonté. Le plaisir consiste dans l'équilibre corporel, toujours instable, qu'il faut maintenir et rétablir sans cesse. L’intervention de la raison ne modifie pas la nature du plaisir ; sa fonction s'applique exclusivement aux données sensibles dont elle doit soustraire les contenus à la mobilité du Devenir en les transformant en plaisirs toujours disponibles. L’intervention de la raison est nécessaire qui fixe les limites que le plaisir doit atteindre, mais ne pas dépasser. Le Bonheur est à la portée de tous et le paradis en nous. En cela, et sur bien des points de détail, Épicure est l'héritier de Platon et d'Aristote plutôt que d'Aristippe. La vertu épicurienne, c'est donc la Santé du Corps qui, soustraite à la fuite du temps par un jeu réglé de substitution, les unes aux autres, des images intérieures, permet au sage de se suffire à lui-même. L'apologie épicurienne du plaisir affirme son originalité parce qu'elle préconise moins un retour à la Nature ou l'organisation harmonieuse de celle-ci, qu'elle n'exalte l'Homme et l'Homme seul.
□ Nihiliste ?
Nihilisme
Croyance philosophique Cette croyance se base sur le concept selon lequel Rien d’Absolu ne peut exister. Des nihilistes comme Gorgias de Léontium mirent fin à l’existence du critère de la Vérité. Gorgias établit, dans son ouvrage intitulé Du non-être ou de la nature, trois point fondamentaux à sa théorie : 1 - rien n’existe. 2 - Si quelque chose existe, ce quelque chose ne peut être appréhendé par l’Homme. 3 - Cette appréhension ne peut-être énoncé et expliqué à autrui. Le Nihilisme désigne un courant de pensée développant, une critique très pessimiste de l'ensemble des faits sociaux et historiques Le principal théoricien de cette Doctrine est D. Pissarev (1840-1868). Il affirme la primauté des droits de la personnalité humaine. L’Homme est poussé par la Nature à la satisfaction de ses exigences les plus immédiates. L’Egoïsme rationnel nous oblige à redéfinir toutes les valeurs humaines. Ce qui est directement utile à l’individu est « juste ». Les Valeurs Traditionnelles de l’Utilitarisme, qu'elles soient théologiques ou morales sont passées au crible et opposent de façon radicale le simple du populaire, au luxe aristocrate. L’idéal d’autonomie social et morale de l’individu, à partir de 1875 fera naître un groupe nihiliste, aux Théories Activistes de type Terroriste. Pour cette raison le Nihilisme et la Doctrine Anarchiste se confondent. Cette dernière élaborée par Bakounine critique l'organisation sociale, et débouche sur le principe de destruction de toute forme d'Etat. Le Terrorisme – pour le Nihilisme comme pour l’Anarchisme – peut s’avéré être une fin en soi. La véritable dimension philosophique du Nihilisme a été donné par Nietzsche. Sans le prôner, il constate que le «Nihilisme Radical» découle de l'effondrement de la métaphysique occidentale issue de Platon et du judéochristianisme. L'Homme découvre que rien n'est vrai de ce qui lui était couramment enseigné, et que «Dieu est mort». L'Echelle Traditionnelle des Valeurs repose sur le Ressentiment des faibles et des esclaves. Nietzsche prône pour la «Transvaluation des valeurs». Pour cette raison il n’est pas vraiment un Nihiliste mais un Révolutionnaire. D’ailleurs il s'op-pose aux premiers Nihilistes «scientistes», auxquels il reproche d'avoir remplacé la métaphysique par une prétendue objectivité scientifique. Ceux-ci croient encore à la Vérité, et Nietzsche les appelle les derniers Idéalistes de la connaissance. Le sens profond du Nihilisme se comprend par la question des valeurs c’est-
à-dire par leur dévaluation générale. Perte de tout sens vital, de toute signification orientée vers la vie. Le nihilisme est l'appel irrésistible du Vide. Le Nihilisme est le vide bouddhique, celui que le « Pessimisme » de Schopenhauer donne pour seul remède possible à la souffrance. Dans Nihilisme, nihil signifie donc le Néant de toutes les Valeurs (au moins celles Traditionnelles), le mouvement ou réaction par laquelle la vie prend une valeur du néant : le Nihilisme est l'anéantissement de l'instinct dans des valeurs posées comme infiniment supérieures à la vie. A cette dévalorisation de la vie dans les valeurs supérieures de l'idéalité succède la dévalorisation de ces valeurs supérieures elles-mêmes. L'ensemble des idéaux et des valeurs morales n'avait d’autre fonction que de recouvrir le Néant ouvert sous la pensée, au coeur même de l’Homme, par la Négation de la vie. Le Nihilisme n'apparaît plus seulement comme un événement : l'Histoire de l'Homme comme Histoire Universelle est le Nihilisme.
□ Pessimiste ?
Pessimisme
Croyance philosophique Le Pessimisme de la Doctrine de Schopenhauer tient au fait que la souffrance et l'insatisfaction sont le fond de l'être. Cette Croyance est l’opposé de l’Optimisme de Leibniz, selon laquelle la somme des maux l'emporte sur celle des biens. Ce Pessimisme n'est pas un jugement tiré de l'appréciation de notre expérience, insistant sur la somme des maux, sur la malchance du sort, qui accable notre vie, comme cela se rencontre chez Hégésias. Avec la dissipation de l'illusion, le Pessimisme apparaît, quand on a-perçoit que les actes volontaires même, ne sont que des justifications après coup d'un Vouloir se servant de nous. On peut mettre en avant 3 formes de pessimisme : 1 - Le plaisir sans positivité, qui est une conception épicurienne du plaisir, n'est que cessation d'une Douleur, d'un Besoin, relâchement d'une tension. 2 - Un monde aux mains d'une puissance volontaire radicalement mauvaise : c’est l'idée gnostique qu'à l'origine du monde, les jeux sont faits : c’est-à-dire, la conception d'un Dieu impuissant ou irresponsable. 3 - Particulièrement lié à la Doctrine an-attà ou doctrine du non-soi, on distingue le Pessimisme bouddhiste. La Croyance au soi conditionnant l'apparition de la Souffrance. La reconnaissance que l'impermanence du monde ne peut permettre la satisfaction. Devant le monde et l'existence, le Pessimisme conduit au sentiment de l'Absurde. Ce thème connaîtra une large postérité littéraire et philosophique Nietzsche reconnaissait, dans la postérité du Pessimisme, une forme de préliminaire du Nihilisme ; le Pessimisme n'est pas considéré par Nietzsche comme un « problème », mais comme un « symptôme.»
□ Pluraliste ?
Pluralisme
Croyance philosophique.
Croyance opposée au Monisme. Doctrine selon laquelle la réalité est formée d’êtres indépendants irréductibles à un principe unique.
□ Nominaliste ?
Nominalisme
Croyance philosophique Le Nominalisme qui est une croyance philosophique réfute tout Réalisme de l’Essence et ne reconnaît d’existence qu’aux individus. Cette Doctrine apparaît avec Roscelin, au 11ème siècle, et elle réélaboré par Abélard au 12ème siècle. A partir de Guillaume d’Ockham, le Nominalisme culmine au 14ème siècle. Le Nominalisme se maintient à l’âge classique par l’intermédiaire de Hobbes, Locke, Berkeley et Condillac. Au 20ème siècle, le Nominalisme retrouve un peu de vigueur avec N Goodman et W. V Quine qui construisent des langages qui traitent tous leurs objets comme des individus. Le Nominalisme se trouve confronté à des problèmes soulevés par les notions d’ensemble ou d’infini. Il a toujours une portée critique contre une réalisation abusive des concepts. Il ne reconnaît pas, en philosophie pratique, aucune réalité à la société, aux classes sociales ou à la nation, en dehors des individus qui les composent. Pour le Nominalisme le Concept n’est qu’un Nom et n’existe effectivement que les individus auxquels renvoient ces Noms. Il est synonyme de Terminisme. Les universaux ne sont que des signes, extérieurs à des choses conçues comme des créatures au moins possibles. Si cette référence théologique disparaît, le donné auquel se réfère le signe conceptuel ne sera plus le même ; ainsi, dans l'Empirisme des Temps Modernes, l'Universel, cet Abstrait, ne peut être d'aucune manière conçu comme extrait du singulier, seul susceptible d'être intuitivement donné. L’Empirisme peut être envisagé comme Nominaliste en précisant qu'en tenant compte de la mutation intellectuelle opérée dans la Révolution Scientifique des 16ème et 17ème siècles, la Nature, selon le mot profond de Husserl, a changé de sens. L'individu corporel d'Ockham reste la substance de style aristotélicien porteuse des qualités sensibles immédiatement vécues dans la perception commune. La nature que découvre la nouvelle physique mathématique n'a été concevable que par une ontologie nouvelle d'inspiration platonicienne. Avec Galilée et Descartes, celles-ci ne sont plus que des « qualités secondes », dénoncées comme irréelles : la réalité étant d'essence purement géométrique et mécanique. Le rationalisme du 17ème siècle y voit des « essences singulières ». On retrouve donc un Nominalisme dans les esprits auxquels les abstraits mathématiques ne posent pas d'autre problème que les Universaux, simples signes qui renvoient aux individus donnés dans une situation intellectuelle, issue de la Révolution Scientifique.
Pour Ockham, le Concept, sa véracité de signe naturel est garantie par la Croyance en un Ordre de la Nature issu du Créateur, assimilé à un terme mais mental, qui est un élément d'un Langage plus profond et plus commun que les diverses langues historiques. Le Nominalisme des Empiristes Modernes met l'accent sur le rôle actif du Mot. Une Science se présente, selon une formule fameuse de Condillac, comme « une langue bien faite. »
□ Pragmatique ?
Pragmatisme
Croyance philosophique Le Pragmatisme vient du grec pragma, («action, affaire, Entreprise ») ; par son nom il s’op-pose à la Contemplation (Theoria), en laquelle selon les grecs, réside l'activité propre à la philosophie. Une croyance qui a en commun, l'ambition de servir à l'Action et de s'en tenir aux choses. Peirce a donné ce nom à une conception de la science selon laquelle celle-ci ne nous fait rien connaître avec certitude parce que toutes ses Théories sont approximatives, et restent indéfiniment conjoncturelles. Doctrine originale pour la fin du 19ème siècle, en cette époque de Scientisme et de Croyance au Déterminisme. Le Faillibilisme peircien s'oppose aussi bien au Scepticisme qu'au Dogmatisme, car s'il affirme en effet le caractère révocable des Théories les mieux confirmées, il ne met pas en cause pour autant la notion de Vérité d'une Théorie. Peirce la redéfinit, il est vrai, comme l'opinion limite à laquelle tend à long terme la communauté des chercheurs. Peirce s'en prend en revanche, comme le fera ensuite Popper, à l'idée qu'une Probabilité définie puisse être attachée à une Théorie. Le Faillibilisme à deux variantes : celle de Peirce et celle plus récente de Karl Popper. Chez ces deux auteurs le Faillibilisme s'associe à une Concept-ion Indéterministe de l'Univers sous deux caractères distincts : 1) l’un conjectural 2) l’autre approximatif. Les Théories ne font que refléter l'Indétermination Réelle de la Nature, l'imprécision des Lois faisant droit à l'Action du hasard, principe actif du désordre et de diversification à l’œuvre dans la Nature, voient, non des régularités rigides et inexorables, mais des tendances plus on moins « plastiques », qui travaillent la Matière et l'Esprit. Les pragmatistes, conscients de l'importance scientifique du développement de Théorie telles que celle de l'Evolution ou du Raisonnement Statistique, rejetaient la Conception Traditionnelle selon laquelle la science constitue un ensemble de connaissances arrêtées. Ils soulignaient au contraire le caractère expérimental et coopératif de la méthode scientifique. Les pragmatistes contribuaient par un côté particulier à la thématique commune. Peirce qui envisageait la connaissance comme un édifice bâti sur un socle de vérités incontestables, s'en prit à l'épistémologie cartésienne. Il revendiquait quant à lui un «faillibilisme repentant», qui part des opinions communes, les soumettent à un examen critique et aboutit à des hypothèses qui ne prétendent qu'à une validité provisoire. Il fut le pionnier de la logique moderne : la Vérité est alors l'Opinion selon laquelle ceux qui appliquent la
méthode scientifique pourraient finalement tomber d'accord. Seule la méthode scientifique permet d'atteindre le but de la recherche, qui est d'établir une conviction stable ou un mode d'action régulier. La Concept-ion de James, appliquée aux Croyances Empiriques immédiates, est proche de celle de Peirce. La vérité d'une telle croyance tient aussi longtemps qu'elle n'est pas infirmée par une nouvelle expérience, et c'est cette vérification continue qui la rend satisfaisante. Mais James soutient également qu'une croyance est au moins partiellement vérifiée si elle apporte du réconfort à celui qui la tient pour vraie. Les pragmatistes refusent en général à l'esprit humain l'accès à quelque Vérité Universelle que ce soit au-delà des faits.
□ Cynique ?
Cynisme
Croyance philosophique
Croyance doctrinale qui s’oppose aux préjugés et aux insensés étourdis dans les fumées de l'opinion. Les cyniques peuvent très bien se comparer aux chiens : leurs armes pédagogiques sont les jappements et morsures de la provocation pour réveiller les esprits et dénoncer l'artifice des conventions ; en oubliant toute pudeur, ils veulent vivre sur le mode de la Nature. La caractéristique du Cynisme est son refus de la dialectique et de la science ainsi que de tout ce qui est purement spéculatif. Ce refus est motivé par un nominalisme rigoureux ; Dans son Sathon, Antisthène fondateur de l’école cynique, écrit cette phrase : « Je vois bien un cheval mais non la caballéité. » ceci témoigne d'un souci de s'en tenir à l'essence individuelle de chaque chose. De même il affirme que : « la vertu est dans les actes et elle n'a besoin ni de nombreux discours ni de sciences », ce qui tente à démontrer que les cyniques ne prétendent pas éduquer par une formation intellectuelle. Si les cyniques, se veulent conducteurs d'hommes, ils prétendent le faire par l'exemple, chacun devant, par l'effort et l'exercice (ascèse) moral et physique, essayer d'égaler le modèle proposé. Hercule est le héros cynique par excellence, modèle du travail et de la peine, avant de s’incarner en Diogène. Pour le cynique, préjugés sociaux, valeurs familiales, civiques, politiques, désir des biens extérieurs, tout cela doit être combattu par le geste et la parole car ce ne sont qu'artifices. Le Cynisme dénonce férocement (scandales, provocations ou diatribes) la futilité. L’Idéal de la nature est le but d’une quête laborieuse et continue. Le sage sera sans lieu, citoyen cosmopolite allant de ville en ville avec son bâton et sa besace, il ne désirera aucun bien extérieur, et renoncera à ceux qu'il possède. Il n'aura pour désir que la simplicité du naturel. Il y a un double refus dans le point de départ du Cynisme : refus du spéculatif, refus de la convention ; mais corrélativement deux affirmations bâtit dans la tension qui sont : 1 - les valeurs de l'effort et du travail (prééminence de la volonté) et, 2 - l‘idéal de la nature dans sa simplicité et l'autonomie qu'elle promet. Ces affirmations ont une postérité grâce à Zénon de Citium, fondateur de l'Ecole du Portique en l’an 300 qui retint dans le Stoïcisme l'exaltation Cynique du Travail de la Volonté pour lutter contre les passions et la
dépendance des biens extérieurs. Si en revanche l'Ecole cynique est florissante au 3ème siècle avant notre ère, elle évolue vers l'Hédonisme. Une peinture du portrait du cynique a été faite par Théodore surnommé l'athée ; si le Cynisme, peu à peu, fait de plus en plus de place au plaisir individuel, il dépeint le cynique comme celui d'un effronté indépendant au-dessus de tout et de tous. Le dessein était d'inviter à un art de vivre positif sur le modèle du naturel. Par ailleurs, ces actes de manière pédagogique cultivaient l'outrance et l'excès pour ébranler les certitudes. Il n'est resté du cynisme qu'une attitude individuelle, faite de refus provocants, de franchise brutale et de mépris des conventions. Dans le sens moderne de l'adjectif ne subsistent donc que les moyens du cynisme antique, leur finalité positive étant perdue.
□ Dogmatique ?
Dogmatisme
Croyance philosophique Cette croyance sans examiner de propositions consiste à les énoncer sans les fonder rationnellement. Le Dogmatisme s'oppose au Scepticisme. Un cas d'attitude dogmatique souvent cité est le respect exagéré que l'on portait, à l'époque classique, aux opinions des Anciens (d'Aristote notamment), jusqu'à les faire prévaloir sur les leçons de l'expérience. Le Dogmatisme présente des notions relatives comme des Absolus (Scientisme, Légalisme, Moralisme) et fait passer de simples hypothèses pour des Vérités établies ou démontrées. L’attitude du Dogmatique est de refuser la discussion ou la preuve dans tous les domaines où celles-ci sont possibles ; à étendre une autorité légitime dans un certain ordre à un ordre où elle cesse de l'être ; à se figer dans une conviction qui ne cédera devant aucun argument (préjugés racistes ou sociaux). On pourrait citer de nombreux cas dogmatiques en voici deux évidents : le Pape condamnant Galilée, Staline la Théorie de la Relativité.
□ Moniste ?
Monisme
Croyance Philosophique
Croyance qui donne à la réalité un principe unique : la matière, l’esprit etc. En philosophie le Monisme rassemble toutes les Doctrines considérant l’être explicable par un principe unique : Matière ou Esprit. Le Monisme est nommé Panthéisme quand il signifie aussi le point de vue selon le quel tout ce qui est suit, de Dieu. Le Pluralisme pour qui chaque être de l’univers est unique et irréductible à une unité ou une dualité quelconque et le Dualisme qui suppose deux principes ou réalités irréductibles s’op-posent au Monisme. « L’être est Un, unique, continu éternel par soi ; il est entièrement déterminé et parfait car achevé et d’une forme sphérique », Thèse que Parménide affirme dans sa simplicité. Parménide promeut donc au niveau ontologique le Monisme, et pose le vocabulaire qui influencera cette Tradition. Deux écoles en Grèce, en réaction contre le Dualisme platonicien, vont approfondir les thèmes monistes : le Stoïcisme et l’Epicurisme. La concept-ion d’un univers dont la moindre parcelle obéit à un principe unique, le Logos, qui fournit sa cohérence et son unité à l’ensemble, est l’édifice spéculatif stoïcien. Ainsi les stoïciens comparent la philosophie à « un œuf : la coquille étant la logique, le blanc la morale, et ce qui ce trouve au centre, le jaune : la physique. » Pour les épicuriens, ils refusent l’explication des choses naturelles à l’aide de principes surnaturels ; il se manifeste comme un Naturalisme doublé d’un Matérialisme. Epicure s’appuie sur la physique de Leucippe et de Démocrite qui explique la variété infinie des phénomènes naturels par la combinaison des éléments insécables les plus simples : les atomes. L’Epicurisme élabore une Théorie Sensualiste de la connaissance et une éthique qui n’accorde de valeur qu’au sentiment individuel du plaisir. La distinction cartésienne de deux substances - l’une pensante, l’autre étendue - fait rebondir le débat au 17ème siècle. Elle permet d’asseoir une science physico-mathématique des corps entièrement mécaniste et une métaphysique humaniste garantissant à l’âme la puissance de direction du corps. Spinoza révolutionne cette approche des choses. Nous ne pouvons connaître, selon lui, que deux attributs, parmi une infinité, qui sont l’étendue et la pensée. Ce sont effectivement deux réalités distinctes mais, en même temps, elles expriment, chacune selon son genre d’être, l’Etre Unique qu’est la Substance. Chaque chose de la Nature est une parcelle de Dieu et Dieu
est en chaque chose de la Nature. L’unique, l’infini et le tout, tout est réciproque dans le réseau naturel, puisque Dieu est la Nature et qu’il n’y a rien en dehors de lui.
□ Stoïcien ?
Stoïcisme
Croyance philosophique
Dans le désarroi des esprits qui caractérise le moment de son apparition, où s'op-posent les philosophies de Platon et d’Aristote, cette Idéologie est une Vision du Monde qui doit fonder une conduite. Marqué par le début de la désagrégation des cités grecques, le Stoïcisme, en cette période de troubles intellectuels et politiques, se présente comme un Dogmatisme capable d'inspirer au plus grand nombre la Sérénité intérieure. La connaissance ne peut qu'être l'effet de l’action d'un corps matériel sur un autre, à la manière d'une empreinte ou d'une altération. La logique stoïcienne est à la fois une réflexion sur le langage et une Théorie de la connaissance, inspirée par un empirisme et un Matérialisme. Les stoïciens distinguaient une matière amorphe et le souffle qui l'animait. Il en résulte une tension qui assure l'Equilibre de l'Univers, perçu comme un mélange total dont l'unité et la cohésion sont assurées par une sympathie universelle. La physique stoïcienne embrasse le Monde, l'Homme et le Principe du Tout. L'Homme, dont le Corps est pénétré du Souffle de l'Ame est comme un microcosme dans le macrocosme, dont le principe premier est un « feu », immanent au monde, à la fois Destin et Providence. Le sage doit se soumettre à l'Ordre Universel, qui est l'expression d'une Loi rationnelle, avec les cycles de disparition et de renaissance qu'il comporte. Une morale est introduite dans la Logique et la Physique où la Vertu, qui, consiste à vivre conformément à la Nature, à la Raison et à Dieu, s'identifient avec le Souverain Bien. Il en découle, à l'opposé de la folie des passions (apatheia), une Harmonie intérieure que rien ne saurait troubler, et la liberté du sage consiste en cette adhésion intérieure à l'Ordre Universel. La pensée occidentale est l’une des sources permanentes du Stoïcisme et le terme lui-même a fini par désigner communément, une attitude de fermeté devant les coups du sort et le courage de celui qui affronte avec sérénité les difficultés et les drames de l'existence. Le Stoïcisme peut se décliner traditionnellement en trois périodes :
- l'ancien stoïcisme (dominé par Zénon, Cléanthe et surtout Chrysippe), qui couvre tout le 3ème siècle av. J. C. - le moyen stoïcisme, dominé par Panetius (Panaitios de Rhodes) et Posidonios, et qui traverse les 2ème et 1ersiècles - le stoïcisme impérial, le mieux connu, qui s'épanouit durant les deux premiers siècles après Jésus-Christ, grâce aux oeuvres de Sénèque (vers le2ème av. J. C jusqu’en 65 apr. J. C.), Épictète (env. 50-125) et Marc Aurèle (121-180). Les stoïciens resteront, malgré certaines évolutions ou divergences, fidèles, durant ces cinq siècles, aux inspirations premières du Portique *.
* Portique : désignation de
l'école de Zénôn, qui enseignait sous un portique à Athènes.
□ Epicurien ?
Epicurisme
Croyance philosophique Croyance qui a pour finalité, par la présentation d’un idéal de vie fondé sur une Nouvelle Conception du Monde et de l’Homme, d’assurer son Bonheur. La physique d’Epicure, inspirée du Matérialisme de Démocrite, explique l’existence des choses par les combinaisons aléatoires et précaires d’atomes en mouvement, dans l’infini de l’Espace et du Temps. Pour être heureux il suffit de ne craindre ni les Dieux, ni la Mort, et de rechercher les Plaisirs Simples de la Vie. Par la connaissance, qui nous est donnée par la sensation, effet des simulacres des corps naturels qui viennent frapper nos sens et s’y imprimer, nous sommes informés de ce qui nous est utile, et de ce que nous devons éviter. Le Plaisir se découvre comme un Bien et la Douleur comme un Mal. Epicure recommande à ses disciples de ne rechercher que les plaisirs naturels et nécessaires. Il demande de fuir les passions, tout ce qui pourrait nuire à l’accord de l’âme avec elle-même et avec la nature, et enfin de rejeter les préjugés. Le vrai socle de la Doctrine est la Physique, ou la connaissance de la Nature (physis). Rien n’existe que la Matière et le Vide, qui se définissent par leur exclusion réciproque, physique d’inspiration matérialiste et discontinuité : là où il y a de la matière, il n’y a pas de vide et inversement. De par l’existence de ces deux substances (matières et vide) tout est expliqué, y compris l’Homme et la pensée des Dieux. Rien ne naît de rien. Les êtres éternels, qui ne naissent pas, qui sont à l’origine de toute chose, sont à l’origine également de toute naissance. L’Atomisme démocritéen se retrouve chez Epicure : les atomes sont des corps absolument pleins, insécables, immuables, en nombre infini, d’une variété de formes innombrables.
□ Empiriste ?
Empirisme
Croyance philosophique En expliquant la production des connaissances à partir de l'expérience sensible, cette Croyance tend à effacer toute démarcation à l'Intérieur du savoir, sans autre intervention que celle des signes. Les Sciences formelles et positives, la connaissance commune et la philosophie constituent un seul domaine, et ne se distinguent que par leur degré de crédibilité. On doit la paternité du texte canonique de l'Empirisme au philosophe anglais John Locke : il nous fait supposer, qu'au commencement l'Ame est ce qu'on nomme une table rase (White paper), sans aucune idée quelle qu'elle soit, vide de tous caractères. Comment vient-elle à recevoir des idées ? (...) D'où puise-t-elle ces matériaux qui sont comme le fond de tous les raisonnements et de toutes ses connaissances ? « A cela, je réponds en un mot, de l'expérience » (Essai philosophique concernant l'entendement humain). Deux axiomes fondent l'interprétation empiriste de la connaissance 1- elle soutient la fausseté du principe innéiste 2- elle élabore un modèle de connaissance sensualiste, a) le « noyau » de la théorie est formé par la sensation ; b) la production du concept (ou de l'universel) est un processus de dérivation ou de génération à partir du noyau primitif, c) cette génération conceptuelle suppose l'emploi des signes nécessaires à l'exercice des opérations de l'âme. On présente traditionnellement la Théorie empiriste de la signification comme une Théorie de la genèse de nos idées ou de nos concepts. Au Moyen Âge, cette concept-ion était résumée dans la formule latine: «Nihil est in intellectu quod non peins fuerit in sensu» («II n'est rien dans l'intellect, qui n'ait auparavant été dans la sensation»). Cette Théorie était pour l'essentiel la Thèse de l'Ecrit de John Locke, écrit très polémique à l'époque. Cet écrit « L'essai sur l'entendement humain » qui date de 1690 se dirige contre la Doctrine Rationaliste des idées innéistes. Selon Locke, (qui se rapproche de la Doctrine d'Epicure), à sa naissance, l'Esprit est comme une feuille de papier vierge ou une table vide, une tabula rasa, et toutes les idées qu'il acquiert par la suite ne peuvent venir que de l'expérience de nos sens (vision, ouïe, goût, toucher, mais aussi d'autres expériences sensorielles, ou bien de l'observation des opérations de notre propre esprit au moyen de ce que Locke appelle le «sens interne»).
Cette Théorie de la genèse des idées a été reformulée par David Hume dans les premiers paragraphes de son Traité de la nature humaine paru en 1739. Il lui donna plus de vigueur et de précision en distinguant idées et impressions. Il disait que nos idées viennent de nos impressions ; il incluait dans ce terme, les sensations, les passions et les émotions, telles qu'elles se produisent dans leur vivacité première. Une autre question se pose relativement à l'origine de la connaissance humaine et à la justification de nos convictions, quelle que soit la source de nos concepts. Traditionnellement les Rationalistes soutenaient qu'il existe certaines Vérités Générales qui sont par elles-mêmes évidentes et connues a priori au moyen de l'intuition rationnelle : la phrase «tout événement a une cause», les propositions élémentaires des mathématiques et quelquefois les principes éthiques de base. Or ce raisonnement est contesté par les empiristes. En aucun cas nous ne possédons une telle faculté d'intuition rationnelle. Ils concèdent, pour la plupart, toutefois, que les Vérités mathématiques sont bien des Vérités a priori, mais qu'elles doivent, en tant que Vérités se distinguer des vérités mises au jour par les autres domaines (physique, biologie, psychologie et autres sciences de la Nature). Nous acquérons, dans ces derniers domaines, nos connaissances à posteriori, au moyen de l'expérimentation, de l'observation et de l'induction ; dans la résolution des problèmes de mathématique pure, une telle méthode expérimentale n'a aucune place. C'est dans l'Empire austro-hongrois, dans la dernière décennie du 19ème Siècle qu'un renouveau de l'Empirisme est apparu. Il se constitue une nouvelle forme d'Empirisme directement associé au développement des Sciences de la Nature et à la réflexion épistémologique sous l'influence d'Ernst Mach (1838-1916). Ce renouveau, tout en reconnaissant ses attaches avec le sensualisme de Locke et de Hume, eut un intérêt privilégié pour le discours scientifique. On appellera cet Empirisme, « l'empirisme logique » ou le « positivisme logique ». Ainsi le tournant linguistique des années 30 a-t-il été précédé, en philosophie, par le virage logique, par des philosophes comme Russell, Frege, Carnap son élève, et Wittgenstein.
□ Réaliste ?
Réalisme
Croyance philosophique Croyance selon laquelle les Universaux ou Concepts Généraux sont des réalités existant par elles-mêmes, et non de simples créations de l'esprit. Au Moyen Âge, lors de la Querelle des Universaux, les nominalistes (comme Guillaume d'Occam) répondent que les noms ne sont que des expressions conventionnelles abstraites des choses, et ne peuvent prétendre en atteindre la réalité en soi dans une essence universelle. Le Réalisme s’op-pose à l’Idéalisme car il fait concevoir l’être indépendant de la connaissance que l’on en prend d’une part. D’autre part, le Réalisme peut poser la réalité des Universaux ante res, en considérant qu’ils participent d’une existence supérieure aux êtres sensibles individuels. De ce point de vue le Nominalisme s’op-pose également au Réalisme. On peut, à ce niveau de comparaison, distinguer dans le premier point de vue le Réalisme d’Aristote , dans le second la philosophie de Platon. La différence recouvre la critique d’Aristote des Idées Platoniciennes. Pour Platon et Aristote, il n’y a de science que de l’Universel, de l’eïdos, élément intelligible, stable et permanent, au sein du Devenir. La forme « l’Eïdos », n’est pas l’idée. Pour Aristote la forme n’est pas séparée des êtres sensibles. La forme demeure inhérente, l’Idée est un modèle hors de l’objet. Au Moyen Age la Querelle des Universaux était de savoir à quelles réalités correspondaient les mots « genre » et « espèce » ? Guillaume de champeaux parle de l’Homme comme d’une réalité présente tout entière dans chaque homme à la fois. Cette réalité sera définie sous Abélard, non pas essentiellement, mais par l’impossibilité de distinguer entre tous les hommes la réalité de l’universel « HOMME ». Abélard n’invente aucune Théorie : nulle réalité ne peut se dire de plusieurs choses mais seulement un nom. On confine l’Universel dans un statut de Prédicat. On tend vers un Réalisme tempéré, en déplaçant ainsi la question du Réalisme des essences, aux conditions de formation des idées générales. Porphyre propose d'abord de distinguer dans cette chose, le genre et l’espèce, si on se demande comment définir une chose. Ceux-ci ont des Universaux, des objets généraux qui répondent à la question « qu'est-ce que ?», par exemple: « Qu'est-ce que l'Homme ?» L'Universel « Homme » est ainsi espèce pour l'Universel « animal raisonnable ». Mais les genres et les espèces existent-ils ? Se trouvent-ils uniquement dans la pensée, ou bien sont-ils corporels et perceptibles ? Les logiciens scolastiques (*) s’occuperont durant tout le Moyen Age à la réponse à ces questions, le concept d'objets généraux se prêtant à différentes interprétations.
Hérité de Platon le Réalisme rigoureux, a des Universaux, en dehors des choses perceptibles par les sens, comme « l'Homme en général », qui existe en dehors de tout individu particulier. D'inspiration aristotélicienne le Réalisme modéré, ne reconnaît l'existence des Universaux que dans les individus particuliers. Malgré ces nuances, les réalistes admettent qu'il existe des Universaux, qu'on puisse ou non les connaître. Cette Concept-ion est niée par la Doctrine Nominaliste qui n'admet pas l'existence d'objets généraux, que ce soit en dehors de l'esprit ou dans l'esprit. Le Nominalisme ou le Conceptualisme modéré, n'admet l'existence d'objets généraux que dans l'Esprit. La Querelle des Universaux roule sur la question de savoir si les idées générales sont de purs noms créés par notre intellect, des mots sans appui, ni correspondance, dans la réalité extérieure; si ces abstractions constituent la seule réalité. Après Roscelin, chanoine de Compiègne (vers 1050-1120), le Nominaliste, ou Empiriste célèbre fut Guillaume d'Occam, au 14ème siècle, mais tous deux considéraient que l'intelligence doit s'appuyer sur les objets et phénomènes individuels qui constituent la réalité extérieure pour s'élever à la généralisation que les idées générales, les Universaux, sont uniquement des mots, des noms. (*) Scolastiques : Au sens large, dans l'histoire de la philosophie et de la théologie, la scolastique recouvre la totalité de l'enseignement donné dans les écoles d'Europe entre le IXe et le XVIIe siècle environ. Étroitement liée à la théologie chrétienne, elle cherche un accord entre la raison et la révélation telle qu'elle est rapportée dans les Écritures et commentée par les Pères de l'Église. Au sens étroit, c'est l'enseignement de ceux qui, à l'encontre de la tradition augustinienne et de saint Anselme, subordonnent la philosophie à la théologie et la raison à la foi.
□ Matérialiste ?
Matérialisme
Croyance philosophique Croyance en 1 Concept-ion du Monde, ou de l’être, qui affirme le rôle primordial de la Matière. Le Matérialisme est donc l’affirmation que tout est Matière, et qu’il n’existe aucune réalité spirituelle. Il est sûr que cette Doctrine s’op-pose au Spiritualisme et à l’Idéalisme. Les philosophes matérialistes sont immanquablement amenées à réévaluer l’importance du Corps et de ses Plaisirs. Le Matérialisme est un Monisme de la Matière. Le Vide est dépourvu, par définition, de tout esprit et de pensée, selon la Théorie d’Epicure, atomiste de l’Antiquité : tout ce qui n’est pas matériel n’est Rien et ce Rien existe. De part ces explications, c’est le Vide. On peut définir le matérialisme d’une autre façon comme Engels le fit. Il définit le Matérialisme comme l’élément primordial. Au contraire l’Idéalisme voit l’élément primordial dans la Pensée ou l’Esprit. Se demander qui est « l’élément primordial », de la Matière ou de la Pensée, n’a de sens, qu’à les supposer différents : la Thèse du primat de la Matière n’est donc concevable que si tout, précisément, n’est pas Matière. Il faut pour parler de Monisme matérialiste, que le primat de la matière sur la pensée, n’ait de sens que si la pensée n’existe pas, ou si elle est la même chose que la Matière. L’idée d’un Savoir Absolu n’a de sens que si l’Absolu est de l’ordre d’un Savoir. Le Matérialisme, s’il n’est pas la fin de la pensée, est une pensée finie, une pensée de la finitude de toute pensée. Le Matérialisme affirme que tout est Matière ou produit de la Matière (au Vide près), et qu’en conséquence les phénomènes intellectuels, moraux et spirituels (ou supposés tel) n’ont de Réalité que seconde et Déterminée. Le Matérialisme est indissociable d’un Réalisme de principe. Nous n’avons pas, pour définir le Matérialisme, dressé de Théorie de la Matière, car cette Théorie n’est ni toujours la même ni toujours originale. C’est aux Sciences de la Nature que le Matérialisme est soumis. Le Matérialisme est avant tout une Théorie de l’Esprit. Pour le matérialiste rien n’existe d’abord, rien n’existe absolument, et rien au bout du compte n’existera. On peut appeler Matière, l’être sans conscience, sans mémoire, sans projet ni discours, l’être inconscient et muet. L’esprit, loin d’être immortel, est donc cela même qui va mourir. La mort certes, aura le dernier mot, qui n’en sera pas un. La constante du Matérialisme philosophique débouche sur une éthique du Bonheur.
Le Matérialisme demeure par excellence jusqu'à nos jours une philosophie de référence, ou de prétention scientifique. La Science par la culture chrétien de l’âge médiéval se réaffirme avec force après la Renaissance, et semble dès lors avoir partie liée avec le développement de la Science Moderne. Le Matérialisme est lui-même tributaire des vicissitudes de la recherche scientifique. La notion de Matière a pu paraître simple et intelligible à certaines époques de la pensée ; l'avènement de la physique corpusculaire, triomphe de la connaissance rigoureuse, détruit cette illusion. Le Matérialisme prétend prolonger et interpréter les résultats de la Science. Le Matérialisme apparaît, dans l'Histoire de la pensée grecque, sous la forme du Mécanisme atomistique, selon lequel, la réalité sensible du monde est engendrée par des combinaisons de particules élémentaires. L'Atomisme antique est un essai de construction rationnelle, qui se propose de sauver les apparences des phénomènes. Le Fondateur de l'Ecole est Leucippe, un Grec d'Asie Mineure, qui vécu au 5ème siècle avant notre ère, et dont les écrits sont perdus. Son enseignement fût repris par Démocrite, contemporain des sophistes et de Socrate, à la fin du 5ème siècle avant J. C. Epicure, un peu mieux connu et, en tout cas, plus célèbre, enseigne à Athènes au début du IIIe siècle avant J.-C. dans cette lignée. La tentative se situe dans le grand mouvement de l'intellectualisme hellénique pour faire passer la connaissance de l'ordre du Muthos, explication par le recours aux ressources imaginatives, à l'ordre du Logos, où s'affirme la prérogative de la Raison. Le philosophe s'efforce de montrer qu'il est possible de rendre compte de tout ce qui est perçu et de tout ce qui est vécu, par des combinaisons variées de ces atomes dans le Vide. Les « éléments » des physiologues ioniens (Air, Eau, Terre, Fer), principes plus ou moins divinisés, dont les alliances ou les oppositions engendraient les vicissitudes du devenir physique, sont remplacés par des Atomes, grains de matière diversement constitués, mais normalisés, et en nombre limité. Le but de l'entreprise est d'éliminer le mystère, de rendre inutile le recours à une causalité transcendante, forme, idée ou divinité, puisque l'effet de masse se justifie par les composantes élémentaires. Le Monde était réduit à la Raison grâce au passage du grand au petit, du complexe au simple, de la diversité à l'unité. L'ensemble s'explique par l'élément ; les atomes sont la menue monnaie de l'univers, mais il n'y a pas besoin d'autre chose pour composer la Totalité de l'Univers. Le réel est ce qu'il est ; il n'est que ce qu'il est ; il n'y a pas, en dehors de lui, de monde intelligible, d’arrière monde consolant ou inquiétant, d'où les dieux présideraient aux destinées des hommes. Il s'agit tout au plus d'une expérience de pensée, ou plutôt d'une parabole. Le schéma explicatif est surtout le principe d'une sagesse, d'une règle de vie, dont le personnage d'Épicure fournit la plus haute illustration. Le Mécanisme intégral conduit à l'acceptation du monde tel qu'il est. La sagesse épicurienne de la Résignation et du Renoncement n'est pas tellement éloignée de celle à laquelle parvient, par d'autres voies, le Sage stoïcien.
La Révolution mécaniste, point de départ de la connaissance expérimentale, se situe dans le premier tiers du 17ème siècle. Cette conversion épistémologique est illustrée par Galilée (1564-1642) qui fut condamné en 1633, mais cette condamnation ne fut pas une défaite puisqu’elle consacra l'irrésistible avènement du Nouveau Savoir, qui triomphera définitivement avec les Philosophiae naturalis principia mathematica de Newton, en 1687 par une représentation corpusculaire de la réalité, renouvelée de l'Atomisme Antique. La réalité physique est conçue comme une vaste combinatoire où la recherche scientifique peut, en spéculant sur des éléments fixes, passer à son gré du complexe au simple et du simple au complexe. L'hypothèse corpusculaire réduit la Nature au jeu indéfiniment varié de combinaisons entre des éléments matériels agissant les uns sur les autres en vertu de lois rigoureuses. Le modèle corpusculaire, commun, à quelques variantes près, pour la plupart des philosophies et des savants du 17ème et du 18ème siècle, permet l'élimination de toute finalité, et la stricte application du Déterminisme. Le Mécanisme peut être identifié avec la philosophie corpusculaire. Le Principal Théoricien de l'Atomisme est Gassendi (15921655), philosophe et savant, chrétien de bonne foi, qui entreprit résolument la réhabilitation d'Épicure, et dénonça les méfaits de l’Aristotélisme. L'image de la machine, dont les engrenages transmettent et transforment le mouvement selon des normes définies une fois pour toutes, fournit un modèle épistémologique aussi satisfaisant pour l'esprit qu'exaltant pour l'imagination. Le monde est devenu une combinaison de matière et de mouvement, soumis aux exigences du calcul. Après les tâtonnements, dès la fin du 17ème siècle, la Synthèse de Newton consacre le triomphe d’un Nouveau Mode de Pensée Scientifique. L'atome théorique s'incarne et se matérialise. Dans l'ordre biologique, la théorie cellulaire, ressuscité elle aussi par l'observation microscopique (L'invention du microscope au début du 17ème siècle, puis sa mise en oeuvre systématique par le Hollandais Antonie Van Leeuwenhoek (1632-1723) sera également l'un des axes de développement de la science moderne). L’Atomisme est la vérité même de la Doctrine scientifique, confirmée par l'observation et l'expérimentation, il n'a plus besoin de se réclamer des anticipations d'Épicure ou de Lucrèce. La nouvelle philosophie de la Nature sera résolument moniste, c'est-à-dire qu'elle ne reconnaîtra, dans la réalité totale, qu'un principe unique d'action, identifié à la Matière des théories corpusculaires. Ce principe fournit l'explication complète non seulement des phénomènes physiques, mais encore des réalités sociales et mentales. Ainsi pourra être mené à bien un nettoyage par le vide de toutes les influences des théologiens et des métaphysiques périmées. Il n'y a pas d'autre Univers Réel que l'Univers Matériel. Le Matérialisme du 18ème siècle est un radicalisme philosophique ; l'idée d'un Dieu transcendant, créateur et organisateur, fait place à celle d'une Nature
soumise à sa législation interne ; c'est une philosophie de combat. La causalité naturelle élimine toute finalité de caractère providentiel. Il s'ensuit que l'Homme, une fois qu'il aura pénétré le secret de l'action des forces naturelles, pourra les utiliser à son profit, reprenant ainsi à son compte le rôle naguère dévolu au Dieu traditionnel. L'empire de l'Homme sur la Nature ouvre à l'Humanité des possibilités infinies de Progrès matériel et moral. Le Matérialisme est un modèle épistémologique destiné à soumettre à un Déterminisme physique, l'Ordre moral, politique et religieux, ou du moins à imaginer la transformation du monde humain sur la base présupposée d'un Déterminisme imité de la causalité physique. Le médecin La Mettrie (1709-1751) réduit la psychologie et la physiologie humaine à de simples conséquences de l'organisation corporelles ; l'être humain rentre dans le droit commun du règne animal. Diderot (1713-1784) développe l'esquisse d'une philosophie naturelle, qui interprète le devenir de toute réalité en vertu d'une sorte d'évolution de la matière vivante,dans ses Pensées sur l'interprétation de la nature (1754). D'Holbach (1723-1789), d'origine allemande, mène avec une énergie inlassable le bon combat contre la superstition et les prêtres. Le Système de la nature (1770) englobe les phénomènes humains dans l'intelligibilité universelle du Devenir. Le Matérialisme scientiste s'empresse de tirer des conséquences décisives de cet état provisoire du savoir, suite à l'avènement de la chimie organique au 19ème siècle qui autorise l'espérance de déchiffrer les Lois de la Matière Vivante. Le 19ème siècle voit s'affirmer le triomphe de la Théorie Atomique dans le domaine de la chimie et de la physique (tableau de Mendeleïev. 1869).
□ Existentialiste ?
Existentialisme
Croyance philosophique L’Existentialisme s’efforce de saisir le Vécu de l’existence humaine dans son ambiguïté la plus concrète et la plus immédiate ; s’op-posant à toute tentative de l’intelligence rationnelle. Cette dernière cherche à soumettre l’existence humaine à son ordre, et produit un système d’intelligibilité. Cette pensée prend son origine dans la singularité humaine vécue ; elle ne prend pas place dans une Totalité Universelle Abstraite où l’homme chercherait ensuite sa place. Cette philosophie existentialiste s’est surtout développée au 20ème siècle par des penseurs français comme Sartre, Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty et camus entre autre. Dans un Monde Absurde, c’est une philosophie de l’Existence et de la Liberté où l’Homme est confronté aux problèmes de la Responsabilité et du Bonheur. Deux existentialismes se distinguent : - l’existentialisme athée - et l’existentialisme chrétien L’homme est seul à exister ; c’est ce qui apparaît chez Kierkegaard dans ses deux idées fondamentales de l’existentialisme : existence, exister ont une signification tout à fait spécifique qui implique le sentiment douloureux, de cette existence même, son déploiement non déterminé dans le temps : « c’est l’individualité qui est l’axe de tout ». Sartre écrit « Les existentialistes estiment que l’existence précède l’essence, ou, si vous voulez qu’il faut partir de la Subjectivité. » L’Existentialisme est un Humanisme. L’homme est Liberté et la vie humaine est Projet, en ce qu’elle a d’irréductible à toute démonstration dans sa réalité : c’est la singularité d’un sujet agissant. L’homme est jeté dans un Monde Absurde avec une Liberté Absolue. Ce monde ne lui offre aucune valeur transcendante. La Liberté est source de création de Valeurs, bien qu’elle soit source d’Angoisse. L’existentialisme développe les thèmes de la responsabilité absolue comme la liberté : l’engagement inhérent à l’existence dans son déploiement, et quel qu’en soit le visage. La critique de Merleau-Ponty est centrée sur l’intellectualisme ; il veut en cela réenraciner la pensée dans le sol originel du sensible, et notamment du corps. Son idée se développe sur un comportement humain global irréductible à la somme de ses facteurs et originairement porteur de Sens. Avec le thème de l’homme révolté, Camus quant à lui insiste sur les conséquences du Mal et de la Souffrance.
L’existentialisme chrétien s’op-pose à toutes les formes de théologies rationaliste et pose la question du mystère du « toi », toi autrui et Toi absolu de Dieu. Gabriel Marcel en 1927, dans ce sens, prend le point de vue de la singularité de l’existence humaine ; mystère en ce que je suis impliqué dans la relation au tu, que je ne peux poser face à moi à titre d’objet ; le Mystère est le lieu de la Liberté et de la Foi.
□ Idéaliste ?
Idéalisme
Croyance philosophique
Croyance s’opposant au Matérialisme et à l’Empirisme. L’Idéalisme affirme que l’Ame ou l’Esprit n’est pas une chose matérielle et que la vraie réalité n’est pas le monde sensible, mais la Forme ou l’Idée. En conséquence, il n’y a de connaissances que d’Idées. Pour un idéaliste, il n’y a rien de plus dans la réalité que ce qui apparaît à une conscience.
□ Immatérialiste ?
Immatérialisme
Croyance philosophique Croyance qui consistent à nier l'existence de la matière et celle de tout support de nos perceptions intérieures et extérieures, y compris celles de nos volitions distinctes de celles-ci. Pour Berkeley, référer le connu à l'inconnu est généralement faux. L’Immatérialisme s'applique aussi à une substance spirituelle. Ce qui est connu est perçu et donc : 1- Il n'existe que des idées et des esprits : être c'est percevoir ou être perçu. 2- il est contradictoire de vouloir former une idée qui serait en aucune façon perçue. L’Immatérialisme est la Doctrine de George Berkeley (1685-1753). Il est apologétique, par sa Doctrine « immatérialiste », contre le scepticisme, l'Athéisme et l'Irréligion. Sa concept-ion est radicale: pour saper les bases du Matérialisme, il nie la réalité de toute substance matérielle. Il est inconcevable, pour lui, que puisse exister une qualité sensible en dehors de l'Esprit. Pour lui, les choses que nous percevons sont exactement ce qu'elles nous paraissent être. Il dégage l'évidence selon laquelle il n'existe pas de «corps non pensés». Les sensations ne peuvent procéder que de Dieu. Le monde sensible, qui n’est pas crée par l’esprit des hommes, ne peut venir que de l’activité divine. Il ne s'agit aucunement de nier la Réalité de l'Univers perçu, mais le redoublement de l'expérience sensible par une « cause » qui n'est que la Négation de toute Détermination. Cette réduction de l'être au connaître n'est pas sceptique. L’Univers par son objectivité et sa permanence sont garanties par Dieu connu par analogie avec les esprits actifs que nous sommes. On distingue ainsi ce qui est donné dans la perception, de ce qui est activité propre de l'entendement. Si le point de départ est que les idées ne sont que des modifications de l'esprit, comment peuvent-elles être référées à une cause hors de celui-ci ? La difficulté est la validation inverse du perçu comme réel. :« je ne cherche pas à transformer les choses en idées mais plutôt les idées en choses » (Three Dialogues between Hylas and Philonous.) La solution qui est choisie finalement consiste à revenir à une conception des idées comme archétypes dans l'entendement divin, à faire de Dieu non seulement la cause mais le siège de celle-ci . Les esprits en général ne sont définis et connus que comme activité ou passivité. En redoublant dans l'entendement divin nos perceptions, Berkeley brise l'immanence. .
□ Dualiste ?
Dualisme
Croyance philosophique Croyance en un ordre de réalité qui admet la référence en deux principes ultimes posés en extériorité radicale l'un par rapport à l'autre. C’est également la Croyance d’une op-position radicale de deux réalités ou principes irréductibles l'un à l'autre comme le dualisme platonicien ou cartésien La prise de position qui se trouve à la base de cette Théorie est proprement ontologique. Elle se double ordinairement d'un jugement de valeur et de connotations éthiques qui distribuent les principes en cause selon un schème d'op-position et d'exclusion : on peut cité la Lumière et les Ténèbres, le Bien et le Mal, ainsi que l’ Etre et le Néant. Une forme engendrée au sein de la tradition chrétienne (forme extrême de ce système de pensée) est le Manichéisme. L'origine du monde assigné à l'action de deux forces ou dieux opposés est le Dualisme Cosmogonique. On distingue, par l'effort de réduction du divers à l'unité, deux principes différents ou op-posés, nécessaires l'un et l'autre par leur association ou leur antagonisme à l'explication du monde ou de l'Homme dans le monde. Le Manichéisme, ainsi qu’auparavant le Mazdéisme dans l'ancienne Perse, op-posent le principe du Bien et le principe du Mal comme tous deux créateurs d'un aspect de l'Univers. On retrouve le Dualisme à tous les étages de la culture : dans la Théorie de la connaissance, entre le Sujet et l'Objet, la Nécessité et la Contingence; en métaphysique, entre l'Esprit et la Matière ; en psychologie, entre l'Ame et le Corps, l'Entendement et la Volonté, la Sensibilité et la Raison ; dans la vie religieuse, entre la Nature et la Grâce. Dans le dualisme nulle articulation n'est possible entre deux éléments que l'on pose contradictoirement, au sein du langage, comme relevant de deux principes sans connexion d'origine. De ce Dualisme, qui récuse toute unité discursive, conduit à deux logiques totalement étrangères l'une à l'autre. L‘expérience humaine, ne peut s'engager et se déployer qu'en mettant en question une telle attitude ou une telle théorie puisqu’elle implique toujours une communication potentielle. La dialectique hégélienne, en tant qu’essai pour dire l’inscription structurelle de la liberté dans l’Histoire se donna ainsi pour tâche de réduire tous les Dualismes auxquels l'Homme risquait d'abord de se tenir, en oubliant l'essentielle complémentarité des dualités constitutives. L'esprit étant avide d'unité, le Dualisme laisse un malaise. Il est difficile à concevoir, dès lors qu'on les a définis comme disparates et hétérogènes, comment deux principes entrent en rapport, se combinent ou se combattent ?
□ Rationaliste ?
Rationalisme
Croyance philosophique La priorité de la Raison sur l'expérience, qui est le postulat fondamental du Rationalisme, était déjà affirmée par Platon dans la notion de «réminiscence»: on la trouve dans «les idées innées» de Descartes et l'«a priori » Kantien. Avec Hegel, le Rationalisme dépasse la théorie de la connaissance, et va jusqu'à poser l'identité de la pensée et de la chose. En philosophie, le Rationalisme fonde la connaissance et l'action sur la Raison, et fait de cette dernière la seule voie d'accès possible à la Vérité : est rejeté a priori tout ce qui ne peut être démontré par la Raison ou vérifié par l'expérience. Le Rationalisme est la Croyance en la valeur exclusive d'un certain type de pensée, et le rejet de tous les autres modes d'approche du réel: sensibilité, imagination, intuition, mythe, religion. Le réel est rationnel et le rationnel est réel. Le Rationalisme, dans un contexte de polémique malheureuse, s'op-pose à l'autorité exclusive de la Révélation, de la Création, de l'intuition mystique ou du sentiment. On peut noter dans le Rationalisme deux orientations opposées : A- la volonté de critiquer toute croyance religieuse, B- la conviction qu'un certain ensemble de dogmes religieux sont fondé en raison. 1- On a souvent comparé, dans la première direction le rationalisme à l’incroyance ou à l’irréligion. Ils pourraient désigner un vide de croyance mais le mot Rationalisme est positif, et exprime une volonté d’autonomie critique qui se prolonge à la croyance. Le Rationalisme, notamment au 18ème siècle, s’est opposé moins à la croyance en un Dieu, qu’à l’autorité des Eglises et de leurs Ecritures L’idée de religion naturelle s'exprime au 18ème sur un tel Rationalisme. 2- D’autre part un Rationalisme mitigé a traversé diverses époques, notamment chez de grands théologiens. Ceux-ci font dans la construction de leur Dogmatique, une place importante à la Raison ; ils cherchent pour la Foi des motifs rationnels de crédibilité. Ils n’établissent donc par leur foi sur un dénigrement de la Raison. L’op-position entre le travail rationnel de la pensée et les institutions de la foi a pu conduire à cantonner la Raison dans le domaine profane et inessentiel de la science utilitaire.
Le Rationalisme, dans le champ épistémologique, s'op-pose à l’Empirisme. De cette Doctrine, il conteste que les données sensorielles seraient la source principale du Savoir. Cependant, même s’ils sont empiristes et récusent l’appellation de rationalistes, ceux qui élaborent une Théorie de la connaissance à partir de la Science ont en commun une orientation de base rationaliste. C’est la Croyance à l’inefficacité cognitive de quelque instinct obscur, le refus de reconnaître le nom de Science à ce qui vient d’une expérience mystique, mais également, une Croyance à l’efficacité des facultés humaines dans la sphère de la connaissance. L’Empirisme, de son côté, ne comporte aucune complaisance pour les formes de l'irrationnel que sont le mystère, l'ineffable, le magique. Il y a entre empiristes et rationalistes des différences de duré plus qu'une op-position radicale entre primat de l'exactitude factuelle et primat de l’inhérence Théorique. Les grands Systèmes Rationalistes de l'Age classique (Descartes, Spinoza, Leibniz, Malebranche), malgré Ieurs différences ont en commun d'abaisser les sources empiriques du savoir. Cependant, à mesure que se développe une physique à la fois expérimentale et mathématisée, se fait jour la nécessité d'une épistémologie qui combine I'Empirique et le Rationnel. La philosophie spontanée des mathématiciens est à toute époque proche de cette vue qui correspond an sentiment que la Vérité mathématique est nécessaire et intemporelle. Le Rationalisme épistémologique, dans sa forme la plus ancienne s'appuie sur la conviction que la Raison à un objet propre, de nature non sensible. Le Rationalisme politique se rattache, sous son aspect positif à deux inspirations principales : 1- d'une part la référence à la Révolution Française, et à ses préludes, dans l'idéologie des Lumières : à l'idéal d’un pouvoir fondé sur les Droits de l’Homme et sur l'utilité commune. Elle inspira surtout le législateur et une partie de l'opinion publique. 2- D’autre part, dans la période contemporaine. le projet d'introduire dans la politique, la Rationalité gestionnaire et la cohérence méthodique des pratiques. Elle situe la rationalité des moyens, et inspire l’exécutif et l’administration. Le rationalisme administratif, caractéristique de l'Etat moderne, est tantôt loué comme compétence, tantôt dénoncé comme Technocratie.
□ Progressiste ?
Progressisme
Croyance philosophique Croyance en 1 possibilité de rationalisation du monde, d’1 marche de l’esprit humain vers un état de Savoir et de Liberté. Dans la concept-ion où le temps devient une échelle de valeur, l’idée d’une Science inépuisable en son essence se faisant, par delà les générations, rencontre les Valeurs Humanistes de la Renaissance et le goût Moderne pour la Nouveauté. La Science doit permettre de répondre au vieil impératif du « Connais-toi toimême ». L’Homme surmontera aussi bien sa propre nature, assurant son bonheur puisque celui-ci sera « Maître et Possesseur de la Nature ». Le Siècle des Lumières est persuadé que l’accroissement du savoir et du pouvoir sur les choses aide l’Homme à devenir meilleur. Les penseurs de ce siècle des Lumières assimilent tous les Progrès à la Civilisation. L’Homme Moderne est voué au Progrès. Il lutte contre la Nature parce que telle est sa condition. Le Progrès des Sciences au 18ème siècle était, en effet, l’indice de l’imminence de la découverte de principes certains. Max Weber distingue trois dimensions du Progrès : 1 - Le Progrès est rationalisation, selon le modèle de la Science Moderne, 2 - Le Progrès est rationalisation dans l’ordre éthique 3 -La troisième dimension du Progrès est la sphère des valeurs, des représentations et des sentiments. Cette dimension a pu apparaître avant les deux autres, dans le mouvement de la Réforme et l’éthique protestante. Leurs deux premiers modes ont acquis une dimension planétaire. Si la Démocratie ne règne pas partout sur le globe, il n’est guère de gouvernement qui ne s’en réclame. La Démocratie est devenue la référence politique la plus partagée. La Science est orientée vers l’efficacité et le succès technique, la rationalité formelle qui met en péril le monde vécu. Horkheimer parlera de rationalité instrumentale ; l’Ecole de francfort développera le thème de la Barbarie d’une époque dans laquelle « croissent les désert dévastés par la technique » ; pour Weber elle est le thème d’un « monde désenchanté ». Au niveau politique surgiront des revendications post-modernes portant sur la défense du monde vécu, et la revendication des différences face à une Raison qui unifie et dissout les particularités, incapable d’accepter les individus dans leur originalité et surtout les poètes, les fous et les déviants. Le Progrès, de part sa réalité pose un problème de philosophie politique, assurer le Progrès de la société étant devenu la vocation propre d’un Etat
moderne. Avec l’Etat moderne, le Progrès va permettre de trouver une mission propre afin de créer un consensus Réformiste devenant un opérateur économique majeur. Keynes viendra fournir une Doctrine Economique à un Etat ayant cessé d’être neutre, en pensant la circularité de l’économique et du social. La Doctrine de Keynes semblera évidente après la Seconde Guerre Mondial. A cette époque, la priorité majeure était le Progrès. Le Keynésianisme, à la suite de diverses crises politiques dans les années 70, et la remise en cause de la société de consommation en 1968, déclinera. Aujourd’hui le mot « Progrès » a fait place au mot « Développement Durable ». Les Progrès de la troisième Révolution Industrielle, de nos jours, sont davantage présentés comme une contrainte économique, que comme un projet de société. Très vite, il a été mis en doute qu’un progrès technoscientifique soit nécessairement solidaire d’un Progrès Général pour l’Humanité. Les critiques des progrès de la techno science se sont généralisées dans les années 70 contre le nucléaire par exemple. Une méfiance s’est posée dans notre Monde Moderne à l’égard des nouvelles technologies : informatique, biotechnologie, robotique ou automation et ce, par exemple, avec la montée du chômage. Cette méfiance et ces critiques soulèvent des problèmes éthiques et sociaux. Dans le 3ème millénaires comme dans la fin du second est née, contre le Progrès des Sciences, citées ci-dessus, une lutte contre les effets dévastateurs de la Technique sur l’Environnement Naturel avec les mouvements écologistes.
Humaniste ?
Humanisme
Croyance philosophique Cette croyance est née en Europe au 16ème siècle ; elle définie l'Homme comme mesure de toutes choses, de liberté, et source de valeurs et de significations. Cette Doctrine désigne une prise de parti philosophique concernant le sujet, contre à la fois sa promotion théorique et sa défense éthique, contre les risques d'Op-position et d'Aliénation. Bref une Foi en l’Homme. L’Humanisme contemporain se sépare de l'Humanisme de la Renaissance, en ce qu'il se fonde sur la « mort de Dieu », proclamée au 19ème siècle, quoiqu'en un sens différent, par Feurbach et Nietzche : la mort de Dieu ouvre la possibilité à l'Homme de récupérer sa propre essence, aliénée par l’illusion religieuse, et ouvre la voie à l’Humanisme Athée de Sartre. Le concept de «Nature Humaine», mis eu place par l'Humanisme Classique, et désignant une essence stable pourvue d'attributs déterminés, se voit abandonné au profit de ceux de « Condition Humaine », « Liberté » et « Projet », qui mettent l'accent sur le Devenir humain et sur la capacité dynamique qu’a le sujet d'agir librement. L'Humanisme qui fait de l'Homme le référent ultime s'est vu contesté par l'interrogation radicale à laquelle la philosophie contemporaine entend soumettre ses concepts. Toutes les valeurs gravitant autour de la notion d'Homme se voient soupçonnées, critiquées. Les thèses ethnologiques de Levi-Strauss, les travaux critiques d’Althusser, semblent en effet consacrer la perte radicale de la référence à l'Homme comme Sujet Universel, Donneur de Sens. Le concept d’Homme se voit dès lors dénoncé comme fauxsemblant ; mais également comme un leurre idéologique qui peu à peu disparaît au profit de ce que la pensée contemporaine nomme Structure. L’Humanisme est un mouvement historique. L'Humanisme de la Renaissance n'exprime pas une philosophie déterminée. Une phrase du discours de Pic de la Mirandole intitulé « De dignitate hominis » paru en 1486, précisera un aspect essentiel de cet Idéal Humaniste, incarné dans des oeuvres et dans une action sociale et spirituelle qui leur est associée : « j'ai lu, dans les livres des Arabes, qu'on ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l'Homme. » L’Humanisme se veut un modèle de perfection humaine. Un modèle, d'ordre éthique chez les philosophes, d'ordre esthétique chez les artistes, d'ordre social chez les juristes et les politiques. Ce modèle humain n'est pas le produit d'une intuition solitaire. C'est essentiellement à la littérature gréco-latine des Anciens que se réfèrent les humanistes pour trouver leur inspiration dans tous les domaines où s'applique leur esprit. Pour l’Humanisme, deux expressions sont concurremment employées : studia humanitatis ou litterae humaniores : - la première peut se traduire par « sciences de l'esprit » en indiquant
que le terme humanitas exprime l'idée que l'Homme se fait de lui-même dans son plus grand accomplissement intellectuel, moral, religieux, voire physique ou esthétique. On op-pose par cette traduction l’Humanisme, aux Sciences de la Nature ; - la seconde correspond aux « humanités » d'hier, mais dans une synthèse harmonieuse de l'érudition et de la vertu. Puisqu'il s'agit de réaliser un modèle humain, il faut que l'enfant soit formé d'une manière continue et progressive, de sa naissance à l'âge adulte, et même au-delà, par un maître qualifié. On conçoit dès lors quelle importance théorique et pratique revêt la pédagogie pour les humanistes du 15ème et du 16ème siècle : ainsi pourra-t-on faire en sorte, que l'humanité se dégage peu à peu de l'état de nature, qui est celui de l'enfant, ou de l'« homme sauvage » selon une formule célèbre d'Érasme dans son traité de l'éducation libérale des enfants (De pueris instituendis, en 1529). Le milieu spécifique de l'Homme, n’est pas celui de la pure nature, mais celui du monde de la culture, sans pour cela contraindre par l'éducation morale, religieuse et intellectuelle, les tendances naturelles et individuelles de l'enfant ou de l'adolescent. Ces principes nouveaux dans toute l’Europe occidentale, fondés sur la pratique des auteurs anciens, le respect de la personnalité de l'enfant, le sens du dialogue entre le maître et l'élève, l'esprit d'émulation entre les jeunes gens, un heureux dosage entre l'effort intellectuel et le jeu, une « ouverture » sur le monde et sur la société réelle, aboutirent, à des réalisations qui devaient rapidement modifier l'équilibre des forces socio politiques. Les fonctionnaires cultivés, abréviateurs pontificaux, conseillers politiques, secrétaires, diplomates, dignitaires de hautes charges civiles ou ecclésiastiques vont constituer une véritable Aristocratie de l'Intelligence. Les écoles humanistes à cette époque sont nombreuses ; on peut cité celles : de Deventer aux Pays-Bas, de Saint Paul à Londres, du Corpus Christie au Collège d'Oxford, du « Gymnase » strasbourgeois de Sturm. Il y a également des établissements d’enseignement supérieurs : le Collège trilingue de Louvain institué sur la base du latin, du grec et de l'hébreu, celui d'Alcala de Hénarès, ou l'actuel Collège de France à Paris. Les humanistes, dans leurs ouvrages, s'op-posaient aux écoles « à l'ancienne mode » où les enfants étaient abrutis de coups ou de formules stupides, règles de grammaire en bouts-rimés, légendes de saints à apprendre et à répéter par coeur. Beaucoup d’humanistes négligeaient les sciences et les langues modernes au profit exclusif de la grammaire, et de la rhétorique, soucieux avant tout de la formation d’oratorio ou d’ecclésiaste : le premier mot s’appliquant aux fonctions laïques, le second aux fonctions ecclésiastiques. Les grandes inventions scientifiques, tournées vers le présent et l'avenir comme les découvertes de l'époque se firent contre l'esprit humaniste, rompant avec la Tradition issue des sources Antiques, où les faits positifs étaient souvent entremêlés de croyances mythiques ou religieuses. Les grands établissements d'enseignement humaniste finirent par se substituer à la plupart des universités médiévales ; ils dispensèrent des matières non
seulement nouvelles par leur contenu, mais aussi par leur esprit. Les écoles humanistes furent plus d'une fois suspecter, et même interdites, par les autorités politiques ou ecclésiastiques. L'humaniste « idéal », comme le pensait Erasme, se basait sur la connaissance de l'Histoire naturelle de Pline, du Timée de Platon, de la Géographie de Ptolémée, de la Physique d'Aristote, des Questions naturelles de Sénèque, ou des Métamorphoses d'Apulée. Toutes ces connaissances largement suffisantes pour la formation intellectuelle de l'élite qu'il destinait à la direction des affaires communes ou à la formation des jeunes intelligences. L'Humanisme se définit comme un mouvement de libération de l'Homme par la redécouverte des valeurs morales et intellectuelles encloses dans la littérature gréco-latine et leur adaptation à des besoins nouveaux. Il se heurte à la Concept-ion de l'Homme, du monde et de Dieu, telle que les grandes religions révélées, et notamment le Christianisme, l'avait définie antérieurement. Les Oeuvres des théologiens scolastiques de Louvain, de Cologne, de Paris ou de Tolède, accusaient les humanistes de Paganisme, qui répudiaient le grec comme la langue des schismatiques, et l'hébreu comme celle des juifs, et à qui l’attachement à la lettre de la Tradition et au Ritualisme faisait perdre de vue l'esprit de l'Évangile, enfin l'amour de Platon et de Cicéron était incompatible avec celui du Christ. Les humanistes ont retenu que la philosophie platonicienne ou stoïcienne était une propédeutique à la « philosophie du Christ », c'est-à-dire à la vraie religion chrétienne, celle de l'Évangile, des Épîtres de Saint Paul et des Pères de l'Église. Thomas More, Vives ou Erasme admettaient que l'étude des lettres et la fréquentation des grands auteurs du passé avaient une finalité éthico religieuse. La littérature humaniste et la peinture religieuse ont été inspiré par saint Augustin, qui avait en leur temps réalisé une synthèse harmonieuse entre la culture païenne et l'héritage judéo-chrétien, sans rien perdre de leur propre foi et de son objectif d'action. L'universalité du message du Christ, a pu, dans l'opinion des humanistes, inspirer même certains grands Esprits de l'Antiquité païenne. Le Pacifisme, l'esprit d'Oecuménisme et parfois de Cosmopolitisme, l'amour du peuple et la volonté d'équilibre et d'harmonie entre les Pouvoirs sont des traits communs à tous les humanistes du 15ème ou du 16ème siècle. Le sens de l'histoire et de la continuité du destin de l'humanité fait préférer aux humanistes, une réforme intérieure qu’un renversement brutal des institutions sociales, car ils restent persuadés du triomphe nécessaire de l'Esprit. Les humanistes de cette époque sont beaucoup plus rarement révolutionnaires, car la violence les effraie.
□ Optimiste ?
Optimisme
Croyance philosophique Croyance qui considère les choses sous leur aspect le meilleur. L’optimisme, chez Leibniz, est la Doctrine selon laquelle le monde est le meilleur des mondes possibles en vertu des principes du maximum et du meilleur L'optimiste désignera dès lors l'état de celui qui voit plutôt le bon côté des choses ; il attend en général des évènements, qu'ils tournent bien. Le monde est aperçu, chez Leibniz qui parle d’optimisme, comme un optimum. C’est un jugement tendant à croire, loin d'être un simple jugement porté sur le monde, que le Bonheur en ce monde est finalement supérieur au malheur. L'Optimisme leibnizien se déduit logiquement de la considération des attributs de Dieu. On peut voir pour Dieu trois éléments essentiels : 1 - A posteriori, il est impossible de montrer que notre monde est effectivement le meilleur possible. Il faudrait pour cela pouvoir comparer avec les autres mondes possibles. La bonté du monde se démontre, au besoin contre tout constat grâce à l’existence de Dieu. 2 - Souverainement puissant, l'entendement divin conçoit tous les mondes possibles. Il a le pouvoir de les réaliser. 3 - Souverainement sage, Dieu a connaissance de l’essence et du degré de perfection de tous ces possibles. . « On peut s'imaginer des mondes, possibles sans péché et sans malheur, (…) mais ces mêmes morales seraient d’ailleurs inférieures en bien au nôtre. Je ne saurais vous le faire voir en détail : car (...) puis-je vous représenter des infinis, et les comparer ensemble ? Mais vous le devez juger avec moi ab affectu, puisque Dieu a choisi ce monde tel qu'il est » (lu dans la Théodicée) Pour Leibniz, l'Optimisme est finalement un concept régulateur. Théodicée est un mot que crée Leibniz, et qui signifie à la fois Doctrine de la Justice de Dieu et, justification de Dieu; elle autorise la reprise d'arguments traditionnels comme celle de l'existence du Mal. Le Mal, est l'occasion et la condition du Bien. . Dans l'ancien stoïcisme de telles « théodicées » existaient déjà chez Chrysippe notamment. Mais ces arguments ne sauraient suffire pour Leibniz sans l'Optimisme pour certifier leur véracité. Dans son De natura boni, saint Augustin pose que Dieu n'est pas obligé de créer le plus parfait des mondes, mais que la perfection de sa volonté fait que, quoi qu'il choisisse de créer dans le mystère de sa décision, il crée toujours parfaitement. L'Optimisme Ieibnizien veut trancher une querelle de l'Augustinisme. Le monde quel qu'il soit, sera toujours conforme à son ordre, donc le meilleur. L'optimisme leibnizien veut penser en
même temps la volonté et I'entendement divin, l’ordre du monde et son origine. Ainsi, c'est parce que, sa volonté, suit immédiatement le jugement de son entendement que Dieu a dû nécessairement choisir le meilleur monde possible.
□ Eclectique ?
Eclectisme
Croyance philosophique Croyance ayant tendance à constituer 1 Doctrine qui emprunte aux Doctrines antérieures les meilleurs principes. Une Doctrine qui se réclame de l’éclectisme tend à se présenter comme l’explication du sens commun. Une Doctrine qui consiste à choisir dans des Ecoles ou des Systèmes différents, des opinions, regardées par l'éclectique comme vraies au moins partiellement, pour en constituer un Corps de Doctrine censé représenter la Vérité Intégrale, et la croyance générale de l'Humanité qui revient périodiquement dans l'histoire de la philosophie occidentale. L'Eclectisme suppose donc toujours l'existence d'un critère de choix : la philosophie, dira Victor Cousin, n'est pas à chercher, elle est faite : ce critère est la Raison Universelle, identique dans le Temps et dans l'Espace, et propriétaire inaliénable de la Vérité. Le terme désigne l’Ecole de Potamon d'Alexandrie selon Diogène Laërce dont on ne sait d’ailleurs presque rien. La Doctrine éclectique apparaît avec Antiochus d'Ascalon (mort en 68 av J. C). Platon, Aristote et les stoïciens selon lui, s'accordent sur l'essentiel et cela, contre le Scepticisme. Cicéron, le plus célèbre disciple d'Antiochus, développe un Eclectisme analogue. Chez les premiers historiens de la philosophie, le terme d'Eclectisme désigne, l'Ecole d'Alexandrie (néoplatonisme). Un de ses derniers représentants, Simplicius, au milieu du 4ème siècle, posait en principe : « Il faut, sur tous les points où Aristote contredit Platon, ne pas s'en tenir à la lettre, ni croire à un dissentiment réel de ces deux philosophes, mais, en allant au fond de leur pensée, montrer comment sur la plupart des points ils s'accordent et se réconcilient. » L'Eclectisme prend en considération l'histoire de la philosophie dans sa continuité, et ne croit pas possible de faire table rase du Passé, il veut s’élever jusqu'au point de convergence des vérités partielles. L’Eclectisme chez les Philosophes des Lumières, implique la Tolérance, le Libre examen par op-position à l'esprit de Système ou au « Fanatisme » des Églises. S’en sont réclamés : Voltaire et Diderot. Victor Cousin a revendiqué la dénomination d'Eclectisme dès ses premiers cours en 1817. Les quatre principes fondamentaux de son Eclectisme sont : - le Sensualisme, - l’Idéalisme, - le Scepticisme - et le Mysticisme. Son Eclectisme repose sur la réciprocité du point de vue « psychologique » (analyse de l'esprit humain) et du point de vue historique, ce qui lui permet de dégager la complémentarité à la fois historique et systématique. L'Eclectisme,
comme méthode philosophique, est donc la découverte progressive d'une complétude, contre la prétention abusive de chaque principe de constituer à lui seul un système qui se suffirait. De l'Eclectisme, Victor Cousin et ses disciples feront un Spiritualisme appuyé sur le sens commun et sommairement op-posé au Matérialisme. On a donner au terme d'Eclectisme, suite à la polémique contre Cousin, une acception péjorative au sens d’ : « association superficielle de principes plus ou moins compatibles », acception que l'École de Cousin réservait au mot de Syncrétisme.
□ Ecologiste Révolutionnaire ? □ Ecologiste Réformiste ? Ecologisme Révolutionnaire ou Réformiste
Croyance politique Nous pouvons distinguer 2 types d’Ecologisme : 1 - L’Ecologisme Révolutionnaire, influencé par le freudo-marxisme de l’école de Francfort, qui voit en la techno science alliée à la Raison, les dégâts dus au Projet prométhéen du Progrès Moderne, perçu comme 1 Barbarie, et qui souhaite un retour romantique à la Nature sauvage. Il sera l’initiateur d’1 activisme, comme par exemple celui des autonomes aux actions violentes contre les agissements des multinationales, incitant au développement des OGM, et autres dérives du Capitalisme, d’une société devenu mercantile, et prônant la marchandisation du Bien public. L’Ecologisme condamne la connaissance qui corrompt l’âme humaine ; il glorifie l’état de nature, et fait une éloge de la simplicité en s’op-posant à l’orgueil soutenu par le Projet prométhéen. 2 - L’Ecologisme Réformiste, plus pacifiste, et orienté vers la social démocratie et le parlementarisme, naît de la sensibilisation de l’opinion public aux catastrophes « naturelles » engendrés par l’Homme, en affirmant ses convictions pour le Développement Durable et l’Economie raisonnée. Le sympathisant ou l’électeur de l’Ecologisme pourrait être définit comme politiquement modéré, mais culturellement novateur. Il occupe une position médiane, sur un ensemble de nouvelles valeurs, que l’on désigne parfois du terme de « libéralisme culturel », qui va de l’anti-autoritarisme, à la permissivité sexuelle. Ces traits idéologiques sont cohérents avec son portrait social : d’un niveau culturel plus élevé, plus jeune que l’ensemble de l’électorat, appartenant fréquemment à l’univers de l’enseignement ou des professions de cadres, il est souvent originaire, par ses parents, de classes sociales supérieures. Les combats des premiers défenseurs de l’environnement sont nombreux, et furent appuyés par de nombreuses campagnes de presse : l’échouage du pétrolier Torrey-Canyon en 1967, la sauvegarde du parc de la Vanoise en 1969 par exemple. Le mouvement écologiste français naît dans les années 70 suite à la publication du rapport du Club de Rome. Il se manifeste nationalement avec la candidature de René Dumont à l’élection présidentielle de 1974. L’écologisme sera à ce jour présent à toutes les grandes consultations nationales avec des succès divers. Quatre axes revendicatifs définissent l'Ecologie politique : - la qualité environnementale, - la justice sociale, - la citoyenneté et - la solidarité internationale.
C’est la fondation, au Royaume-Uni, de la Gommons Open Spaces & Footpaths Préservation Society de 1815 qui serait la première organisation écologiste digne de ce nom. Aujourd’hui on trouve la Société Nationale de Protection de la Nature qui est une des associations adhérente de FranceNature-Environnement (F.N.E.). Aux États-Unis, comme écologiste, on trouve Henry David Thoreau, qui a légué une œuvre immense et dérangeante. L’Ecologisme n’est pas une Doctrine née d’un homme seul ou d'un petit nombre de penseurs; il serait donc difficile de lui adjoindre un fondateur unique. Cette Idéologie est issue de la rencontre de courants d'idées et de personnes a priori peu susceptibles de se croiser. La liste de ces mouvances est impressionnante : scientifiques alarmés des dangers majeurs que court la planète, syndicalistes fatigués des combats traditionnels, militants des luttes spécifiques nées de l'après-Mai 68, environnementalistes que furent les Amis de la Nature, les défenseurs de sites menacés, et enfin les pratiquants de techniques alternatives comme l’agriculture biologique, les médecines et énergies douces, la vie communautaire, l’économie sociale et les fervents supporter des transports non motorisés. On a longtemps considérés tous ces groupes en marge de la politique traditionnelle comme secondaire pourtant, ils devaient rencontrer des militants politiques, déçus de la politique traditionnelle: ouvriers, gauchistes, situationnistes, anarchistes, autogestionnaires, régionalistes, adeptes de la contre-culture inspirés par les premiers mouvements à l'étranger, sans oublier les déçus des partis de gauche ou d'extrême gauche. C’est dans les travaux d'intellectuels, qui avaient dénoncé, pour certains d'entre eux dès les années 1930, les dérives de la société moderne, que la génération militante puisera ses références dans les années 1960-1970. Des philosophes se sont montrés précurseurs : Herbert Marcuse et Jûrgen Habermas, Jacques Ellul (1912-1994), Michel Serre, Edgar Morin, Félix Gattari et l’urbaniste et essayiste Paul Virilio ont eu leur contribution. Le pillage du Tiers Monde rappelle que l'industrialisation n’élimine pas la pauvreté, mais la modernise, qu'il faut un monde « à visage humain ». Ces philosophes, analystes ou scientifiques expliquent les dangers du Productivisme, les atteintes à la Nature, les ressources en voie d'épuisement, les méfaits de et du gigantisme industriel. Ils proposent de « maîtriser la maîtrise et non plus la Nature », de réduire le temps de travail et soutiennent qu'une « société de l'abondance » est possible en redistribuant les richesses Autrement. En un mot, tous les éléments d'une politique fondée sur le développement durable ne demandent ici qu'à se fédérer. Mai-68 a été à la fois le dernier sursaut du mouvement ouvrier représenté par l'extrême gauche, trotskiste ou maoïste, toujours imprégné de Léninisme, et le premier mouvement contestataire « postmoderne », un Gauchisme d'inspiration nettement plus anarchiste avec, comme exemple, les
situationnistes. L’Ecologie a hérité du mouvement de Mai 68, des principes de fonctionnement libertaire, tels que le non-cumul des mandats, la rotation des postes, la méfiance à l'égard des chefs et des professionnels de la politique, l'autogestion et la décentralisation. En France, l'écologie politique est fille de Mai-68. Nombre de slogans de Mai-68 ont souvent été d'abord mis en pratique par des écologistes. En France, la plupart des fondateurs de l'écologie politique ont baigné dans ces combats ou au sein du P.S.U., qui réunissait alors les déçus de la gauche classique. A l'extérieur, d'autres choses bougeaient alors. Le Club de Rome était crée, dont le premier rapport, Halte à la croissance ? en 1970, provoqua une onde de choc. Des catastrophes, comme la marée noire provoquée par le naufrage du Torrey Canyon, en 1967 en Bretagne, où la pollution du Rhin par rejet d'endosulfan en 1969, indigna l'opinion publique. Chaque cause eut son propre combat : Féminisme, homosexualité, immigrés, Environnementalisme, Antimilitarisme, Communautarisme, économie distributive, Tiers-mondisme... Tandis que l'O.N.U. organisait la première Conférence mondiale sur l’Environnement à Stockholm en 1972, le Club de Rome affirmait que l'effondrement des richesses naturelles et de l'investissement, accompagné du problème de l’alimentation, au moment où croissent la population et la pollution, rendait la situation intenable. La crise pétrolière qui survint en 1973, verra se fragiliser la société d'abondance. C’est une date fondamentale, aux yeux des militants : celle-ci voit pour la première fois dans le monde s'affronter directement le Nord et le Sud, les pays riches et les pays pauvres. Le mouvement écologiste a touché le monde entier, des pays de l'Est à l'Amérique latine, du Japon à l'Afrique. Son échec global en tant que Projet Révolutionnaire entraîna, à côté d'infinies et subtiles divisions de la mouvance gauchiste, un morcellement, voire un repli, en une kyrielle de luttes particulières.
□ Tiers Mondiste Révolutionnaire ? □ Tiers Mondiste réformiste ? Tiers Mondisme Révolutionnaire ou réformiste Croyance politique Croyance née dans les années 60, des mouvements volontaristes révolutionnaires et indépendantistes, dans le cadre de la lutte contre l’Impérialisme néo-coloniale, à l’heure de la Crise du modèle soviétique, et prônant une plus grande Solidarité avec les pays du Tiers-Monde subissant la Misère et la Pauvreté. On peut distinguer 2 types de Tiers Mondisme : 1- le Tiers Mondisme révolutionnaire (incarné par Frantz Fanon (1961)). Le contenu du Tiers Mondisme révolutionnaire, à la base, est l’Anticolonialisme. L’Anticolonialisme conduisit au Marxisme, sous sa forme Tiers Mondiste, pour une partie des générations de la guerre d’Algérie et de la guerre du Vietnam. Une deuxième composante du Tiers mondisme est l’Anti-impérialisme, et notamment l’anti-américanisme. Les générations suivantes à Sartre qui avait crié en 1953 « attention l’Amérique à la rage », trouvent l’Amérique nuisible dans leur politique extérieure expantionniste. Aux yeux des Tiers Mondistes, l’Amérique offrait le spectacle d’une grande puissance occidentale qui recommençait l’aventure Impérialiste. Pour le Tiers Mondisme, les firmes multinationales sont particulièrement dénoncées, ainsi que la dégradation des termes des échanges commerciaux entre Pays Riches et Tiers Monde. La réponse au sous-développement fût le Socialisme. La solution prônée était la rupture avec les mécanismes de l’économie capitaliste. Enfin on peut dégagé une dernière composante du Tiers Mondisme, dans l’exaltation de la lutte armée. Face à la violence impérialiste, la violence des opprimés est légitime et créatrice. Les Tiers-mondistes guévaristes ou prochinois exaltèrent, les uns la guérilla rurale ou urbaine, les autres, la juste guerre du Peuple, celle menée par exemple par les Vietnamiens. Le Devoir de tout Révolutionnaire est de faire la Révolution, selon les expressions souvent reprises alors de Che Guevara : « La Révolution n’est pas un dîner de gala. » La coexistence pacifique n’a pas manqué d’apparaître aux plus combatifs des Anticolonialistes du Tiers Monde, et aux Progressistes occidentaux comme une reculade devant l’Impérialisme américain, « ennemi des peuples du monde. » 2- Le Tiers mondisme réformiste prôné par le ministre socialiste Jean Pierre Cot (1984) est une croyance politique en faveur de l’aide au Développement Durable et de la Solidarité des pays riches du Nord avec ceux pauvres du Sud, délaissés au désespoir et à la misère, propice à tous les débordements. Ici s’op-posent deux possibilités :
-
L’Expansion du Néo-libéralisme, sous les prétextes du respect des Droits de l’Homme. - L’Altermondialisme pour un Autre rapport dans les relations internationales L’homme blanc s’est habitué à conquérir et dominer les peuples de couleur, et ceci pendant quatre siècles et demi, avec son apogée se situant dans les années 1930 à 1950. L'Europe était fier de ses Empires, et elle y tenait. Elle leur apportait la Civilisation, mais progressivement cette Europe subit le choc du mouvement d’émancipation des peuples colonisés. Ce mouvement commença et s’accéléra après la seconde guerre mondiale. Il y a eu d’abord l’Asie avec l’indépendance de l’Inde en 1947 ; l’Indonésie en 1949 ; puis la guerre d’Indochine jusqu’en 1954. L’Afrique avec le Maroc et la Tunisie en 1956. L’Afrique Noire dans une période de 3 ans de 1960 à 1963 ; puis pour en finir avec l’Afrique, la guerre d’Algérie reconnu comme telle, et non comme opération de Police sur la période 1954-1962. Pour l’Amérique Latine, l’adhésion au Marxisme de Fidel Castro à Cuba et son avènement au pouvoir. On entrait dans les pays du Tier-Monde dans une période d’Optimisme. En 1961 naissait à Belgrade le mouvement des Non-allignés, constitué à sa base des pays africains et asiatiques. Mais très vite grâce à Fidel Castro une conférence allait avoir lieu pour les trois continents du Tiers Monde ajoutant aux deux premiers l’Amérique Latine en 1965 sous le nom de Conférence tricontinentale. L’écho en fut d’autant plus large que le prestige du socialisme soviétique était alors en baisse sensible. Au 20ème congrès du PCUS le 25 février 1956 N. Khrouchtchev présentait un rapport sur Staline qui révéla aux communistes l’étendue des crimes commis par le Père des Peuples. Mais Khrouchtchev en faisait de même, suite à l’insurrection du Peuple Hongrois, en envoyant ses chars rétablir dans le sang l’ordre communiste. Cette situation ébranla également le Communisme français. Une contestation de certains s’éloignèrent du modèle soviétique et étaient idéologiquement et politiquement disponibles. Les dirigeants soviétiques, anxieux d’éloigner le risque d’une guerre nucléaire, élaborèrent après la mort de Staline la Théorie de la coexistence pacifique entre le camp Socialiste et le camp Impérialiste la coexistence pacifique et aux Progressistes occidentaux comme une reculade devant l’Impérialisme américain « ennemi des peuples du monde. » La rupture entre les deux lignes (l’Est et l’Ouest), fut consommée lors des entretiens sino-soviétiques de Moscou en juillet 1963. Mao révisait le Marxisme traditionnel et la priorité qu’il accordait aux luttes du prolétariat des pays industriels : il proclamait « C’est dans les vastes régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine que convergent les différentes contradictions du monde contemporain. Elles constituent aujourd’hui la principale zone de tempêtes de la Révolution Mondiale ». Le recul du prestige de l’URSS, le recul des énergies révolutionnaires dans les prolétariats occidentaux, tout était en place pour la naissance du Tiers mondisme politique. La parution du livre Les damnés de la terre de Frantz Fanon, en 1961 fut l’un de ses actes fondateurs. La puissance et le lyrisme
du style, la violence de ses thèses donnèrent au livre un écho mondial. Ce livre lu par les intellectuels progressistes français fut traduit en 17 langues et tiré à plus d’un million d’exemplaires et eut un égal succès auprès des militants africains et négro-américains : « Il y a deux siècles, une ancienne colonie européenne s’est mise en tête de rattraper l’Europe. Elle y a tellement réussi que les Etats-Unis d’Amérique sont devenus un monstre où les tares, les maladies, et l’inhumanité de l’Europe on atteint des dimensions épouvantables » Pour l’Amérique Latine quelques personnalités ont donné leur vie ou quelques années de leur vie pour la cause du Tiers Monde. On trouva durant dix ans de 1962 à 1974, tous les types d’engagement, toutes les nuances de la lucidité, et de l’aveuglement, tous les degrés du courage. Les Tiers-Mondistes étaient constitués dans sa base par la jeunesse scolaire et universitaire. Les organisations qui structuraient le milieu étaient l’Union des Etudiants communistes. L’Union nationale des étudiants de France était puissante et populaire au début des années 60. Les consciences de ce milieu étaient représentées par des écrivains et des universitaires de renom, avec en tête Jean-Paul Sartre. Le cinquième traits du Tiers Mondisme fut, la dévaluation frénétique de L’Europe, et l’exaltation sans nuance des parias de l’Humanité. La haine de soi, d’être un Européen coupable d’oppression, menait ainsi à la louange frivole de tout ce qui venait du Tiers Monde en lutte. Un déclin du Tiers mondisme arriva dans les années suivantes entre 1972 et 1975, puis disparut en 1977. Fidel Castro avait approuvé en 1968 l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie. En chine, après la mort de Mao, les dirigeants eux-mêmes dénonçaient la dictature du Grand Timonier. La victoire des forces communistes en Indochine en mai 1975 avait été accueillie avec sympathie par l’opinion progressiste occidentale. Elle fut suivie par le massacre des cambodgiens. En termes de misère et de sous-développement le Tiers Monde existe encore. En terme de Nonalignement, de moins en moins. Vers 1980, pour le Tiers Monde, il ne s’agit plus de se révolter, mais de gouverner. Il n’y avait plus guère de lutte à soutenir, mais des pays indépendants, depuis vingt ans, dont beaucoup restaient dans une pauvreté poignante. L’engagement des années 70 s’est mué en « une prise de conscience morale des horreurs du monde » disait Bernard Kouchner. Pour de nombreux Tiers-Mondistes leur passion pour le Tiers Monde est ainsi née sur le terrain. Ils transportèrent leur savoir sur le terrain d’un point de vue économique et technique. Dans les années 1980 les organisations humanitaires se développèrent : On trouva les ONG d’obédience catholique comme le Comité catholique contre la faim et pour le développement ; la Cimade, elle d’obédience protestante ; frères des hommes et Terre des Hommes des chrétiens progressistes ; le Secours populaire plus proche du parti communiste Français. De nouvelles surgirent dès les années 70 : en 1971 Médecins sans Frontières puis Medecins du Monde en 1980. C’est au nom de cette
morale que chaque année des centaines de médecins, infirmières, techniciens, français et autres, partent en mission d’aide dans les pays en détresse. Certaines ONG dénoncèrent une nouvelle mouture de l’action charitable, celles qui donnent Bonne Conscience aux donneurs, sans résoudre les problèmes de fond. Elles op-posèrent à ces actions ponctuelles, la véritable aide au Développement Durable, qui multiplie les micoréalisations modestes dans les villages et les quartiers. Ces fidèles du Tiers-Mondisme soutiennent la demande d’un Nouvel Ordre Economique International, présentée en 1973 au sommet d’Alger pour les Pays Non-alignés. L’Occident, selon Terre des Hommes et Frères des Hommes reste globalement responsable de la pauvreté du Tiers-Monde, par le pillage de ses ressources et l’imposition de cultures d’exportation sur ses meilleures terres. En 1981 et en 1982, ces deux ONG exhortaient les occidentaux à réduire leur consommation de viande, puisque « les pays de la faim nous font vivre ». Le Matin du 24 Juillet 1985 titrait « le monde dans lequel nous vivons est un immense camp d’extermination. 40 000 être humains meurent de faim ». Toujours dans ce journal l’article en question avançait que « Des millions d’autres humains vivent un interminable martyre. La richesse, le bien-être, la démocratie des peuples nantis, de l’hémisphère nord, sont payés par l’exploitation, le pillage, la misère des Peuples Prolétaires du Sud ». On se rappelait là les thèmes de Fanon ; ces analyses provoquèrent chez une partie des acteurs de l’aide Humanitaire de terrain, qui n’y reconnaissaient pas leur Tiers Monde, une gêne et une irritation. Le Tiers Mondisme des années 90 en tant qu’Idéologie Révolutionnaire n’est plus existant qu’à travers l’Activisme des Altermondialistes. Le Tiers Mondisme est globalement mort entre 1975 et 1980. Le Tiers Mondisme fut un épisode flamboyant, mais au demeurant bref dans l’histoire des idéaux. Le Tiers Mondisme reste vivant en tant que Critique d’un Système de relations économiques inégales entre le Nord et le Sud. En tant que Critique Culturelle de l’Universalisme occidental, le Tiers Mondisme est fortement battu en brèche. Les Dictatures du Tiers Monde ont repris à leur compte le Relativisme Culturel développé par certains ethnologues occidentaux, pour mieux refuser l’Idéologie des Droits de l’Homme, et de ce fait, a renforcé dans les pays du Nord la conviction que l’Occident était porteur d’universalité.
□ Gauchiste Révolutionnaire ? □ Gauchiste Réformiste Gauchisme Révolutionnaire ou Réformiste
?
Croyance politique
Ensemble de pratiques politiques et culturelles soit informelles soit liées à des mouvements structurés, dont le principe commun consiste en une contestation radicale, orientée selon deux perspectives : 1 - une remise en cause de l'ordre social dominant consommation et des pouvoirs institutionnels,
des modes de
2 - une remise en question des représentations qui gouvernent les rapports sociaux, des mécanismes d'infériorisation et d’exclusion dont les femmes furent les premières victimes. On peut distinguer 2 sortes de Gauchisme : 1- Le gauchisme révolutionnaire Le gauchisme gagna ses titres de noblesse dans une brochure intitulée La maladie infantile du communisme. C’est au vocabulaire Marxiste que le terme de Gauchisme appartient, au sens strict, puisqu'il a été popularisé par Lénine dans une brochure publiée en 1920 et intitulée Le Gauchisme : la maladie infantile du communisme. Depuis lors, le mot a souvent été utilisé, en particulier par les communistes, pour discréditer les Tendances les plus Extrémistes du Mouvement Ouvrier. Lénine, pour combattre une tendance qui se manifeste au sein de la IIIe Internationale et qui est particulièrement sensible dans les sections de Grande-Bretagne et d'Allemagne, lutte contre un certain nombre de communistes qui se montrent partisans de l'usage des seuls moyens illégaux, et critiquent la notion de Parti, car ils pensent que le Peuple peut conduire, de sa propre initiative, une révolution à la victoire. Ces « puristes » se déclarent favorables à l'action révolutionnaire immédiate. Au sens strict du terme, le Gauchisme appartient donc au langage politique marxiste et désigne les révolutionnaires trop pressés. L’Extrême Gauche est composée de Communistes Extrémistes qui se rattachent soit au Trotskisme, soit au Maoïsme. Si, lors de leurs actions, ils se trouvent généralement au coude à coude avec les gauchistes, si nombre de leurs thèmes de mobilisation recoupent ceux de l'ultra-gauche, leurs bases politiques en général, et leurs analyses stratégiques en particulier restent très différenciées.
Les gauchistes, ont été amenés à redécouvrir les débats du début du siècle sur le rôle du parti et sur l'organisation du mouvement révolutionnaire, en remettant en cause le schéma léniniste. De nombreux militants ont été sensibles à l’analyse de Rosa Luxemburg selon laquelle le mouvement révolutionnaire trouve dans la lutte ses propres formes d'organisation. La révolution, dans cette optique, est largement spontanée. Cette théorie spontanéiste débouche naturellement sur la critique des organisations ouvrières traditionnelles et emprunte de nombreux éléments à l'Anarchisme. Sans rejeter l'apport de Marx et d'Engels, les Gauchistes s'efforcent de réhabiliter un autre courant du mouvement ouvrier : la Tradition Libertaire illustrée par Proudhon, Bakounine et Kropotkine. La critique du régime soviétique a amené toute une partie de la gauche à remettre en cause non seulement la politique de construction du Socialisme appliquée en U.R.S.S., mais également la méthode bolchevique elle-même, c'est-à-dire la stratégie léniniste de passage au Socialisme. Une réévaluation de la notion de travail est donc proposée, la finalité même de la production industrielle étant remise en cause. Le Gauchisme est une contestation sur le caractère productiviste des sociétés industrielles, qu'elles soient de type capitaliste ou de type socialiste. Cette attitude se manifeste notamment a travers le courant écologiste. A plusieurs reprises, des convergences sont apparues entre des groupes de l'ultra-gauche prônant parfois la violence et des mouvements d'écologistes dont la philosophie est généralement proche de la non-violence. On classe sous cette étiquette des mouvements qui remettent en cause les sociétés actuelles, leur organisation comme leur fonctionnement, les relations entre les sexes comme les modes de production et la protection de l'environnement. Le Gauchisme est devenu synonyme de Contestation et on qualifia indifféremment de gauchistes des militants révolutionnaires appartenant à des familles politiques pourtant différenciées. Les Autonomes fonctionnent tantôt sous forme d'assemblées générales dans des locaux universitaires, tantôt par le biais de commandos plus ou moins violents. Ils se veulent un mouvement à la fois spontanéiste et informel. Intellectuellement ce courant puise ses bases dans le phénomène allemand de la bande à Baader et dans l'exemple italien des Brigades rouges. En Allemagne Fédérale, les autonomes ont notamment organisé, en janvier 1978 à Berlin-Ouest, le rassemblement « Tunix » (Tue nichts : ne fais rien). En France, le phénomène est, là encore, demeuré d'une ampleur limitée, se bornant à des heurts avec les forces de l'Ordre, en marge de manifestations politiques et syndicales, ou à quelques opérations de Vandalisme.
L'Idéologie du courant autonome est fondée sur le refus de toutes les structures d'encadrement de quelque nature qu'elles soient. Cette position conduit au refus du salariat comme du Militantisme. Indépendamment du recours à la violence, présentée comme une forme d'autodéfense, mais aussi comme un témoignage, les autonomes usent volontiers de la dérision (valorisation de l'Absentéisme par exemple). Ils accordent enfin une grande importance à la notion de Désir. Elle n'est pas sans évoquer les Thèses Libertaires, voire un certain Nihilisme. Parmi les actions auxquelles ils se sont trouvés associés, on peut relever le développement des mouvements de squatters et des radios pirates. 2 - Le gauchisme réformiste La dénomination de gauchisme s’applique à la révolte « idéologique » déployée massivement par une partie de la jeunesse du milieu des années 60 et du début des années 70, sur les campus des grandes universités américaines et européennes. La vogue du terme date des années 1965-1968, lorsque les États-Unis puis l'Europe occidentale, furent tour à tour touchés par des mouvements de contestation nés en milieu universitaire, et qui ont mobilisé rapidement de larges secteurs de la jeunesse. Il s’agissait pour les gauchistes non de prendre le pouvoir mais de supprimer « la structure sociale même permettant l’exercice du pouvoir». C'est ce caractère inédit des mouvements de libération, dont 1968 fut l'expression, mais aussi le point de départ, que Foucault et Deleuze ont contribué à rendre philosophiquement pensable. Il y a eu plus tard une rencontre du Gauchisme avec la Psychanalyse qu'avaient de loin préparée les approximations du freudo-marxisme. Le gauchisme a tenté de promouvoir, contre les politiques « réalistes », une politique réelle, et contre les représentations fictives de la communauté sociale, une forme inédite de communauté. Il faut adjoindre la critique de la vie quotidienne qui est devenu une des sources principales de l'activité gauchiste. Ils se montrent ainsi les continuateurs du philosophe français Henri Lefebvre. Leur prolétariat ne correspond plus à la notion marxiste traditionnelle mais se confond avec la notion d'Aliénation. Il s'agit pour eux de dépasser les notions purement économistes de la division de la société en classes. Or cette Aliénation ne découle pas seulement de l'organisation capitaliste du travail, mais se retrouve dans toutes les structures de la société, l'école par exemple, et dans toutes les dimensions de la vie, la sexualité en particulier. En outre, les formes de la production contemporaine et de la consommation sont remises en cause au nom de l'Ecologie.
Les gauchistes, constatant la situation des citoyens dans les sociétés où le Capitalisme a été renversé, ont poussé plus loin le raisonnement. Tout en admettant la réalité de cet asservissement d'origine économique, et en souhaitant y mettre un terme, ils expliquent que l'individu est victime de bien d'autres contraintes dans sa vie quotidienne. La famille, par exemple, se fait oppressive dans la mesure où elle est construite sur un schéma hiérarchique classique. Les positions théoriques vécues par les militants sont plus schématiques. Pour les partis de gauche traditionnels, Socialistes et Communistes, l'Homme est asservi par le Système Economique qui fait de lui un producteur salarié travaillant pour le plus grand profit des possesseurs de capitaux. L'Autorité vient d'en haut et ne peut être discutée. Déjà habitué à obéir dans le cadre familial, l'enfant continue d'être formé dans la même optique par l'école. Quand il devient un producteur, dans son usine ou dans son bureau, les réflexes acquis continuent à jouer, et il subit toujours une autorité imposée. Sur le plan moral, il en va de même. Entre une double barrière d'interdictions de toute nature, l'individu ne se voit offrir comme seule perspective que la possibilité de se marier pour faire quelques enfants. Au terme de cette analyse, le Gauchisme s'en prend donc à tous les éléments de la vie et de la société, et pas uniquement à l'organisation du travail et de l'économie. D’autre part les pratiques nouvelles se présentent le plus souvent de manière explicite comme une Alternative au Marxisme Officiel, incarné par l’Etat soviétique, et les partis communistes occidentaux, et dont est dénoncée l’impuissance devenue patente à penser et à promouvoir le condition d’une Libération Sociale Effective. La constante de ce combat est la lutte Antiautoritaire. Nombreux sont d'ailleurs les gauchistes qui ne manquent pas de rappeler que les partis, dans leur forme courante, reproduisent en leur sein le schéma hiérarchique fondé sur la notion d'autorité. Le mouvement de révolte devant la société a amené des ouvriers à quitter leur usine, des lycéens et des étudiants à rejoindre ceux qui vivaient en marge et tentaient de construire une contre-société. Cette « société souterraine » (underground), qui s'est développée de manière importante aux États-Unis, en Scandinavie et en Allemagne fédérale, a possédé sa presse, son cinéma, sa musique, ses zones réservées, ses organismes d'entraide. Les gauchistes ont eu tendance à se spécialiser. Certains se sont penchés plutôt sur la vie de l'individu, d'autres sur l'organisation de la société. La Théorie gauchiste se limite dans la pratique à une revendication d'autogestion. Ou bien on tente de la faire vivre dès maintenant à travers des expériences limitées comme les communes ou les communautés, ou bien cette mise en place de l'Autogestion est recherchée sur le plan de la société tout entière, ce qui est le cas des groupes gauchistes politiques. L'itinéraire des groupes politiques est directement lié au contexte national de chaque pays. L'underground européen s'insère pour sa part dans un mouvement plus large. Les groupes gauchistes français et italiens se sont
toujours montrés plus politisés et plus enclins aux débats. Le phénomène hippy, qui a connu son âge d'or aux États-Unis en 1966 et 1967, a touché en Europe, les pays dont le type de civilisation était le plus proche du modèle américain. Le phénomène des communautés s'est répandu dans les pays scandinaves sous le nom de familles, puis, de là, il a peu à peu conquis la jeunesse anglo-saxonne, laissant l'Europe latine à l'écart. En France, les thèmes ont d'abord été véhiculés par quelques rares personnalités du monde intellectuel parisien, comme Jean-Jacques Lebel, organisateur de happenings, et le groupe Mandala qui se référait à l'Inde et au Psychédélisme. Cette mode apparaissait comme un sous-produit du Surréalisme plutôt que comme le signe annonciateur du débarquement en Europe de la culture hippie. La transition entre l'Extrémisme politique, et ces recherches, a plutôt été assurée par un groupe comme l'Internationale Situationniste qui traitait dans sa revue les problèmes formant le fonds idéologique de l'underground. A la diversité du Gauchisme quant à ses origines et à ses axes stratégiques s'oppose l'unité de sa méthode d'action. La Contestation est fondamentalement une technique révolutionnaire dont le but est de révéler aux gens toutes les entraves que la société met à leur épanouissement personnel, qu'il s'agisse de la morale, de l'éducation ou, d'une façon plus générale, l'univers gris et triste des sociétés techniciennes.
□ Anarchiste Révolutionnaire ? □ Anarchiste Réformiste? Anarchisme Révolutionnaire ou Réformiste Croyance politique Il n’est jamais légitime de renoncer à sa Liberté. L’Anarchisme est donc le stade ultime de l’Individualisme Moderne. Ses théoriciens ont eu pour but de supprimer l’Etat, en imaginant des formes d’organisation politique où l’individu ne déchoit jamais de ses désirs naturels. Le mot Anarchisme peut se traduire par désordre. La société normale suppose une concept-ion politique selon laquelle un pouvoir exécutif est nécessaire à la vie sociale. Quant à lui l’Anarchisme remet cette concept-ion en cause. Dans ses projets de réforme, il dénonce toute concept-ion risquant de menacer les Libertés Fondamentales de la Personne. Il dénonce particulièrement l’extension de l’emprise de l’Etat, et prône la réduction ou l’élimination des pouvoirs Etatiques. Les différents projets de réforme économique s’inspirent du même souci de restituer aux producteurs la maîtrise de leur activité. Le recours à la violence au nom de l’Anarchisme est approuvé ou désapprouvé selon les groupes, et selon les circonstances. Nous pouvons distinguer deux formes d’anarchisme : 1- l’anarchisme révolutionnaire date des années 1790, avec la genèse d’un mouvement résolument anti-autoritaire appelé « Les enragés » mais que le directoire désignera comme anarchistes. En 1868 Bakounine fonde « l’Alliance internationale pour la démocratie », puis c’est en 1871 la création de la fédération jurassienne, qui jettent les bases d’une internationale anti-autoritaire. Des groupes anarchistes se forment en Italie, en Suisse, en Espagne, en Amérique Latine, aux Etats-Unis et en Russie. En France Louise Michel en est une des images exemplaires. L’Anarcho-syndicalisme marque, entre 1890 et 1920, la synthèse des théories anarchistes et des pratiques syndicales. Les anarchistes prônent l’abolition immédiate de l’Etat, en partant de l'hypothèse que la cohésion sociale émergera d'un mouvement spontané des individus. Les anarchistes veulent organiser la société par la base, et rendre ainsi l'État caduc : ils refusent donc de participer aux élections. En affirmant que les hommes n'ont pas consenti à constituer une société, en déléguant une grande partie de leurs pouvoirs à l'autorité suprême, la plupart des théoriciens anarchistes se réfèrent à un état originel qui aurait été brisé par l'institution de l'État Moderne. La question des modalités de l'abolition de l'État fut au coeur des dissensions internes de l'Association internationale des travailleurs (AIT) ou 1er Internationale. Le 15 septembre 1872, lors du congrès de La Haye, les partisans de l'abolition immédiate de l'État comme Bakounine, furent exclus
de l'AIT et décidèrent de convoquer un congrès extraordinaire en Suisse, où naquit l'Internationale anti-autoritaire ; c'est l'acte de naissance de l'Anarchisme - on disait à l'époque « Collectivisme Anarchiste » - en tant que courant politique organisé. Aussi les anarchistes condamnent-ils sans appel la nature répressive et la structure pyramidale de l'État, ainsi que son rôle conservateur de l'ordre économique existant. La Révolution Anarchiste, que Mikhaïl Bakounine (1814-1876) inscrit à son programme, comme l'Autogestion, associée à la propriété collective des terres et des instruments de travail, écarte tout compromis avec la société existante, excluant l'appropriation de ces moyens de production par l'État et s'attaquant à toutes les contraintes sociales, voire morales. Bakounine appelle à la « destruction des États », et souhaite réaliser « la liberté de chacun par la liberté de tous ». Il rejette toute forme de patriotisme, et se montre l'un des plus fervents partisans de l'Internationalisme, travaillant activement à sa concrétisation au sein de l'AIT et de l'Alliance secrète qu'il a fondée. Max Stirner (1806-1856) publie en 1844 un livre qui cause un vif scandale parmi les cercles d'hégéliens, l'Unique et sa propriété. L'Unique, c'est le Moi, l'égoïste, c'est-à-dire l'individu qui, pleinement conscient de s'op-poser à Dieu, se réalise dans la jouissance: « Jouir de la vie, c'est la dévorer et la détruire. » Stirner op-pose l'association des individus, à l'État et à la société: l'association résulte de la libre volonté, alors que la société est pure contrainte. Mais les individus ne peuvent s'associer que s'ils sont parvenus à s'émanciper des idées, des pensées, des religions, que s'ils se sont créés eux-mêmes, ne devant plus rien, ni à Dieu, ni à l'Homme: « Je suis le propriétaire de ma puissance, et je le suis quand je me sais Unique. Dans l'Unique, le possesseur retourne au Rien créateur dont il est sorti ». Ouvrage profondément Antichrétien, l'Unique et sa propriété est l’œuvre d'un individu qui affectionne la provocation. Ainsi, Stirner commence et termine son livre sur cette sentence: « Je n'ai fondé ma cause sur Rien », laquelle montre que la pensée de Stirner s'inscrit à la fois au coeur et au-delà de la dialectique. Il inaugure l'un des deux courants majeurs de l'Anarchisme. L'Anarchisme communiste, selon son principal représentant Petr Kropotkine (1842-1921), attribue un rôle essentiel à la spontanéité des masses, mais envisage en même temps qu'elle soit appuyée par une minorité de révolutionnaires. Cette Thèse, dans laquelle Bakounine voyait l'apologie de la future « bureaucratie rouge », n'est pas le seul point de discorde avec les autres courants anarchistes. Dans la « libre fédération des producteurs et des consommateurs » de Kropotkine et de ses disciples, le Collectivisme est étendu même à la distribution des biens de consommation. « À chacun selon ses besoins », telle est la célèbre devise impliquant la suppression des salaires des travailleurs. Plus naturelle que la compétition, la coopération entre les hommes connaîtra un nouvel élan. Dans le même esprit utopiste, Kropotkine prévoit que « le travail produira beaucoup plus qu'il ne faut pour tous ».
Dix ans après l'écrasement de la Commune de Paris, avec le retour des proscrits, le mouvement anarchiste, qu'incarne notamment Louise Michel (1830-1905), s'oriente dans plusieurs directions. Les militants anarchistes combattent avec vigueur l'Institution Démocratique du Suffrage Universel, et lorsque des heurts violents éclatent entre la police et les ouvriers pendant la crise économique de 1883 à 1887, certains se prononcent pour « la propagande par le fait », c'est-à-dire le recours au Terrorisme individuel, qui finira par gagner de nombreux pays. Ce déchaînement de violence aboutira à l'« illégalisme anarchiste », que nombre d'anarchistes considèrent cependant comme une forme de Banditisme, et qu'illustre la « bande à Bonnot ». Réunis dans l'Union anarchiste, les militants français protestent massivement à Paris, en août 1927, contre la condamnation à mort aux États-Unis de leurs camarades italiens Nicolas Sacco et Bartolomeo Vanzetti. 2 - l’Anarchisme réformiste se développe, avec Proudhon, comme un mouvement intellectuel et organisationnel. Le Proudhonisme marque le départ, au sein des mouvements socialistes, d’une tendance résolument anti-autoritaire, anti-étatiste et autogestionnaire. Le message que délivre la publication du premier mémoire sur la propriété, dès 1840, est considérable dans les classes ouvrières. Dès ce moment, Proudhon fut désigné comme l’un des maîtres à penser du Socialisme. Il prend une position vigoureusement critique à l’égard des projets communistes. Il estime, que la centralisation étatique des moyens de production, loin de réaliser la justice sociale, ne ferait que prolonger les tendances à l’expropriation inhérentes au Capitalisme. L’Etat selon ses analyses n’est pas seulement la force qui vient confirmer et défendre les classes possédantes, il constitue une dynamique propre tendant à la domination de la société civile. Toute liberté civile menace les détenteurs du pouvoir, et ils n’ont cesse d’en reprendre le contrôle. La Démocratie peut ellemême être une illusion protégeant un Despotisme Politique. Le Suffrage Universel n’est pas nécessairement une garantie suffisante pour assurer les autonomies sociales. Il importe de substituer à cette Aliénation politique, un régime restaurant les autonomies et leurs relations réciproques. Aussi Proudhon condamne-t-il le vol perpétré par le capital, et défend le principe de la possession, de la propriété socialisée, comme instrument et comme garantie des initiatives individuelles. Il prône pour l’agriculture, le maintien de la propriété familiale, sous la protection de régimes d’assurances sociales ; il prône pour l’artisanat, le commerce, et les petites entreprises, le maintien de la liberté d’Entreprise, l’accès au crédit gratuit et l’organisation d’un système d’assurances mutuelles. Proudhon développe des principes de ce que l’on appellera après lui l’Autogestion. Il ne défend pas le principe d’une parfaite égalité des salaires : il lui paraît utile que les tâches difficiles ou plus complexes soient mieux rétribuées. Ces réformes économiques ne seraient réalisables que conjointement à une révolution politique détruisant les mécanismes autoritaires et centralisateurs. Le Proudhonisme défend les mêmes principes
du Pluralisme qu’il op-pose au Centralisme et à la synthèse absolutiste. Les ouvriers français qui participèrent à la création de la 1er international en 1864 étaient tous des disciples de Proudhon, hostiles à tout endoctrinement partisan, conformément à l’enseignement de leur maître. La commune de Paris montra combien les Thèses de Proudhon exprimaient des aspirations populaires communautaristes, fédéralistes, mutualistes, hostile à la centralisation étatique. Certains courants défendent l'idée que l'absence d'autorité, qui seule réalise l'harmonie sans contrainte, est en réalité la plus haute expression de l'ordre social. L'absence de chef n'est pas l'absence de pouvoir, et les anarchistes affirment que l'absence de chef est la condition du pouvoir de chacun, de sa liberté d'agir. L'autorité est condamnée, qu’elle soit politique ou religieuse, en tant que source de répression et d'arbitraire. Selon la conception anarchiste, ces deux formes de pouvoir ne visent qu'à assurer la puissance économique de quelques privilégiés, l'origine divine de la première étant contestée autant que la fonction sociale de la seconde. La quasi-totalité des anarchistes sont op-posés à la religion, mais tous ne sont pas athées, et leurs convictions antireligieuses procèdent d'abord de leur op-position irréductible à toute forme de hiérarchie, pour que s'instaure l'Egalité Sociale, condition de la Liberté de Penser et d'Agir des individus. La composante essentielle de la Théorie est que tous les pouvoirs politiques doivent être démantelés. Pour cette Doctrine la liberté individuelle représente la valeur suprême. Les partis politiques se trouvent donc inévitablement frappés d'illégitimité, notamment du fait que leurs membres sont tenus de se soumettre aux choix des instances supérieures. Même si les militants l'acceptent, c'est une atteinte à l'autonomie individuelle, à laquelle seule la forme associative peut permettre d'échapper. Le courant qu'incarne Pierre Joseph Proudhon (1809-1865) est différent de celui de Stirner. Il condamne l'« adoration des individus » et les projets n'envisageant aucun lien organique entre eux. Proudhon propose la création d'un système mutuelliste, dans lequel les producteurs librement associés s'offriraient des prestations réciproques, en particulier des crédits mutuels, gérés par une Banque du peuple qui supprimerait l'argent, et n'aurait pas le droit de prélever des intérêts. Le Mutuellisme proudhonien n'a pas seulement un caractère antiétatique, il est éminemment anticapitaliste: assimilée au vol, la propriété y est remplacée par la possession - c'est-à-dire par la détention et l'usage contractuels des moyens de production - appelée à effacer les inégalités.
□ Socialiste ? Socialisme révolutionnaire ou réformiste
Croyance politique Le Socialisme est une certaine Vision de la Société. Celle-ci doit être transformée dans le sens d'une solidarité accrue, combinant Justice et Efficacité : elle doit être une entité solidaire. Outre le primat de la Collectivité sur l’Individu, le dénominateur commun des Théories socialistes modernes qui conduit à contester la propriété privée, le Socialisme est sans doute une Vision Progressiste, une possibilité d'harmonisation des conditions de production dans les sociétés modernes, et en générale une harmonisation de toutes les relations humaines, de façon, à ce que règnent la Justice et l'Harmonie dans les conditions économiques et sociales d'une organisation rationnelle des institutions. On qualifie de socialisme des Théories politiques aussi diverses que celles exposées dans La République de Platon, L'Utopie de Thomas More, La Cité du Soleil de Campanella et, les Séries harmoniques de Fourier, ou encore les idées d'un Condorcet, de Saint Simon et d'Owen. On trouve également des socialismes (plus ou moins réels) tels qu’on les voit à l’oeuvre dans les divers pays de l'Est ou de l'Ouest à l'heure actuelle, avec pour finir les socialismes de Marx, Engels, et Lénine. Avec le début de la révolution industrielle les idées socialistes culminèrent comme une réaction contre les inégalités sociales, matérielles et politiques devenues intolérables. Une profusion de partis politiques verra le jour au 19ème siècle qui se nommeront « socialistes » même s'ils puisent à des sources différentes. En schématisant on peut regrouper les diverses tendances en trois catégories : 1 - le socialisme utopique ou Anarchisme 2 - le socialisme révolutionnaire ou Communisme 3 - le socialisme réformiste ou Social-démocratie Ils proclament, tous les trois les mêmes finalités que sont l’Egalité dans l’abondance, l'épanouissement de l’Homme dans la liberté, un juste partage, tout le contraire de l'Aliénation dans laquelle l’Homme est maintenu par les systèmes précédents. Il apparaît des divergences lorsque les moyens pour y parvenir sont abordés. Le socialisme réformiste se présente sous deux formes : économique et politique, et sont représenté par les mouvements démocrates. La première met l'accent sur la satisfaction progressive des revendications syndicales d'ordre économique ; la seconde se réclame de la transformation successive des institutions, le but final étant la prise de contrôle des affaires de l’état par les citoyens.
Le socialisme révolutionnaire suscita plus de polémiques. Il présente de multiples tendances : Babeuf, Cabet, Blanqui pour la France ; les populistes russes ; l'anarcho-syndicalisme italien et enfin le marxisme. Celui-ci a donné naissance, à la Doctrine sur laquelle s'appuient les bâtisseurs du socialisme réel qui était mis en œuvre dans les anciens pays soviétiques. Ce Socialisme proclame que la prise du pouvoir ne peut être que révolutionnaire, car la lutte de classes est inévitable. Il a pour objectif principal la prise du pouvoir économique par les masses populaires, sous l'hégémonie de la classe ouvrière. La Révolution Socialiste accède par ce moyen à la transformation des rapports économiques, sociaux et idéologiques.
□ Pacifiste ?
Pacifisme
Croyance politique Croyance prônant le maintien de la Paix par des moyens de préférence légaux et loyaux. C’est ainsi que le commun dénominateur des pacifistes, si divers, est la Critique des armes et des institutions militaires. Les pacificistes dénonçaient les horreurs de la guerre, et pensaient que les progrès de la conscience humaine allaient rendre inutile les armées pour garantir la Paix. Sans avoir totalement disparu, ces idées ont fait place, dans les pacifismes contemporains, à une critique plus spécifique de la course aux armements et des politiques de défense fondées sur les armes. On distingue : 1- les Pacifismes de principe, qui prône le refus de armes, et sont fondés sur des croyances religieuses ou des idéologies politiques. Pour les anarchistes, la critique porte moins sur les armes en tant qu’instruments meurtriers que sur l’institution militaire comme ennemie de la liberté individuelle. Pour certains courants révolutionnaires, c’est le rôle politique de pensée bourgeoise qui est critiqué ; mais une armée populaire serait acceptable. On parlera d’Antimilitariste plutôt que de Pacifisme. 2- Les Pacifismes pragmatiques sont tout aussi divers. Ils ne réfèreront ni à une croyance, ni à une idéologie particulière. Dans ces pacifismes, on estime les armements inutiles, et dangereux. Dangereux pour ceux qui voient dans le surarmement mondial une menace si grave que, par comparaison, les risques d’un désarmement, même unilatéral, seraient moindres. La Guerre Moderne étant devenue le Mal absolu, mieux vaudrait en cas d’agression se soumettre que de résister par les armes. D’autres motivations pragmatiques mettent en avant les coûts humains et financiers entraînés par les politiques militaires. Le mot pacifiste, en France, n’est revendiqué que par ceux qui se donnent pour objectif le désarmement total et unilatéral du pays. Dans le domaine Anglo-Saxon, il n’en va pas de même : divers mouvements se qualifient de pacifistes, même s’ils poursuivent des objectifs plus limités. Certains mouvements acceptent des défenses militaires, tout en s’op-posant aux armes nucléaires. Dans ce genre de Mouvements, on parle de Pacifisme Nucléaire. Il y a d’autres organisations pacifistes qui prônent l’op-position aux ventes d’armes, qui luttent contre l’extension d’un champ militaire, qui revendiquent le Droit à l’objection de conscience. Ces organisations recherchent une
éducation à la Paix notamment à l’école, et font des campagnes contre les essais nucléaires. La question politique ne se pose pas pour certaines formes de pacifisme. Il s’agit de vivre personnellement en conformité avec ses principes, et de protester contre leur violation. Pour d’autres organisations pacifistes, il importe de s’op-poser efficacement à ce que l’on condamne. On préfère l’action directe sur le terrain. D’autres moyens de défense mettent l’accent sur la recherche de défenses alternatives : dissuasion civile par organisation de résistance non violente de la population.
□ Terroriste Révolutionnaire ? □ Terroriste d’Etat ? Terrorisme Révolutionnaire ou d’Etat
Croyance politique Croyance en un élément d’intimidation, par des actions violentes à l’égard des populations civiles ou militaires, à fins d’abattement d’un ennemi. Le Terrorisme se caractérise par sa violence préméditée, ou sa menace, dans le but de créer dans une population, un climat de crainte, s'étendant, par sa nature aveugle et indifférenciée, bien au-delà des victimes ellesmêmes. Dans l'optique du terrorisme, la Terreur est efficace parce qu'elle peut avoir, à peu de frais, et souvent au moindre risque, un impact politique majeur. Dans une perspective démocratique, l'éthique pose des conditions à la politique : le recours au dialogue, ouvert à tous ; la tolérance, la reconnaissance de la différence. Or le Terrorisme est la négation même de ces principes. Alors que le Terrorisme justifie l'utilité de la guerre, l'éthique démocratique suppose la Justice, et la Justice réclame la Paix civile. L’éthique démocratique exige que l'on réponde à l'action terroriste dans le cadre de règles juridiques communes et dans le respect des Droits constitutionnels fondamentaux. Le Parlement européen, dans une résolution sur la lutte contre le Terrorisme, adoptée le 30 janvier 1997, donne une définition plus complète : est qualifié de terroriste :« l'acte criminel commis par des individus ou des groupes d’individus visant à modifier, dans les États de Droit, les structures politiques, économiques et sociales, ou menaçant d'utiliser la violence contre un pays, des institutions ou sa population en général, voir certains individus en particulier, et qui porte atteinte aux Droits fondamentaux des personnes, notamment au Droit à la vie, à l'Intégrité physique et à la Liberté individuelle.» On peut distinguer 2 formes de terrorisme : 1- le terrorisme révolutionnaire qui désigne des actes violents commis pour des motifs politiques par des individus isolés ou organisés.
Au 19ème siècle, le Terrorisme est surtout le fait de groupes d'inspiration socialiste. Le groupe populiste russe Zemlia i Volia (Terre et liberté), fondé en 1876, a pour projet de « désorganiser l'État ». Son programme de 1878 annonce qu'un des moyens employés sera l'« élimination systématique des personnes les plus nocives, ou les plus influentes du gouvernement ». Mais ce n'est qu'un volet de l'action du groupe, qui cherche à organiser les éléments révolutionnaires, notamment du paysannat, autour du mot d'ordre de « Terre et liberté ». La France voit se développer, dans les années 1890, une série d'attentats et d'assassinats commis par des anarchistes comme Ravachol, arrêté, et guillotiné le 11 juillet 1892. Mais les attentats se poursuivent, notamment le 9 décembre 1893 au Palais-Bourbon, où l'anarchiste Auguste Vaillant fait sauter une bombe chargée de clous. Il est pris, condamné à mort, et exécuté le 5 février 1894. Une semaine plus tard, Émile Henry, fils d'un communard, lance une bombe au café Terminus de la gare Saint-Lazare. Pour Henry, les actions de ce type réveillent les masses, les secouent d'un violent coup de fouet, et leur montrent le côté vulnérable de la Bourgeoisie. Cette série d'attentats culmine avec l'assassinat du président Sadi Carnot par l'anarchiste Caserio, le 24 juin 1894. La typologie traditionnelle de la violence politique s'appuie sur un critère d'Illégitimité absolue, pour distinguer terrorismes et guérillas. Sont généralement considérés comme totalement illégitimes, et donc terroristes, les mouvements sans base de masse, comme la Fraction Armée Rouge en Allemagne, l'Armée Rouge Japonaise ou Action directe en France; cependant on considère aussi comme terroristes des mouvements ayant pourtant une base sociale, comme l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Cependant, cette typologie, qui considère les mouvements légitimes comme des guérillas, ne rend pas compte du terrorisme d'État, à la fois légal et illégitime. Nombreux sont dans le monde ceux qui ont combattu pour la liberté de leur Pays. A l'évidence, les terroristes sont ceux qui perdent, ceux qui gagnent étant des combattants de la Liberté. Pour ne prendre que deux exemples : en 1944, les résistants étaient qualifiés de terroriste par le gouvernement de Vichy, et la Gestapo ne se considéraient évidemment en aucun cas comme tels. Après la défaite et la libération de la France, ces mêmes terroristes ont été salués comme des Combattants de la Liberté. Comment ne pas se souvenir aussi que, sous le régime de l'apartheid, l'African National Congres (ANC), l'organisation de Nelson Mandela, était considérée comme une organisation terroriste, et ses membres inculpés, incarcérés ou exécutés comme tels. Cependant, en 1994, Mandela est devenu président de l'Afrique du Sud et l'ANC, en obtenant 62 % des voix aux élections d'avril 1994, a vu consacrer avec éclat sa légitimité historique !!! Dans la seconde moitié du 20ème siècle, une évolution nette se produit. D'une part, la Propagande par le fait est rejetée. Ainsi, un groupe comme la RAF, ou « bande Baader-Meinhof », affirme qu'il ne représente que lui-même, qu'il est
« sujet révolutionnaire », et ne vise donc pas à secouer l'éventuelle apathie du peuple allemand. D'autre part, certains affirment que la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens, idées développées par Lénine et des groupes comme les Brigades Rouges (BR) en Italie jugant important de porter l'affrontement avec l'État sur le terrain politico-militaire. A la fin des années 1980, on comptait près de deux mille personnes incarcérées en Italie pour des actes relevant du Terrorisme, ce qui marque l'ampleur de mouvement (ou tout au moins, sa répression). Depuis le début des années 1970, et jusque dans les années 1990, on a ainsi vu se développer à travers le monde une multitude d'organisations, de groupes ou de groupuscules terroristes : Terrorismes de contestation radicale du système politique ou socio-économique (Baader Meinhof, Brigades rouges, etc.), Terrorismes d'organisations indépendantistes (FPLP, Groupe Abou Nidal et autres organisations palestiniennes), Terrorisme «ethnique» et séparatiste (Sri Lanka, pays Basque, pays de L'ex-Yougoslavie, Tchétchénie, etc.) ; enfin, Terrorisme de grand banditisme (mafias russe, italienne, colombienne, etc.). Cette énumération ne doit pas laisser penser que ces différentes catégories de Terrorisme peuvent entrer dans une classification parfaitement claire : on verra en effet combien la ligne de démarcation est parfois ténue entre ces diverses organisations, et combien peut être grande souvent la porosité entre leurs réseaux. À mesure en effet que s'affaiblissaient (ou étaient démantelés) les Mouvements Terroristes de revendication politique - aussi bien d'extrême gauche que d'extrême droite, fascistes ou néo marxistes, néo-nazis ou antiimpérialistes - est apparu un nouveau Terrorisme de nature religieuse et messianique. Dans l'optique apocalyptique de ce Terrorisme Millénariste, le monde actuel est intrinsèquement mauvais (et non plus simplement injuste politiquement ou économiquement) : il faut faire table rase de tout ce qui existe pour reconstruire sur ses ruines un monde meilleur. Un premier signal de cette évolution avait été donné en 1995 au Japon, lorsque des membres de la secte Aum (renommée par la suite Aleph) commirent un attentat au gaz Sarin dans le métro de Tokyo. Mais ce qui s'est passé aux États-Unis le 11 septembre 2001 dépasse évidemment tout ce qui avait pu être imaginé jusque-là, et l'on peut craindre que les attentats contre le World Trade Center ou le Pentagone constituent une anticipation de ce qui pourrait désormais se produire dans toute société moderne contre laquelle se tourneraient les auteurs de ce genre d'opérations suicides. Toutes les capitales peuvent se sentir désormais menacées, et, à une époque où les sentiments d'Injustice Ethnique, Religieuse ou Nationaliste semblent proliférer et aller en s'aggravant, nulle grande ville ne peut se considérer totalement à l'abri. Les attentats de New York et Washington constituent une transformation radicale des manifestations du Terrorisme. Le faible n'est plus forcément un État, mais les revendications finales appuyées par ses actions terroristes -
pour autant qu'elles fassent l'objet d'une communication explicite - sortent de tout domaine négociable par une quelconque autorité, politique ou non, nationale ou internationale. Animé par une telle Idéologie, un réseau terroriste armé, peut désormais affronter une grande puissance, et démontrer sa vulnérabilité, en s'attaquant à ses infrastructures les plus sensibles (centrales nucléaires, laboratoires de défenses, plateformes de forage pétrolier, barrages et centrales hydroélectriques, etc.) On assiste ainsi à une banalisation de l'idée d'une certaine «rentabilité» de la violence comme instrument de revendication politique, des catégories sociopolitiques ou socio-économiques de plus en plus nombreuses en arrivant à penser qu'elles pourront plus rapidement obtenir par l'action violente ce qu'elles pourraient chercher à obtenir par d'autres voies : ainsi se multiplient des actions revendicatives et violentes, d'agriculteurs, de défenseurs de l'environnement, de chasseurs, d'op-posants a telle ou telle mesure gouvernementale, etc. 2 - Le Terrorisme d’Etat Soit un régime de violence créé et utilisé par un gouvernement qui cherche à conserver le pouvoir face à des ennemis intérieurs ou extérieurs. La Grande Terreur, décrétée en France le 22 prairial de l’an I (10 juin 1794), peut être considérée comme l'acte fondateur de ce qu’on nommera plus tard « le Terrorisme d'État ». La loi, préparée par Couthon, élargit les pouvoirs du Tribunal révolutionnaire : celui-ci peut décider à tout instant de se passer d'interrogatoire et de témoins ; il n'y a plus de défenseur ; le verdict ne peut être que l'acquittement ou la mort. Le Terrorisme d'État s’est développé pendant la guerre froide, essentiellement mis en œuvre dans les pays latino-américains, alors soumis à des Dictatures, mais aussi dans des pays comme la Grèce de 1967 à 1974, ou encore l'Indonésie et en Corée du Sud. Le Terrorisme d'État consiste en une mobilisation générale de la société dans une guerre contre l'ennemi intérieur et contre la Subversion. La Doctrine de la sécurité de l’Etat, qui constitue l'ossature Idéologique du Terrorisme d'Etat, trouve son origine dans la Doctrine Monroe, laquelle affirme que seuls les Américains doivent régir leurs propres affaires, concept étendu par la doctrine Truman à la nécessité de faire face à l'influence soviétique partout dans le monde. La « guerre de basse intensité » constitue la phase la plus aiguë de la politique de contre insurrection : elle implique une considérable restriction des Libertés Individuelles, l'interdiction des organes de presse à la moindre contestation, celle des Partis Politiques Non Gouvernementaux, et des Syndicats, voir l'emprisonnement massif des Op-posants, le déplacement forcé de populations, et l'utilisation de la Torture par l'armée, à laquelle revient le soin de mener la guerre.
Un terrorisme d'extrême droite eut également recours à des attentats aveugles : le 2 août 1980, l'explosion d'une bombe dans la gare de Bologne entraîna la mort de 85 personnes et fit plus de 150 blessés : après que la police eut longtemps attribué cet attentat aux Brigades rouges, pour tenter d'enrayer la progression de leur audience, l'enquête révéla qu'il s'inscrivait dans la cadre d'une stratégie complexe, mêlant les groupuscules néofascistes de «l’Ordre Nouveau» et de «l’Avant-garde Nationale», à certains milieu de la droite parlementaire, soutenus par les Services Secrets américains qui visait, en recourant à la Terreur, à créer en Italie, un climat d'acceptation d'un gouvernement autoritaire. Par ailleurs, on trouve dans la même liste des groupes de guérilla de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes, qui sont à même d'empêcher un gouvernement et son armée de pénétrer dans des zones entières d'un territoire considéré comme « libéré ». Sont mentionnées également les actions qui ne proviennent pas de groupes oppositionnels, mais des dirigeants eux-mêmes - Services Secrets ou organisations para militaires par un État contre ses ressortissants (Actions de Torture, Rapts, Massacres, Répression d'émeutes commis par les forces officielles). De toutes ces tentatives de classification émerge une certitude : la légitimité d'un groupe utilisant la violence politique n'est pas un critère absolu. La légitimité n'est qu'un reflet de la légalité, même si elle se présente comme sa fondatrice. C'est ce qu'illustre la sentence de Charles Pasqua, prononcée alors qu'il était ministre de l'Intérieur d'un État de droit, la France : « La démocratie s'arrête là où commence la raison d'État. » Ainsi c'est l'État et lui seul qui établit, à l'intérieur de ses propres frontières, la distinction entre Terrorisme et Op-position légale, entre Violence Terroriste et Violence Légitime - c'est-à-dire, dans ce cas, Violence Légale. Quant à la distinction entre Terrorisme et Guérilla, elle ne relève pour sa part que de la légitimité que chacun accorde à tel ou tel groupe, en fonction de ses propres convictions et analyses politiques. Une seconde typologie cherche à distinguer ces groupes en fonction des méthodes utilisées. Serait légitime la Terreur mise en œuvre exclusivement contre les Puissants, considérés comme les responsables de la Misère ou de l'Oppression - par exemple la violence populiste en Russie au 19ème siècle. Le Terrorisme serait alors réduit aux seuls actes visant à Terroriser l'ensemble d'une population (Attentats aveugles, Massacres...) et rapprocherait le Terrorisme de groupes comme l'Irish Republican Army (IRA, l’ETA basque), du terrorisme d'État.
Le terrorisme n'est pas une entité visible mais le résultat d'un réseau de petits groupes qui utilisent pleinement les facilités créées par la mondialisation des échanges. Aussi, assiste-t-on depuis les années 1970 à une porosité grandissante entre l'argent du crime organisé (Ventes d'Armes et de Technologies Dangereuses, Trafic de drogue, Blanchiment d'argent, Vente de Passeports,...) et l'activité terroriste, devenue dans beaucoup de cas indissociable des mécanismes financiers mis en oeuvre à travers le monde par le blanchiment de l'argent sale.
□ Egalitariste Politique de droits ? □ Egalitariste politique de faits ? Egalitarisme Politique de droits ou de faits
Croyance politique On peut distinguer 2 types d’Egalitarisme : 1 - l’Egalitarisme de Droits que l’on trouve dans l’apparition du concept d’«égalité» devant Dieu, c'est-à-dire un seul dieu dont la puissance est universelle. Mais les religions monothéistes (judaïsme, mazdéisme, christianisme, islam) devaient faire procéder la volonté d'égalité d'un souci de pureté, plus exactement de purification religieuse, la plupart des prêcheurs égalitaires étant des réformateurs, des dissidents voir des hérétiques. L’Idéologie de l'Egalitarisme ordonne son plaidoyer autour de la dénonciation de l'égalité politique comme égalité « abstraite », dont le rôle est de tisser le voile qui dissimule les inégalités sociales réelles. Marx n’op-posera à ce monde d'inégalités sociales que la solution d'une société - la société communiste - aux capacités productives infinies, de telle sorte que la rivalité pour le partage des biens perde tout fondement. C'est ainsi que l'entend Marx lorsqu'il critique les « Droits de l'Homme », droits des membres de la société bourgeoise, de « l'homme égoïste », dans la question juive. L'Egalitarisme dans les sociétés démocratiques, devient le principe de I'Etat tutélaire qui organise un type d'égalités en vue de compenser les inégalités originelles et de réaliser, le mieux que faire se peut, une égalité dans les résultats. L’Etat tutélaire pondère le principe de la méritocratie qui fait de l'arène sociale une arène sportive, par le principe de la protection sociale et de l'aide aux handicapés de la société. On trouve dans La Démocratie en Amérique de Tocqueville la description de ce type d’Etat « Un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d'assurer leur jouissance [aux citoyens] et de veiller sur leur sort. Il est absolu, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages. »
La société démocratique, parce qu'elle institue la sacralité de l'homme privé, limite les ambitions du politique, suscite un contrepoids naturel à l'Idéologie Egalitariste : L’Individualisme. 2 - L’Egalitarisme de Faits L'islam fut beaucoup plus fécond, que le christianisme, en sectes et mouvements religieux égalitaires, s'étant imposé comme la religion d'un peuple, et non comme celle d'un Etat. Le modèle athénien, le modèle spartiate et les modèles religieux, malgré leurs faiblesses, quoique contradictoires entre eux, furent les sources idéologiques dont s'inspira l'Egalitarisme de la Révolution française. Cependant, l'idée d'Egalité, bien qu'elle ait été instituée en devise, n'a cessé d'être brandie contre cette république qui refusa longtemps l'égalité du vote, l'égalité à l'école, et, plus récemment encore, l'égalité minimale des droits et des revenus des femmes. Le moteur d'une société régie par la libre entreprise est, selon ses défenseurs, l'égalité des chances données à tous, mais non pas l'égalité des conditions ni des statuts. La notion d'égalité politique était née, avec l'ère des Révolutions Bourgeoises. Dans un sens premier, l’égalité démocratique est l'affirmation que tout Homme égale à tout Homme, puisque tous sont également libres, mais c'est une notion qui ne manque pas d'ambiguïté. L'Egalité est une valeur fondamentale de la démocratie moderne. L’Egalitarisme peut être une Utopie de société conviviale, transparente, et libérée de la domination de la rareté des biens. Enfin, lorsque l'Egalitarisme rompt avec les principes de l'individualisme démocratique et fait prédominer le « civisme » sur la liberté de chacun, il devient idéologie totalitaire.
□ Féministe ?
Féminisme
Croyance politique Croyance qui va contre l’existence d’une domination inhérente au rapport entre les deux sexes, et l’idée de sa résolution possible dans une relation d’Egalité. Le Féminisme représente la volonté de produire une relation d’Egalité Sociale, Politique, Culturelle, entre les deux sexes ; il induit une valorisation du sexe féminin propre à compenser sa dépréciation traditionnelle. L’émergence du Féminisme remonte à la Révolution française, et surtout après 1830, des femmes se représentent collectivement leur opposition et leur émancipation comme possible. Cette identification sociale est récurrente tout au long du 19ème siècle et du 20ème siècle. Dans le contexte d’un mouvement militant, le Féminisme qualifie aussi bien des discours que des pratiques, des gestes individuels qu’une volonté collective. Le terme Féminisme peut-être appliqué à des discours, et éventuellement à des pratiques, antérieures à cette datation historique. La transhistoricité de l’usage du mot semble allé de soi. L’histoire du féminisme trouve son origine dans des figures comme Christine de Pisan au 15ème siècle. La représentation du Féminisme se manifeste dans la figure de la différence et dans la figure du conflit. Le féminisme de l’ère contemporaine a pour substrat commun une double proposition, la dénonciation d’une oppression et d’une Exploitation d’un sexe par un autre, et la conviction de l’efficacité de la lutte pour l’égalité des sexes et pour l’autonomie de l’individu féminin. Oppression et exploitation : l’adjonction de ces deux termes souligne la nécessité de mêler l’analyse des inégalités économiques entre hommes et femmes à l’étude des représentations de subordination qui en sont à la fois l’effet et la cause. On demande l’affranchissement de la femme esclave, l’émancipation de la femme mineure, la Libération d’une caste qui représente des femmes contre l’exclusion pure et simple de l’individu féminin. La relation entre le Féminisme et les diverses pensées progressistes furent toujours contradictoires. Cette contradiction est l’expression de la permanence du conflit entre les sexes et la domination masculine à l’intérieur même des mouvements de progrès et d’émancipation L'histoire a donné, de préférence, un sens .politique au mot « féminisme ». Ce sens s’est imposé à partir des deux courants théoriques et politiques du 19ème siècle, la Pensée Utopique, Socialiste et Marxiste, et la Pensée Républicaine et Démocratique de l’autre. Cependant, c'est à l'autre tradition que le Féminisme d'aujourd'hui s'est référé : il s'est appelé M.L.F. (Mouvement de libération des femmes). Il y a un mouvement des femmes, c'est-à-dire un mouvement social et politique, expression d'un groupe social porteur d'une demande de changement
général et global de société. Déjà, pendant la Révolution française, les femmes expriment çà et là une volonté collective où la prise de conscience de leurs problèmes spécifiques va de pair avec leur désir d'appartenir, comme les hommes, à la nouvelle société politique. Des cahiers de doléances, des pétitions, des clubs politiques et la célèbre Déclaration des Droits de la Femme d'Olympe de Gouges sont les premiers éléments de cette pratique militante. C'est à partir de 1830, avec l'émergence des Mouvements Utopistes, en particulier Saint-simoniens et Fouriéristes, que des femmes se présentent clairement comme constituant un groupe de sujets politiques, en dénonçant leur « asservissement séculaire » et en réclamant un « affranchissement » et une « émancipation » propres à leur donner une place égale aux hommes dans la société. Qui est féministe ? Qui est d'accord avec le Féminisme ? Il peut sembler évident de se dire féministe, car qui serait contre l'Egalité des sexes à la fin du 20ème siècle ? Si c'est un homme qui parle, il peut tenir ces propos tout en étant absolument misogyne dans sa pratique domestique, professionnelle ou politique. Il distingue aussi soigneusement le féminisme des féministes, dont l'image n'est pas bonne. Cela explique qu’inversement il soit fréquent qu'une femme ne se dise pas féministe. Le premier paradoxe pose la question de l'identité. Le paradoxe est dans cette identification abusive ou refusée : au moment où se diffusent dans la société des pratiques d'autonomie et des demandes d'égalité, l'image caricaturale de la féministe hystérique et malheureuse en ménage perdure, au profit de la méconnaissance de ce que fut le Féminisme comme réalité collective socialement efficace. Avant d'être une pratique collective, le Féminisme fut, quitte à ce qu'on emploie le mot de façon anachronique, une attitude individuelle dont on trouve des traces anciennes dans les sociétés occidentales. Dès le 15ème siècle, après Christine de Pisan, des femmes, et quelques hommes, écrirent pour « défendre » le sexe féminin, et imaginer une Egalité entre les sexes. Si le Féminisme devient, à partir du 19ème siècle, un Mouvement Social et Politique, c'est parce que les conditions historiques le rendent possible : l'Avènement de la Démocratie, l'Apparition du Travail Salarié et le Déclin du Christianisme sont, notamment, des facteurs propices à une redéfinition du rapport entre les sexes. Or cette double inscription historique, à la fois ancienne et contemporaine, explique peut-être le malaise théorique et pratique de chaque période féministe de l'ère contemporaine. Ainsi, les concepts de lutte de sexes, de classe de femmes ou de rapports sociaux de sexes, directement importés du vocabulaire marxiste, soulignent cette difficulté : la lutte des classes est historiquement plus déterminée que la lutte des sexes ; et, de manière générale, l'histoire du conflit entre les sexes, même si elle prend des formes spécifiques suivant les époques, souligne toujours quelque chose d'intemporel dans ce conflit. Dans la pratique, avec le Féminisme des années 1970, on note une semblable tension. Né juste après 1968, le Mouvement de Libération des Femmes rencontra immédiatement la contradiction évoquée ci-dessus entre le féminisme et la gauche. On voit apparaître, d'un côté, des « groupes de
femmes » autonomes à l'intérieur puis à l'extérieur de ces institutions, de l’autre, une volonté de travailler « en direction des femmes », de manière à intégrer en le contrôlant l'essor du Féminisme. Ainsi, de nombreuses femmes se trouvèrent prises dans un système de double appartenance politique faite simultanément d'adhésion et de tension. Même critique de leur rôle conjugal et familial ; même volonté de mettre les femmes en position de sujets et non pas d'objets de discours ; mêmes demandes sociales et politiques d'égalité ; démarches semblables d'autonomie dans la vie privée et publique ; balancement identique entre le dedans et le dehors des institutions mixtes ; choix commun de la bataille juridique, sur le mode légal ou illégal : tout d'abord, la demande du Droit au suffrage universel, certes, mais aussi celle du divorce, de la recherche en paternité, de la libre disposition par la femme de son salaire ; puis, la légalisation de l'avortement et de la contraception, la reconnaissance du viol comme crime, mais aussi l'égalité professionnelle et la représentativité politique. C’est sur la toile de fond de ces analogies qu'on peut remarquer les différences avec les étapes antérieures. Différence d'abord dans le rapport à la loi : d'une part, les femmes sont entrées, même peu nombreuses, dans les diverses instances du pouvoir social et politique et les hommes ne sont plus les médiateurs obligés de leurs demandes ; d'autre part, la Constitution française a inscrit en 1946 dans ses principes, l'Egalité entre les sexes, principe formel peut-être, mais irréversible. Le critère de l'indépendance financière joue pour caractériser non seulement l'autonomie sociale de la « travailleuse », mais aussi l'autonomie familiale d'un individu salarié ; le statut même du travail des femmes est pensé dans une globalité où le travail domestique n'est pas séparé du travail social, où la fonction de reproduction n’est pas dissociée du système de production. Différence, enfin, dans la possibilité de parler du corps féminin : d'une part, la question du lien familial (divorce et reconnaissance de paternité) s'insère de façon plus large dans le problème de la libre disposition de son corps (contraception et condamnation du viol) ; d'autre part, le corps lui-même est représenté comme lieu de désirs susceptibles d'une libre expression, d'une libération. On a fait de la vie privée un lieu politique, et ce fut même un slogan que de dire « le privé est politique ». Les réactions violentes suscitées par le Féminisme tiennent peut-être à cela, à cette confusion difficile à éviter entre le politique et le public. De même, la mise en lumière de la domination masculine et du système patriarcal a eu inéluctablement pour conséquence de produire une analyse unilatérale du pouvoir masculin. Pouvoir du corps celui de la séduction et celui de la maternité -, qui est aussi un pouvoir social. Le Féminisme pouvait-il dénoncer l'oppression des femmes sans refuser d'analyser et de critiquer leur pouvoir propre ? Sans doute la réflexion théorique qui est née de la pratique militante, et qui perdure au-delà de la réalité historique du mouvement des femmes, a-t-elle eu pour effet, après de nombreuses études « sur » les femmes, qu'on en vienne à s'interroger sur la différence des sexes et sur leur rapport. On a pu distinguer, avec le concept d'Egalité, ce qui relevait d'une identification des deux sexes l'un à l'autre, et
d'une volonté d'assimilation au monde masculin. Dans le même temps s'affirmait, au regard de cette neutralisation des deux sexes dans le « genre humain », une défense de la spécificité féminine comme support de contrevaleurs opposées à la rationalité oppressive du monde masculin. Il paraît difficile aujourd'hui de s'en tenir à cette représentation binaire où la différence sexuelle pourrait soit se dissoudre dans l'indifférenciation du neutre, soit produire deux systèmes de valeurs imperméables l'un à l'autre. L'usage du concept de « genre » plutôt que de sexe qui prévaut dans les pays anglosaxons tend à introduire dans cette analyse de la différence sexuelle, l'idée que ce fait de nature - l'existence des deux sexes - traverse l'ensemble des champs du savoir, et doit, comme tel, devenir une composante de tout travail théorique.
□ Utopiste ?
Utopisme
Croyance politique Croyance en une construction imaginaire et rigoureuse d’une société qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal Absolu, une présence absente, une réalité irréelle, un Ailleurs nostalgique, une altérité sans identification, dénonçant la légitimité de ce monde d’ici-bas : un lieu qui n'est dans aucun lieu. Pendant trois siècles (16ème-19ème), à partir de Thomas More, l'Utopie atteindra en Occident son paroxysme. Mais elle aura eu son précédent dans les sociétés gréco-latines. Chez Homère ou chez Hésiode, et ultérieurement chez Pindare, émerge la silhouette d'une île des Bienheureux, « aux extrémités de la terre », île d'abondance et de festins, loin des labeurs et des combats. Hésiode évoque la race d'or, sans soucis, sans vieillesse, sans misère : « Tous les biens leur appartenaient. » Platon récupère l'âge d'or hésiodique pour l'articuler sur le mythe historique des Atlantes et de leur Atlantide : « Les citoyens et la cité qu'hier vous aviez imaginés comme une fable, nous dirons aujourd'hui que ce sont nos ancêtres bien réels » ; Pour Platon, les Lois scrutent les détails de cette cité idéale en matière de démographie, d'urbanisme, de pédagogie, d'économie, d'organisation politique, de religion, de justice, d'eugénisme : « Pliant notre fiction aux conditions réelles de la colonie que tu es chargé de fonder, forgeons une législation en paroles, nous qui, tout vieillards que nous sommes, inventons comme des enfants... » Dans les deux grands dialogues La République et Les Lois, il passe de cette rétrospective à une prospective, « car il n'y aura point de terme aux malheurs des hommes tant que ne sera pas réalisé le régime politique, qui dans nos propos est actuellement la matière d'un conte ». Mais l'imagination platonicienne n'est pas isolée. Celle d'Aristophane (L’Assemblée des femmes) immortalise une communauté intégrale établie par un gouvernement de femmes substitué au gouvernement des Hommes. A Rome, l'héritage utopiste connaît des réinterprétations. L’utopie hésiodique de la race d'or est rééditée par Ovide, dans ses Métamorphoses. C’est une société sans contrainte et sans armes, vouée à l'économie de la cueillette et vivant dans un « printemps éternel ». L’exode est préconisé par Horace qui incite à quitter Rome, abandonnée les dieux, pour rejoindre les îles Fortunées. Virgile quant à lui, situe son utopie dans l'Italie pacifiée dans un moment d'optimisme. Le transfert du champ de l'imagination utopique au champ de l'imagination religieuse, laisse des traces sur plusieurs points : dans les populations
millénaristes pré-augustiniennes, chez lesquelles les images du royaume de Dieu sur terre s'apparentent aux Utopies de l'Abondance et de la Paix ; dans les Dissidences médiévales qui perpétueront les versions millénaristes allergiques à la religion et à la société dominantes ; dans les fêtes des fous « utopies pratiquées » d'un monde à l'envers ; dans les monachismes même qui, autres utopies pratiquées, mettent leur opiniâtreté à être une société hors société et, dans certains cas, une religion hors Église. Dissidence et Monachisme(1) feront souvent cause commune dans le Rêve à la fois utopique et millénariste du « troisième âge », l'âge perfectionniste d'un monachisme généralisé supplantant Églises et sociétés, à partir de Joachim de Flore. A partir du 15ème siècle, dans l'espace qui était extra méditerranéen, l’Ailleurs est revisités ; on rapporte par des explorateurs ou des missionnaires des observations sur le « bon sauvage ». Une rupture se fait jour dans la société européenne, identifiée à la chrétienté, sous le double impact de la Réforme et de la Renaissance. Vers l'ère des Lumières, enfin, une libre pensée se fraie des voies, périlleuses mais opiniâtres. De nouvelles forces sociales corrodent les féodalités déclinantes, et même parfois les bourgeoisies conquérantes. C’est là le deuxième cycle de I'Utopisme qui couvrira approximativement la période allant de More à la Révolution française. More, dont le prestige politique et religieux pèse d'un grand poids dans les cautions qu'il offre à la tradition subséquente, en est fer de lance. Érasme même l'avait légèrement devancé avec son Éloge de la folie en 1511. Campanella un peu plus tard en 1623, après l'échec de son soulèvement en Calabre, du fond de sa geôle, lance sa dramatique Cité du Soleil, joyau de ce qu'on a pu nommer « l'héliocentrisme de la Renaissance ». Rabelais, pour la France, éclabousse et éblouit ; il s'esclaffe et s'ébroue avec son Abbaye de Thélème. Francis Bacon, un autre Anglais, écrit sa Nouvelle Atlantide en 1627. Au 17ème siècle, l'Utopisme français prend la relève. Quelques grands noms de la littérature s'inscrivent dans ce courant : Fénelon et son Télémaque en1699 ; Voltaire avec Candide en 1758 ; Fontenelle et sa République des philosophes ou Histoire des Ajaoiens en 1768 ; Restif de La Bretonne avec La Découverte australe, Les Gynographes, L' Andrographe (1777-1782) ; et enfin Diderot avec le Supplément au Voyage de Bougainville. Le thème communautaire et sa fréquence sont un des traits dominants de ce deuxième cycle utopique, thème dont la récurrence sera fondamentale après la Révolution française. Robert Owen fut à la fois utopiste impénitent et millénariste. Se suspend à lui toute une série de libelles(2), de journaux, de congrès, de fondations, de connivences, qui étendent son influence au Nouveau Monde Américain, et au continent européen. Avec Wilhelm Weitling un peu plus tard, l'Allemagne obtient un certain relief. Cet utopiste, avant de le récuser, Marx et Engels l’auraient considéré comme le fondateur du Communisme en Allemagne. Il a tenté de réaliser une utopie écrite dont le putschisme millénarisant lui avait valu les représailles de la justice helvétique. La première place revient à la France avec sa triade
mémorable : Charles Fourier dissimule sa nostalgie libertaire d'un Nouveau Monde amoureux derrière les cabrioles de ses oeuvres et les pudeurs de son école ; Claude Henri de Saint-Simon, qui annonce Le Conseil de Newton en 1804, Le Nouveau christianisme en 1825 et qui, entre ces dates et sous les modes les plus divers, ne cesse de poursuivre avec passion ses projets scientifiques et industriels. Enfin, postérieur aux deux autres, Étienne Cabet, pendant son exil à Londres après avoir mûri son Voyage en Icarie, passe la décennie suivante (1840-1850) à tenter, en France puis dans le Nouveau Monde, de transformer l'Icarie écrite en Icarie pratiquée. L'Utopie est une nostalgie et une expectative qui, pour être moins effervescente et plus ésotérique, restent cependant du même ordre. Le Millénarisme, quant à lui, est l'attente d'un royaume de Dieu appelé à évincer la société et la religion établies. Millénarisme et utopie, répondent à une fonction identique, celle d'une Imagination, faute d’Espérance. C’est sous le signe « messiaque » que Saint-Simon inscrit son utopie du Nouveau Christianisme ; Le titre de « prophète postcurseur », voire de « Messie de la Raison » revient à Fourier, quant à Cabet, il identifie son « communisme » à un « vrai christianisme », celui du royaume qui se tient en deçà et au-delà des parenthèses ouvertes par les Églises. La tradition utopique « laïque » n'a cessé de se référer, comme à des succédanés ou à des sublimations, à une double chaîne : - celle des Dissidences Hérétiques Contestataires - celle du Monachisme, combinaison de l'Erémitisme et du cénobitisme. L’utopie ne se confine pas au genre littéraire de libelles plus ou moins aberrants lancés par des fantaisistes. Les Utopies font l'Histoire mais l'Histoire a fait les Utopies. Entre une réalité déterminante et la conscience utopique il existe un mouvement perpétuel. Platon ne se console guère de ne pouvoir mettre en pratique sa République et ses Lois, et il ne manque pas de tenter ou de proposer une telle tâche. Le Fouriérisme pratiqué à partir des écritures du lointain Fourier sont présents et repérés à travers les cinq continents. Quant à Cabet, il avait conçu Le Voyage en Icarie comme une pédagogie de mobilisation et de « conscientisation » pour un parti icarien qui en vint à compter jusqu’à 200 000 membres. L'utopie baconienne et ses satellites accompagnent la fondation de mainte société savante en Angleterre. Le Message de Saint-Simon déclencha en quelque sorte une petite révolution culturelle : celle des « missions saint-simoniennes ». Thomas More fut mis à contribution pour des projets missionnaires en Amérique Latine.
En Amérique du Nord s’est installé, au 19ème siècle, des Dissidences religieusement utopistes, des utopies religieusement dissidentes qui surent trouver de quoi s'inscrire sur le sol d'une Nation conçue comme « Nation Rédemptrice » !
(1) Monachisme : institution monastique (2)Petit écrit satirique ou polémique, parfois diffamatoire. Écrire un libelle contre un adversaire politique.
□ Fédéraliste centralisateur ? □ Fédéraliste de différenciation ? Fédéralisme centralisateur ou de différenciation
Croyance Politique Croyance en un mode de regroupement de collectivités politiques tendant à accroître leur solidarité tout en préservant leur particularisme. Au Moyen Age se constituèrent des ligues fédérales, notamment de villes, mais le concept fut formulé pour la première fois par Johannes Althusius (1562-1638) à la lumière des expériences suisse, hollandaise ou germanique. Dans sa célèbre Politica (1603-1610), il développait l'idée qu'un régime politique est une hiérarchie d'Unions fédérales, commençant par le village et la guilde pour aboutir à l’empire. Sa pensée représente un effort pour transformer la notion médiévale de hiérarchie féodale en celle d'une hiérarchie constitutionnelle moderne. Le thème ne figure guère dans les ouvrages de l'Antiquité classique. Le concept de Fédéralisme ne connut aucun développement important dans les cent cinquante années qui suivirent Althusius. Selon la Doctrine de Proudhon, le Fédéralisme doit dissoudre l'État dans un ensemble de fédérations politiques et agro-industrielles, afin de ramener le pouvoir au niveau de l'individu. Dans cette optique, le Fédéralisme est la pratique de l'Anarchie. Le fédéralisme proudhonien eut une influence déterminante notamment avec la Commune de 1871, dont les partisans s'appelaient eux-mêmes les «fédérés». Proudhon subordonnait la communauté supérieure, plus générale, à l'inférieure, abandonnant ainsi le véritable rapport fédéral, au profit de relations anarchiques plus souples. Sa concept-ion du fédéralisme était la transposition de son anarchisme dans les entités collectives. Proudhon est connu pour avoir prédit que le siècle à venir serait une ère de Fédéralisme, et l'Histoire semble lui avoir donné raison, dans les domaines tant publics que privés, bien que les évolutions fédérales actuelles n'aient pas suivi son modèle anarchique. Au cours du développement, de l'évolution constitutionnelle et de la démocratisation de l'État Moderne, un nombre croissant de régimes fédéraux ont vu le jour. Un surcroît de Liberté, à tous les niveaux et dans tous les secteurs est ainsi le gain, qui peut compenser un certain défaut d'efficacité due à la décentralisation du pouvoir. Ces constatations valent non seulement pour la chose politique vécue et exercée par un État, mais aussi des principaux corps de cet État, ou des plus vivants d'entre eux, Syndicats, Églises, Universités. Les relations fédérales sont fluctuantes de part la nature même des choses. Toute société dotée d'une organisation fédérale doit se donner les instruments nécessaires à la révision périodique de son modèle. Ainsi
seulement l'équilibre variable entre la communauté et la divergence des valeurs, intérêts ou croyances, pourra se refléter réellement dans des relations plus différenciées ou plus intégrées. Dans cette perspective on a eu tendance à considérer le Fédéralisme non seulement comme un schéma ou un modèle, mais comme un processus, le processus de fédéralisation d’une communauté politique. C'est aussi à l'inverse le processus par lequel une communauté politique unitaire se différencie en entités politiques partiellement distinctes et séparées, jouissant d'une certaine liberté de décision. Une grande part de la décentralisation peut n'avoir aucun rapport avec la formation et la structure d'entités nouvelles. La décentralisation est au sens large, la disposition qui attribue certaines fonctions, pour des raisons de commodité gouvernementale, à des entités territorialement dispersées dans les systèmes fédéraux, les éléments constituants possèdent une représentation distincte et efficace pour participer à la Législation et, à l'élaboration de la politique de l’Etat, et une représentation encore plus efficace pour l'amendement de la charte constitutionnelle elle-même. Cette approche, sous l'angle de la structure de la communauté résout une question épineuse que se posent aux spécialistes : distinguer le Fédéralisme de la Décentralisation. En un sens, les accords fédéraux sont une manière de décentraliser un régime politique.
Le 20eme siècle a apporté de grands Progrès, non seulement à la pratique, mais aussi à la Théorie du Fédéralisme. L’instauration de la Société des Nations d'abord, l’Organisation des Nations Unies ensuite, tels sont les cas les plus spectaculaires d’une vaste série de processus de fédéralisation internationale, tout comme le Fédéralisme européen, particulièrement vivace au lendemain des deux guerres mondiales, est à l'origine des institutions européennes actuellement en place. Dans les pays ayant accédé à l'indépendance, le Fédéralisme a joué un rôle capital en fournissant un type d'unité possible pour les entités extrêmement disparates et souvent artificielles qui avaient été rassemblées par les anciennes puissances coloniales.
De nombreuses organisations privées et semi-publiques, églises syndicats, organismes professionnels, scientifiques, entreprises et clubs, ont jugé préférable, dans la société de masse moderne, industrialisée et démocratique, de s'unir en fédérations. Les syndicats ont ainsi formé de vastes fédérations dans tous les pays industrialisés. Chaque syndicat avait ses intérêts propres en liaison avec les valeurs et croyances particulières à son activité ; mais ils découvrirent rapidement qu'ils avaient beaucoup en commun. La fédération était tout indiquée ; elle ne tarda pas à voir le jour. La comparaison des diverses constitutions fédérales montre que certains
domaines, comme les Affaires étrangères, les Douanes, le Trésor, les questions monétaires, les services postaux et la Défense nationale sont toujours attribués aux autorités centrales. D'autre part, l'enseignement et les affaires culturelles, la police et l’administration régionale sont habituellement laissés aux éléments constituants. Ces fonctions et compétences constituent, évidemment, le noyau de l'exécutif fédéral, car le traitement du coeur même de la vie moderne - c'est-à-dire l'économie avec toutes ses ramifications (technologie, questions sociales, impôts, etc.), sont en fait variable. Aux États-Unis, les États sont les unités électorales de base, la majorité des votants dans le plus grand nombre des États élisant le président ; dans la République fédérale, une assemblée fédérale spéciale comprenant les délégations de Lânder élit le chancelier qui, ne dépend pas officiellement du soutien local direct, si ce n’est pour certaines questions, souvent importantes, où est impliqué le Conseil fédéral. En Suisse, les membres de l'exécutif sont élus par les deux chambres du corps législatif ; d'où l'importance de la voix des cantons. Certains des cantons les plus peuplés et les plus importants, Berne et Zurich, sont toujours représentés dans l'exécutif, et un certain équilibre est maintenu entre les cantons de langues allemande, française et italienne. Lors du processus de fédéralisation, le principal problème est l'instauration d'un exécutif fédéral efficace. Ce fait a été fort bien illustré par le Marché commun qui sans son exécutif vigoureux, n'aurait pas progressé aussi vite. De même, la mise en place d'exécutifs locaux est capitale, ainsi que celle d'une bureaucratie bien organisée et responsable. On peut distinguer 2 types de Fédéralisme : 1- Un Fédéralisme Centralisateur ou le pouvoir central et exécutif participe d'une affectivité nationaliste, et domine les collectivités territoriales comme aux Etats-Unis. Le Fédéralisme passe souvent pour une invention américaine, ce qui est tout à fait inexact. L'Etat fédéral moderne fut « inventé » à Philadelphie en 1787, mais les hommes qui y étaient alors réunis, auraient été les premiers à affirmer qu'ils s'inspiraient des idées entre autre de Montesquieu qui avaient avant eux discuté du Fédéralisme. Le Fédéralisme est celui d'une double communauté, chaque citoyen appartenant à la fois à son État et à l'Union fédérale. Reprenant ce qu’avaient esquissé les articles de la Confédération de 1781, elle s'attacha à la situation concrète plus qu'à un principe abstrait. Les deux factions opposées centralistes et fédéralistes durent finalement s'entendre sur un compromis, un système fondé sur une nouvelle concept-ion du Fédéralisme qui combinait un exécutif fédéral puissant, deux chambres l'une représentant la Nation, l'autre les États. La Constitution ne se bornait pas à la défense et à la sécurité, elle envisageait aussi une économie nationale. Ce concept de Fédéralisme reposait sur la notion d'une double communauté, locale et globale, conçue de manière à favoriser l'harmonie du Tout, et à permettre le fonctionnement efficace d'un gouvernement local. La Constitution américaine, dit à juste titre The Federalist, contient des innovations notables. The Federalist, en exposant ce système, et tout
ce qui se rattache à ce type nouveau de fédéralisme, est devenu la bible, non seulement des Américains, mais des fédéralistes du monde entier. Son influence a été considérable, en particulier parce qu'il combinait en fait le fédéralisme avec la doctrine constitutionnelle de la séparation des pouvoirs. Les fondateurs de l'Union fédérale américaine avaient contourné la difficulté par une approche très pragmatique. Ils considérèrent la souveraineté de chaque État de l'Union, sans chercher à définir précisément ce que cela signifiait. Si les éléments constituants demeuraient souverains, on parlait de fédération d'États, mais si l'union était souveraine, il s'agissait, pensait-on, d'un État fédéral. La répartition et la coordination des fonctions législatives sont peut-être le problème le plus difficile et le plus sérieux qui se pose à une constitution fédérale. Aux États-Unis, trente-six corps législatifs participaient à l'origine au processus : il y en a maintenant près d'une centaine, le monocamérisme n'ayant guère fait de progrès dans les États. Les deux chambres du Congrès sont, bien entendu, de loin les plus importantes ; mais, étant donné tout l'appareil législatif des États, l'équilibre est à peu près réalisé, que l'on considère l'activité législative ou le montant des dépenses autres que militaires. La législation fédérale est mise en oeuvre et appliquée par les autorités fédérales. Ce n'est qu'au 20ème siècle que s'est développée une certaine coopération dans ce domaine. On observait le phénomène inverse en Union soviétique, où le Parti Communiste Centralisé, imprimait dans une large mesure au Fédéralisme Gouvernemental. On constate une tendance analogue dans certains États démocratiques constitutionnels. La nécessité croissante d'une politique nationale totalement intégrée dans des domaines tels que les Affaires étrangères et la Défense nationale a été la préoccupation essentielle des partis nationaux dans les régimes fédéraux établis. Là où la Nation fournit l'intégration complète, comme aux États-Unis et en Allemagne, le Fédéralisme est lié au sentiment national et à l'édification de la Nation. 2 - Dans le Fédéralisme de différenciation le pouvoir privilégie l'autonomie des collectivités locales et leur Particularisme. Le Fédéralisme s'associe aisément à une Démocratie Constitutionnelle, c'està-dire à un gouvernement populaire limité. Le citoyen doit être considéré comme appartenant à deux communautés. Dans cette perspective, la Démocratie, loin d'être en conflit avec le Fédéralisme, en a besoin, chaque fois qu'une communauté composite présente plus d'un niveau d'existence commune en matière de valeurs, d'intérêts et de croyances.
Fédéralisme et Démocratie posent une question intéressante : la relation entre le Fédéralisme et la structure des Partis. Celle-ci tend tout naturellement à s'adapter au schéma fédéral ; comme le but essentiel des Partis est d'arriver à contrôler le gouvernement, ils vont s'organiser de manière à être le plus aptes à y parvenir à tous les niveaux. Là où le sentiment national est local, et facteur de Séparatisme comme au Canada ou en Belgique, le Fédéralisme s'affaiblit, encore qu'il soit peut être la seule manière d'éviter le démembrement total. Dans tous les Systèmes Fédéraux, il est capital de savoir si le Fédéralisme peut être structuré de manière à s’allier au Sentiment National ou être capable de l'engendrer. Le trait majeur de tout Fédéralisme authentique est la manière dont est conçue la participation du Tout et des Parties à l'élaboration et à l'amendement de la Constitution. Il en existe de multiples modalités, certaines si incommodes qu'elles n'ont jamais été employées. Dans un Fédéralisme d'intégration, une telle participation peut constituer le plus sûr rempart pour l'Autonomie des éléments constituants ; dans un Fédéralisme de Différenciation, elle peut être un moyen efficace vers la Diversité. En Suisse et en République fédérale d'Allemagne, la législation fédérale est mise en application par les autorités locales sous contrôle fédéral. Une telle délégation de pouvoir renforce, pense-t-on, le Fédéralisme. Le Fédéralisme permet davantage aux minorités dissidentes de faire connaître aux autres citoyens et aux hommes d'État leurs points de vue. Il multiplie pour les citoyens les possibilités de participer à la vie politique et donc à l'op-position. Le fédéralisme donne de l'importance au consensus dans la cité ; car on trouve, et on peut trouver des solutions satisfaisantes pour tous les problèmes de Minorités.
□ Utilitariste ?
Utilitarisme
Croyance Politique
Croyance en une morale qui fait de l’utilité le principe et la norme de toute action. L'utilitarisme est une doctrine éthique qui affirme que seul ce qui est utile est bon, et que l'utilité peut être déterminée d'une manière rationnelle. L'éthique et la philosophie politique de l'Utilitarisme ont été exposées par différents penseurs sous différents cieux depuis l'Antiquité. Mais le Fondateur de l'Utilitarisme comme Système Formel fut Jeremy Bentham. C'est lui qui introduisit le terme en 1781, et qui tira de ce principe les implications théoriques et pratiques les plus vastes. Le terme s'applique également aux théories et aux pratiques politiques, économiques et sociales fondées sur ce principe. Bentham était un pur individualiste. La pierre de touche avec laquelle il jugeait les comportements individuels ou publics était l'utilité sociale ou, pour reprendre une formule souvent citée, «le plus grand bonheur du plus grand nombre». L'idée centrale de la Théorie est que le bien éthique constitue une réalité constatable et démontrable. On peut le définir sans faire intervenir aucun Dogme religieux, ni aucune prescription extérieure, à partir des seules motivations élémentaires de la nature humaine - à savoir, sa tendance manifeste à poursuivre le Bonheur, ou le Plaisir, et à fuir la Souffrance. Les relations individuelles, ainsi que les dispositions publiques, les systèmes de gouvernement, les institutions économiques et juridiques, etc. seront donc bons s'ils sont utiles, c'est-à-dire s'ils augmentent le Bonheur ou le Plaisir des individus, et qu'ils diminuent leur Souffrance. Les utilitaristes pensaient avoir ainsi résolu de très anciennes questions : par exemple, sur quel principe la conduite individuelle doit-elle se régler ? Quelles devaient être les fonctions du gouvernement, en tant que principale instance organisationnelle d'une communauté ? Selon l'Utilitarisme, le principe du plaisir et de la peine ne répond pas seulement aux deux premières questions, il prouve également qu'il ne peut y avoir de conflit entre l'intérêt de l'individu et celui du groupe, car si l'un et l'autre fondent leur conduite sur l'«utilité», leurs intérêts seront identiques. Ceci s’applique pour tous les domaines : sur le plan économique, religieux et éducatif, dans l'administration de la justice comme dans les relations internationales. Bentham rejetait l'Ascétisme, qui condamne le Plaisir, mais ce n'était pas pour promouvoir l'Egoïsme, encore moins la licence. Il élabora un Système
qui divisait les sources de Bonheur en quatre grandes catégories: physiques, politiques, morales et religieuses. À la réserve de certains plaisirs religieux (d'ordre transcendantal), tous les plaisirs pouvaient être exprimés en termes physiques, car ils suscitaient un sentiment de bien-être. Il ajoutait deux facteurs régulateurs : la bienveillance et la sympathie. Le problème principal sur le plan individuel pour les utilitaristes était de faire prendre conscience aux hommes quelle sorte de plaisirs ils devaient rechercher, de leur faire comprendre leurs véritables intérêts. Ils réclamaient par conséquent une généralisation de l'enseignement, et pensaient qu'une société bien ordonnée désapprouverait les comportements socialement nuisibles. L'éducation et la réprobation sociale devaient amener l'individu à comprendre qu'une mauvaise action, c'est-à-dire une action qui cause de la souffrance à autrui, constitue en fait une « mauvaise appréciation de son intérêt personnel». Bentham, refusait la Voie Révolutionnaire, parce qu'il croyait à la possibilité d'amener le Progrès par la persuasion, mais il était en même temps un fervent admirateur des États-Unis d'Amérique. L'Assemblée nationale française lui décerna le titre de citoyen de la nouvelle République en 1792, mais, dans sa lettre de remerciements, il critiqua la proscription des royalistes. Les utilitaristes, de ces principes de base, tiraient des conclusions dans les domaines les plus divers, adoptant des positions qu'il n'est pas toujours aisé de ranger sous une étiquette unique. L'idée que l'intérêt particulier coïncide avec l'intérêt public était taillée sur mesure pour une Angleterre dont l'essor économique exigeait une rupture avec les règles et les pratiques contraignantes de l'époque féodale et préindustrielle. John Stuart Mill, mettait davantage l'accent sur la nécessité de bienveillance et de sympathie, et réclamait une législation sociale attentive au sort des ouvriers et des miséreux. L'un des efforts principaux, soutenu par Bentham porta sur la réforme du Système Juridique. Avec la véhémence qui le caractérisait, Bentham dénonça un droit criminel qui prescrivait la peine de mort pour deux cents délits différents. Les utilitaristes obtinrent la modernisation du système pénitentiaire et l'abolition de certaines formes de châtiment, comme la fustigation des femmes, le pilori et la déportation aux colonies. Ils combattirent avec le même acharnement, mais avec moins de succès, contre le Formalisme excessif, le coût et la lenteur des procédures. Ils ne parvinrent pas à faire codifier la loi anglaise, mais par leur influence et leurs conseils, ils contribuèrent à la Codification du Droit dans d'autres pays, notamment dans la Russie tsariste. Bentham soutint sans réserve le mouvement pour l'abrogation des Lois anticatholiques en Grande-Bretagne, mais il était mécontent de l'attitude du clergé, en particulier au sein de l'Église anglicane. Il n'hésita pas à décrire ses membres comme des «faiseurs de miracles», organisés en un «appareil de force et de fraude» visant à maintenir le peuple dans la superstition et l'ignorance. À l'âge de 75 ans, il publia ses idées sur la «religion naturelle» (De l'influence de la religion naturelle sur le bonheur temporel de l'Humanité en 1823)
Durant sa longue vie, Bentham fut l'initiateur et l'un des artisans essentiels de la plupart des réformes politiques et sociales qui allaient changer la face de l'Angleterre et, dans une large mesure, du monde. Il fut au premier rang de la lutte pour le Suffrage Universel, pour l'Amélioration de la Condition Féminine, pour l'Abolition des entraves commerciales, et pour le Développement du Droit International. Là où Bentham identifie welfare et plaisir, Mill définit le welfare comme Bonheur. Ce faisant il s'écarte de l'utilitarisme hédoniste, et propose un utilitarisme indirect. Le plaisir n'y est plus la fin de la moralité, il ne joue un rôle qu'indirectement, dans la mesure où il contribue au bonheur du plus grand nombre. On doit aussi à Mill la reconnaissance de la dimension qualitative des plaisirs. Contrairement à Bentham, qui ne hiérarchise pas les plaisirs et s'intéresse uniquement à la quantité de ceux ci, John Stuart Mill défendit une différence de qualité entre les plaisirs. On peut ainsi préférer une quantité moindre d'un plaisir de plus grande qualité à une quantité supérieure d'un plaisir de qualité plus médiocre. La notion d'utilité n'a pas chez les utilitaristes le sens qu'on lui attribue couramment. Ce qui est « utile » désigne ce qui contribue à maximiser le Bien-être d'une population. C'est en ce sens particulier qu'on peut parler du calcul de l'utilité d'un acte, ou qu'on peut comparer les utilités de différentes actions ou règles. Si le malheur des uns est compensé par le Bien-être des autres, l'aspect dit sacrificiel a été parmi les plus critiqués par les adversaires de l'utilitarisme. L'utilitarisme demande de maximiser le Bien-être général. Maximiser le Bien-être n'est pas facultatif, il s'agit d'un devoir. Ce qui est pris en compte dans le calcul est le solde net de Bien-être (welfare), indépendamment de la distribution de ce solde. Ce qui compte c'est la quantité de Bien-être produit, quelque soit la répartition de cette quantité. On peut dès lors sacrifier une minorité, dont le Bien-être sera fortement diminué, afin d'augmenter le Bien-être Général. Cette possibilité de sacrifice est fondée sur l'idée de compensation.
□ Laïque ?
Laïcisme
Croyance Politique Croyance qui pose que le Droit et l'Organisation de la Cité sont pensables et possibles, sans référence à un fondement religieux. L'Histoire intérieure de la France, par exemple, est l'histoire d’une incessante sécularisation : « la longue Histoire de la laïcisation » où se sont progressivement séparé l’Eglise et l’Etat. L'étape décisive de cette histoire est marquée par les grandes Lois Laïques de Jules Ferry (1881-1882). Dans ces tensions et ruptures, il est inévitable que le terme ait d'abord une signification polémique, voir négative. La laïcité consiste dans « le Droit et le Devoir de parler haut et ferme au nom de la Raison, de ne jamais consentir à baisser pavillon par ordre devant une autorité quelconque. » L’acte de naissance de la laïcité est la Révolution française, et la Déclaration des Droits de l’Homme, toujours évoquées et souvent accompagnées du nom de Condorcet. L’idée de laïcité fut largement développée et diffusée par les philosophies françaises des Lumières (notamment Voltaire, d'Alembert et Condorcet), qui lui donnèrent sa forme moderne. La Thèse ne concerne pas seulement les religions au sens historique et sociologique du terme, mais le domaine de la Croyance en général. On en conclut que le politique, à son tour, ne peut imposer aucune Religion Civile. De nos jours, la question n'est nullement indifférente ou dépassée, et le concept de laïcité conserve une grande efficacité pour résoudre une antinomie apparente. Il arrive en effet qu'une religion soit tour à tour un moyen de résistance et moyen d'oppression. Cette ambivalence n'apparaît que lorsqu'une ou des religions sont traitées comme des affaires publiques, et relèvent d'un discours de prescription ou d'interdiction. Il ne reste qu'une seule possibilité pour faire en sorte qu'une Croyance ne soit ni objet ni motif de persécution. L'indifférence se traduit juridiquement par le silence de la Loi : c'est en ce sens qu'il s'agit d'un domaine privé. Un Etat laïque ne réclame de ses citoyens aucune espèce de croyance ou d'incroyance. La laïcité est aussi un concept moral Celui-ci apparaît notamment dans la Théorie de l'école républicaine. La règle du silence se fonde sur une théorie de la limitation du champ d’application de la Loi. Il va donc de soi que toute institution relevant de la puissance publique est astreinte à cette règle, cela vaut en particulier pour l'Ecole, point sensible de la question. La première
Théorie de l’Instruction Publique, élaborée par Concordet, est particulièrement explicite à ce sujet. Il ne s'agit cependant pas d'une règle d'abstention. L'abstention reviendrait alors soit à encourager les querelles, soit à favoriser la croyance dominante. L'Ecole Publique doit expliquer pourquoi elle n’enseigne aucune Croyance. En ce sens, la laïcité ne peut être confondue avec une simple réserve : le concept de laïcité suppose l’exercice philosophique de la Raison.
□ Libéral de Droits ? Libéralisme politique de Droits
Croyance Politique Croyance favorable au développement des Libertés (libertés de conscience, liberté d’expression ou de parole, liberté de vote etc.) Les idées libérales « classiques » (Refus de l’Autocratie, de l’Inégalité de Droit, Limitation Constitutionnelle du Pouvoir) sont devenues choses quasiment incontestées au sein des Démocraties occidentales. Ce qui appartient au Libéralisme est en effet généralement attribué à la Démocratie étant le plus souvent assimilée à la Démocratie Libérale. Le terme de Libéralisme a pris alors sa signification économique, désignant non plus une Doctrine concernant l’organisation et l’exercice du pouvoir politique, mais une Doctrine concernant les rapports entre l’Etat et l’Economie. Le Libéralisme prend forme au 17 ème et 18 ème siècles avec Locke, Montesquieux et Adam Smith. Ses composantes sont les suivantes : 1- Le Libéralisme participe au mouvement de sécularisation de la politique contre la tutelle exercée par l’Eglise et contre l’intervention du bras séculier dans les affaires religieuses. 2 - Le Libéralisme est également moderne, en ce qu’il rejette la subordination de la politique et de l’économie, à la morale. La politique doit réaliser les conditions de la vie conforme aux exigences de la nature humaine. Il faut prendre les homme tels qu'ils sont, et nouer la société à partir des désirs réels des hommes. 3 - La limitation du pouvoir a pour premier principe la division des pouvoirs. Cette division des pouvoirs est conçue, par Montesquieu, par les Founding Fathers de la Constitution américaine, comme un Système propre à faire un obstacle au jeu nocif des passions politiques. En pratique, il s'agit d'agencer les pouvoirs de manière à prévenir les abus de pouvoir. Une large partie de la Théorie Politique accorde une place essentielle au Pluralisme dans la mesure, où il rendrait seul possible la réalisation de la Démocratie. Les conditions de la réalisation du pluralisme s’avèrent très différentes d’une société à l’autre. La Renaissance et la Réforme voient l'émergence de la Tolérance et de la Liberté de pensée sous la forme d'un triple combat: contre le poids de la Tradition, contre la domination de l'Église et contre le Despotisme de l'État. Dans le dernier cas, il s'agit moins de refuser le rôle de l'État, que de fonder son pouvoir dans la volonté, le choix rationnel et le calcul des individus. D'une façon plus générale, les usages des mots "libéral" et "libéralisme" varient en fonction des lieux, des époques, et des interlocuteurs. En fait, les principes de Liberté défendus par le Libéralisme, étant relativement larges,
peuvent laisser le champ ouvert à un grand nombre d'interprétations et d'orientations politiques différentes. Ainsi, des régimes ou des partis préconisant une forte intervention de l'État dans l'économie, ou bien des régimes totalitaires, s'en sont historiquement réclamés, et continuent aujourd'hui de le faire. Les premiers ont défendu le plus souvent le libéralisme politique contre certaines conséquences du libéralisme économique, tandis que les seconds ont construit leur argumentation, ou leur action politique, sur la défense du libéralisme économique, sans se soucier des principes fondateurs du libéralisme politique. La pensée libérale se construit entre le milieu du 17ème siècle et le milieu du 19ème siècle, sous l'impulsion des philosophes des Lumières, en op-position à l'Absolutisme. Au 16ème siècle, les philosophes de l'école de Salamanque reformulent la notion de Droit Naturel, et en déduisent les principes de Souveraineté du Peuple et de séparation des pouvoirs. Dans le domaine économique, ils justifient la propriété privée, la libre circulation des personnes et des biens et défendent le libre marché auto régulé. John Locke fonde la philosophie libérale moderne en organisant, et en développant ses thèmes principaux : Théorie des Droits Naturels, limitation et Séparation des Pouvoirs, justification de la désobéissance civile, affirmation de la Liberté de conscience, séparation de l'Eglise et de l'État. Hume, Condillac, Montesquieu développent les conséquences de leurs positions philosophiques libérales dans les domaines politiques et économiques. Des penseurs plutôt connus comme économistes, comme Turgot, Adam Smith ou John Stuart Mill, prennent soin de rattacher leurs positions économiques aux racines philosophiques du Libéralisme. L'école libérale dite « classique » se constitue alors comme une pensée cohérente, englobant tous les domaines de l'action humaine étudiés à cette époque. A partir de la fin du 19ème siècle, la pensée libérale est contestée. Des auteurs de plus en plus nombreux, appellent l'État à pallier les effets négatifs de la Révolution industrielle. Ainsi se développent des courants « de gauche » tels que les différentes formes de Socialismes, qui trouvent un écho favorable dans l'opinion publique de certains pays. Puis, au 20ème siècle, les deux guerres mondiales et les grandes Crises économiques (1929) entraînent une redéfinition du rôle et des contours de l'État. Le début du 19ème siècle voit l'approfondissement des idées libérales, avec par exemple Benjamin Constant dans le domaine politique. En même temps, les libéraux s'efforcent de diffuser largement leurs idées, qui s'opposent aux idées étatistes prédominantes dans les cercles du pouvoir. Apparaissent alors différentes écoles qui se réclament de la pensée libérale, mais sont en désaccord, notamment à propos du rôle qu'il faut attribuer à l'État dans la gestion de l'économie et des biens publics. Les controverses et les débats qui ont eu lieu entre Hayek, un des principaux représentants de l'école autrichienne, et Keynes, le fondateur du courant de pensée appelé
Keynésianisme, sont ainsi restés célèbres. Le libéralisme est d'abord une Théorie du Droit et une Morale individuelle, qui affirment la propriété de soi. De ce principe découlent pour l'individu des droits fondamentaux inaliénables : - La légitimité de la défense contre toute acte, tentative, menace d'agressions ou de coercitions. - La Liberté d'expression, et son corollaire, le choix de ses sources d'information. - La Liberté de culte. - La Liberté de contrat, d'échange et d'association. - Le Droit de propriété sur les ressources dont on est le premier utilisateur, le créateur, ou que l'on a obtenu par l'échange libre et le don. Ainsi que la condamnation - de toute agression contre l'intégrité de la personne (notamment par meurtre, viol ou esclavage...), - de toute atteinte à la propriété légitimement acquise, - de toute atteinte au Droit de chacun, d'agir conformément à ses propres choix. Le Libéralisme n'est pas l'anarchie ou anomie comme absence de règles de droits. Le Droit y est le produit des contrats passés par les individus, ou par un Parlement fortement limité par une majorité qualifiée, et une constitution protégeant fortement les Droits fondamentaux. Du Droit à la vie découlent le droit de légitime défense, le droit à la sûreté et le droit de résistance à l'oppression. Le droit de propriété est le droit pour chaque individu de disposer à sa guise du fruit de son activité et des richesses qu'il a créées ou acquises de façon légitime. Le fondement de la pensée libérale est la croyance que chaque individu possède des droits, dits droits naturels, qui découlent de sa simple existence, et sont inhérents à la nature humaine, indépendamment des structures sociales dans lesquelles il est (ou n'est pas) inséré. Ces droits sont : le Droit à la vie, le Droit à la liberté et le Droit à la propriété. Ces Droits ont un caractère universel. Ils sont applicables à tous les êtres humains, sans égard au lieu ni à l'époque, ce qui fonde l'égalité en droit. Un droit naturel se distingue, d'un droit positif en ce qu'il ne découle pas d'une définition législative. La morale libérale se résume à un seul précepte « tu ne violeras pas les droits naturels d'un autre être humain ». Elle laisse chacun libre de choisir ses propres fins, ses propres moyens et sa propre morale, dans la mesure où il n'empêche pas les autres d'en faire autant.
Le Libéralisme implique l'interdiction de toute violence, du meurtre, du vol, de la tromperie, de l'esclavage sous toutes ses formes, et de toute forme de Dictature. Il accepte en revanche la Légitime Défense contre une agression. Le Libéralisme exige de la société le respect des droits naturels, et la limitation des compétences de l'État. Une société libérale est le résultat des choix et des actions effectués librement par l'ensemble de ses membres, ce qui lui permet théoriquement d'exister sous des formes très diverses. A part cela, il ne prescrit aucun comportement particulier au niveau individuel. Il considère que la Morale et les Religions sont hors de son domaine, et se borne à interdire l'usage de la contrainte en matière religieuse ou morale, comme dans toutes les autres matières. C'est en quelque sorte une morale minimale de Tolérance qui autorise chacun à choisir librement les règles qu'il veut suivre. La responsabilité, inséparable de la Liberté et de la Propriété, dit que chaque individu doit supporter les conséquences de ses actions, bonnes ou mauvaises. C'est une condition de la Liberté : si autrui devenait responsable de nos actions, il devrait acquérir l'autorité pour nous imposer ses vues, et donc restreindre notre liberté. Cependant, la plupart des auteurs libéraux font un pronostic explicite ou implicite sur la forme que doit prendre une société libérale. Ils partent du constat que l'être humain est un animal profondément social, qui sait que l'association avec ses semblables est le moyen de sa propre survie et de sa propre satisfaction, et réciproquement, est attentif aux sentiments et au Bienêtre de ses semblables. Tout en reconnaissant l'extrême diversité des êtres humains, les penseurs libéraux ont a priori confiance dans leur action spontanée, et pensent que sans contraintes, les individus seront conduits par leurs instincts et leur raison à coopérer. Le Libéralisme Classique admet que l'institution de l'État est nécessaire pour faire respecter l'interdiction de la Violence. Chacun doit renoncer à utiliser la violence, et en confier à l'État, le monopole, au service de la protection de chacun contre tous les autres. Selon les projets auxquels il veut participer et les idéaux auxquels il souhaite adhérer, chaque être humain peut appartenir à un nombre quelconque de communautés. Chacune ne peut lui demander que ce qui est nécessaire à la réalisation de son objet particulier, et aucune ne puisse prétendre le Déterminer. La société libérale n'est ni une juxtaposition d'individus égoïstes étrangers les uns aux autres, ni une juxtaposition de communautés séparées, mais plutôt un enchevêtrement d'associations volontaires de toutes natures à travers lesquelles chacun peut travailler aux fins qu'il se donne, en coopérant librement avec ceux qui partagent tel ou tel de ses idéaux.
En même temps qu'il est le garant des Libertés, l'État est donc aux yeux des libéraux, la plus grave menace pour ces mêmes libertés. Lui accorder le Monopole de la Violence Légitime a pour contrepartie nécessaire de limiter son domaine d'action de façon rigoureuse. Pour les libéraux, l'État ne peut légitimement pas exercer d'autres pouvoirs que ceux que les citoyens lui confient librement, ce qui suppose qu'ils les détiennent en tant que Droits Naturels. Le gouvernement doit être soumis aux mêmes Lois que les citoyens, et ne doit pas faire de Lois qu'il ne s'applique pas à lui-même. Pour les libéraux classiques, les seules fonctions légitimes de l'État sont celles qui assurent la protection du citoyen : Police, Justice et Défense Nationale. Ces fonctions forment l'État minimal limité à ses fonctions dites régaliennes. Le Libéralisme Classique ne se prononce pas sur la forme institutionnelle de l'État, mais seulement sur l'étendue de ses pouvoirs. Il préfère néanmoins les dispositions qui permettent de limiter effectivement ces pouvoirs, comme dans la Démocratie avec la Séparation des Pouvoirs. Le Libéralisme Classique ne reconnaît pas de droits particuliers aux majorités, même démocratiquement élues. De la même façon qu'il interdit à un plus fort d'imposer sa volonté à un plus faible, il interdit à un plus grand nombre d'individus, d'imposer leur volonté à un plus petit nombre. Aucune majorité ne peut imposer à une minorité, fût-elle réduite à un seul individu, quelque chose qu'il refuse. Le rôle de l'État libéral n'est pas de faire régner la Loi de la Majorité, mais au contraire de protéger la Liberté des individus et des Minorités, contre les plus forts et les plus nombreux. Les libéraux les plus radicaux, les libertariens ou anarcho-capitalistes, affirment que la sphère des attributions légitimes du pouvoir politique est vide, et que le risque pris en confiant à l'État le monopole de la violence est trop grand pour valoir d'être couru. Ils considèrent donc l'État comme un ennemi, et prônent, comme Marx, sa disparition totale. Par op-position, les tenants des positions classiques sur l'État minimal sont souvent appelés minarchistes. On retrouve à la base de ces critiques une mise en relation explicite entre « idéologie libérale » et « capitalisme », fondée sur l'idée selon laquelle, le « libéralisme » est l'Idéologie majeure invoquée par les partisans d'un « capitalisme sauvage », sa justification théorique et, surtout, politique, mais aussi une dénonciation de la différence entre libéralisme philosophique et libéralisme économique, distinction dont la pertinence épistémologique est contestée.
Certains avancent que la Liberté et le Libre arbitre seraient des illusions (Déterminisme, Fatalisme,...), ou encore, que les présupposés individualistes du libéralisme seraient scientifiquement faux, car contraires à la réalité humaine.
□ Im-moraliste ?
Im-moralisme des Maîtres
Croyance Politique Croyance politique en la négation de toute morale établie. L’Im-moralisme est un détachement, une indépendance, voir une opposition rebelle à toutes formes de règles ou de Lois Aliénant l’Individu dans son être, qui nie toute obligation morale. Cynique, l’individu Maître de lui-même, et farouchement épris de sa Liberté, affirme sa volonté de puissance en se moquant des prétendues vertus collectives, en assumant son impudeur et ses infidélités etc. Par delà le « Bien » et le « Mal » inventés par quelques « fanatiques » souhaitant imposer leur domination au plus grand nombre, il substitue à ces valeurs, de façon provocante, les valeurs inverses de façon anticonformiste. Assumant cette A-normalité, il la revendique comme sa propre autorité, ne connaissant, ni école, ni maître, autre que lui-même, étant à lui-même son propre modèle et créateur de Sens. Sans regrets ni remords, il constate le Droit du plus fort, en assumant ces conséquences : Passions ou souffrances, ce que ne ferait la Masse du Troupeau qu’il méprise pour sa petitesse et sa soumission. En conséquence, son attitude fait de lui un Héros. Le terme d'Immoralisme est lié au nom de Nietzsche, qui comptait intituler la troisième partie La volonté de puissance « Der immoralist, critique de l’espèce d’ignorance la plus néfaste, la morale ». Il s'agit, par une transvaluation des valeurs communes, de substituer à la morale cléricale démocratique, pleine de ressentiment, actuellement régnante, « l'Individualisme Aristocratique » et la volonté de puissance des Maîtres. Plus généralement, le philosophe pose, et cherche à imposer, ses propres valeurs. Si l'on appelle im-moralisme la « Doctrine qui repousse toute norme de conduite, qui ne reconnaît à l'intelligence d'autre rôle pratique que de servir les instincts, en mettant toutes les ressources scientifiques et techniques au service du plaisir ou de la volonté de puissance », on trouve déjà plusieurs portraits d'im-moralistes chez Platon : Polos, le jeune ambitieux qui aspire à la situation et au pouvoir du tyran, Calliclès, l’aristocrate qui méprise le troupeau et voit dans les lois une institution chaotique etc.
□ Moraliste ? Moralisme des esclaves
Croyance Politique Croyance en la nécessité de fonder et de suivre strictement toute Morale comme un Absolu commandant l'existence. Le Moralisme se perçoit comme un attachement, une soumission, une dépendance étroite à 1 ensemble de règles ou de lois, ou de valeurs, qui fonctionnent comme une norme dans une secte ou une société, et à laquelle l'individu esclave est l'instrument, vécu comme inférieur, d'1 Maître, d' 1 Dieu, d' 1 bonne conscience ou d' 1 vertu collective (chasteté, pudeur, fidélité etc.) comprise comme le « Bien » commun, et justifiant tous les Conformismes et les Conservatismes, voir les guerres comme celle de religion. Ainsi la Morale impose-t-elle à tous 1 certaine Vision du Monde et d’Autrui décidant de ce qui est le « Bien », de ce qui est le « Mal », et d'autant de conventions sociales, pour ses « citoyens », les plus faibles, c'est-à-dire pour la Majorité ou la Masse. Des philosophes tels que Socrate, Platon, Aristote, Kant, les Pères de l'Église ou des théologiens, comme Saint Augustin, Bossuet, peuvent à juste titre être qualifiés de moralistes, ainsi que, dans un tout autre domaine, les fabulistes, dramaturges et romanciers, qui peignirent les moeurs de leur époque. Parmi les grands moralistes, il faut retenir, chez les Grecs, Théophraste (Caractères), Plutarque (Oeuvres morales), et chez les Latins: Cicéron (De l'amitié, De la vieillesse, Des devoirs) et Sénèque (Lettres à Lucilius, De la colère, Des bienfaits ). Il faut considérer les moralistes comme les gardiens des mécanismes de défense contre les agressions de la «Modernité» ou du non- conformisme moral, lesquels se constituent au détriment des «Vertus», devenues dérisoires, et qui incarnent dès lors un temps révolu. Le Moralisme se présente donc comme un attachement profond à des systèmes de pensée et d'attitudes Traditionnels. Les moralistes s'insurgent contre les libertés que l'homme croit siennes. Ils prônent le refus de toute transgression, et stigmatisent l'individu, en le faisant renoncer à la liberté suprême qui est celle d'une accession à l'ordre caché de l'Univers, à l'irrationnel ou au sacré. Ainsi, au 17è` siècle, les moralistes inaugurent l'ère de l'«honnête homme», celui que peignent La Rochefoucauld et La Bruyère, lesquels s'attachent à fixer les traits immémoriaux du Devoir et de la Vertu. L'Honnête Homme, tel que ces deux écrivains l'ont immortalisé, adhère aux normes sociales qui lui sont proposées et, sensible au jugement de ses contemporains, qui en l'occurrence incarnent l'Ordre social tout entier, se plie aux règles d'une vie
commune dont il est le témoin, la marque et l'enjeu. La Morale passe donc par l'axe de la responsabilité, sous le poids d'une conscience, maîtresse d'elle-même, dont la force se mesure à son pouvoir d'invention et non pas à son imitation servile des idées reçues. Les plus grands démystificateurs du Moralisme et, par conséquent, les moralistes «contemporains» les plus révolutionnaires sont en fait Nietzsche, Freud et Marx. Les règles morales établies par la société cachent leur véritable origine dans la volonté de puissance, le désir sexuel et l'intérêt de classe.
□ Conservateur ?
Conservatisme
Croyance Politique Croyance qui s’op-pose à toute forme de changement ou d’innovation, à l’encontre de tout Progressisme, et en cela synonyme de Traditionalisme pour lequel il est nécessaire, contre les Révolutions, de préserver un certain Ordre social, politique ou religieux etc. Il est généralement entendu que l’on peut distinguer dans l’histoire occidentale un mouvement ou un courant intellectuel et politique « conservateur ». Ces difficultés ne disqualifient pas pour autant le terme. Le Conservatisme, s'il n'est pas toujours aisé à délimiter avec précision, est bien une réalité historique. Le concept permet de distinguer une famille de pensée, datée et située, qui pour l'essentiel a son unité et son autonomie Doctrinale en op-position à la Famille Libéral et à la Famille Socialiste. La définition proposée est alors la suivante : le Conservatisme est un mouvement politique et intellectuel de l’Ere Moderne, qui naît avec elle, puisque contre elle. La Doctrine Conservatrice est née contre-révolutionnaire Elle s'est constituée par réaction contre la Révolution française, cet événement historique qui est apparu à Burke, et à ses successeurs, comme une déchirure dans le tissu de l'Histoire Européenne. Ce qualificatif de contre-révolutionnaire doit être entendu dans un sens en quelque sorte radical : Burke, Maistre et Bonald ne condamnent pas seulement la pratique de la Révolution. L’Histoire du Conservatisme post-révolutionnaire est pour l'essentiel l’histoire des héritiers de la pensée contre-révolutionnaire. On distingue deux formes de conservatisme : 1 - le conservatisme politique, qui a été tributaire des situations historiques et des traditions nationales. Ainsi la Contre-révolution anglaise (Burke) et la Contre-Révolution française (de Maistre et Bonald), ont donné naissance à des Traditions politiques conservatrices qui sont sensiblement distinctes. Le Conservatisme anglais, dont le représentant le plus important au 19ème siècle est un Conservatisme libéral et pragmatique attaché à une Tradition Nationale qui a une composante libérale et a abouti à une monarchie parlementaire limitée. Le conservatisme français, incarné dans I'ultracisme puis le légitimisme, puis sous une forme différente dans le Maurrassisme, est un conservatisme réactionnaire et intransigeant ; il arrête la Tradition française en 1789 et s'op-pose radicalement au Libéralisme. 2 - Le conservatisme social, dont l'interprète le plus éloquent a été sans doute Carlyle, offre un front plus uni dans une op-position à une évolution qui n'a fait que lui donner de nouveaux sujets de condamnation : la Révolution industrielle, l’urbanisation, la civilisation de masse. Le Conservatisme a été victime du Triomphe des Idées Modernes. Il n'y a plus aujourd'hui de véritable projet politique et social conservateur, ou s'il en existe il est cantonné dans les marges de la vie intellectuelle et politique.
Mais qu’il soit politique ou social, le nœud du Conservatisme reste la critique contre la Modernité, et son impuissance à enrayer l'effacement progressif de l'Ordre Traditionnel. Les thèmes fondamentaux de la Doctrine Conservatrice ont été élaborés et fixés par la pensée contre-révolutionnaire. En d’autres termes, la pensée contre-révolutionnaire a défini les trois critiques fondamentales que la pensée conservatrice ne cessera de faire à la Modernité : - Une critique épistémologique : la Raison juste est extérieure à l'individu. L'homme est limité, apte seulement aux choses concrètes et particulières. - Une critique politique : le juste pouvoir est extérieur aux individus. La Démocratie sape la véritable autorité politique qui doit contenir et maîtriser les passions humaines Le juste pouvoir est avant tout un gardien, il n'a pas de rôle créateur, il est au service des valeurs traditionnelles incarnées dans les institutions et les coutumes - Une critique sociologique : la bonne société n'est pas un simple agrégat d'individus, elle est une communauté vivante et ordonnée. Les principes modernes méconnaissent la réalité humaine et sociale. L'Homme n'est pas un individu autonome, il est par nature un héritier, et a besoin d'un ancrage social et moral. L'Ordre ne peut être fondé sur les seuls intérêts, il suppose des liens sociaux qui fassent droit aux hiérarchies naturelles, qui incitent à une conduite droite. A la racine de cette Op-position fondamentale au Projet Moderne, il y a la conviction que l'Homme est un élément de quelque chose qui le dépasse, et qu'il doit se soumettre à l'Ordre des choses, et à la sagesse de l'Histoire. Penser la société, le monde, à partir de l'individu, c'est s’affranchir de la condition humaine. La Doctrine Conservatrice n'est pas désincarnée. A la différence des philosophes grecs, les conservateurs ne définissent pas un régime idéal, ils défendent telle ou telle Tradition particulière que met en péril la dérive présente de l'Histoire. La Doctrine Générale du Conservatisme est au service d'un Traditionalisme incarné. Cette pensée conservatrice se rattache dans une mesure importante à la philosophie politique classique, mais porte aussi la marque des effets intellectuels d'une réaction politique. Si la politique des contre-révolutionnaires est largement subordonnée à l'Histoire, c'est par opposition aux principes dont se réclamaient les révolutionnaires ; si les contrerévolutionnaires ont eu tendance à forcer la critique de la Raison humaine, c'est par réaction contre le projet des Lumières.
□ Nationaliste Révolutionnaire ? □ Nationaliste Réformiste ? Nationalisme Révolutionnaire ou Réformiste Croyance Politique Croyance qui affirme la prééminence de l’intérêt de la Nation par rapport aux intérêts des groupes, des classes ou d’individus qui la composent. Les projets politiques de notre temps visent à dépasser les clivages exacerbés par les Nationalismes. La Tradition française, définit la Nation comme un vouloir vivre ensemble, une communauté de destin, plutôt que selon des critères ethniques ou linguistiques «objectifs», dont l'importance, en revanche, est grande dans la Tradition allemande. De l'époque des nationalités, où les peuples cherchaient à s'affirmer et à se constituer en Etats nations, à celle des Nationalismes, où ils exaltèrent leur spécificité et leur vocation historique, de longues pages de l’histoire européenne se sont écrites, avec leurs idéaux et leurs tragédies. Nous pouvons distinguer 2 sortes de Nationalisme : 1 - Le nationalisme révolutionnaire : Le plus grand dénominateur commun est alors la Thèse qui présente la Nation comme un fait de nature : encore fortement marquée de Scientisme et Positivisme, avec Taine et Renan, ou déjà liée à la Religion, avec Barrès qui apparaît comme le principal chantre du Nationalisme à la fin du 19ème siècle. La référence n'est plus la Science, mais le Romantisme : la Nation renvoie désormais à la Terre et aux Morts , elle protège d'un changement social mal contrôlé, des effets néfastes du Libéralisme et de l’Individualisme, ainsi que du progrès du Relativisme. En France, cette Vision s'organise en fonction de la défaite de 1870, du désir de revanche, du thème des provinces perdues. Aussi le Nationalisme est-il volontiers militaire et cocardier, à l'image du Boulangisme. Plus profondément, cependant, il devient anti-étatique, décentralisateur et même provincialiste, tentant d'opposer à l’Etat, la Nation en tant qu'entité naturelle. Ces orientations se trouvent radicalisées par Maurras et l’Action Française, pour qui le Nationalisme intégral devient en même temps la formule d'un ordre sociopolitique corporatiste et hiérarchique, et la marque essentielle d'une pensée et d'une pratique réactionnaires. L'ère qui s'ouvre après la construction de l'unité de l'Allemagne, et celle de l'Italie, diffère très sensiblement de la phase précédente sur trois points essentiels : A -Tout d'abord, on a abandonné « le principe de seuil » qui était au centre du Nationalisme de l'ère libérale. Désormais, de nombreux groupes se considérant comme des nations se mirent à revendiquer le Droit à l'autodétermination, c'est-à-dire à un État souverain et indépendant. B - Ensuite, l'ethnie et la langue devinrent le critère central.
C -Enfin, troisième changement, dont l'importance historique sera par la suite déterminante dans l'histoire de l'Europe, se produisit un brusque glissement vers la droite des thèmes de la Nation et du drapeau En Allemagne, le Nationalisme s'abreuve de la puissance du courant romantique, de l'enjeu de l’unification, et des succès militaires qui l’accompagnent : aussi repose-t-il davantage sur l'exaltation du peuple, de sa culture et de sa langue, sans contredire l’idée d’Etat, comme en France. Dans le cas allemand, mais aussi italien, le Nationalisme autoritaire intègre, au contraire, l'idée d’Etat, tout en infléchissant fortement son contenu, celle de centralité, de chef, de mobilisation, comme le révèlent les modèles fasciste et nazi. L’Etat exprime l'unité de la Nation, et s'impose comme un moyen de sa réalisation. Cette bifurcation entre deux variantes historiques du Nationalisme permet de mieux saisir les différences qui séparent leurs dérives autoritaires. Dans le cas français, celle-ci s'accomplit dans l'extrême conservatisme de la Révolution Nationale, dans les thématiques de l'Ordre Moral, de l’Intégrisme religieux, de l’Antisémitisme et de la xénophobie. Les déceptions nées du traité de Versailles, jugé insatisfaisant en Italie, et vécu comme un diktat humiliant par l'Allemagne, ont contribué dans ces deux pays à la genèse de régimes fascistes et nazis. Une fois au pouvoir, Mussolini relancera l'Italie dans l'Expansionnisme colonial (notamment en Éthiopie) et réclamera le retour des terres irrédentes revendiquant l'héritage de l'Empire romain. 2 - le Nationalisme réformiste Le concept de Nation se forme alors en op-position à la Théorie Absolutiste. La volonté nationale est celle du corps social tout entier, supérieure à celle de l'individu, qu'il s'agisse, du monarque ou de tout acteur individuel qui ne peut pas seul protéger sa liberté. Exalter les valeurs nationales signifie donc en premier lieu, combattre le Despotisme et promouvoir la cause de la Liberté. La Nation française s'identifie à un territoire, sur lequel s'exerce sans intermédiaire et sans délégation, sa pleine souveraineté, et la volonté clairement affirmée d'un groupe humain de s'y rattacher, et qui s'impose comme supérieure à la «Tradition». La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen place la Souveraineté dans la seule Nation, celle-ci étant entendue comme l'ensemble des citoyens. Les députés des États Généraux jetaient ainsi les bases d'une opposition, appelée à une très grande fortune, entre l'origine divine et dynastique d'une part, «nationale» d'autre part, du principe du pouvoir. Les guerres révolutionnaires inscriront une fois pour toutes dans les Devoirs liés à la Citoyenneté Républicaine, celui de défendre la Nation, les armes à la main.
Le modèle français (1789-1815)
La Révolution pousse ce principe à son terme en élisant à la Convention, haut lieu de la souveraineté nationale, des étrangers comme le Britannique Thomas Paine. Cependant, cela ne va pas sans heurts: un Français qui ne parlait pas français était suspect, tels les Alsaciens accusés de pactiser avec la Prusse et l'Autriche. Pour une concept-ion nationaliste en germe, la préexistence d'une communauté se distinguant des étrangers va devenir centrale. Pour la concept-ion démocratique révolutionnaire, le concept central reste le Peuple Souverain des Citoyens, qui constitue la Nation. Dans les deux cas, le rôle de l'État, soit élément d'assimilation, soit ensemble des citoyens, est fondamental dans la vie de la Nation. Les révolutionnaires de 1789 ne définissent pas la Nation selon des critères ethniques ou linguistiques. Ainsi, à l'époque, les Alsaciens ou les Bretons parlaient des langues différentes de la langue « nationale ». La caractéristique fondamentale de la Nation est qu'elle représente l'intérêt commun, contre les intérêts particuliers. De plus, l'idée nationale révolutionnaire revendique son Universalité: le principe de la Souveraineté Nationale vaut pour tous les Peuples de la Terre. Aussi, «la Nation française accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer leur Liberté, et se donner, en légitimes souverains, un gouvernement libre». Ce décret de la Convention présente donc les Monarchies européennes comme des usurpations, contre lesquelles l'Insurrection est un Droit des Peuples, et non un crime contre la nature des choses, ou contre l'Ordre divin. De ce point de vue, la Révolution a bien répandu dans toute l'Europe le ferment de l'idée républicano-nationale, les deux aspects étant devenus indissociables. Il y eut ainsi un important jacobinisme batave, qui favorisa la création d'une « république soeur » de la France, comme celles qui furent instituées en Italie après la campagne de Bonaparte, entre 1796 et 1797, qui chassa les Autrichiens et les Bourbons de Naples. L'idée d'une Italie Unie (des Alpes à l'Adriatique) commença alors à prendre corps. Le Nationalisme est entretenu par l'expansion coloniale, où d'aucuns voient l'illustration de la supériorité européenne et de la réussite impérialiste.
Le règlement de la paix, au lendemain de la Première Guerre mondiale, visait essentiellement à empêcher la propagation de la Révolution bolchevique. La solution parut se trouver dans l'exaltation des Nationalismes, à travers le «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes» inscrit, dans les Quatorze Points de Wilson, qui conduisit au démembrement de l'Autriche-Hongrie. Mais de nombreuses minorités nationales subsistèrent à l'intérieur des frontières des nouveaux États : Hongrois dans le nord de la Yougoslavie et dans l'ouest de la Roumanie en particulier, mais aussi Allemands en Tchécoslovaquie (dans la région des Sudètes). Enfin, le rétablissement de l'État polonais était lourd de frustrations pour les Allemands de Silésie et de Poméranie, intégrés à son territoire, et cette «sanction», comme l'ensemble du traité de Versailles, devait nourrir fortement le Nationalisme Revanchard durant la république de Weimar.
□ Raciste ?
Racisme
Croyance Politique Croyance politique selon laquelle des différences raciales déterminent des différences culturelles et sociales, en justifiant leurs inégalités. Le Racisme établi, en tant que doctrine, un lien de causalité entre des caractéristiques physiques héréditaires, conçues comme des traits raciaux, et des types de personnalité, des comportements culturels et sociaux. Il est alors le fondement de pratique de discrimination et de préjugés raciaux. Trois propositions établissent la base de la Doctrine Raciste : 1 - Les groupes d’hommes sont culturellement, socialement et psychologiquement différenciés en fonction de caractéristiques génétiques. 2 - Les facteurs génétiques peuvent être classés pour identifier des races pures. 3 - Le comportement des individus est déterminé par des caractères héréditaires fixes et stables propres à des races pures. Ces trois éléments sont combinés pour justifier une Inégalité Absolue, inconditionnelle, et inchangeable entre les Hommes. Le Racisme se développe en même temps que l’esclavagisme lors de l’expansion coloniale des Européens dans les pays du Tiers Monde, ainsi qu’en Australie et en Amérique. Il est accepté au 19ème siècle, sous l’influence du darwinisme social, comme une vérité scientifique et vulgarisé par plusieurs auteurs (notamment Gobineau). La particularité du Racisme qui le distingue des autres discriminations consiste à établir une hiérarchie entre les groupes d’homme fondée sur des caractères physiques innées et immuables. En tant que Théorie systématique de la supériorité raciale, le Racisme est d’origine récente. Le Racisme persiste au 20ème siècle dans les pratiques de discrimination raciale et sous la forme de préjugés raciaux. La discrimination raciale désigne « toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique … » (ONU 1965). La discrimination raciale exprime les dimensions sociales du Racisme, alors que les préjugés raciaux reflètent ses aspects psychologiques. Les préjugés raciaux désignent des croyances, des convictions hostiles, des attitudes négatives adoptées de manière générale à l’encontre de groupes sociaux identifiés à des races. Ainsi pour le raciste, non seulement le groupe auquel il appartient est supérieur aux autres, mais chaque membre de son groupe est supérieur à tout membre de l’Autre groupe. La distinction entre discrimination raciale et préjugés raciaux est utile pour expliquer la propagation du Racisme au 20ème siècle, mais elle est en partie artificielle. Les préjugés raciaux renforcent et soutiennent les pratiques de discrimination raciale. Le Racisme contemporain ne s’appuie plus sur une Doctrine Biologique, mais sur la volonté de justifier, et de perpétuer, l’Inégalité des Conditions Sociales.
La plupart des Doctrines Racistes se sont réclamées de l'Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), d'Arthur de Gobineau, dans lequel elles ont puisé bon nombre de leurs principes: la condamnation du métissage, l'affirmation de la supériorité de la race blanche, aryenne en particulier, et le rejet de la démocratie. Les idéologues nazis s'en inspireront eux aussi. L'Ethnocentrisme, renforçant l'identité communautaire, est, de fait, une base du Racisme. Les classifications «scientifiques» du 18ème siècle, qui appliquaient à l'Humanité la notion de race telle qu'elles étaient utilisée dans les sciences naturelles, ont introduit l'amalgame entre traits de caractère et anatomie. C'est ainsi que les naturalistes, Buffon et Cuvier, tracèrent des portraits dévalorisants des races autres que blanches. La classification de l'Humanité en races hiérarchisées a servi de justification à des pratiques de discrimination, voire d'extermination, et le Racisme, notion purement idéologique, prit les formes hétérogènes de l'Eugénisme, de la Ségrégation ou de l'Antisémitisme... Les Doctrines établissant un lien causal entre les caractéristiques anatomiques ou biologiques héréditaires d'un individu, et ses qualités socioculturelles, renvoient à une Théorie de l'Inégalité Naturelle des groupes humains. Le Racisme est une idéologie basée sur une croyance qui postule l'existence de "races" au sein de l'espèce humaine, correspondant généralement aux grands ensembles continentaux de groupes ethniques, et qui de surcroît les hiérarchise. On désigne aussi, sous le terme de raciste, les doctrines politiques préconisant la domination d'une race (dite pure et/ou supérieure) aux autres (dites impures et/ou inférieures), ces dernières devant se soumettre, ou parfois mourir au gré des dominateurs. Cependant, le sens le plus courant, faisant la confusion avec xénophobie et ethnocentrisme, désigne une attitude de mépris et d'hostilité, pouvant aller jusqu'à la violence, envers des individus appartenant à une ethnie différente. Ces comportements, conscients ou non, sont supposés s'accorder avec une Théorie raciste, en considérant telle catégorie de personnes comme inférieure. Le Racisme Idéologique a, au cours de l'Histoire, justifié de nombreux pogroms, et traitements discriminatoires Le Racisme apparaît au siècle des Lumières dans les ouvrages du Suédois Charles Linné qui affirme la supériorité des Blancs. Buffon énonce sans honte que « le Nègre serait à l'homme ce que l'âne est au cheval » Voltaire explique qu « 'il n'est pas improbable que dans les pays chauds des singes aient subjugué des filles. » L'Encyclopédie de Diderot note que « Les Nègres de Guinée sont pour la plupart enclins au libertinage, à la vengeance, au vol et au mensonge ». Au 19ème siècle, le public parisien et londonien se passionne pour les zoos humains qui exposent des êtres humains comme des bêtes de foire.
A partir de 1535, l'Inquisition espagnole délivrera des « certificats de limpidité de sang » aux personnes ne possédant pas d'ancêtre juif ou musulman. Ces certificats furent non seulement exigés pour l'accès à l'armée espagnole, aux charges du Saint Office, à l'entrée des universités, mais aussi demandées par les familles à la veille des mariages. Établi dans le but d'éviter les abus liés à l'esclavage, le Code Noir de Colbert n'en a pas moins institutionnalisé le Racisme justifiant la mise en esclavage des déportés africains sur les colonies des Antilles et de la Guyane française. Aboli par la Constituante en 1794, rétabli par Napoléon I en 1802, l'Esclavage est resté en vigueur en France jusqu'en 1848. Le Racisme est généralement assimilé à une Idéologie se fondant sur l'hypothèse scientifique erronée du Racialisme qui classifie les êtres humains d'après leurs différences morphologiques en application d'une méthode apparentée à celle de la zoologie pour justifier la mise en place de législations ségrégationnistes et la discrimination politique. Le comte Joseph-Arthur de Gobineau fait publier en 1853-1855, L'Essai sur l'inégalité des races humaines. Il apparaît comme la théorisation d'idées racistes prégnantes dans la France du 19ème siècle. A l'école d'anthropologie de Paris, on pèse les cerveaux pour classer les individus dans une hiérarchie des races. Dans le dictionnaire Larousse de 1866, l'article « Nègre » affirme que le cerveau des Noirs est moins volumineux que celui des Blancs. De nombreuses institutions publiques estiment que l'appartenance à une catégorie physiologique ou ethnique influent sur le comportement des individus. A l'échelle de la cité cela peut s'exprimer de différentes façons. Cela peut être explicite comme les différences légales de traitement des citoyens en fonction de la notion théorique de "race"(cas de l'Apartheid). Après des études et recherches diverses au sein de la génétique, la Théorie de l'existence des Races Humaines a été définie par des scientifiques comme Arbitraire, Subjective et Non pertinente, du fait de l'impossibilité de classifier telle ou telle personne dans une race présupposée.
A noter que la génétique a clairement montré que les différences entre individus considérés comme faisant partie d'une même ethnie peuvent être supérieures à celles entre individus appartenant à des ethnies différentes (et donc ayant une couleur de peau différente). Cela s'explique par le fait que la portion du génome humain relative à l'expression des caractères morphologiques, en l'occurrence le gène codant la production de la mélanine, ne représente qu'une infime partie de l'ensemble de ce génome.
□ Populiste Révolutionnaire ? □ Populiste réformiste ? Populisme Révolutionnaire ou réformiste Croyance Politique
Croyance qui vise à satisfaire les revendications immédiates du peuple, sans objectif à long terme. Le contenu minimal de tout Populisme est un rejet des médiations, jugées inutiles, limitatives ou nuisibles. La condition d’émergence d’une mobilisation populiste est une Crise de Légitimité, une Crise de la légitimation politique, affectant l’ensemble du système de représentation. Un populiste, dans le langage médiatique, est soit un fasciste, soit un démagogue. Le populisme semble définit par son orientation antidémocratique. Il se réduit, dans le cas d’un speudo-démocratisme, à une corruption de l’idée de démocratie. Il existe 2 types de Populisme : 1- le Populisme Révolutionnaire Cette approche du Populisme, en termes de psychologie politique permet de repérer un élément central commun : la conviction qu'un complot contre le peuple est organisé par des forces « étrangères ». Le Populisme apparaît dès lors comme anti-capitaliste, anti-impérialiste, anti-urbain, antisémite et xénophobe, etc. Cette représentation négative du Populisme revient à le réduire à la Vision du Complot, à lui attribuer en propre le « théorème des forces occultes », ainsi qu'à dénoncer en lui un « style paranoïde ». Cette vision "libérale" et hypercritique du Populisme s'est instituée en vulgate antipopuliste à partir des premiers travaux nord-américains sur le Maccarthysme et ses origines lointaines . Dans le Populisme Identitaire, l'appel au peuple prend sa signification principale en se fixant sur le Nationalisme. Il s'agit d'un appel au peuple tout entier, qui se confond avec la Nation rassemblée, dotée d'une unité substantielle, et d'une identité permanente. Les élites sont rejetées dans la mesure où elles sont perçues comme le « parti de l'étranger », voire comme le « parti des étrangers ». L'anti-élitisme est ici subordonné à la xénophobie. Le Populisme intégré au Nationalisme fait surgir une figure nouvelle de l'ennemi : l'étrangerenvahisseur. Dans les pays latino-américains où la modernisation a été largement un produit d'importation, menaçant de disloquer les solidarités nationales, instaurant un chaos social prérévolutionnaire, la tentative populiste a été
portée par la volonté de contrôler les processus de transformation économique et sociale, par le désir, propre à chaque Nation, de s'approprier la modernisation, en l'adaptant à des conditions spécifiques, et ce en vue de maintenir ou de recréer une Identité collective, sans payer le prix fort des ruptures, du chômage massif, et de l'exacerbation des luttes de classes. La volonté de confier à l'État la responsabilité de la modernisation industrielle et du développement économique était perçue comme la volonté de « conduire » le changement social, et non pas seulement de « gouverner ». L’ambiguïté du Populisme latino-américain, à la fois manipulation des masses et expression de la montée politique des classes populaires, éclaire le Populisme en général au 20ème siècle : ses figures oscillent entre la démagogie et la fonction protestataire. Dans les années 1960 et 1970, de nombreux leaders du Tiers Monde ont été stigmatisés comme « populistes », en égard à leur discours, non moins qu'à leur style d'exercice du pouvoir ou au mode de légitimation de celui-ci. Le Nassérisme a été abordé comme une variété de Populisme, spécifiée par une orientation réformiste, le charisme du leader, l'exploitation symbolique d'un mythe identitaire (l'identité arabe) et un régime militaire. La distinction entre l'élite et le Peuple peut prendre la forme d'une opposition manichéenne, entre ceux d « en haut » et ceux d’ « en bas ». Cette double critique, visant les élites et la représentation, justifie la définition d'un projet politique centré sur la réduction de l'écart entre le Peuple et ceux qui le gouvernent, au nom d'une concept-ion de la Démocratie Directe censée favoriser le Citoyen Actif. C'est la face positive de cette première forme du Populisme politique. A cette demande, parfois hyperbolique, de démocratisation s'ajoutent d'autres thèmes, qui tendent à le situer politiquement à droite. L'anti-intellectualisme, impliquant l'exaltation du savoir spontané ou de la sagesse ancestrale du « Peuple », qui sait mieux que ses dirigeants lointains ce qui lui sied.- L'hyperpersonnalisation du mouvement, à travers la figure charismatique du leader « viril » et « honnête ». La défense des valeurs du libéralisme économique, indiscernables de celles de la petite entreprise et de la propriété privée ; d'où la défense préférentielle de certaines catégories sociales : professions libérales, petits et moyens entrepreneurs, paysans, etc. - en fait, les classes dites moyennes (non salariées). Ce Populisme d'autodéfense joue sur la peur du déclassement social, et se présente, selon l'expression convenue, comme un « chauvinisme du bien-être ». 2 - Le populisme réformiste Dans le Populisme russe de la seconde moitié du 19ème siècle, c'est l'orientation réformiste et « progressiste » d'un socialisme humaniste qui prévaut, alors que dans le populisme américain de la fin du 19ème siècle,
la critique du Capitalisme est liée à un souci réformiste. Les valeurs et les normes démocratiques ne sont rejetées, ni par l’un, ni par l'autre, qui cherche au contraire à mieux les réaliser. Les populismes latino-américains du deuxième tiers du 20ème siècle, si nombre de leurs leaders peuvent être considérés comme des démagogues, n'en n’ont pas moins pris le parti ou la défense des classes populaires, mis fin au règne des caudillos, ou barré la route aux dictatures militaires, sans remettre en cause le principe du vote, selon les règles démocratiques. Afin d'en esquisser une définition descriptive, l'on peut énumérer les principales caractéristiques des Populismes latino-américains. - Une capacité de mobilisation des classes populaires, dont on présuppose l'état de " disponibilité". - L'hyperpersonnalisation des mouvements et des régimes de type populiste (sur le modèle du péronisme), l'existence d'un lien personnel, entre le leader charismatique et les Masses populaires. - L'accent mis sur la Nation et l'affirmation forte de l'indépendance nationale. La rhétorique nationaliste et anti-impérialiste se déploie notamment dans le traitement des questions sociales et économiques. - Une importance plus ou moins grande accordée à ce que Perón appelait la « Doctrine », discours programmatique enveloppé de nobles idéaux, remplissant une fonction de légitimation. Le désir de compromis apparaît dans la tentative de répondre à toutes les attentes, de réconcilier les intérêts opposés ; d'où l'ambiguïté, voire la confusion des discours idéologiques fabriqués pour diffuser le Mythe de l'Unité de la Nation, justifiant la Solidarité entre les classes. Dans la Doctrine péroniste - le « justicialisme » - visant à satisfaire le plus grand nombre, les objectifs fondamentaux sont la défense du peuple, la consolidation de la « communauté », la protection et l'extension des « droits des travailleurs », la réalisation de la justice sociale par des politiques redistributives, etc. - La construction d'un parti transclassiste à vocation majoritaire, allant à la rencontre d'un mouvement et d'un électorat interclassiste. C'est là une caractéristique qui se trouve plus ou moins réalisée dans les diverses expériences nationales du Populisme latino-américain : péronisme (Argentine), cardénisme (Mexique), vélasquisme (Équateur) et aprisme (Pérou, avec une forte inflexion indigéniste).
On est en droit de qualifier de « populiste », le leader atypique, situé hors du système des partis, qui surgit soudainement et prétend parler directement au nom du peuple et pour le peuple, en dénonçant les élites en place, et ce en vue de réaliser une démocratie véritable. Démagogue télégénique, grand comédien de l'âge de la « vidéopolitique », ce type de leader populiste est le plus souvent homme d'affaires ou chef d'entreprise.
□ Interventionniste ?
Interventionnisme
Croyance Economique
Croyance désignant la politique d’intervention de l’Etat et des pouvoirs publics dans les affaires économiques. L’Interventionnisme n'est pas un phénomène nouveau. Il est lié dans son origine à la naissance de l'État Moderne Mercantiliste. S'il a subi, au 19ème siècle, un net retrait devant le Libéralisme, il a pourtant inspiré certaines pratiques qui ont soutenu l'essor d'industries nouvelles ou défendu certaines activités (comme l’agriculture). Mais c'est à la fin du 19ème siècle et, plus encore, au 20ème qu’il a pris toute son extension. Pour le caractériser, il ne suffit pas de le situer à un niveau intermédiaire entre le Socialisme et le Libéralisme : il faut encore en préciser l'évolution complexe. A mesure, en effet, que l'Interventionnisme s'étendait, il a pris un nouveau visage. A la suite de l'État justicier et de l'État protecteur apparaît un « Etat partenaire ». Ainsi se superposent trois formes successives d'Interventionnisme. La première forme de l'Interventionnisme a été celle de la législation protectrice du travail, en réaction contre les graves abus de la Révolution Industrielle sous le régime du Capitalisme Libéral. L'extension en a été très progressive, allant des sujets du contrat de travail (enfants, femmes) aux conditions d'exécution (durée, hygiène, accidents), pour aboutir à la détermination du taux (minimum) des salaires (relèvement imposé des bas salaires en 1936 ; fixation en 1945-1946, et institution du salaire minimum interprofessionnel garanti, ou S.M.I.G., en 1952 pour la France). Du monde du travail, l'intervention s'est peu à peu étendue à toutes les catégories défavorisées : indigents, malades, familles nombreuses, chômeurs, avec en 1981 la naissance du RMI (Revenu minimum d’insertion). Ces risques sociaux aujourd’hui pris en charge par la Sécurité sociale se sont répandus à travers toute l’Europe. Dans tous les pays également, l'État intervient en faveur de logements sociaux (aides diverses à la construction). S'ajoutant au Droit Social, la politique fiscale est devenue une arme privilégiée de l’interventionnisme. Dès la fin du 20ème siècle, elle s'est pénétrée de considérations sociales. On a d' abord cherché à faire régner la «justice dans l'impôt » en substituant à l'égalité des taux (proportionnels) l'égalité des sacrifices (par des taux progressifs augmentant selon les tranches des revenus). Puis, on s'est donné pour but de promouvoir la «Justice par l'Impôt » en réduisant les inégalités sociales par de lourdes taxes sur les grandes fortunes (très lourds impôts sur les successions en Grande-Bretagne) ou sur
les revenus élevés (Grande-Bretagne, France, États-Unis, etc.). Certains pays comme les Pays-Bas ont tenté d'englober les interventions touchant la répartition dans une politique générale des revenus ; mais celleci n'a guère dépassé le stade d'une politique des salaires. Dépassant le niveau des revenus, l'État est intervenu dans la propriété même du capital : la France et la Grande-Bretagne, en particulier, ont, avant et après la guerre, nationalisé de très grandes entreprises (énergie, transport, banques, etc.). Mais les résultats, souvent bénéfiques dans l'ordre technique, ont été plutôt décevants dans l’ordre social. Ce faisant, l'intervention dépassait le domaine social proprement dit pour accéder au domaine économique.
□ Protectionniste ?
Protectionnisme
Croyance Economique Croyance selon laquelle l’Etat doit intervenir dans l’économie pour protéger les entreprises et aider leurs produits par la mise en place de barrières douanières, de subventions à l’exportation ou de normes etc. Parmi les applications de politiques économiques protectionnistes, citons la réciprocité commerciale, la balance du commerce, l'indépendance nationale, les industries stratégiques, l'exception culturelle, etc. Une version qui se répand en 2006 dans le monde est le Protectionnisme Financier au nom du Patriotisme Economique. Au sens strict, le Protectionnisme désigne les instruments utilisés par un État pour protéger les productions nationales de la Concurrence Etrangère : Droits de douane, Quotas d'importation, Normes, Autorisations administratives. Si l'on adopte un point de vue plus large, le Protectionnisme englobe toutes les dispositions ayant un impact sur le Commerce Extérieur d'un Pays donné, non seulement les barrières tarifaires et non tarifaires, mais aussi les Aides diverses, directes ou indirectes, qui permettent à ce pays de résister à la pénétration des marchandises étrangères, ou qui favorisent ses exportations. Certains types de subventions, en particulier les subventions à l'exportation, constituent, à cet égard, une forme répandue et efficace de Protectionnisme. La question de savoir si une Nation doit se protéger de la concurrence Extérieure, et aider ses industries à l’exportation, ou si elle a plutôt intérêt à accepter le libre- échange tient une place centrale dans les débats entre économistes, comme sur les agendas des décideurs, privés ou publics. Si la seconde moitié du 20ème siècle est marquée par un mouvement général d'ouverture, encadré par le G.A.T.T. (Général Agreement on Tarifs and Trade), puis, à partir de 1995, par l'O.M.C. (Organisation mondiale du commerce), la question des bienfaits de la réduction du Protectionnisme reste néanmoins posée, en particulier pour les Pays en Voie de Développement. La réflexion des économistes sur les avantages et les coûts du Protectionnisme fait en effet apparaître la complexité de la question, qui nécessite de préciser les conditions dans lesquelles s'effectuent ces choix, en termes d'évolution des coûts à long terme, en termes de structure des marchés (concurrentielles ou oligopolistiques), et de stratégies (non coopération ou coopération). Les Théories de l'économiste Friedrich List servent aux Altermondialistes. Dans un premier temps, les pays développés ont d'abord construit leur industrie en utilisant le Protectionnisme, puis une fois leurs économies devenues largement supérieures à celles des pays du Tiers Monde, ils ont ouvert leurs frontières afin de bénéficier de la réciprocité, qui leur permet de prévenir l'émergence de nouveaux concurrents, et d'acquérir des matières
premières à moindre coût. Le Tiers Monde est condamné à rester sousdéveloppé, car il ne peut pas bénéficier du protectionnisme, ce qui permet l'émergence des économies puissantes. Une autre Thèse avancée par le Nationalisme anti-mondialiste, consiste à dire que les pays développés seraient menacés par les pays émergents et devraient s'en protéger sous prétexte que ceux-ci auraient de meilleurs coûts de production dans certains types d'activités. Le courant mercantiliste, qui a dominé la pensée économique entre le 16ème siècle et la première moitié du 18ème siècle, considerait que les États devaient intervenir activement, afin d'obtenir, chacun en ce qui les concernait, un solde commercial excédentaire. Ceci impliquait de protéger les activités nationales contre la concurrence des autres grandes puissances, et de promouvoir les exportations. Le débat sur les avantages respectifs de la Protection et du Libre-échange est aussi ancien que la science économique elle-même. En effet, dans la conception mercantiliste, l'excédent commercial est source de richesse pour la Nation, puisque son financement fait entrer des métaux précieux dont la présence accroît le pouvoir militaire, et donc le pouvoir politique de l'État. Cette vision des relations économiques avec les pays étrangers correspond alors aux politiques effectivement adoptées par les États qui, à cette époque, considéraient comme normal de mettre des barrières aux importations, et d'apporter des aides aux activités d'exportation. Pour Friedrich List (1789-1846), le Protectionnisme éducateur, se justifie pour des pays en phase de décollage économique, dans lesquels les secteurs clés de la croissance ne peuvent atteindre la taille critique sans protection. Conformément à son analyse, les États-Unis et l'Allemagne ont fortement protégé leurs industries pendant tout le 19ème siècle, lesquelles étaient alors en retard par rapport à la France, et surtout par rapport à la Grande-Bretagne. Dans la seconde moitié du 20ème siècle et aujourd’hui du 21ème siècle, les pays émergents, et les pays les moins avancés, peuvent légitimement réclamer le droit de se protéger, au nom de cet impératif de développement. Toutefois, la protection de ces branches dites « dans l’enfance » ne se justifie que si les secteurs en question sont caractérisés par des économies d'échelle, qui permettent au coût de production d'atteindre un niveau comparable à celui des pays les plus avancés. Par ailleurs, l'existence de barrières à l'entrée engendre des hausses de prix à l'importation, ce qui pénalise les consommateurs. La protection ne se justifie donc que si ces coûts supportés par les consommateurs sont plus que compensés par les gains de croissance, dont peut profiter le pays, gains liés aux effets d'entraînement reposant sur le développement des secteurs protégés. Les barrières érigées par certains pays en développement, dans la seconde moitié du 20ème siècle, n'ont souvent pas permis le décollage attendu. Ainsi, l'Amérique latine a été conduite à réduire, à partir des années 1980, ses barrières douanières, la stratégie antérieure de substitution d' importation, qui consiste à tenter de remplacer les produits importés par des
productions nationales protégées, n'ayant pas engendré la croissance souhaitée. Or, sur ce point, les exemples historiques diffèrent : en effet, les États-Unis et l’Allemagne ont réussi, à la fin du 19ème siècle, à dépasser la GrandeBretagne, grâce, notamment, à leurs fortes protections. Il en a été de même pour la croissance rapide des pays asiatiques, dans les années 1960-1990 qui reposait, en partie, sur la présence d'obstacles aux importations dans les secteurs sur lesquels ils fondaient leur développement. La France, après une phase d'ouverture, de 1860 au début des années 1890, adopte à nouveau un dispositif protectionniste, à partir de 1892 (tarif Méline), alors que l' activité économique en Europe est en phase de net ralentissement depuis le milieu des années 1870. Ce repli sur soi apparaît néanmoins, avec le recul, modéré, comparé à la montée du Protectionnisme qui a suivi la crise de 1929. Cela prouve que le Protectionnisme peut également permettre d'isoler l'économie nationale des influences extérieures en période de Crise. Les gouvernements sont alors tentés de dresser des barrières à l'importation sur la quasi-totalité des activités. Les gouvernements dévaluent leur monnaie pour stimuler leurs exportations, la dévaluation se traduisant par une baisse du prix de celles-ci en monnaies étrangères. Ils dressent également des barrières à l'encontre des importations pour protéger le marché domestique. Les États-Unis adoptent en 1930 le Tarif Smoot-Hawley, qui comporte un Droit de douane uniforme de 40 p. 100 sur tous les produits. Cette mesure déclenche une vague de protections renforcées en Europe. La France instaure des quotas, et lève une surtaxe sur les importations en provenance des pays qui ont dévalué. La Grande-Bretagne, qui avait pratiqué un libre-échange unilatéral depuis le milieu du 19ème siècle et jusqu'en 1913, puis avait restauré des barrières dans les années 1920, renforce sa protection en 1931 et 1932 en fixant des Droits sur les trois quarts des produits. Ces dispositions ne font qu'amplifier la Crise, et contribuent à faire chuter le volume du commerce mondial : les importations européennes se réduisent de 20 p. 100 entre 1929 et 1932 et celles de l'Amérique du nord de 42 p. 100. Les économies s'ouvrent, dans le cadre du G.A.T.T., puis de l'O.M.C. Entre 1970 et 2000 le Commerce mondial est multiplié par 4,6, alors que la production mondiale l'est de 2,4. Pour autant, le Protectionnisme est loin d'avoir disparu. Beaucoup de pays en développement continuent de mettre des obstacles aux importations dans des secteurs nécessaires à leur croissance et, surtout, la plupart des pays industrialisés protègent fortement leur agriculture et les branches industrielles concurrencées par les pays émergents (textile, cuirs, sidérurgie), ou par d'autres pays développés (automobile, électronique). Certains obstacles sont maintenus, voire renforcés, même si, en principe, le processus de réduction de la protection se poursuit, au rythme des grands cycles commerciaux, tels que le Tokyo Round (1973-1979) ou l'Uruguay Round (1986-1994). La période 1945-2000 est marquée, sur le long terme, par un processus de réduction des barrières aux
échanges. Cette résurgence d'un Protectionnisme multiforme, dans les années 1970 et 1980, s’explique par le ralentissement de l'activité dans les pays développés après le premier choc pétrolier de 1973, et par la nécessité, pour les États, de céder à la pression de certains groupes d'intérêt particuliers, agriculteurs, syndicats patronaux et syndicats de salariés. Dans les pays les plus riches, les interventions publiques dans le commerce participent donc à la fois de la volonté d'isoler les économies de la concurrence des nouveaux concurrents dont les coûts salariaux sont particulièrement faibles (dumping social) surtout dans les pays asiatiques, et du souhait de préserver les intérêts de certaines catégories. Dans ce dernier cas, les aides publiques distribuées sont souvent à l'origine, pour la collectivité, d'une charge bien supérieure au gain qu’elle en retire. Le strict calcul économique conduirait à en demander la suppression. Mais d'autres considérations sont à prendre en compte, fondées sur le simple désir des hommes politiques de se maintenir au pouvoir, ou sur leur souhait de préserver certains équilibres sociologiques et écologiques. L'agriculture est, à cet égard, exemplaire. En effet, si les aides massives apportées par l'Union européenne et par les États-Unis à leurs agriculteurs (et dénoncées par le reste du monde) ont été préservées jusqu'à maintenant, et ce malgré leur coût pour le contribuable, c'est bien la cause du pouvoir du Lobby agricole des deux côtés de l’Atlantique. Le Protectionnisme, d'un point de vue strictement économique, est analysé à partir de ses effets sur les prix des biens, et, par voie de conséquence, sur le bien-être collectif. Ces effets dépendent du type d'intervention. il y a des manipulations qui transforment les rapports entre prix des biens importés et prix des biens exportés qui donc modifient les quantités produites, consommées et échangées. Dans un système non concurrentiel, la collectivité du pays protectionniste peut être gagnante, la politique commerciale engendrant parfois des rentes qui dépassent le coût de la protection. Dans un système de concurrence pure et parfaite où il n'existe aucune économie d'échelle, une entreprise quelconque n'a pas le pouvoir d'agir sur les prix, et le pays se soumet au système de prix mondial pour ses échanges avec le reste du monde. Le prélèvement d'un Droit de douane, tout comme les restrictions quantitatives à l'importation, ou les subventions à l'exportation, engendrent alors une perte nette pour la collectivité. Si l'État prélève un Droit de douane sur un bien importé, les producteurs nationaux du bien substitué s'alignent sur ce nouveau prix intérieur, ce qui accroît leur profit. Les consommateurs achètent le bien importé et le bien substitué au même prix, prix qui incorpore le tarif. Ils consomment donc moins, car ils paient plus cher, et subissent donc une perte par rapport au libre-échange. L'Etat prélève des taxes douanières qu’il redistribue à la
collectivité. La comptabilisation de ces divers éléments fait apparaître une perte nette pour la collectivité. C'est sur la base de cette analyse que les économistes affirment que le Protectionnisme en concurrence est néfaste pour la collectivité qui se protège. Ce raisonnement, qui sert d'argument central à la défense du libreéchangisme, suppose implicitement que l'euro perdu par un consommateur quelconque est parfaitement équivalent à l'euro gagné par une entreprise ou reçu par l'État. On pourrait, par exemple, supposer que la collectivité donne plus de poids, dans ses choix, à l'augmentation de l'activité des entreprises, qui font travailler des salariés, qu'aux pertes des consommateurs, globalement élevées, mais individuellement faibles, car les consommateurs sont, en général plus nombreux. Les effets d'autres dispositions protectionnistes, telles que les restrictions quantitatives à l'importation ou les subventions à l'exportation, sont évalués selon les mêmes principes que le droit de douane. Ainsi, la fixation d'un Quota d'importation a la même conséquence qu'un droit de douane, car le prix intérieur augmente du fait de la diminution des quantités offertes. La restriction volontaire à l'exportation, et qui consiste, pour le pays importateur, à obliger les firmes exportatrices à ne pas dépasser un volume maximal d'exportation, est à l'origine d'une perte supérieure à celle du quota, pour le pays importateur. La Théorie du Protectionnisme en concurrence pure et parfaite fait apparaître, dans tous les cas, des pertes pour la collectivité qui se protège. En effet, ce sont cette fois les exportateurs étrangers, et non les producteurs nationaux, qui bénéficient d'une rente due à un prix de vente, dans le pays, supérieur à celui de libre-échange. Quant à la subvention à l'exportation, elle se trouve être aussi à l'origine d'une perte collective, le coût de la subvention supporté par les contribuables dépassant le gain des producteurs nationaux. La Théorie Economique montre aussi, cependant, que le Protectionnisme peut devenir bénéfique pour le pays qui le pratique, si l'on se trouve en concurrence imparfaite (dumping). Alors, en effet, un pays ou certaines firmes possèdent un pouvoir de marché, et les mesures adoptées par l'État peuvent accroître ce pouvoir au détriment de l'étranger. Ces situations ont été analysées par la Théorie du tarif optimal, puis, dans les années 1980, dans ce qu'il est convenu d'appeler le courant de la politique commerciale stratégique. L’organisation des cycles commerciaux multilatéraux, dans le cadre du G.A.T.T., puis de l'O.M.C., vise à empêcher les États d'entrer dans le cercle vicieux de cette surenchère protectionniste, en les convainquant que la négociation sera bénéfique, l’obtention d'avantages de la part de l'étranger nécessitant en retour des concessions par le pays lui-même. Dans une telle configuration, chaque État, anticipant le comportement de
l'autre, est conduit à préférer la protection à l'ouverture, même si son pays atteint finalement un niveau de satisfaction collective inférieur à celui qu'il aurait obtenu en libre-échange. Comme la Thèse du tarif optimal, le courant de la politique commerciale stratégique s'efforce de montrer que les interventions publiques sur le commerce du pays peuvent être source de gain pour la collectivité, à condition qu'il n'y ait pas de représailles. Ce courant s'intéresse non plus au pouvoir de marché du pays, pris globalement, mais aux effets de la politique commerciale, dans le cas où le marché est oligopolistique, c'est-à-dire ne comporte que quelques firmes, chacune possédant une taille suffisante pour peser sur les conditions du marché. Le résultat d’une guerre commerciale est le plus souvent, une diminution du Bien-être Collectif des deux pays concernés. Ainsi, l'analyse de la politique commerciale stratégique apparaît comme trop liée aux hypothèses spécifiques sur lesquelles elle repose, pour apporter des arguments déterminants en faveur des actions publiques adoptées unilatéralement. Il n'en demeure pas moins que ces politiques sont souvent entreprises, dans des secteurs variés, même éventuellement en dehors de la haute technologie. L'analyse économique des effets du Protectionnisme, souvent négatifs, n'empêche pas les gouvernements actuels de répondre favorablement aux demandes d'intervention adressées par certains groupes qui s'estiment lésés par l'Ouverture. Dans les pays industrialisés, cette demande de protection émane des salariés et des entrepreneurs des branches de basse et moyenne technologie, concurrencées par les pays émergents et, éventuellement, par d'autres pays développés.
□ Libéral de Faits ? Libéralisme économique de faits in-déterministe Croyance Economique Croyance en un libéralisme radical (ou ultralibéralisme) qui trouve son expression dans l’utilitarisme Benthamien et se prolonge dans le libéralisme contemporain à tendance libertarienne comme Friedman ou Hayech etc. et qui sans moralité, ni vertu, refuse toute responsabilité publique en matière sociale, délaissant l’individu à lui-même et à ses seuls désirs. Le libéralisme pose des problèmes moraux, dans la mesure où il conduit à justifier, au nom de l'efficacité du Marché, l’élimination des plus faibles, et les souffrances des pauvres. Aussi reproche-t-on au Libéralisme d'avoir réalisé des progrès au prix de terribles ravages dont témoignerait, à la fin du 20ème siècle, la misère de nombreux pays en voie de développement, victimes de la concurrence à l'échelle mondiale. En définitive, la question de la valeur du Libéralisme semble impossible à trancher, et reste l'objet de discussions. Pour les libéraux, bien loin d'invalider leur Doctrine, cette situation est en parfaite cohérence avec le primat qu'ils accordent à la Liberté, et notamment, dans le domaine épistémologique, à la liberté de pensée comme épreuve de validité. Ce Courant de pensée politique et économique, qui place la Liberté de l’Individu au-dessus de toutes les valeurs, se confond avec l’histoire des progrès de la Tolérance et de la Démocratie. On reproche au libéralisme d’avoir réalisé des progrès au prix de terribles ravages. Mais la faillite du système communiste en Europe et les encouragements que le communisme chinois donne au développement d’une économie de Marché permettent dans un sens de réfuter cette objection.
□ Capitaliste ?
Capitalisme Bourgeois
Croyance économique Croyance fondée sur la propriété privée des moyens de production et la régulation de la production par le Marché. On peut, en simplifiant, définir le Capitalisme comme un mode de production basé sur l'Economie de Marché. L'apparition d’un tel système est liée à deux conditions : 1- la séparation de l’Entreprise de la maison rendue possible par la séparation des comptes grâce à l’invention de la comptabilité en partie double 2- la libération du travail par rapport à l’esclavage grâce à laquelle deviennent possibles le calcul du prix de revient et l’organisation rationnelle de la production basée sur l’exploitation du travail. Dans un système capitaliste, on distingue deux classes principales : - les propriétaires (qui possèdent les moyens de production). - les prolétaires (qui apportent à ces derniers leur force de travail, mais qui n’ont pas accès au capital). En reprenant les Thèses de Max Weber, il semblerait impossible de trouver une cause historique déterminée à la naissance du Capitalisme. Les causes économiques et technologiques ne peuvent à elles seules tout expliquer. Il faut que s'y ajoutent des types de conduites particulières liées à certaines motivations culturelles provoquant le déblocage des mentalités, qui fait que l'homme érige le Travail en Valeur suprême. C'est dans le Protestantisme que le Système de Valeurs propres au Capitalisme trouve son apogée. Mais c'est à Marx que nous devons le développement le plus élaboré de la Théorie du Capitalisme. C’est à lui et à ses fidèles, qu'on doit attribuer la transformation de l’analyse scientifique en débats idéologico-politiques, dans la mesure où on attribue au Capitalisme tous les maux de la terre. Marx définit le Capitalisme comme un Système Economique de Grande Production dans le cadre de la propriété privée des moyens de production. Le mode capitaliste étant une production pour le profit, le détenteur des capitaux a tout intérêt à abaisser au maximum les coûts de production en recherchant des techniques nouvelles, et en améliorant l’organisation du travail. Mais dans ce système, il y a concurrence entre les capitalistes et les ouvriers et ceci conduit à des Crises plus ou moins graves. Le Capitalisme a traversé trois grandes étapes liées à des Révolutions Technologiques et Industrielles, ainsi qu’avec la modification des rapports entre les classes sociales.
Avec le développement des branches telles que l'industrie charbonnière, la fonte, ou encore la construction des chemins de fer. La deuxième étape impérialiste se caractérise par la concentration des capitaux dans les branches les plus expansives (comme la Technologie Moderne). Cette étape se caractérise d'une part, par la concentration des capitaux et la constitution des monopoles, d'autre part par l'organisation de la classe ouvrière pour la défense de ses intérêts. La troisième étape coïncide avec la troisième Révolution industrielle, après la Seconde Guerre mondiale, avec l'avènement de l'Electronique, de l'Energie Nucléaire, de l’Aéronautique et la construction d'ordinateurs, etc. C'est la période de la formation des Trusts et des Multinationales, dont le pouvoir dépasse parfois celui des Etats. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, s’ouvrent pour les économies occidentales une période de stabilité sans précédent, et d'expansion soutenue. C'est ce second souffle du Capitalisme, qu’on appelle Néocapitalisme, terme qui voisine avec d’autres comme « capitalisme tardif », « avancé », « contemporain » ou « moderne »... Pendant plus d'un quart de siècle le capitalisme, non seulement a survécu, mais il fut florissant, contre l'attente des Théoriciens qui prédisaient toujours sa fin. Les divers auteurs qui écrivent sur le Capitalisme lui prédisent soit une disparition à court ou à moyen terme, soit une vie longue à cause de son adaptabilité. Il faut constater tout d'abord que Marx lui-même prédisait la disparition du Capitalisme, anéanti d’une certaine manière par ses propres contradictions. Or, même si certains éléments de l'analyse de Marx se sont réalisés, leurs conséquences se sont fréquemment renversées. De plus, l'expérience soviétique a montré que la suppression de la propriété privée des moyens de production n'implique pas ipso facto la suppression du salariat : on assiste bien au contraire à sa généralisation. La prospérité actuelle des économies industrielles peut être attribuée à une transformation des mécanismes de décision et à une meilleure connaissance du mécanisme de développement. Le Capitaliste ne peut survivre sans l'existence d'un système financier qui donne à ses entreprises le moyen d'emprunter d'importantes sommes d'argent, aux fins de maintenir, puis d'accroître leur niveau de production. Dans le système capitaliste, les entreprises détentrices des moyens de production (terres, matières premières, machines, outils et autres instruments de travail) élaborent des marchandises qu'elles cherchent à écouler sur un Marché réglé par la Loi de l'Offre et de la Demande. Le Marché se situe au coeur du Système. Mais ce Capitalisme idéal, où la liberté des échanges est naturellement régulée par la concurrence, n'existe nulle part au monde. Les systèmes économiques des pays occidentaux contemporains résultent plutôt d'un compromis entre Libéralisme et Interventionnisme Etatique. Beaucoup d'institutions caractéristiques du Capitalisme existaient déjà dans l'Antiquité : commerce, prêts et assurances, étaient monnaie courante chez les Grecs et les Romains. Cependant, le Capitalisme comme Système Economique n'est apparu qu'à la fin du Moyen Âge, en Europe. Il s'est
développé, du 14ème au 18ème siècle, parallèlement à la croissance du Commerce International, à l'essor des Banques et à l'émergence d'une classe d'hommes d'affaires qui ont accumulé des sommes d'argent considérables. Par l'intermédiaire de sociétés par actions, les riches négociants ont pu financer d'importantes expéditions, qui ont abouti à l'exploration et à la mise en valeur de contrées lointaines. Cependant, le grand négoce est resté soumis pendant toute cette période au contrôle des gouvernements nationaux, qui souhaitaient, au nom de la Doctrine Mercantiliste, préserver d'abord la richesse de leur Etat. L'Or et l'Argent provenant des Colonies ont provoqués, par leur afflux en Occident, une inflation qui a, peu à peu, contribué à appauvrir la noblesse, dont le seul bien restait la terre. Avec la Réforme, une conception nouvelle du monde est apparue, plus favorable au développement du commerce, que la pensée catholique romaine qui prévalait au Moyen Âge. Le sociologue allemand Max Weber, dans son étude célèbre sur l'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1920), a montré comment les entrepreneurs calvinistes et puritains ont pu assimiler réussite commerciale et signe de prédestination. Par ailleurs, l'essor des Sciences, et notamment la place accordée à l'observation et au raisonnement inductif, ont contribué à saper l'autorité de l'Ordre Ancien. L'économiste écossais Adam Smith, dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776), est allé plus loin dans la défense de la bourgeoisie, qu'il considérait comme la mieux placée pour apporter la prospérité à un pays, au contraire des tenants du Mercantilisme, pour qui la richesse nationale passait nécessairement par l'État. Adam Smith vilipende l'Interventionnisme étatique, comme une atteinte aux libertés Individuelles, mais aussi comme un dispositif économique inefficace : la production et la distribution étant, selon lui, bien mieux régulées par le Marché. Au 17ème, et plus encore au 18ème siècle, les classes montantes de commerçants et d'industriels, bientôt appelées Bourgeoisie, réclament un Ordre Politique Nouveau, qui réponde à leurs intérêts économiques. Un phénomène que les premiers Théoriciens du Capitalisme n'avaient pas prévu apparaît à la fin du 19ème siècle : la tendance à l'accroissement continu des dimensions des entreprises. Le 19ème siècle est une période de croissance économique sans précédent. La Révolution Industrielle transforme la société, d'abord en Grande-Bretagne, puis en France, en Allemagne et dans toute l'Europe occidentale, puis enfin aux États-Unis. À la fin du siècle, l'essentiel de la population active travaille dans des usines ou des bureaux. De grandes villes industrielles apparaissent ; des syndicats et des partis politiques se forment, qui défendent les intérêts du prolétariat face aux propriétaires des moyens de production. L'entreprise moderne est le plus souvent constituée sous forme de société de capitaux par actions anonymes; la personnalité morale lui donne le droit d'ester en justice, indépendamment de ses propriétaires, les actionnaires , qui - intéressés avant tout par la rentabilité de leur investissement - ont tendance à abandonner leurs pouvoirs de gestion et de décision au profit de dirigeants salariés.Chaque fabrique est tentée de s'agrandir pour atteindre
un niveau de production qui lui permette d'abaisser ses coûts unitaires ; les affaires commerciales les plus florissantes cherchent à diversifier leurs activités, rassemblant sous le contrôle d'une seule société l'exploitation de moulins, de manufactures et de lignes de chemin de fer. Enfin, les grandes compagnies s'associent pour former des cartels ou des trusts, ce qui leur permet d'exercer un véritable monopole sur de larges secteurs de l'industrie, appartenant plus rarement que par le passé à une famille d'entrepreneurs. Dès la fin du 19ème siècle, la constitution de monopoles dans de nombreux secteurs industriels a conduit les libéraux à réclamer la déconcentration des groupes les plus puissants, au nom du libre jeu de la concurrence : ils firent pression pour que soient votées des lois antitrust : la première fut adoptée en 1890 aux Etats-Unis. Pour sa part, l'économiste britannique John Maynard Keynes vit le déclin du Capitalisme comme inéluctable, si les autorités ne prenaient pas des mesures énergiques. L'école keynésienne préconisait l'adoption de politiques fiscale et monétaire réfléchies, pour stabiliser l'économie, et, assurer ensuite sa croissance. En temps de Crise, elle recommandait l'augmentation des dépenses publiques, et la réduction des impôts afin de relancer la Demande globale.La grande Crise de 1929 a provoqué un véritable tournant dans la pensée économique. Il est en effet apparu alors que le Capitalisme du «laisser faire» avait vécu. Dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les pays industrialisés occidentaux ont peu à peu adopté des politiques keynésiennes pour agir sur la Demande. Depuis la Crise de 1929, économistes et politologues se posaient la question de la survie du Capitalisme. Certains y répondaient négativement : le système rival d'une économie socialiste planifiée devant démontrer inéluctablement sa supériorité. Dans les années 1970, le Capitalisme a traversé une nouvelle Crise, caractérisée par la conjonction de deux fléaux, l'Inflation et le Chômage. Jusque-là, les économistes avaient toujours considéré qu'ils ne pouvaient pas sévir simultanément; en effet, le chômage était caractéristique des périodes de récession, et l'inflation des périodes de prospérité. Cependant, dans les années 1970, un taux de chômage élevé a coïncidé, dans les pays industrialisés d'Europe comme aux États-Unis, avec une forte inflation. À cause de cette stagflation, les gouvernements ont été confrontés à un dilemme, la lutte contre l'inflation provoquant une recrudescence du chômage, et la résorption du nombre des chômeurs relançant la hausse des prix et des salaires. En outre, des pays comme la France ont procédé à la nationalisation de grandes entreprises industrielles et de services (banques, compagnies d'électricité ou de téléphone). Au-delà de la remise «à la nation» de la propriété des moyens de production, les nationalisations permirent de contrôler des secteurs produisant des biens ou des services indispensables à l'indépendance et à la sécurité de la collectivité (transports, électricité), et de supporter les secteurs les moins rentables. Mais ce dernier système, en Crise visible depuis le début des années 1980,
s'est complètement effondré entre 1989 et 1991. Aujourd'hui, le Capitalisme est présenté comme le seul type d'organisation des sociétés qui soit capable d'assurer simultanément la Liberté et le Bien-être des populations; et cela également dans les pays anciennement «socialistes», qui demandent au Marché, de restaurer leurs économies ruinées. Le Capitalisme «laissé à lui-même», sans intervention de l'État, ou d'autres institutions représentatives de la masse des citoyens (comme les syndicats), produit un certain nombre de conséquences néfastes ou dangereuses dont l'évolution historique offre de nombreux exemples. Les sociétés capitalistes maintiennent et aggravent l'inégalité des conditions qui résulte de la propriété privée, de l'héritage, et de l'accumulation des capitaux, donc des richesses, mais aussi du savoir. Le Capitalisme comporte deux éléments essentiels à la bonne marche de la production et des échanges, et par suite à l'obtention de niveaux de vie satisfaisants: par le lien entre le travail ou la performance individuelle, et la rémunération, il engendre des motivations au travail et à l'efficacité, que l'Idéologie et l'économie de commandement ont été impuissantes à créer ou à maintenir. La liberté des échanges entre des entreprises privées travaillant dans leur intérêt propre, sur le modèle de la «main invisible» imaginée par A. Smith au 18ème siècle, apparaît comme un système de coordination de la production beaucoup plus efficace que la planification autoritaire. Enfin, l'élévation des niveaux de vie, contrairement aux prédictions de Karl Marx, apparaît comme une nécessité intrinsèque au Capitalisme, puisqu'il doit se créer à lui-même ses propres débouchés. L'éducation, et la mobilité sociale qui peut découler du Capitalisme, sont à même de tempérer cette tendance de la croissance des inégalités. Mais il peut se faire aussi que les plus défavorisés ne réussissent pas à sortir de leur condition, et se trouvent enfermés dans des ghettos dont l'existence est une menace pour la paix sociale. De toutes les causes d'aggravation de l’Inégalité, le Chômage est une des plus redoutables, surtout dans une phase où la tendance à remplacer le travail humain par la machine est prépondérante. Même dans l'hypothèse où le fonctionnement du Capitalisme serait régulé par l'État d'une manière satisfaisante, et en accord avec les orientations données par le corps électoral, l'avenir des sociétés capitalistes pose des problèmes considérables. En face de ces problèmes, l'État doit intervenir pour limiter les Inégalités, secourir les chômeurs, financer le secteur public, afin de ne pas laisser péricliter les biens collectifs, au seul bénéfice du secteur privé. C'est tout le domaine de la politique économique qui est ici en question, et les solutions peuvent aller d'un Libéralisme extrême, doté d'un «État minimum», à l'Interventionnisme généralisé caractéristique de la Socialdémocratie. Le Capitalisme semble provoquer sur le plan mondial ce qui existe sur le plan de chaque État : une forte aggravation des Inégalités. Un petit nombre de Nations riches de l'hémisphère Nord se développent à un rythme soutenu, et consomment une part croissante des ressources mondiales, alors que la plupart des pays moins développés, situés dans l'hémisphère Sud, stagnent ou régressent. L'Inégalité croissante entre les Nations, voire les continents,
est aggravée par l'Inégalité des taux de croissance démographique, car les pays sous-développés, qui n'ont pas connu la transition démographique, qui caractérisa les pays riches, continuent à voir leur population se développer à un rythme croissant. On peut ainsi prévoir facilement l'aggravation des tensions qui existent déjà entre zones pauvres et surpeuplées, et zones riches et moins peuplées. Le développement des échanges et la création d'une économie véritablement mondiale entraînent de nombreux dangers de déséquilibre, car les rythmes de croissance des divers pays sont inégaux, et leurs politiques économiques contradictoires. Comme aucun mécanisme de nature à rééquilibrer les échanges ne saurait exister, cette situation nécessite une intense activité de consultations et de négociations entre les États, afin d'aboutir à un minimum d'Harmonisation. Enfin apparaissent des problèmes écologiques graves, provoqués simultanément par la croissance démographique à l'échelle planétaire, la consommation accrue de ressources naturelles, liée au développement, et les multiples pollutions résultant de l'activité industrielle. Si la croissance économique apparaît comme un facteur d'équilibre des pays capitalistes, elle risque à long terme d'entraîner la destruction de l'environnement naturel. Mais c'est là un problème qui découle non seulement du fonctionnement des économies capitalistes, mais de toutes les formes d'organisation sociale imaginables.
□ Communiste ?
Communisme
Croyance Economique Les plus anciennes traces connues du Communisme, que l'on qualifie alors de «primitif», remontent sans doute aux peuples Amérindiens, dont les sociétés se caractérisaient par une mise en commun des biens et l'absence de propriété, tant individuelle que collective. La première expression écrite d'une pensée collectiviste est attribuée à Platon. Pour Platon, en effet, le «communisme» est un état de la société réservé aux seuls guerriers et magistrats, mais fondé sur l'esclavage comme mode de production. L'idée d'un état social harmonieux, reprise par l'Anglais Thomas More dans sa célèbre Utopia en 1516, fut revendiquée par les anabaptistes : partisans d'une réorganisation politique et sociale, ils professaient un communisme religieux tirant sa source de l'Évangile et de la Réforme de Luther, bien que ce dernier s'y soit farouchement opposé. Cet idéal communiste inspira, en Allemagne, Thomas Münser qui fut le principal animateur de la guerre des Paysans, et en qui Engels verra l'un des premiers révolutionnaires. Les Utopies Communistes, prévoyant une réorganisation de la société par la suppression de la propriété privée, sont apparues très tôt dans l'histoire des sociétés occidentales. On les trouve à l’oeuvre dans les sectes religieuses, dans les écrits de certains critiques de la société bourgeoise naissante, dans certaines révoltes paysannes. C’est avec la Révolution Française que s'impose l'idée du Communisme comme l'une des orientations possibles des sociétés modernes. Son promoteur principal fut Gracchus Babeuf, qui perça ce qu'il appelle «les mystères de l'usurpation de la caste noble», laquelle consistait à établir les droits seigneuriaux pesant sur les terres. Babeuf milita pour une société où, au-delà de l'égalité juridique des citoyens, la redistribution équitable des biens conduirait au «Bonheur Commun», et à l'abolition de la distinction entre riches et pauvres. Babeuf créa une organisation secrète, et tenta, en 1796, de s'emparer du pouvoir par la conjuration des Égaux. Tout au long de la première moitié du 19ème siècle, des Théoriciens tels que le Britannique Owen, les Français Saint-Simon, Fourier ou Proudhon ont imaginé des sociétés idéales, souvent proches du modèle communiste. Étienne Cabet, dans son Voyage en Icarie en 1842, décrit une société où tous les biens sont mis en commun, toute la vie est organisée collectivement, et tous les risques de conflits internes sont anéantis. Tout à fait différent du communisme pacifique de Cabet, l'activisme révolutionnaire de Blanqui aura une influence profonde sur le mouvement prolétarien et les théories communistes. C'est toutefois au 19ème siècle que ces Utopies se font peu à peu plus concrètes, et commencent à traduire les aspirations d'une partie du prolétariat industriel naissant. Le Communisme devient à la fois Théorie et
Mouvement Social, et trouve son expression la plus achevée dans les oeuvres de Marx et d'Engels. Selon les termes du jeune Marx, le communisme est le mouvement réel qui abolit l'état des choses existantes, et en même temps la société qui naît des contradictions et des convulsions de la société capitaliste. Le Communisme est alors un mouvement quiétiste qui fait confiance au Progrès, à la marche inéluctable vers la socialisation des rapports de production. Le Communisme se veut alors projection sur le futur d'un groupe d'initiés, qui se veulent dépositaires du sens de l'Histoire et interprètes privilégiés de la Lutte des Classes. Le Communisme est un mouvement réel porté par le Prolétariat, même si à ce moment, le dit prolétariat, ne met pas vraiment en question l'Ordre existant. Le Communisme, qui inclut l'Anarchisme ou Communisme anti-autoritaire, n'est alors qu'un courant, aux côtés des tendances socialistes, syndicalistes ou coopératrices, d’un vaste mouvement ouvrier qui émerge en Europe. À partir de 1844, l'idée du Communisme est reprise par le philosophe allemand Karl Marx et son ami Friedrich Engels. En 1848, ils publient le Manifeste du parti communiste, texte fondateur de leur Doctrine, et en 1864, ils participent à la création, à Londres, de l'Association internationale des travailleurs (AIT), appelée aussi 1er Internationale, destinée à regrouper tous les révolutionnaires européens. Malgré l’échec de l’AIT, le mouvement communiste en sort renforcé. Ses théoriciens vont notamment tâcher de décrire les conditions réelles de passage au Communisme. La lutte sur ce point est vive au sein de l'AIT entre Marx et Bakounine, qui en est exclu en 1872. Au sein de la IIe Internationale, créée au congrès de Paris en 1889, ceux que l'on appelle dorénavant les marxistes sont majoritaires. Ils considèrent que la phase bourgeoise et capitaliste n'est qu'une étape dans l'évolution des sociétés et que les contradictions inhérentes au système capitaliste la bourgeoisie et le prolétariat, le mèneront à sa ruine et à l'avènement du Socialisme, qui luimême connaîtra son aboutissement dans le Communisme. Au début du 20ème siècle, ces Thèses triomphent au sein de la socialdémocratie allemande, constituée en un parti fortement structuré et renforcé par de puissants syndicats. À la différence des sociaux-démocrates allemands, Lénine n'admet pas que le système capitaliste puisse être réformé, et il se pose en stratège de la prise du pouvoir. En 1902, il publie Que faire ? , où il affirme que le parti social-démocrate doit se transformer en une organisation de révolutionnaires professionnels: ce véritable état-major de la Classe Ouvrière est appelé à diriger la Lutte des Classes en Russie et en Europe. L'interprétation de Lénine, cependant, domine, forte du volontarisme politique de ce chef de la révolution russe. Selon lui, l'Impérialisme est le « stade suprême du Capitalisme » et la paupérisation se poursuit dans les pays sous-développés exploités par les Nations Industrialisées. Une partie des prolétaires des pays riches bénéficient de cette source de profit, abandonnent la lutte des classes et se rallient au Nationalisme. Lénine veut ainsi fonder son accusation des partis de la 2ème Internationale, qui ont
soutenu les politiques de défense nationale de leurs pays pendant la guerre. Marx se voulait lui-même étranger à l'Esprit de Système, alors que les marxistes reprendront souvent ses idées politiques, philosophiques et économiques dans un Esprit Dogmatique. Le Marxisme, qui fut l'une des principales idéologies du 20ème siècle, servit de justification aussi bien à des mouvements socialistes démocrates qu'à des dictatures totalitaires. Tandis que la doctrine Léniniste permettait aussi de justifier le triomphe du Communisme dans des pays essentiellement ruraux comme la Russie puis la Chine, ceci fut à première vue en totale contradiction avec l'analyse historique et scientifique de Marx, selon laquelle le Capitalisme industriel est une phase nécessaire. Marx retient une conception totalisante du déroulement historique suivant un principe dialectique: les antagonismes d'une époque s'aggravent jusqu'à se résoudre en une Crise. Ainsi progresse l'histoire, et la vie elle-même. Mais Marx critique très tôt la pensée idéaliste de Hegel pour son abstraction et sa justification du statu quo politique. Il s'inspire alors de l'analyse matérialiste et humaniste de Ludwig Feuerbach dénonçant la Religion comme une Aliénation ; l'homme se dépouille de son essence et de ses qualités pour les prêter à Dieu. Marx va élargir l'idée d'Aliénation au domaine culturel tout entier, porteur d'illusions qui aveuglent l'homme sur la réalité de la vie, sur les forces d'oppression à l’oeuvre dans la société, mais aussi sur ses capacités d'action. Dans la plupart de ses écrits, Marx présente un ordre strict dans la succession des grandes étapes historiques, chacune étant caractérisée par un «mode de production» dominant : Communisme primitif, Esclavagisme, Féodalisme, Capitalisme. Fidèle à sa conviction philosophique d'un lien nécessaire entre la Théorie et la Pratique, Marx ne se détourne jamais de l'action politique. Aussi ses critiques et ses partis pris sont-ils loin d'être purement intellectuels. Observateur perspicace de l'histoire qui se joue sous ses yeux, il en tire continuellement les leçons. Les Luttes de Classes, les Révolutions et les Guerres du 19ème siècle européen orientent sa pensée de façon décisive. Sous le coup de l'échec de la révolution de 1848, Marx adopte l'idée de « Dictature du Prolétariat ». Il durcit en effet sa critique de la république démocratique bourgeoise, et de sa machine d'État bureaucratique et militaire, qu'il voit s'incarner dans le Bonapartisme (le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, en 1852). Marx saluera dans la Commune de Paris de 1871 la première expérience de la dictature du prolétariat. Le Communisme, stade ultime de cette évolution, correspond à l'entrée dans une ère radicalement nouvelle, rompant avec le processus d'exploitation de l'homme par l'homme. Pour l'affirmer, Marx se fonde sur l'idée que les prolétaires subissent une situation si pénible dans la société capitaliste qu'ils en perdent toute illusion, nationaliste, morale ou religieuse. Ils s'ouvrent alors à une «conscience de classe» qui renoue avec l'action et la réalité. Cette
composante messianique de sa pensée sera un puissant ferment de mobilisation révolutionnaire. La recherche Théorique de Marx se consacrera ensuite essentiellement à l'étude économique du Capitalisme. Marx précise sa notion de la dictature du prolétariat en distinguant deux étapes nécessaires. Durant la première, le Socialisme, règne la dictature révolutionnaire du prolétariat, et les forces productives sont développées selon la formule «à chacun selon son travail». L'état d'abondance que provoque cette croissance permet l'avènement de la seconde étape, le Communisme, qui voit la suppression des classes et de l'État. La 2ème Internationale est fondée en 1889 sous l'égide du Parti ouvrier français de Jules Guesde. Lui-même marxiste, celui-ci revendique pourtant la primauté de l'action parlementaire. Les progrès de la démocratie et l'amélioration relative de la condition ouvrière laissent alors entrevoir la possibilité d'un passage pacifique au socialisme par la victoire légale d'un puissant parti de masse. La social-démocratie allemande est alors le théâtre d'un débat entre marxistes «révisionnistes», tenants du Réformisme, et marxistes orthodoxes. Mais cette controverse, comme celles qui la précèdent, relève de la polémique politique classique. La situation désastreuse créée par la Première Guerre mondiale atteint son paroxysme en Russie en 1917 et provoque, au début de mars, des émeutes. Après la chute du tsar, les bolcheviks consacrent tous leurs efforts à critiquer le gouvernement provisoire en place et à tenter de déclencher une Révolution Radicale, aggravant par là le Chaos que le gouvernement de Kerenski est incapable de maîtriser. Profitant de cette situation, le 25 octobre 1917, les bolcheviks déclenchent une insurrection à Petrograd. La Révolution d'Octobre réalise ainsi la prise du pouvoir par les communistes dans l'une des principales puissances européennes. Si, après la Révolution d'Octobre, le pouvoir est assumé par le Congrès des soviets et le Conseil des commissaires du peuple, la guerre civile et les luttes politiques pour l'hégémonie amènent Lénine à privilégier la stabilité du régime et à renoncer à nombre de traits du communisme tel qu'il l'avait exposé dans l'État et la Révolution. Lénine proclame que le mouvement ouvrier russe est l'« avant-garde du prolétariat mondial ». Fondée en 1919, l'Internationale communiste (ou Komintern, en russe), encore nommée 3ème Internationale, naît de cette volonté de créer autour du parti communiste de Russie une union fortement centralisée des différents partis communistes nationaux. Ces derniers apparaissent après une série de scissions au sein des partis socialistes et sociaux-démocrates. Le dialogue avec les autres courants socialistes, même marxiste, est dès lors impossible. En France, au congrès de Tours de 1920, Léon Blum refuse, avec une minorité de militants, la conception du parti proposée par les 21 conditions d'admission dans l'Internationale communiste.
Le gouvernement «socialiste soviétique» se donne pour objectif d'éliminer les anciennes classes dominantes et de donner le pouvoir à la classe ouvrière; pourtant, dès 1918, les conseils ouvriers ou soviets perdent leurs pouvoirs. La légitimité du régime repose sur son caractère «révolutionnaire et prolétarien», et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), constituée le 30 décembre 1922, instaure la «dictature du prolétariat ».
Le Livre de la Connaissance 2ème Partie
Anthrôpos ou Des Hommes et de l’Emancipation de leur Condition
ANTHRÔPOS DE CENTAURES
Testament « Philosophique » Paris, le 7 Avril 27 (De l’ère Centaurienne) Calendrier Centaurien
AVERTISSEMENT ... Parce
que les gens ne Voient, que ce qu'ils sont prêts à Voir ce livre, comme son auteur, ne sont pas destinés à faire « école » ni disciples, ni partisans ! Seul hommage aux combattants de la Liberté et à leur « Amnesty » ! ( Parce que, malheureusement, Profane ou Initié, ceux qui ne comprennent condamnent !!!)
(Remarques ... Cet Essai « philosophique » Pragmatique de LibrePensée, s'adressant au plus grand nombre - c'est-à-dire à Tout Etre Humain Vivant sur cette Terre, sans Distinction d'Origines, de Races, d'Ages ou de Sexes etc., dans son rapport à la petite ou à la Grande histoire de sa Vie Quotidienne - se veut volontairement Affirmatif, et NON démonstratif ; puisque « prouvez que j'ai raison serait accorder que je puisse avoir tort !!! » Il n'est donc, en tout point, nullement une thèse mais plutôt 1 Guide Pratique, et non technique ! Je ne doute point néanmoins que, pour les lecteurs les plus «initiés», (Spécialistes ou Experts : Femmes et Hommes de Sciences, Savants, Maîtres ou Docteurs, de tous Domaines ou Disciplines scientifiques dont je ne suis pas), je ne doute point que ces Chercheurs sauront entrevoir les références, qu'en « Humble » Initiateur, j'ai su Dissimuler ...) De l'ésotérisme
...Je livre désormais cette oeuvre à votre jugement critique d'Amour, d'Indifférence ou de Haine, en souhaitant que par sa Puissance, elle suive en son par-cours, un Pouvoir influant de transport et d'érosion subversive ...
Préambule
Avis au lecteur
Lorsque je dis « Je » : saches, lecteur, que « Je » est un « Autre »
... De mes expériences vécues, de mon histoire et de mes pensées tu sauras entrevoir, lecteur, en Honnête Homme, en Homme cultivé, celles des Grands Hommes auxquels je me suis référés et, à travers ce « Je », quelque explication de notre Humanité...
Remarques :
… j’attend avec désespoir le temps où l’on ne me comprendra plus (si tant est que l’on me comprenne), c’est alors que, de nouvelle ère, je ne serais plus …
Paris le 7 Avril 2001 (De l'ère chrétienne) Calendrier Grégorien
Des Mystères de la Création
L'Homme s'oublie mortel ...
Que sommes-nous ? : si peu de chose ... Vivre, vivre le mieux possible, jouir puis mourir. Confronté à ce Non-sens, à cette Absurdité, au Vide de mon existence, de notre existence, à cette vacuité ; sur ce sol meuble, je m'édifie, me projette, planifie, gère et construit. Le vide de mon existence, je remplis : je travaille, je-me divertis ... L'Homme s'exclame : « j'appose mon être ; j'écris ma vie » Mais peut-être est-ce là construire un Sens, une existence, sur une Terre faite d'oubli, annihilant toute Etre à la révolte de l’expression et de la vie.
La création est là comme cet acte d'immortalité, comme ce Sens donné à la vie qui fait en sorte, justement, que « gagner sa vie » ne soit pas synonyme de la perdre ; comme ce Moi, cette part d'Ame devenu part d'éternité ce qui reste, lorsque de « vous », ne reste plus rien ... L’Au-delà de Soi comme Intemporalité.
Silence ... J'arrêtais d'écrire au moment juste où l'Histoire, d'elle-même, s'écrivait... Lorsque tu ne sais plus ce que tu fais : c'est alors que tu commence à faire !!! Remarques :...la Pensée est 1Tourbillon Tout ce que tu sais c'est que tu ne sais pas que tu sais en sachant que tu sais ce que tu ne sais pas que tu sais tout en sachant que tu ... (Et cela pendant que les gens dorment, nos rationalistes opèrent, pensant avoir tout calculé, alors qu'ils ne contrôlent Rien ... Mais voilà, le merveilleux jour, l'aube d'une journée ensoleillée ou ils deviennent tous «Fous » du Tourbillon de la Pensée !!! ...)
P. S. : … Je serai le Feu, et vous serez le Souffle …
Remarques :
... Parce que l' « On » ne craint, que ce que l' « On » ne connaît pas, Gardes-toi des Médias !!! de tout ce que l' « On » peut te montrer ou te conter car ils ne sont qu'Image de mensonges et de faussetés Généralités nourissant nos pré-jugés ... ... Dis-toi que les sociétés des Hommes sont, de partout, les mêmes en leur singularité! ...
... Juges des Hommes, et non des Systèmes... … Vis, expérimentes, voyages, dé-mystifies, car, après seulement, du monde, tu a-percevras la
Complexité ...
... Suspends ton jugement ...
Remarques :
... Sois in-tolérant avec l'Intolérance, mais, toujours tolérant avec les intolérants ... ... N'exclues jamais, Au « Grand » jamais ....
Errare humanum est
Remarques : ... Par delà les différences, les conflits des sectaires, le commerce des Grands Hommes s'indiffère des contraires ... (Tout du moins jusqu’à ce que leurs Croyances diverges et les conduisent de l’Indifférence au conflit)
Remarques :
...Si l' « On » peut parler ou rire de « tout » « On » ne le peut avec « tout » le monde ....
Des Mal-Interprétations P.S. : … Derrière les rires se cachent les pleurs …
Remarques :.... L'Avenir, Je vous le dis, sera à l'Indéterminisme : La Prédominance des Théories de « l'open society », et leur Influence sur l'économie comme idéologies pragmatiques, ayant conduit à 1 « ultralibéralisme » de fait, de déréglementation, a eu pour conséquence d'entraîner 1 atomisation de la société, où chaque individu, revendiquant sa position d'électron libre, est devenu Etranger à lui-même,et le monde, lui-même « bien » étrange. Dans 1 Univers « ouvert », où notre religion de la Liberté conduit au laxisme, notre liberté de mouvement devient de plus en plus dés-ordonné et irrégulier, nos comportements de plus en plus capricieux, anti-conformistes ou a-moraux. Cette bouffée Délirante d'ex-centricité pathétique est annonciatrice d'une anormalité, où le droit à la différence sera revendiqué, comme alternative à un monde devenu « fou », « tourmenté », « perturbé » : en un mot chaotique, car redevenu sauvage en son cœur. Les îlots de stabilité seront submergés par la hausse du flot des in-égalités, des injustices et des souffrances, car tel sera le Prix à payer de la croissance exponentielle de nos sociétés technologiques, entraînant par voix de conséquence vers une crise énergétique individuelle ou collective (dépression). Cette in-stabilité in-gérable pourrait bien conduire nos lecteurs au catastrophisme de part l’in-certitude grandissante quant à notre « devenir. » Mais voilà, si le nihilisme est bien à craindre dans un Univers en évolution, devenu pour le commun des mortels, Absurde et sans Fin, 2 possibilités dilemmatiques s'offrent à notre humanité en Survie : - dans les pays connaissant un fédéralisme centralisateur, ou un nationalisme réformiste à tendance autoritaire et répressif, à forte rationalité, se multiplieront les résistances, les actes de rébellion insidieuse et les sabotages du aux exaspérations furieuses, et partant, l'insécurité, dont les Coûts ne pourront être pris en charge par l'interventionnisme ou l'expansionnisme de ces états, aux contribuables devenus réfractaires, qui connaîtront alors la montée des extrémismes, des intégrismes, des fondamentalismes, des fanatismes, et des obscurantismes, par délégation. Les citoyens de ces états, isolés et a-peurés se replieront alors sur leurs origines (phénomène de contraction) par une quête traditionnelle d'identité et de diversité vers un retour à la Mère Patrie. De part cette implosion le Nationalisme Révolutionnaire gagnera par la révolte et l'insurrection des anti-mondialistes, jusqu'à la victoire finale du séparatisme, et la protection illusoire des seigneurs de ces nouvelles féodalités, sur le néo-colonialisme et l'impérialisme, vécus comme un nouveau totalitarisme (et cela par un effet de boomerang).
- Dans les pays connaissant un fédéralisme de différenciation, ou un anarchisme réformiste, soucieux des Particularismes et de l'Indigénisme, coutumier du Dialogue et de la Médiation, les revendications mélancoliques (ethniques ou communautaristes) se résoudront par la nécessaire compréhension du besoin de communication et de rédemption de chaque individu constituant la con-fédération de ces derniers « asiles de Paix. » La compréhension de leur nature pourrait mettre fin à la Domination de la Nature par l’Homme, par la mort de son esprit cartésien, via une résurgence de méta-physiques novatrices plus contemplatives qu’intrusives De nouvelles utopies pourraient alors bien voir le jour, dans l'obscurité, dans le mysticisme et la spiritualité, sans nul souci d'harmonisation, où chaque sujet pourrait bien retrouver sa place comme nouveau prophète, sujet créateur de sens, bâtisseur de cathédrales, c'est-à-dire d'Au-delà, de Dieux ou de Vérités, faisant chacune leur Loi, dans le respect de leur pluralité pathologique. Aussi, ayez Foi au CHAOS labyrinthique de la nature humaine, c'est-à-dire en « vous-même » et en votre différence, car la nature et l'humain sont confusionnels, tout comme sont inter-actionnels le Corps et l'Esprit, par leur complémentarité désordonnée et ir-régulière, source d’agitations exaltées, de troubles euphoriques, de perturbations inespérées (« Genèses » de dérives ou de soubresauts dans des espaces méta-physiques infinis) qui seront par la même occasion, apte à booster par le déploiement de leurs énergies cinétiques (confer complémentarisme dialectique) les capacités cérébrales de l'Homme, qui s'il n'est que poussière d'étoile, influencera paradoxalement sa « Destinée », en produisant, par induction, des forces magnétiques d'attraction incommensurable, qui pourront, par différenciation,Tout Changer !!!
Ainsi parlait le démon de l'acédie
(P. S. : … Comment déterminer ce qui par définition est indistinct c’est-à-dire indéterminable et non prédictible? à savoir l’indéterminisme. Très simplement par la datation idéologique rendue possible grâce à notre encyclopédie cognitive au Système expert de Positionnement Global ou G. P. S. …)
EMANCIPATION De la philosophie ou de la Dé-mystification
Par la Philosophie : atteindre la nature profonde des choses
(P. S. : … Ne me lit pas, Dé-crypte « Moi »…)
De l'Humaine Condition
... J'ai passé des années à penser cette vie afin d'en conjurer le sort. Triste pesanteur : L'écho de leurs voix me répétaient en choeur, « Tel que tu es, tu ne peux que demeurer ! » A ceux là, je répondais « Changeons de Vie : changeons de Société ! »
D’où l’Etude des Sciences comme Fonction Emancipatrice P. S. :… A tout changement de Vie convient 1 changement d’idéologie tel est l’espoir des Révolutionnaires qui d’1 Monde Meilleur sait qu’1 jour des dominants seront des dominés : eh bien Oui, il est possible de changer de Société !!! … Et le philosophe est là pour le démontrer.
Vers une Anthropologie de notre monde contemporain (L'écriture : constat de mes expériences vécues)
Faire de mon expérience, de mon rapport au(x) monde(s) Une Vérité universelle De ma vérité La Vérité.
Mes écrits n'étaient que suite de généralités. Mon objectivité : l'expression sublimée de ma
subjectivité
Remarques : … Nous écrivons Tous l’Œuvre d’une génération !!! Mais voilà, Pourquoi écrivons nous ? : Je vous réponds : pour conjurer la Mort et son sort !!! … L’écriture devait être mon « compagnon du Devoir » - Mourir, Au nom du « Saint » Sacrifice de mes Humeurs. Je devais être un nouveau Michel Ange à la sculpture de notre Pensée : une forte espérance en la Renaissance de la Nature chaotique, à l’heure de nouvelle République (« Florentine »). Retourner aux sources de la « Genèse » des espaces métaphysiques infinis. Tel était le Prix à payer pour la redécouverte de Notre Fulgurance : Du Génie, du Vide ou de l’in-pensée …
EPISTÉMÊ
De l’ Anthropologie de l'-A-perception
Science de la Complexité étudiant l'-A-perception de l'individu (c'est-à-dire de l'Homme - Anthrôpos) et son con-ditionnement
(ou positionnement)
IDÉOLOGIQUE Dans ses rapports in-constants au(x) monde(s) physique(s) (matériel ou économique) ou méta- physique(s) (culturel : linguistique, psychique, moral, politique, religieux, intellectuel ou scientifique) dans ses relations aléatoires à Autrui et au milieu qui l'entoure (à l'ordre Fini des choses comme à son ordre social In-certain).
Mitsein
Remarques : … Dans 1 Monde dont la Con-Fusion ne sera Intelligible que de la Probabilité, et l’Histoire, de la Contingence, du fait que le Temps est irréversible (et NON cyclique, renouvelable ou invariable) et qu’il ne connaît, ni commencement ni fin, la Nature n’entend de Lois, que celle que l’Homme lui impose, puisque notre Univers n’est ni régulier, ni reproductible : mais Hasardeux !!! … Des Pensées Paradoxales (P.S. … Qu’est ce que Penser ? : C’est lié les différences Et dé-lier la complexité des identités !!! …)
A qui ai-je af-faire ? Personnalité : subjectivité, singularité, historicité (Chaque Homme est 1 histoire qui n’est identique à Aucune AUTRE avec ses joies, avec ses peines et ses problèmes qui ne peuvent te ressembler même dans ta volonté d’empathie ou d’amitié, car Tout n’est qu’éphémère) Au fond l’Homme est comme 1 Iceberg dont tu ne connais que la surface émergée. En ce sens, découvrir et comprendre l’Homme nécessite de s’y immerger. Remarques : Etranger, à Moi-même je suis
L'Homme indéfini se définit à travers ses appartenances. Le Moi fiction ; ce que je suis : ce à quoi je crois, c'est-à-dire les valeurs auxquelles j'adhère, et ce de façon in-consciente sont a-perçues par les changements morales et physiques successifs des variations vécues de notre Temps. Les idéologies ou philosophies et leur tradition doctrinale me position-nent, influençant ainsi grandement mon orientation. Négation
L'homme, dit-on, se pose en s'op-posant.
Il en va ainsi des critiques réaction-naires où l'Homme (sujet connaissant ou interprétans comme observateur) se pose en s'opposant, oubliant son propre CONDITIONNEMENT OU POSITION-NEMENT IDEOLOGIQUE (l'anesthésie de son aperception), en omettant que ses croyances sont ses propres illusions (Fata Morgana),en vivant renfermé dans un aveuglement IN-CONSCIENT.
Remarques : … Parce que l’Etre Humain est 1 Etre fait de Croyances L'in-crédulité est la Force de toutes les Libertés ...
Du Scepticisme
P. S. : … Nos Illusions sont nos Croyances … … Et La vie n’est faite que de Dés-Illusions !!! … … Mais, peut-être, que celui qui a connu de tempête en tempête 1 Temps chaotique, a besoin de CROIRE, pour tenir le cap et la barre, en attendant 1 ciel plus clément…
RELATIVISME (De l'aspect culturel, conventionnel et historique de toute représentation objective)
Affirmation Les idéologies (« isme ») ou philosophies et leur tradition doctrinale, comme modes de pensée et de représentation collective, ordonnent notre réalité sociale (modélisation, structuration, organisation, hiérarchisation, codification, normalisation), ainsi que le monde et le réel qui nous entourent (l'ordre des choses comme l'ordre social), qu'elles organisent comme autant de repères nécessaires à notre orientation.
De L’EDUCATION
(codes et règles de conduite)
[Entre Solitude et Soumission - Marginalis ation et ré-insertionEntre (R)évolution et modération : souffrance ou jouissance (et respect de l’ Ordre établi Répressif : Justice, Normes, Lois Transcendantes, Règles de définitions – par exemple de la Folie-, et des Sciences comme Institution Académique d'Etat - Cf. Techno-Structure) Entre Hérésie et orthodoxie : retraitisme et confort-misme] Le réel nous apparaît ainsi codé. Le dé-coder, le Dé-crypter (ou le Diagnostiquer) supposant la connaissance de la Structure a priori du réel, si possible en temps réel, ce qui permettrait de répondre aux Problèmes suivantes Quelle est ma position réelle ? Quelles sont les positions possibles souhaitées ? Quelle est la position optimale à adopter, pour au mieux m'adapter ? (Cf. : Recherche appliquée : vers 1 Système expert de Positionnement Global ou G. P. S.)
Les idéologies (ou philosophies) et leur tradition doctrinale comme Culture , acquise par l'Education , réalisent l'appartenance de l'individu (du croyant, disciple ou militant : partisan, sectaire, membre ou adhérent etc.) à sa communauté (à son clan, à sa famille, à son ethnie, à son corps ou à sa classe sociale, à son entreprise, à son association, à sa secte, à son église, à son parti, à son école, à sa communauté, à sa société) c'est-à-dire à son Milieu. L'individu prend position ; trouvant ainsi repères à son orientation contre toute forme d’égarement.
L'individu tire ainsi son sens et sa valeur : sa signification, de son CONTEXTE.
Du dés-ordre social et de la dé-socialisation CONTEXTE d’In-stabilité et de Mal-aise Social Avec la Crise des valeurs comme morale collective, les idéologies ou philosophies et leur tradition doctrinale comme Modèles de connaissance théorique apparaissent pour fictives, imaginaires, conventionnelles, sans valeur, spéculatives, comme la justification d'une lutte ethnique d'intérêts (intérêts de groupes ou ethnocentrisme). Des Contradictions ap-paraissent qui interrogent les Consciences et leurs Conditions d’Emancipation. Les extrémismes « gagnent » ainsi que les (R)évolutions. (Nihilisme,Terrorisme, Réformisme etc. philosophique, religieux, politique, économique ou scientifique etc.) Aux Idéologies de justification s'op-posent des Idéologies de contestation : un rapport de force s'instaure ; une lutte de dominant à dominé. (confer : De l'Origine et des Fondement de l'Inégalité parmi les Hommes.) Bientôt, la Techno-structure (ou Super-structure) comme Système, Structure, Modèle, se délite (dés-structuration). Par exemple, Dieu se meurt avec la dé-christanisation Une perte de repères s'instaure, l'individu s'abîme (Troubles Cognitifs : dés-orientation) et perd position ; l'Homme, dit-on, se pose en s'opposant. Son Identité naissant ainsi de sa Différence (de son Altérité, de son Etrangeté, de son Originalité, de son Ex-centricité, de sa Singularité : lui l'Incroyant, l'Infidèle, le Dissident, l'Hérétique, le Fou, l’il-luminé, l’Utopiste, l'In-sensé, le Sceptique, le Critique). « … Fort heureusement, l’académie en corps a beau le censurer, le public révolté s’obstine à l’admirer !!! … » 1 Rupture « Prophétique » s’instaure conduisant au Séparatisme. (Schisme)
Un Ordre ancien fait place, avec le Temps, à un Ordre nouveau (Il en va ainsi de même de nos représentations collectives de(s) monde(s) physique(s) et méta-physique(s) où, un ancien modèle traditionnel de connaissance théorique fait place à un nouveau, après critique et remise en question de ces anciennes valeurs, comme par exemple, en Science, ou 1 discipline d’1 Domaine scientifique op-posée interroge par son Point de Vue Singulier, l’idéologie Dominante des autres Domaines scientifiques jusqu’alors in-constestée : d’où une querelle naissante entre ceux que nous appellerons les « Anciens » et les « Modernes », qui sera résolu par la victoire de la transversalité c’est-à-dire d’une nouvelle intelligibilité de la Nature et de la Société) De la Vie et de la Mort des Civilisations
Remarques : … Les Femmes et les Hommes de Science naissent dans 1 CONTEXTE socio-historique où les idéologies dominantes de leur Epoque influencent leur Vision du Monde et d’Autrui, et qui, à leur tour, par un phénomène d’interaction pyramidal, fait avancer, par leur perspective novatrice, les politiques de la Cité, dont ils ne s’abstraient, que par leur Discours tantôt « Vrai », tantôt « Erroné », selon leur propre Temporalité …
P. S. : … Sans le recours pré-alable à l’Epistémologie, c’est-à-dire pour une Science, à l’étude de sa Tradition Historique, et sans la Référence à la Philosophie qui l’interroge par ses questionnements méta-physiques fondamentaux et la Relativise, les Femmes ou les Hommes de Science les plus Titrés ne connaîtraient pas la Grandeur de leurs Avancés …
… Erreur d’Hier : Vérité d’Aujourd’hui, Ainsi se rit la Science de l’Epistémologie …
Des ( R )évolutions de l’Esprit (ou des Sciences ?)
Remarques : ...Je ne me connais qu'un seul ennemi :
L'IGNORANCE...
( P. S. : … Tu Trouveras mon Ami(e) la CONNAISSANCE dans l’OMBRE ; L’IGNORANCE dans la LUMIERE de l’OUBLI …)
De l’Anesthésie de l’-A-perception
De l'Anesthésie de l'-A-perception (ou de l’Insensibilité au Mal, à la Souffrance et à la Mort)
Remarques :
... Je me presse de rire de tout, de peur d'en pleurer. Ami (e) : ne prends pas au sérieux les philosophies L'Idéologie conduit à te fourvoyer. Un esprit partisan que pour parti d'esprit n'hérite : Entre folie et Barbarie ... De la philosophie comme Praxis (ou Conversion des Consciences Individuelles et Collectives)
P.S : … Sans Barbarie, l’Homme n’aurait connu de civilisation car, C’est du pouvoir Chaotique que naît l’Ordre Cosmique …
Remarques :
… Sans la Force de la Foi, toute Idéologie comme Discours ou Moralité serait vaine. En cela, la Folie et la Barbarie s'imposent comme un
« Mal » nécessaire ...
Du Dogmatisme et du Prosélytisme
PERSPECTIVISME Les idéologies (« isme ») ou philosophies et leur tradition doctrinale comme modèles de connaissance théorique (Modèles, Structures, Systèmes) sont dominantes dès lors qu'elles agissent (Action) comme morale collective (Milieu) con-ditionnant par l'éducation, de façon pratique (Raison pratique) ma manière de pensée (ma position idéologique, mon idée, mon opinion, ma concept-ion artificielle, ma vision, mon point de vue, ma perspective, ma CROYANCE, ma cognition comme Conscience Transcendantale, perception intelligible; représentation d'ordre Emic) : c'est-à-dire mon Psychique ou mon SUJET comme Créateur de SENS. (Psyché, Ame ou ESPRIT)
ma manière de sentir (ma cognition comme conscience intuitive, perception sensible, sensation affective -sentiments, émotions, Passions-, représentation sensorielle) : c'est-à-dire mon Physique (Phusis, Matière ou CORPS) et ma manière d'agir (c'est-à-dire mon comportement comme réponse ou ré-action adaptative à court, moyen ou long terme, au MILIEU qui m'environne [confer l’ exemple de la Folie ou autres maux et troubles INCONSCIENTS, faisant suite à 1 ou plusieurs Traumatismes psychosomatiques (Victimes directes ou in-directes-de Guerre, de Deuil, de Surmenage, de Faillite, de Chômage, de Divorce, d’Exclusion, d'Abandon etc. Bref, d’In-justice ou d’Op-pression/d'Accidents ou de Maladies : Organiques, Neurologiques, Héréditaires, etc. FORTUITES)]) qui conduisent à des Peurs, des phobies nourrissant des extrapolations sur la réalité des choses par des fantasmes subis. en un mot, mon mode de vie et mon jugement (ou Sens Critique). (P.S. : … Par Emic, nous entendons Toute représentation ou perception, qui opèrent à l'aide des critères de distinction que fourni la Culture de l'Observateur comme Acteur, par opposition au point de vue Etic, de la Femme ou de l'Homme de Science, qui ne perçoivent la Réalité que de leur point de vue Extérieur….)
Remarques : … De l’Insouciance à la vigilance s’insinue la PEUR : Peur de perdre Vie, par les Maux et Mal-adies de nos Traumatismes par trop souvent incompris qui nous conduisent de l’Anxiété à l’Hypocondrie… P.S. : … C’est de la PEUR de la Mort que je vous dois mes écrits !...
Remarques : …Le corps fonctionne seul, et ne peut être soumis à l’Hypocondrie propre à l’esprit que font les spéculateurs de leurs maladies, lors de leur somatisation tout droit sortie de leur Imagination…
Remarques : ... par corps, nous devons entendre : corps social. En cela, la division entre CORPS et ESPRIT est illusoire, et n'est que le fruit d'1 ABSTRACTION particulière aux Spéculateurs Scientifiques, Philosophes Idéalistes, Moines ou Ascètes etc., réduit à leur propre capacité de RAISON-NER (réductionnisme) ; capacité qui sépare l'Homme de son animalité ... (P. S.: car l'Homme est un animal doué de RAISON*.) De l'Anesthésie de l'-a-perception
*Par « Raison » nous entendons « Logos » ou « Discours » qui chez les grecs anciens renvoient au langage parlé.
Remarques : … Le Langage parlé est né des 1ères Angoisses métaphysiques de l’Homme face à l’indicible : c’est-à-dire à la MORT, qu’il éleva au rang de Croyance (s) en un Audelà possible (Ame, Dieu(x) ou Esprit (s) etc.) qu’il verbalisa.
De ces préoccupations mystiques primitives jaillit la « Raison » de nos 1ères Pensées !!! … … C’est, peut-être pour cela, que du rejet quotidien de la Mort, il est plus naturel pour l’Homme de ne rien faire de sa Pensée, que de cogiter sur la nature profonde des choses de ce Monde !!! … Or c’est bien là un paradoxe, car la Mort n’est pas à craindre : puisqu’elle n’existe pas ; Car lorsqu’elle survient : elle n’est déjà plus !!! …. En 1 autre sens : La peur de mourir n’évite pas la mort. … C’est ainsi que les prophètes ont inventés le Paradis, pour que l’Homme s’émancipe de la Peur de la Mort Et l’affronte sans remords … Derrière notre visage : 1 crâne. Reste le Mystère auquel je n’arrive pas à croire : je vis … La Vie est un Don : ne la gâche pas !!!
Remarques : … Le Langage parlé est né des 1ères Angoisses métaphysiques de l’Homme face à l’indicible : c’est-à-dire à la MORT, qu’il éleva au rang de Croyance (s) en un Audelà possible (Ame, Dieu(x) ou Esprit (s) etc.) qu’il verbalisa.
De ces préoccupations mystiques primitives jaillit la « Raison » de nos 1ères Pensées !!! …
… C’est, peut-être pour cela, que du rejet quotidien de la Mort, il est plus naturel pour l’Homme de ne rien faire de sa Pensée, que de cogiter sur la nature profonde des choses de ce Monde !!! … Lambda vit : dans l’immanence. Il pense sans réfléchir … Or c’est bien là un paradoxe, car la Mort n’est pas à craindre : puisqu’elle n’existe pas ; Car lorsqu’elle survient : elle n’est déjà plus !!! …. En 1 autre sens : La peur de mourir n’évite pas la mort. … C’est ainsi que les prophètes ont inventés le Paradis, pour que l’Homme s’émancipe de la Peur de la Mort Et l’affronte sans remords … Derrière notre visage : 1 crâne. Reste le Mystère auquel je n’arrive pas à croire : je vis … La Vie est un Don : ne la gâche pas !!!
Remarques : ... Parole, Parole, Parole il n'existe de substance* que de mots ...
(*par substance entendons : Res Cogitans, Moi, Ame, Etre ou Esprit, Vision, Vérité, arriére-monde des Idées, Dieu ou divinités etc.) P. S. : La Vérité n'est autre qu'1 Croyance Commune, c'est-à-dire : celle d’1 Discours (Message oral ou écrit), Révélé, Prêché et Diffusé auprès du plus grand nombre : 1 Vérité « officielle », « universelle » ou « sacrée » qui fera LOI et sera Dominante pour 1 Durée Déterminée (se référencer à l’Influence Spatio-Temporelle. )
Remarques : ... nos idées, nos opinions, nos croyances, nos manières de voir, nos visions tout comme nos pensées ou représentations sont datées, ancrées dans 1 histoire qui est celle de notre civilisation … ... Si la faculté de Pensée nous est commune, à tout Homme, et ce depuis la plus Haute Antiquité (en tant qu'Homo Sapiens : Apparition du Langage Verbal), le fruit de cette Pensée comme Doctrines ou Systèmes religieux, scientifiques, philosophiques, politiques ou économiques etc., est quant à lui daté et inscrit dans 1 Tradition de famille de pensées située...
Remarques : … Contrairement aux Croyances scientifiques des Neurologues, le cerveau n’est qu’1 organe parmi d’autres, comme l’est le cœur, de l’ensemble du Corps ; qui, si l’on peut bien l’accepter, est le support « basique » de l’Esprit, n’en est pas l’origine fondamentale et centrale. Les neurobiologistes, du fait de leur formation médicale, sont naturellement des déterministes, qui réduisent (réductionnisme) les phénomènes mentaux (raisonnement, pensée, concept-ion, logique, vision du monde, jugement etc.) et leurs représentations à la totalité de l’organisme, et l’Homme, à son animalité.
En un certain sens métaphorique, on pourrait les comparer, à des garagistes qui, comme nos rationalistes, opèrent de façon mécanique la panne d’1 Cerveau moteur, en omettant qu’il ne fait pas le conducteur.
Or, si l’on peut admettre les interactions entre le Corps et l’Esprit, on ne peut les y réduire car ce serait oublier l’Abstraction du Langage symbolique, dont l’Ame est le Souffle tourbillonnant, et le cœur chaotique de notre conscience transcendantale inter-subjective, qui fait du Langage le canalisateur de nos facultés mentales. P. S. : En un mot, « l’Homme neuronal » n’est qu’1 homme erroné Car le Langage de la raison est la Raison du langage. De sorte que le Cerveau se présente comme un moteur à induction dont le Langage est le fil conducteur, et l’Ame, le flux variant ou le courant alternatif, qu’il guide par ses transports vers des espaces méta-physiques infinis d’abstraction où la raison ne manque pas d’opérer ses dissections, afin d’éviter toute perturbation chaotique qui rendrait possible la Con-fusion de notre nature humaine.
DU LANGAGE VERBAL
Le langage parlé par l’Homme, et qui le différencie de l’animal (dont le système de communication signifiant pré-verbal – gestuel ou corporel – s’ancre dans le présent), est 1 enchaînement grammaticalement codifié, « obéissant » à des règles indeterministes, 1 enchaînement de mots (c’est-à-dire 1 Discours verbal), qui fait abstraction de toute matérialité (phonique, graphique ou gestuelle, ou le corps ne tient qu’1 rôle de support « basique »), et dont les signes linguistiques informels véhiculent conventionnellement ou symboliquement, des informations d’ordre général, transmises à l’Ame par le courant de nos représentations psychiques d’ordre Emic (soit : nos pensées, nos concepts, nos idées, nos croyances, etc. artificiellement « signifié(s) » dans 1 Discours mental particulier à notre Conscience « transcendantale » qui en est créatrice de « Sens ») et que le Langage dirige par la conception de ses propres règles logiques internes non universelles, et indéterminées, auxquelles le sujet pensant peut ou non « obéir » (si par exemple son discours devient en quelque sorte fou, délirant ou incohérent) et ce dans son rapport inter-subjectif d’intentionnalité avec ce qui le dépasse objectivement, à savoir : le Monde réel extérieur avec Autrui pour Inter-locuteur, qu’il nomme pour mieux les Maîtriser. De sorte que nous pourrions paraphraser Descartes par la formule suivante : « Je parle donc je suis ».
Car c’est ainsi que le Langage rend possible la Pensée, puisque sans la Parole, il n’y aurait pas de sujet pensant et partant, pas de sens, dont le Langage est, avec l’Ame le Créateur qui n’aurait d’existence sans ses conventions. L’Ame est donc bien en ce sens ir-réelle ou fictive, comme le Temps : dans son irréversibilité.
P. S. : … En tant Qu’homme né de la Post-Modernité, ma conception indéterministe du Langage, me fait bien prendre conscience du contexte sociauxhistorique dans lequel elle se trouve datée et influencée, mais je sais aussi que c’est mon Langage qui l’a, en premier lieu, engendré !!! …
PRAGMATISME
De la Mesure De l'Espace et du Temps (De l'Influence Spatio-Temporelle) Les doctrines (doctrines philosophiques - Philosophies -, religieuses - Religions -, politiques, économiques, scientifiques, littéraires ou artistiques etc. ), leurs théories explicatives ou interprétatives comme leurs morales, l'influence de leurs enseignements sur l'individu et la société (son ordre, son ordonnancement, son organisation sociale etc.) sont à l'image de leurs disciples et partisans : MORTELLES ; soumises aux données changeantes de l’Espace et duTemps, comme autant de courants, de mouvements (« Tout coule » : Penta rhei) nées de conflictualité :
l'Homme, dit on, se pose en s'op-posant.
De l’Histoire de l’Homme dans sa Conquête Déterministe de Maîtrise et de Possession Technique de la Nature et d’Autrui. Homo Faber Remarques : …La Technique, en elle-même, d’1 Point de Vue « Ethique », n’est ni « bonne » ni « mauvaise. » Elle n’est qu’1 Moyen de Démonstration Pratique – Con-firmation ou Infirmation Théorique – au service d’une Fin d’Exploitation Economique (Industrielle ou Commerciale) …
Des Mystères de la Création
Typologie des Sciences (Centre National de Recherche Scientifique : C.N.R.S.)
Pluralisme Herméneutique (et Transversalité) Paris, le 7 Avril 2001 (De l'ère Chrétienne)
Domaines Scientifiques
Sciences de l'Information et de la communication
Sciences Humaines
Disciplines Scientifiques
Sous-Disciplines Scientifiques
Informatique Intelligence Artificielle (Raisonnement/Décision/Apprentissage) Robotique (Machines Communicantes) Cybernétique Ethnologie
Réalité Virtuelle Interaction Homme Machine (Perception/Cognition) Traitement de la Parole
Ethnomusicologie (Arts dit « Primitifs ») Ethnopsychologie Ethnobiologie Ethnomédecine (Le biologique et le Social) Ethnopsychiatrie
Philosophie
Ethnophilosophie Epistémologie Philosophie de la Cognition Philosophie du Langage
Langues et Littératures
Linguistique Sémiotique Etymologie
Psychologie
Psychanalyse
Science de l'Education
Psychologie Cognitive (Raisonnement/Attention/Emotions) (Processus Sensoriels, perceptifs, sensori-moteurs) Psycholinguistique (langage) cf. Neurolinguistique Psychologie Social
Typologie des Sciences (Centre National de Recherche Scientifique : C.N.R.S.)
Pluralisme Herméneutique (et Transversalité) Paris, le 7 Avril 2001 (De l'ère Chrétienne)
Domaines Scientifiques Sciences Sociales
Disciplines Scientifiques
Sous-Disciplines Scientifiques
Sociologie (Normes et Règles) Sciences Juridiques (Droits et criminologie) (Socialisation :conduites et valeurs) Sociologie Politique (Pouvoir) Sociologie de la Production (Cf industrialisation) et du Travail (Cf Ressources Humaines) Géographie Humaine
Urbanisme (Aménagement de l'Espace) Démographie Préhistoire (Archéologie) (Vie matérielle des sociétés disparues)
Histoire Ecologie Humaine (Hommes et Milieux)
Paléo-Anthropologie Anthropobiologie Biogéographie Bioclimatologie
Anthropologie Sociale et culturelle
Anthropologie Historique (construction des identités et du passé) Anthropologie Politique (Géopolitique) Anthropologie Religieuse Anthropologie Economique (Production/Consommation/Gestion l'Entreprise. Et de son organisation) Mythologie Ethnolinguistique (langues non écrites) Ethnoscience (Les expressions culturelles du Psychisme : Acquisitions et Transmissions des Savoirs D'ordre Emic) Anthropologie cognitive et symbolique (des modes de pensées et de représentations collectives comme structure à notre Vision du monde – exemple de la pensée dite « sauvage »)
Anthropologie Biologique et Physique (Cf Sociobiologie) (Naturalisme : classification « raciale » de l’espèce humaine - Colonialisme – à l’origine de la Mission Civilisatrice et Progressiste de la « race » blanche (Ethnocentrisme européen)
Typologie des Sciences (Centre National de Recherche Scientifique : C.N.R.S.)
Pluralisme Herméneutique (et Transversalité) Paris, le 7 Avril 2001 (De l'ère Chrétienne)
Domaines Scientifiques Sciences de la Vie
Disciplines Scientifiques
Sous-Disciplines Scientifiques
Biologie Médecine Psychiatrie (Thérapeutique et Santé) (Drogues « Légales » : Médicaments etc.. )
Neurosciences (Système Nerveux) (cf Cognitivisme : le Cerveau – Machine)
Zoologie / Botanique Psychopathologie Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire Physiologie Moléculaire Bio-Chimie
Neurobiochimie Neuroscience Cognitive (Imagerie cérébrale) Neuroscience Comportementale (Ethologie)
Génétique (Science de l'Hérédité) (cf Eugénisme : Clônage et Mutation)
Sciences Chimiques
Chimie du Vivant
Sciences Physiques
Physique Nucléaire Physique des Particules élémentaires Physique Atomique et Moléculaire
Sciences de l'Univers
Physicochimie
Electromagnétisme (Relation Masse-Energie de la Relativité et de la Théorie Quantique) Les « secrets » de la Constitution de la Matière ? révélés par son Intelligibilité (LOIS)
Astrophysique (cf Astronomie)
Cosmologie (Théorie de la Relativité restreinte et et générale) Naissance de L'Univers et de la Terre ? et partant de L'Homme ? « L'Homme comme poussières d'étoiles » (Origine et Evolution des Galaxies) Planétologie (Systèmes Planétaires)
Sciences de la Terre (ou Géosciences) Géophysique Biogéochimie
Géographie physique (cf Ecologie : Biodiversité/Ecosystèmes)
Mathématiques
Logique Formelle
Biogéographie
Arithmétique/Probabilités
(LOIS Universelles) Géométrie
Remarques : ... les Mathématiques et leurs prétentions universelles ne sont que de « purs » artifices : en un mot une masturbation mentale !!! …
CURRICULUM VITAE
Remarques : ... Je ne puis me limiter au vécu et à la connaissance
d'un seul et même milieu (ce qui réduirait le monde à mon nombril ou à mon sexe) alors que ma curiosité intellectuelle
me porte à l'aventure, au voyage, et à l'exploration, dans la diversité des mondes ...
Vision du monde Seul, voyant parmi les borgnes, L'homme sage se reconnaît plusieurs vies ...
... Voyageur, nomade, Abel, esprit libérateur : Anti-matérialiste la Loi te marginalise. Maudites « églises ! » Libertin, Libre-Penseur, Anti-conformiste, homme affranchi des Dogmes et de leur pesanteur: sceptique, qu'importe ta vie dissolue ; Sybarite, la décence indécente, la Liberté ton Absolu ! ...
P.S. :… On ne nait pas Libre, on le devient …
LIBERTE ... Plus que vivre : exister … A ta vie donner un Sens ... Parce qu'à l'impossible : l'Homme Un défi : une quête d'Absolu !!!
est tenu ...
P.S. :… La Vie n’est qu’une longue suite d’Aventures qui, du dépassement de soi, nos Modèles inaugurent demandant des efforts d’un dur labeur à un gain d’Esprit d’Ouverture !!!...
Remarques : … Ne Recherche que Toi-même : « Ni Travail », « Ni Argent », « Ni Honneur » ; Alors tu Ap-prendras qu’il faut parfois Savoir se perdre, pour mieux se Re-trouver …
Connais-toi toi-même Je faisais de ma vie une expérimentation Je me cherchais.
A la question : « Qui suis-je ? ». je répondais « Ce que je ne suis pas ! »
Par l'expérience : la découverte de soi. Une prise de conscience : la Conscience de soi. En un mot : l'-A-perception.
Une personnalité je dessinais. Ainsi, de mon Orientation, plus finement, je répondais. Question : « Où vais-je ? ». Il s'agissait de me trouver.
Remarques :... Tout dans la Vie n'est qu'expérience ... (Pratique, entraînement et habitude) P. S. : …Force d’habitude, méfies toi qu’elle n’en devienne ton Maître car de l’expérience tu tires 1 conviction qui annihile toutes formes d’op-position (et même des principes des Religions) « On » ne peut te faire entendre Raison : pauvre CON !!! … De l’Anesthésie de l’-A-perception
Symptomatologie Seul, abandonné, Délaissé à ma propre responsabilité que je ne savais assumer
Déprimé, Je restais là à ne rien faire, oisif, rebelle à toute activité.
Ce que j'étais Cet individu paumé, Sans repères, ni direction, A la dérive, égaré, Faible, ignorant, crédule et manipulable, En un mot : dés-orienté
L'Homme avait chuté ! A la société, j'étais in-adapté ...
REIFICATION
Remarques :
... lors ne reste plus rien reste le corps et sa prostitution ... De la paupérisation
P. S. … Qui comprennes dès lors que l’on devienne 1 Pute dans 1 Monde de Putes !!! … Et que de cette Haine naissent les Révolutions …
Des paradis artificiels
Remarques :... de sa condition fuir. De la misère, de l'ennui, de ses veines frustrations, de ses désirs inassouvis. D'où cet abandon : au monde de la nuit. Night-club : Terre de tous les oublis. Paradis ...
Remarques : … Entre l’Abstinence, le Cœur et le Sexe : L’Humain se cherche L’Humain se perd Dans 1 équilibre précaire …
Remarques : …Tout ce que je savais : c’est que je ne savais plus !!! …
Socialement, je ne découvrais de moi –même que lacunes et faiblesses. Or, que n'étais-je ? Si ce n'est cet individu paumé. Je me constatais : moi-même et mon état. Mes problèmes : j'analysais. A la question : « Qui suis-je ? ». je répondais :
« Ce à quoi je crois ! » Il s'agissait de définir ma position idéologique. Il s'agissait de me définir. Car l'Homme cherche à se position-ner. Je me définissais : « Liberté »
Idéaliste, mes modèles et ma morale, autant dire mes références, étaient « Libéral ». Telle était la Tradition dans laquelle je m'inscrivais, et que j'essayais de redéfinir historiquement.
Aristocrate et non oligarque Entrepreneur et non spéculateur Idéaliste, parce que Républicain. Pluraliste, humaniste, laïc, réformateur.
... Comprendre la société qui était mienne son fonctionnement, son système, ses idéologies dominantes, son ordre social que je critiquais, me permettait de mieux me comprendre moi-même (ma condition, mes propres faiblesses et souffrances, mon histoire, mon exclusion, et à mes problèmes trouver solutions) Bref, de me situer en homme révolté ... L'homme, dit-on, se pose en s'op-posant. L'identité naît de la différence.
Libertaire, anarchiste, révolutionnaire, résistant, réfractaire. Regardez les, mes frères, porter haut au vent le drapeau noir des forbans ! « ... Que le diable t'emporte, espèce de marionnette rampante, qui accepte d'être gouverné par des lois faites par les riches ... Qu'ils aillent au diable tous, et vous qui les servez « nigaud
» sans
plus de cœur qu'un poulet. Ils nous condamnent ces crapules alors que la seule différence entre nous, c'est qu'ils volent les pauvres grâce à la Loi, et que nous pillons les riches armés de notre seul courage. Ne ferais-tu pas mieux d'être l'un des nôtres, plutôt que de lécher le Cul de ces gredins pour avoir du Travail... »
Bel Ami (P.S. : …Egalité de Droit : In-égalité de fait…)
De la Re-distribution des Richesses
Remarques :
... Prends tout ce que tu peux prendre Ap-prends à dés-ap-prendre ...
Remarques :
... Fies toi à ton instinct, il est celui de ta Survie ...
Remarques :
... Si tu ne peux faire avec, alors fais sans !!! ...
Système « D »
Entre Croyance et incrédulité Je dessinais une Alternative Pro-position. Je définissais un modèle idéal de société. Je me définissais moi-même : de nouvelles identités. Je dessinais des Modèles, des Personnalités, des Exemplarités. Il s'agirait de me construire à l'image de ces Modèles. De m'y identifier. (ou lorsque l'homme de science, sur les chemins de la connaissance, rencontre la Folie et court au Danger ...)
Fata morgana. M'évadant de la réalité, comme d’1 Prophète l'Homme je réinventais : un Mythe, une Histoire réinterprétée. Il s'agissait de me trouver.
Comédie. Commedia dell'arte Celle qui te fait être plus que tu es Du jeu des Apparences : la Honte des Origines M'oublier, oublier, par le mensonge faire table rase du passé. Comme un roi sans royaume : de son Destin se libérer. De sa Condition fuir. Une Histoire
construire.
Seul maître de sa Destinée. Faire de l'homme un Homme libre Tel était l'objectif que je m `assignais. A l'aventure, je m'abandon-nais. Lointain azur ; sereine Liberté ...
Remarques :
...Ami(e), que n'oublies-tu ton passé ton Avenir sera condamné ! ..
Remarques :
... Parce qu'il n'existe de Liberté non éclairée des Lumières des savoirs de notre temps.
Enseignement, éducation Condition sine qua non de tout Affranchissement. Auto-nomie : Auto-formation (aux droits, à la gestion etc.) Libéral je m'affirme : Parce que faire de l'Homme un Homme Libre, un Entrepreneur, C'est faire de l'Homme un Homme savant ...
(P. S. : …L’Homme ; par sa Vie, n’a Jamais Fini d’Ap-prendre…)
De la Société du Trop Plein
Remarques : … Or je savais que je n’aurais pas assez de Tout 1 Vie, pour me cultiver !!! De sorte que, lorsque je lisais : j’oubliais Car n’étant point moi-même un érudit Lorsque je regarde le Ciel Comme le commun des Mortels Les pieds ancrés sur cette Terre Le Savoir Univers-el me paraît à des années Lumières !!! …
Paris, le 7 Avril 2001 (de l'ère chrétienne )
Les Voies de la Raison (de l'Éducation)
Pro-positions Quelques Valeurs pour un Monde Meilleur :
Dé-centralisation et Démocratie Participative
Réseaux Associatifs (ou O.N.G.s) De « contre » -POUVOIR ? IDEOLOGIES
Humanisme
Droits Humains
Human Rights Watch Amnesty international Fédération Internationale des Droits de l'Homme (F.I.D.H.) Etc.
Humanitarisme
Solidarité Inter-nationale
ATD Quart-Monde Restos du Coeur Etc. Médecins sans Frontières Action contre la Faim/UNICEF Terre des Hommes Etc.
et Tiers-Mondisme
Civisme
Économie raisonnée Développement durable Con-sommation citoyenne Commerce équitable
ATTAC Confédération paysanne Produit max havelaard Etc
Écologisme
protection de la Nature et de l'environnement
Indigénisme
Droits des minorités et Survival Etc. des peuples dit « primitifs »
Libéralisme
Greenpeace ou WWF Etc.
Banque des « Pauvres » PlaNet Finance Fond commun de placement Ethique Liberté Sans Frontières (L.S.F.) Droits des citoyens Citizen-of-the-world à la Supranationalité
(« PS » sympa-tisan, et « NON » partisan)
Remarques :
... Qui ne veut d'un Monde Meilleur, héritera du pire des mondes …
(P.S. : … Les Utopistes naissent d’1 « petite » histoire : mais ils fondent la « Grande » : De leur Mal-adie se guérit le corps social !!! …)
P. S. : … La priorité des pauvres n’est pas celle des riches
(des individus comme des Pays) dans un Monde d’Iniquité, où la Morale ne peut s’imposer. Car l’A-Normalité pour les uns est la Normalité pour les autres, et les maux des Uns ne sont pas les Maux des Autres… Mitsein
Homme, je me battais.
Mais, à l'échec, j'étais voué. Et, de guerre lasse, j'abdiquais. Car, voilà : Telle n’était pas Notre Société !!!
Injustice : regardes les hommes tombés.
Je n'avais plus rien à perdre J'avais déjà tout perdu. Machiavel, regardes : la réalité est immorale L'Homme se résout au Mal.
Je me fourvoyais
Car la Morale est un luxe dans un monde de dés-espéré.
A rechercher les moyens, l'Homme en oublie la Fin.
Remarques: ... 1 Un-justice faite à un seul Homme est une menace faite à l'Humanité toute entière ... De la Justice ou du Chaos
FAIT DIVERS
Remarques :
... La justice des hommes n'est que le reflet de l'in-justice sociale ...
Justice de droit : Un justice de fait
( P. S. : je ne connais de Justice qu'Immanente)
Remarques :
... dans une société permissive où tout est permis, la Morale ne connaît que le Droit pour seul repère ... De l'lm-moralité et de la légalité (ou de l'application des lois)
Remarques :
... Ne me parlez pas de citoyenneté, parlez moi de Civisme car les Affaires de la cité, je vous le dis, ne sont qu'Affaires de Spécialistes ...
De l'Affairisme
Remarques :
... Dans une « république » de Vices, La vertu est criminelle ... Entre Perversion et subversion (ou Conversion de toutes les Valeurs)
…Puisqu’il était réel, que depuis 1968, notre société avait connue 1 (R) évolution Nihiliste où tout avait été renversé. D’1 point de vue morale : le « Mal » était rétribué plus que le « Bien » (moins attractif). Faire scandale permettait de faire de l’Argent. A la province, l’exploitation de son ignorance et de sa bassesse, des plèbes la petitesse : à la capitale, 1 médiatisation qui vous portait à la hauteur d’1 Elite qui n’en avait plus que le nom, où la grandeur se payait cash (en papier- monnaie)… Nous n’attendions plus que Babylone s’effondre.
De l'exil
Parce qu'il existera toujours 2 France :
La France de Londres, et la france de vichy La France de la Résistance, et celle du camp de drancy Une France Libérale et Progressiste : une france réactionnaire et raciste La France des suspects : la france des milices
Pour un état providence
( P.S. : … « Bien » Etrange pays que ce pays « Maudit » où : La Défaite est Glorieuse, la Victoire odieuse … Et qui, à ses dépends, toujours lent et interventionniste Anime la flamme rebelle des citoyens libéralistes pour revendiquer, à court terme, des déréglementations contre 1 vision à long terme d’1 Etat-Nation au nombre de leurs intervenants des lourdeurs de son administration…)
Remarques : ... que ma « Folie » me préserve de l'état, et de ses valets asservis. A ceux qui auront su dire « NON » Je rends Hommage ...
( PS. : ... parce que, si nul n'est censé ignoré la loi, Seul l’état peut la violée ! …)
Service « Secret »
PLOUTOCRATIE
Remarques :
… Aux Hommes de POUVOIR : L’Argent Aux Peuples : le PRIX des Guerres et du Sang …
(P.S. : … « Blanc » Bonnet, Bonnet « Blanc » …)
… Malheureusement, Fallait t-il Con-patir pour ces esclaves ? : Certes NON. Car LAMBDA est 1 CON !!! Il préfère se « divertir » : Tout Heureux qu’il est du joug de ses « Chaines » desquelles il ne voudrait pas se départir …
Alors, con-tinuons ainsi : … à les avilir !!! …
Remarques : … Si 1 Guerre vient à se déclarer, et que tu veux connaître les Auteurs d’1 tel Crime, analyse les Cours Boursiers…
… En découvrant ceux qui s’enrichissent, tu pourras alors déchiffré ce que jusqu’alors tu ignorais : les coupables n’étaient pas ceux qu’on t’indiquait, mais bien plutôt les « financiers » car, « en vérité », l’Economie fait la politique, et non la Politique, l’économie …
De l’Origine et des Fondements de l’Inégalité parmi les Hommes
Guerre Idéologique : Impérialisme et « Néo »-Colonisation Inter-nationale (cf. Ethnocentrisme)
« A Qui la Victoire ? »
Structure des POUVOIRS ETATIQUES (Etats-Nations) (Par ordre d’Importance)
A- Les POUVOIRS de « l’OMBRE » (« occultes » ou « officieux ») adoptant 1 Vision à Long Terme : Super-Structure Etatique (Classe Dirigeante ou Elite oligarchique)
1- POUVOIR MILITAIRE : (« Ministère de la Défense ») et Secrets d’Etats : Pouvoir décisionnel
Manichéisme
(Guerre Permanente : lutte entre le « Bien » - Pays « Amis » « Alliés ou Intermédiaires » (Pro-IDEOLOGIQUE) et le « Mal » - Pays « Ennemis » Cibles (AntiIDÉOLOGIQUE)
Machiavélisme (ici la Fin justifie Tous les Moyens au mépris des Lois et du Droit National ou Inter-National) selon la formule « Fait aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. ») Les Services de Renseignements Militaires : a- Espionnage ( « Sécurité » extérieure) b- Contre-Espionnage (« Sécurité » Intérieure) 1-1 Renseignements Humains Traditionnels Militaires ou Civils : Technique d’infiltration, « Survie » en MILIEU « Hostile », Surveillance de Terrain. Analyse des Points de Vues des Informateurs Civils (Voyageurs d’Affaires, Touristes ou Réfugiés Politiques etc.) Opérations Psychologiques Cf. Sciences Humaines : Anthropologie de l’ A-perception / Ethnologie Sciences Sociales : Sociologie / Sciences Juridiques et Politiques (Géopolitiques)
Objectifs : Anticipation et Prévention des Actions ou Ré-action de « l’Ennemi »
1-2 Renseignements Electroniques : a- Interception des Signaux de Communication (« Téléphoniques, Informatiques » – cf. Internet, téléphones ou ordinateurs dotés de « Clipper Chip » ou « Puces Pirates » - Radios, Télégraphiques etc.) cf. Science de l’Information et de la Communication : Informatique (Hackers –Cryptologie CODE) Intelligence Artificielle : Agents Intelligents (Traque automatique de données stratégiques.) b- Interception de signaux Electro-magnétiques hors-communication Renseignements Télémétriques ou Electroniques (cf. G. P. S.) Signaux Radars Par Capteurs Aériens (Avions, Drones, Satellites Militaires ou civils – « Mondio-Visions »), Terrestres (Stations d’Interceptions) ou Maritimes.
Objectifs : Brouillage des émetteurs ou récepteurs « Ennemis. »
1-3 Renseignements Images : Visuel, Photographique (Cartographie), Radar (Cible Mouvante), Infrarouge (Corps Chauds et Visions Nocturnes).
1-4 Renseignements Techniques : Espionnage Industriel et Scientifique – Technologie émergeante.
1-5 Renseignements de Mesures et de Signatures en Temps Réel : Capteurs Radars, Lasers, Electro-Optiques Passifs, Infrarouges, Acoustiques, Sismiques, Magnétiques, Détecteurs de Radiations, utilisés par les Forces Spéciales. 1-6 Forces Spéciales : Actions dites de « Normalisation » (Mesures dites « Spéciales », Droit du plus Fort – Darwinisme Social : Activités Criminelles et Terrorisme d’Etat – Opérations Clandestines classées « Secret Défense » a- Activités « illégales » Utilisation de Réseaux Mafieux ou Para-Militaires à des Fins de dé-stabilisation (Technique du Chaos). Enlèvement et Liquidation de Personnes dites « Suspectes » (Assassinats Ciblés) Sabotages b- Crimes Contre l’Humanité : Escadrons de la Mort Génocides Tortures Répressions
2- POUVOIR EXECUTIF : Présidence (et Fonds Secrets) Gouvernement et Ministères Technocratiques (Par ordre de Priorité) a- Ministère des Affaires Etrangères (Ambassades et Diplomatie) : Financements d’Op-posants (Corruption) par Fonds Secrets – Coups d’Etat contre les Gouvernements « Ennemis »/ Soutien à des dictatures Militaires
Objectifs Imposer son Modèle Institutionnel Cf. Sciences Sociales : Sciences Politiques (Géopolitique) b- Ministère de la Communication et de la Coopération : Services de Presse des différents Ministères (Propagande d’Etat – Dé-information, Censure, Manipulation Médiatique) c- Ministère de l’Intérieur (Sûreté National) Renseignements Généraux : Police Politique (Maintien de l’Ordre Public et Moral dit « Démocratique » : vers 1 Société Carcérale.) Cf. Action dite de Normalisation : « la « Démocratie » s’arrête là ou commence la raison
d’Etat. »
Interventionnisme (« Droit » d’Ingérence). 3- POUVOIR ECONOMIQUE
Expansionnisme : nécessaire au maintien de la Stabilité du Consensus Social et Politique. (Guerre Economique : défense des Intérêts Stratégiques des Multi-NATIONALES du secteur dit « Privé » contre les concurrents « rivaux » ou « dé-loyaux » - Veille) Intelligence Economique : Espionnage Industriel, Technologique ou Scientifique. Agence de Renseignement « Privée », Société « Privée » de Sécurité, Mercenariat Cabinet de Relations Publiques et de Communication (Lobbying) : Réseaux d’Influence et Industrie du Mensonge Réseaux Bancaires Inter-National et Succursale Offshore (Paradis Fiscaux) Couverture Commerciale civile : Affairistes « Mafieux » Infiltrés – Montage par Société Ecran à des Fins de financements « Occultes » : Corruption, Pot-de-Vin, Trafic d’influence, provenant de l’Argent de la Drogue, des ventes d’Armes ou de Matières Nucléaires, de trafic d’êtres Humains, de fausses Monnaies Etc. (Blanchiment))
Opportunisme Objectifs : Imposer son Modèle Economique de l’Extérieur sous forme d’Exportation de Bien d’Equipement ou de Consommation et de transfert Technologique par accaparation du « Bien » Public à des Fins Politico Stratégique – Dé-stabilisation d’1 pays « Tiers » concurrent (Krack boursier : Crise Economique, dévaluation, balance Commerciale déficitaire, hausse des Prix, Licenciements, Purges, Chômage, Conflits Sociaux, Grèves etc.) Résultats : chute des Gouvernements Ennemis (Mise sous Tutelle). Disparition de la « Concurrence » Accaparation et exploitation des Richesses ou des Ressources (Humaines ou Matérielles).
De l’Anesthésie de l’-a-perception
B-Les POUVOIRS DE « LUMIERE » (« Visibles » ou « Officielles » adoptant une Vision à Court Terme : Infra-Structure Etatique (« contre »-POUVOIR de Mise en Scène et d’Illusion Démocratique : FATA MORGANA)). Cf. Sciences Humaines : Anthropologie de l’-a-perception
4- POUVOIR MEDIATIQUE : « Ministère de la Communication et de l’Education » - Langues Mortes/Langues Vivantes.
Confort-misme
(Guerre Idéologique : « Doubles » Discours de Consensus autour des Idéologies de justification et de leur Mission civilisatrice légitimant l’Impérialisme Etatique – Pensée Unique, Auto-Censure, Omerta Etc.) -
-
Pacifisme : pour la Paix, l’Un-ité et la Stabilité Conservatisme : pour le Maintien de l’Ordre et de la Sécurité sociale, politique et Morale Hygiénisme : pour la Santé et la Propreté Publique Libéralisme Politique de « Droits » : pour les Libertés dites « Démocratiques » ( Démocratie d’Opinion , « Liberté » d’Expression, de Pensées ou de Mouvements Etc.) Humanisme : pour l’ « Impôt-sition » de la Morale des Droits de l’Homme. Altruisme : Discours de Con-passion pour les Miséreux. Egalitarisme de « Droits » : pour l’ « Egalité » des chances, la justice sociale, politique, raciale – intégration par le pouvoir Ethniquement « Pur »- économique (pour une Société de con-sommation et de « Plein » Emploi.) Etc.
Et Opérations de Con-ditionnement Psychologique par la Mystification ou le Discrédit à Court Terme (Propagande contre le « Mal ») -
Lutte contre les guerres (Inter-position : cf. Coups d’Etat) Lutte contre l’armement et la prolifération Nucléaire Lutte contre les Dé-sordres, le Chaos ou l’In-sécurité : Traque des délinquants et criminels de Droit Commun (Activistes, Op-posants, Résistants subversifs etc., Auteurs ou Acteurs de guérillas « Vandales », au sein de la jungle – « Urbaine ») Lutte contre les Victimes atteintes de Maladies et de Troubles Physiques ou Mentaux : éléments pathogènes ou « Drogués ». Lutte contre les Discours écrits ou oraux, Politiques ou Artistiques etc. considérés comme excessifs, extrêmes ou violents. Lutte contre les Victimes d’In-égalités, d’in-justices ou de précarités, con-Damnés par leurs Souffrances à l’ « Underground » : exclus ou Pauvres, ségrégés, Marginalisés ou opprimés.
Pressions Economiques : Concentration- vers 1 Coups d’Etat médiatique : groupe de Mass média – Presse : Journaux, Revues etc.- Chaînes de Télé-Visions Privées ou Publiques, Radiodiffusion. L’information comme produit de con-sommation et de « divertissement » à sensation à des Fins de propagandes Publicitaires (Prosélytisme). Journalistes « Indépendants » « Sélectionnés » et « Accrédités » ou « Infiltrés » auprès des Ministères. Monopole d’Etat (Contrôle de l’Information via les Agences de Presses). Artiste comique et Intellectuel etc. « Bien »-Pensant, et autre démagogue du théâtre médiatique étiqueté, instrumentalisé, Corrompu ou Corrupteur. Vidéo-politique : Télé-Populisme (Démo-cratie d’opinion : Media-cratie ou Medio-cratie)
Objectifs : des Spectateurs Electeurs LAMBDA anesthésiés (cf. Je-m’en-Fou-tisme).
5- POUVOIR LEGISLATIF : Parlement ou Congrès « Pour » 1 Etat de « Droits » Formels Abstraits, Universels dit « Démocratique » (Promesses de « Respect » des Lois et des Législations de protections des Libertés Civiles Fondamentales et des Droits de l’Homme). « contre »-POUVOIR : Commission d’Enquête Parlementaire
Parlementarisme : « Démocratie » représentative à scrutins majoritaires (et NON Proportionnel)- Pays Légal. Or lutte contre les Dissidences Subversives, les expressions « In-fidèles » d’Op-position dites « Critiques » ou Hérétiques et à ce titre « Diabolisées » (délits d’Opinion, Chantages, infiltration ou instrumentalisation). 1 Etat structuré juridiquement par des Lois faites de papier, comme d’1 colosse aux pieds d’argile, que la Technique ne pourrait sauver d’une faiblesse constatée aux citoyens dé-responsabilisés. 6- POUVOIR JUDICIAIRE : (« Ministère de la Justice » - Prescription, Amnistie, Impunité.) Stabilité fondée sur le Droit (Concept de « Force Légitime ») selon la célèbre formule : Qui « Tue un Homme, est 1 assassin », Qui « Tue des Millions d’Hommes », est un Conquérant Qui « Les Tue Tous », est un Dieu. 7- POUVOIR ASSOCIATIF O.N.G.s ou associations Humanitaires, caritatives, Religieuses, Politiques, Sectaires, Syndicales, Etudiantes, Scientifiques ou Culturelles etc. de proximité et de terrain, Groupes de Pression Subventionnés ou non par l’Etat, capables par leurs Réseaux, de servir d’Intermédiaire ou de couverture à des Services ou Organisations de Renseignement (Infiltration) ou de Recrutement (Agent Double).
(P.S. : … « Ennemis » d’Hier : « Alliés » d’Aujourd’hui …)
« PAX » AMERICANA Une société sous surveillance : une société convalescente ? (Grandeur et Décadence de l'empire romain) P. S. : … Les Empires ne meurent pas par le Glaive mais par les Idées !!! …
Modèle Américain (et de la Modernisation : Inter-Nationalisation,standardisation (confer : Normalisation), tertiarisation, urbanisation, optimisation, civilisation post-industrielle etc.) Du
Néo-capitalisme Spéculatif et Fictif (Impérialisme Financier, Productivisme, Propagandisme, Optimisme), Libre-Echangisme Mondial, Ultralibéralisme (Laxisme), Utilitarisme, affairisme, Opportunisme, Machiavélisme, Arrivisme, Individualisme, (Egoïsme, je-m’en-Fou-tisme, Narcissisme, Jeunisme), Darwinisme social, Empirisme, Immanentisme, PostMatérialisme, Rationalisme, Universalisme, Scientisme, Futurisme, Progressisme (Projet Prométhéen), Humanitarisme, Oecuménisme, Fédéralisme centralisateur, Cosmopolitisme, Féminisme, Hédonisme (Tourisme) etc. … : telles étaient les idéologies, les philosophies et la morale dominantes de la société gouvernante, (classe dirigeante : super-structure ou techno-structure oligarchique) qui conditionnaient la réalité sociale, ma réalité, depuis la (R)évolution nihiliste des années 60 - « contre »culture subversive - des modes de pensée et de représentation collective dite Post-Modernité (ou Idéologies de la Mode Achevée d’1 Monde fait d’Illusions, d’Apparences, de Vide autour d’une « Haute » Bourgeoisie.) Il s'agissait pour moi par l'éducation et la formation (ou l'auto-formation) d'intégrer cette Culture et cette Mythologie Contemporaine qui devait désormais m'influencer. Car par la Culture, l'individu s'assimile à la collectivité qui devient sienne. Et fait de lui ce qu'il est. Il s’agissait pour moi, à nouveau, de m’exiler !!!
A la société, à ma société, à mon environnement, il s'agissait de m'adapter. De mon rapport au(x) monde(s), au(x) monde(s) qui étaient le(s) mien(s), (à ma société, à la société de mes contemporains), de son observation, je tirais des réflexions (leçons de vie : enseignement). sur la réalité de notre société et de son fonctionnement (sa Culture, ses idéologies, philosophies, modèles et valeurs dominantes ) : leçons d'un certain réalisme pragmatique.
Un Savoir j'acquérais. Par la force des choses, une certaine vision
Comment me comporter ? Comment devais-je agir ? Autant dire, à la société m'adapter pour réussir ! Une recherche d'efficacité (non plus chercher mais trouver!) Il s'agissait de m'en sortir…
du monde j'adoptais.
Remarques :
... les études ne permettent pas de s'en sortir mais de comprendre pourquoi on ne s'en sort pas ...
Entrisme ? (Du Philistin à l'Honnête Homme ?) Or, ce que je devais être: à l'heure de la MONDIALISATION, socialement : Un Global leader. Un Winner : homme d'affaires, raider. (à l’International, et dans l’oubli du provincial) Exploiteur plutôt qu'exploité (ouvrier ou salarié Aliéné), Oppresseur plutôt qu’opprimé Violent plutôt que Violé Possédant plutôt que « possédé » Dominant plutôt que dominé, Persécuteur plutôt que persécuté Savant plutôt qu'ignorant, Bref, un maître et non un esclave. Comment devais-je me comporter ? en Homme
fort.
Devenir cet homme conquérant, sans peur, déployé vers l'extérieur, agressif, in-dépendent, séducteur. Un homme volontaire, déterminé, actif, Je-m'en-foutiste, autoritaire, opportuniste, A-moraliste, sceptique, égoïste et réaliste.
En un mot : Antéchrist (car le « diable » existe : je l'ai rencontré) Et, puisque force naît de conviction un rhéteur, comme de ces sophistes fermes dans leur position. Un homme orienté, organisé par objectifs, planificateur, au discours cohérent, à l'esprit calculateur, un homme rationnel, comme de ces gestion-naires : calme, Stoïque et manipulateur. En un mot : un Surhomme. Car l'Homme est un Loup pour l'Homme
Remarques : … Celui qui naît Maître, le deviens : Et se con-fronte à l’Adversité de son Destin ! … … Celui qui naît esclave, le demeure : Et restera sa petite vie durant, empli de Haine et de Ran-cœur face à son sort !…
Des Anti-gones
(P.S. : … Du Haut des Monts de l’Olympe, les Dieux jouent en riant aux dés, s’amusant des bas conflits de l’Humanité …) … Mais parfois l’esclave reprend ses Droits, il se rebelle car on ne peut aider le gens contre eux même Dés lors le Moi s’affirme, et l’esclave devient Roi Et fait de ses faiblesses 1 force (dans la durée) Devenant alors, un modèle (comme le Christ en croix) pour la postérité La Violence change de côté : d’exploiteur à exploité Du Bon comme du mauvais : Faux Héros de bande dessiné…
Remarques :
... Parce que l'existence précède l'essence, tout dans la Vie, n'est que Volonté de Puissance ...
Remarques :
... ce qui est dit dans le fond , n'a que peu d'importance. La façon de dire une chose importe plus que ce que l'on en dit ... Force naît de conviction, dans 1 Monde fait d’illusions
Remarques :
... Les discours comme les paroles Les choses et les Hommes, N'ont d'importance que pour autant Qu' « on » leur en accorde ...
(Du je m'en-fou-tisme) P.S. :… Les Critiques n’existent que si on les écoute… Moralité : saches toujours à qui tu as af-faire car les propos d’1 Tiers ne sont pertinents (quelque soit son rang) que pour autant que de leur pouvoir d’apparence tu n’en accordes Toi-même 1 Importance. A leur écoute saches garder toute ta Distance de leur IN-CON-SCIENCE déstabilisante : tu conserveras toute ta Puissance !!!
... Ecartes toi de ce qui te rend faible ! ...
Fata Morgana Mais voilà, Tout cela n'était que Rêve de Grandeur (Or la Grandeur n'est plus, et je me morfonds) … Nous sommes tous devenus des Rêveurs dont les rêves se sont évaporés !!! … « Dieu est Mort » (Paraît-il ?) Dé-sacralisé. Il ne nous reste plus Rien à « espérer. » Mais, voilà nous n’avons retrouvé que quelques indices : … Alors que fait la police ? … Fort Heureusement « les Divines » caméras sont là pour les remplacer !!! : Vive la Télé-« Réalité » !!! Le monde d’ici-bas, depuis la Modernité, nous est devenu plus attractif que celui de l’Au-delà. Dès lors, les Souffrances des Hommes n’ont plus trouvées de Sens pour s’expliquer. Dieu est mort, je vous le dis ? Dès lors, à quand les nouveaux Sauveurs d’1 Humanité abandonnée ? Dès lors, pour quelle Idéologie lutter ? D’autres Lois sont venues à les remplacer ? L’Esprit des Livres Saints n’était-il Divin que pour le temps qu’on les enseignait par la Force et la Foi ? Alors, que Dieu était-il ? : 1 Livre, 1 Livre d’Espérance, 1 Livre Saint, 1 « CODE » sacralisé, une législation spirituelle que la Modernité, avec le temps, avait profanée !!! D’1 tradition niée par la dés-obeissance et l’infidélité ? Les Hommes auraient donc perdu la « Raison » : Tout n’était que Mensonge et MANIPULATION !!! Les « Lumières » ont fait place aux Ténèbres Obscure clarté : Rien ne reste plus, que cette pathétique Médiocrité !!! Mort est l'homme d'affaires : l'homme d'affaires « éclairé » qui a su par l’ALIMENTAIRE remplacer les préoccupations de la Cité d’1 société de con-sommation pour toute Normalité !!! L’In-con-science est venu l’Habité !!! Ecoutez-les ces POLITIQUES inféodés à 1 Discours réduit à la Vacuité : « Soyez en sûr, nous sommes là pour vous gérer : Nul dés-sordre, Nulle Instabilité, Soyez en rassuré : le Monde est sûr, à qui sait le Maîtriser !!! » … Ainsi, voilà quelle était la Parole de ces nouveaux disciples partisans, « promoteurs » d’1 Libéralisme Economique In-déterministe de faits au jour de la grande heure de la Globalisation …
Remarques :
... Celui qui ne possède rien, n'est « possédé » par rien ...
(P. S. : ... l'Homme « pauvre » ne sait pas qu'il est immensément « riche » dès lors qu’il n’essaie pas de s’ap-proprier ce qui disparaitra bientôt … Car, la seule « véritable » Richesse est celle du Cœur, c’est-à-dire la Noblesse du Sang, et de la « Fiert » Education …)
Entre Fantasme et Réalité
A vivre dans ce monde imaginaire : je me perdais Celui qui essaie d'être plus qu'il est Centaures : un global leader, un Chevalier sans peur, un Seigneur. Mais voilà : je n'étais peut-être, tout simplement pas à la hauteur ; (looser ou Joker ?)... Dans 1 Monde fait pour les Spéculateurs. Loin de ma nature, je me fourvoyais : Autour de Moi, je voyais l’Univers s’effondrer !!! Les Traditions et leur Univers fait de Diversité n’étaient plus que du folklore « Reserv-és » à des touristes privilégiés, ce qui devait les préserver d’une inéluctable disparition, du sceau de la Modernité !!! Dès lors, lorsque je regardais l’histoire de ma civilisation, j’avais honte d’être un homme blanc, descendant des conquistadors et des colonisateurs qui ont avec le temps et leur « Mission », en moins d’1 génération, envahis, convertis à leur propre modèle et à leur propre vision, détruits et réduit en esclavage, puis à la pauvreté par acculturation, en 1 mot, avilis et spoliés la plus part des peuples de notre Univers qui avaient su conserver la Noblesse et la Fierté de leur valeurs traditionnelles, que nous avons depuis bien longtemps dénigré, et qui aujourd’hui ont été assimilé, intégré par force, puis dans les derniers avatar de la Mondialisation, métissé. Aujourd’hui voilà, comme notre Nature, tout est perdu et brûlé pour quelques « guinées » comme l’ont été les librairies d’Alexandrie. Seul ne reste que la misère de nos musées pour conserver l’inexpliqué. Je constatais que la Richesse n’était décidemment pas dans le bien matériel mais dans l’Homme !!! Mais voilà, comment lutter ? Aussi « bien » voilà en Moi ce Mal, ce Mal-être, cette Maladie Entre Folie et Barbarie Qu'était je devenu ? si ce n'est cet Homme que finalement l'on fuit. Tout cela en valait-il la peine ? (Même si ce qui nous fait Mal nous instruits?)
remarques : … Je fus libéré du « Mal » le jour où je compris qu’il n’était pas le mien mais celui des Autres ….
P. S. :…Le Mal des Autres nous soulage … Etranges Remarques : Ne viens pas en aide aux gens lorsqu’ ils se noient car c’est toi-même qui finira sur la croix.
De l’indifférence
Remarques :... « Vous » me dites « Tenir! » mais voilà ` « Moi » je ne tiens à « Rien » ... P. S. :... n'attends, Jamais : « Rien », … « De Personne » ... (A chacun sa Vie ; A chacun ses Problèmes. A tout Problème ; sa Solution, selon sa Position !!! )
Aussi Bien : ne rien changer. Après tout, « le monde est ce qu'il est » : il s'agit de s'y adapter ou, au pire, de s'y confort-mer ? Tel était là le principe de réalité : Obéir aux Structures de la société, comme la majorité des individus aliénés. Préféré Subir les ordres, même les plus infâmes, des gouvernants aux régimes autoritaires, plutôt que de risquer les blâmes d’1 société plongée dans un chaos Dés-ordonnée à la PEUR de nouvelles guerres (civiles ou militaires). Au moins, lui disait-elle « Auras-tu essayé d’éveil-ler 1 jeunesse dés-espérée aux chemins de la LIBERTE !!! » C’était là abandonné toute idée révolutionnaire, car les Damnés de cette Terre n’ont plus aucun courage pour sortir de leur cave les guillotines des Lumières ; qui avaient su couper les têtes de leur Dirigeants spoliataires !!! Le Capitalisme ne pouvait-être réformé : le « Bien » public sombrait au « Profit » du « Bien » privé. Il fallait se rendre à l’évidence : il y avait ce que l’on pouvait faire et ce que l’on était capable de faire (même dans l’adversité) !!! Seul les héros ne meurent ou ne vieillissent jamais…
(R)évolution Zen ? -Les Voies du Renoncement : de l'A-Paix-sement
[Donner du temps au temps : pour une VISION à long terme] Alors, sois toi-même : deviens ce que tu es car être soi-même c’est prôner la Liberté Juste quelqu'un de « Bien » : un homme, sans grand destin, de ces héros du quotidien ... A I'Ecoute des Femmes, au Soleil de ta vie, A la Mère Nature, apaiser les maux et les veines Folies. Il s'agissait pour moi de retrouver cette simplicité, ce calme, des braves gens et de leur quotidienneté, cette Simplicité qui nous fait être au plus près de nos passions et aspirations : de la nature profonde de notre personnalité.
Remarques : … En 1 autre siècle, En 1 autre temps, J’eus été vieux et maladif : A 30 ans !!! …
Remarques :
... Alors ouvrez des Hôpitaux !!!, et vous fermerez des Prisons ... … Car Nul ne s’a-percois du nombre de Malades in-conscients qui hantent nos villes, d’1 société malade et partant dangereuse, car trop prompt aux soins, dont les traumatismes demandent du temps à se guérir dans 1 société par trop Futuriste. Or nos civilisations occidentales préfèrent guérir les effets que prévenir les causes (de la police aux sapeurs pompiers) Ce qui fait du « Mal », 1 Mal-adie à Prospérité. On nous conte que seul l’individu peut se sauver de luimême et il serait vain de vouloir le guérir contre sa volonté (et cela jusqu’au suicide ou à la Mort.) Tout comme le Libéralisme économique, le libéralisme politique compte ses Morts !!! (Dans la résignation)… … Dès lors comprennes les guerres et le développement de la Violence dans des drames individuels ou collectifs…
Médecine (Par delà le « Bien » et le « Mal ») Il s'agissait de me retrouver Par le Langage, la Parole, la Communication et le Dialogue. Par l'expression de mes « Mal »-aises (et leur Verbalisation comme Discours oral ou écrit) : Changer de VISION vis-à-vis d'Autrui. Trouver une Aide , un soutien, une Thérapie. Malade IN-CONSCIENT (car la Maladie psychiatrique est Transmissible, paradoxalement) Par la Psychiatrie : un retour aux Origines De mes traumatismes et de mon passé. [Passion/Pathos/Pathologie : Trouble Bipolaire (Psychose maniaco-dépressive)] Comme il en allait de même, des signes ou des symboles dont, j’avais été toute mon enfance cerné, et propre à ma Destiné bien étrange, représentations ou croyances matérielles ou imaginaires qui bien que conventionnelles et sans valeur en soi (voir les idéologie de notre Mode-rnité), suivant mon degré de sensibilité subjective et de ma Foi, prêtaient à des interprétations hasardeuses, plus ou moins fallacieuses, car pathologiques et délirantes. Alors Hasard ou destiné ? et pourtant : Rien de tout cela.
Du symbolisme
Aussi « Bien » se guérir ? Se ré-insérer ? : MON CUL !!! NON pas a-social mais dé-socialisé !!! car : « Plus l’intelligence est développée, plus le cerveau est mis en activité, plus la monomanie est à « craindre » Mais voilà pour qui ? … « car il n’est point de Progrès dans les Sciences, d’Inventions dans les Arts, d’Innovations importantes qui n’est servi de causes à la monomanie »
Esquirol, des Maladies Mentales
PSYCHOTHERAPIE COGNITIVE (Traitement par le Langage Verbal de la Conversion de nos Pensées et de nos Croyances Pathogènes)
( R ) évolution Copernicienne Raison PRATIQUE (du Jugement ETHIQUE)
Vision du monde ײ
CHANGES: et le Monde changera!"
MITSEIN
Parce que I’Homme fait le monde à son image et que de son « BIEN »-ETRE en dépend la Bonté
Par ta Vie devenir meilleur Parce que l'Honnête Homme n'est réellement jugé que sur ses actes, et non sur sa volonté ! (et que nos écrits, tout comme nos Paroles, ne sont que Littérature) Juges des Hommes comme de toi-même Non, au discours de leurs intentions, mais à la résistance de leurs actes Regardes les souffrir, supporter le Martyr, endurer l'adversité, la misère, la violence, ou la privation de liberté ... Car, je te le dis, de l'épreuve seulement se paie le PRIX de la Connaissance ...
(P.S. : … la Route est longue ; mais la Gloire faite de Beauté !!!…)
Remarques : … C’est qu’il faut éconduire la folie que le MANQUE anime, pour retrouver 1 « Bien »- être que la Morale réprouve. Donnons par exemple la Morale judéo-chrétienne qui, comme d’autres religions ou philosophies, ont apportées des Réponses comme solutions au « Mal »-être de leurs sympathisants. Tout n’était que Destin. D’1 « Mal » naissait 1 « Bien » comme lorsque votre vie est tourmentée, troublée par la tempête des Maux et des « Mal »-adies, de votre pauvre petite histoire qui n’espère qu’un espoir pour entre-VOIR lorsque le « Mal » est trop fort 1 appel au(x) Dieu(x) créateur. Du chaos 1 ordre cosmique, De la souffrance : la compréhension d’1 réalité inique. Et puis, après tout, prenons en le parti d’en rire : Où lorsque tout va « Mal », tout ne peut aller que « Bien » en espérant qu’en fin de Vie, on ne regrette pas notre existence : « qu’as-tu fais de ta Vie ? » pour seule réponse donnée : « Je l’ai ratée !!!! … » Décidément Dure est le constat de la Réalité
Remarques :
... je ne connais d'Universel que la Souffrance ...
Du droit et de l'in-équité
Remarques :
... IL faut avoir beaucoup vécu il faut avoir beaucoup souffert pour comprendre la vertu d'un Amour sincère ...
De l'Amitié
Pour une philosophie de l'Un-différence
Vivre ma différence Dandy dans l'Un-différence. (Comme du Droit à la Différence)
Faire de ma vie une oeuvre d'art, pour peut-être répondre, par l'Amour et la Reconnaissance, à cette profonde souffrance l'abandon de mon Enfance car « enfant » je suis, je reste et je demeurai ...
Du Questionnement Méta-physique
Pour une philosophie du Bonheur simple (P. S. : … Si votre enfant est « Perturbé » : laissez le s’exprimer !!! …)
Remarques : ... Entre le choix de la « Raison » et celui de la « Passion » Prends le parti du Bonheur C'est-à-dire celui du risque et de la « Passion » qui guidera ton Coeur ...
(P.S. : … Fais ce qui Te Plait …)
Remarques : …Vivre intensément c’est se confronter à court terme à la maladie et à la mort sans regret ni remord. Mais voilà, lorsque vient le jour du jugement dernier, se dévoile la peur de ces excès, et la solitude de la marginalité. Fallait-il vivre plus raisonnablement ? Et plus longtemps ? Une seule réponse : la mort, la souffrance, les pathologies sont des maux égaux pour tous comme d’Autrui…
Si… Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir, Si tu peux être amant sans cesser d'être fou d'amour Si tu peux être fort, sans cesser d'être tendre Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour Pourtant lutter et te défendre Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d'un seul mot ; Si tu peux rester digne en étant populaire Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frères Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ; Si tu sais méditer, observer et connaître Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître Penser sans n'être qu'un penseur ; Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent Si tu sais être bon, si tu sais être sage Sans être moral ni pédant Si tu peux rencontrer Triomphe après défaite Et recevoir ces deux menteurs d'un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront Alors les Rois, Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un Homme, mon fils
Rudyard Kipling (Angleterre 1865-1936)
ANNEXE
Christopher B. de Centaures
BIOGRAPHIE
80, rue Legendre 75017 PARIS Télécopie: + 33 (0) 1 42 63 26 20 Email : cb_de_ç
[email protected] 27 ans, célibataire, D.O.M. Mobilité Internationale, Permis B
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE Agent Artistique / Agent de photographes de Mode et de Beauté • Prospection et ciblage de clientèle : - Agence de Publicité
2001
- Edito -Bureau de presse -Maison de couture - Maison de Disques
• Production
-Réalisation de devis, Négociation, Suivi -Casting Director : scouting PROJET D'ENTREPRISE : création du 1e' Salon International de la photographie de mode (exposition « Snapshot »)
1995-1999
Agent d'Affaires international free lance
(et au-delà)
COMPETENCES • • • • •
Gestion d'affaires (communication B. to B., Intermédiation, Prospection, Recherche de Partenariat, Négociation, suivi, veille) Relations Publiques (lobbying) Gestion de Projet (Etude, Conception, Planification, Aide à la décision) Gestion et Promotion de solutions personnalisées (communication Marques, produits, services) Optimisation du Capital image
Entre Autre Mission Ponctuelle : 1999 Conclusion des investigations conduites au sujet du Programme d'investissement sécurisé par Prime Bank Garantee (P. B.G.) dénommé « Geneva Program », après procédure de vérification des institutions bancaires et financières internationales impliquées (cf. : « An update of Prime Bank Instrument Frauds » du bureau de la Chambre de commerce Internationale contre le Crime commercial). Fond Commun de Placement Offshore Marchés de Futures : • •
- Trading sur Indice CAC 40 - Sp 500 USD/DM USD/FRF - French Notionnel 10 years Bond
Prospection et ciblage d'une clientèle internationale haut de gamme Conseil et suivi auprès d'une clientèle ciblée
PROJET D'ENTREPRISE : création d'une société de gestion (courtage, conseil financier, expertise) Projet EQUITE Prospection de biens immobiliers (location/Achat) pour une clientèle Sélective originaire du Moyen-Orient
Courtage en collaboration avec la société de joaillerie VASSORT pour la vente de trésor archéologique « Isabella Emerald Treasure » Société mandataire : CARIBBEAN ENTREPRISE Florida U.S.A. 1995 Direction de Projet en collaboration avec la société C.B.I.M. PROJET D'ENTREPRISE : création d'une société de prestation de services haut de gamme dans les secteurs du tourisme, des loisirs et de l'événementiel, destinée à une population de décideurs. (Cercle d'affaires EXCELLENCE) • Études de Marketing et de Communication s'y affèrant • Prospection et ciblage d'une clientèle internationale haut de gamme.
CONNAISSANCES LANGUES
Anglais : courant Espagnol : lu et parlé Arabe/italien : notions
INFORMATIQUE
Macintosh : claris Organizer, outlook express Maîtrise des outils informatiques sous Windows : Word, Excel ... Stage d'initiation à la bureautique Stage de formation aux nouvelles technologies de l'Internet. (Analyse compétitive de sites Web ;langage HTLM ; ...) Université du Sussex Stage d'initiation à la création d'entreprise (Business Plan ; initiation à l'administration et à la comptabilité d'entreprise ; formation au droit commercial et des sociétés) Chambre de Commerce et Chambre des Métiers
FORMATION Maîtrise de Philosophie : Université Paris X Nanterre « aisthêsia-an-aisthêsia
1995
ou de l'anesthésie de l'-a-perception » Recherche fondamentale : Anthropologie de l’-A-perception Domaines scientifiques : Sciences Humaines (Ethnologie- EthnophilosophiePhilosophie de la cognition et du languageEpistémologie-linguistique-psychologie-psychanalyseScience de l'Éducation...) Sciences sociales (Sociologie-Histoire-Anthropologie sociale et culturelle...) Recherche appliquée : vers 1 Système expert de Positionnement Global ou G.P.S. Domaines scientifiques : Science de l'information et de la communication Discipline scientifique : Intelligence Artificielle Baccalauréat Al Option Lettres Mathématiques
1991
AUTRES ACTIVITES ÉTUDES 1993 « STEVEN & CHRIS » - Genre : Marque de Mode PROJET D'ENTREPRISE: création d'un spectacle sur le thème de la Modernité Comme ère de la Mode achevée. ère du vide. 2001 « ANTHRÔPOS » - Genre : Essai CRÉATIONS LITTÉRAIRES 1993 « ABÏME » - Genre : Scénario L.M. « ... l'Homme est une corde tendu entre la bête et le surhumain une corde au dessous d'un Abîme... » 1997 «AGAPÈ» - Genre : Poésie Ainsi parlait Zarthoustra Arts « Martiaux » Jû-Jitsu /Boxe – Yoga – Sports : Jogging/Natation 1997 Brevet Européen de Premiers Secours
PROFIL
Généraliste Polyvalent Capacité d'adaptation plurisectorielle
… A Mon Adoptif de Grand-Père Soldat inconnu de la « 1ère Guerre » 5 fois blessé aux « Chants des Dames », Mutilés, amputé de la jambe « Droite » Décoré de la Légion du DésHonneur Tout comme nos Jet setters D’1 République qui n’en avait plus le Nom …