3. La coordination par le marché
Sciences économiques
Notions du référentiel : asymétrie d’information, biens collectifs, effets externe uels
Fiche 34 – Quelles sont les principales défaillances du marché ?
Nous allons étudier successivement deux grands types de limites qui permettent de relativiser le rôle du marché :
la première concerne les défaillances du marché qui ont été mises en évidence par les théoriciens néo-classiques euxmêmes et qui vont permettre de justifier une intervention limitée mais réelle de l’Etat. la seconde concerne une remise en cause plus fondamentale du rôle du marché , puisque , selon certains théoriciens , la régulation par les prix n’est pas toujours optimale et donc cela permet de justifier un recours accru à l’Etat qui devrait donc pallier les incapacités du marché .
Partie 1 - Les lacunes de la régulation par le marché : the market failures Selon les théoriciens libéraux, l’intervention de l’Etat ne peut être justifiée que dans deux cas bien précis pour lesquels la régulation par le marché s’avère défaillante.
I.
Les asymetries d’information et leurs répercussions
A. Définition de l’asymétrie d’information l’Asymétrie d’information désigne une situation dans laquelle deux agents économiques , dans le cadre d’un échange, disposent d’une d’information qui est inégalement distribuée car l’accès à l’information est généralement couteux. Ce constat va à l’encontre d’un marché où la concurrence serait pure et parfaite, où acheteurs et vendeurs seraient rationnels et fonderaient leurs choix sur la disposition des mêmes informations. En effet l’hypothèse de transparence de l’information n’est pas vérifiée. Ainsi comme un des deux acteurs dispose d’une meilleure information, il en sait plus que l’autre sur les conditions de l’échange (qualité du produit, travail fourni…). Cela contredit donc l’hypothèse de transparence de l’information du modèle standard de concurrence pure et parfaite. Des individus rationnels qui maximisent leur utilité, sont donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui risquent de compromettre le fonctionnement efficace du marché. De telles asymétries d’informations peuvent être retrouvées dans une multitude de situations économiques (employeur / candidat, vendeur / acheteur, assureur / assuré, etc.). On peut distinguer deux situations d’information asymétrique : d’une part l’antisélection, appelée aussi sélection adverse, où le marché est perturbé par le fait qu’une partie connaît mieux les caractéristiques du bien échangé au moment de la signature du contrat (ex ante) et d’autre part, l’aléa moral qui est une situation dans laquelle une des parties (encore appelée principal) ne peut contrôler l’action de l’autre partie (appelée agent) ou bien n’a pas les moyens d’en évaluer l’opportunité : action ex post.
A. L’antisélection ou la sélection adverse L’hyptothèse de base du modèle : L’antisélection est due à un problème d’asymétrie d’information qui se déclare au moment de la signature du contrat (ex-ante). Lorsque les acheteurs observent imparfaitement la qualité de biens qu’ils désirent acquérir, les vendeurs ont intérêt à surestimer la qualité de leurs produits afin de les vendre au prix le plus élevé possible. La conséquence : Les acheteurs ne peuvent donc ni avoir confiance dans les déclarations des vendeurs, ni déduire qu’un prix élevé signifie une bonne qualité. Dans un tel cadre, les vendeurs de biens de bonne qualité, qui valent effectivement un prix élevé, peuvent être dans l’impossibilité de vendre leur produit à leur véritable prix dans la mesure où les acheteurs doutent de sa qualité. L’incapacité des prix à assurer l’équilibre du marché : Le prix n’est plus un parfait signal de la valeur du bien, puisque, pour un même prix, il est possible d’obtenir des biens de qualités différentes. Donc le prix ne peut plus jouer son rôle d’information. Conclusion : le risque la disparition du marché : Dans ces conditions le marché concurrentiel ne peut plus fonctionner efficacement. L’agent victime d’un manque d’information risque de sélectionner un produit qui ne correspond pas au prix affiché, ou demande un prix si bas que les bons produits sont retirés du marché. Un exemple de compréhension : Dans un article célèbre (« The market for lemons : Quality uncertainity and the market mechanisms »1970), Akerlof va démontrer que le prix n’est pas nécessairement synonyme de qualité, bonne ou mauvaise selon son évolution. L’exemple d’Akerloff : il prend l’exemple d’un marché de cent voitures d’occasion où cinquante sont des modèles de mauvaise qualité (« lemons ») et cinquante sont des modèles de bonne qualité (peaches). Qui connaît la qualité exacte du modèle proposé ? Certainement pas l’acheteur. Seul le propriétaire dispose de l’information. Pour les acheteurs potentiels, l’asymétrie d’information est totale. Quel sera le prix du marché ? Tout laisse à penser que le propriétaire d’un mauvais modèle est prêt à le vendre beaucoup moins cher que le propriétaire d’une voiture de bonne qualité. Si la qualité des modèles est parfaitement identifiée, pas de problème. Par contre, que se passe t-il si l’acheteur est incapable d’estimer la qualité du modèle proposé, asymétrie d’information oblige ?À cette question, Akerlof répond simplement : en proposant un prix unique, qui pourrait être un prix moyen, le marché permet uniquement la mise en vente des modèles de médiocre qualité. A ce prix, les propriétaires des modèles de bonne qualité se retirent du marché, le prix moyen du marché étant trop faible. L’asymétrie de l’information exclut donc du marché les produits de bonne qualité au profit des produits de moindre qualité. C’est ce qu’on appelle donc l’antisélection ou sélection adverse. « Les mauvais produits chassent les bons »…Ainsi le laisser faire peut avoir des conséquences désastreuses : élimination des bons produits, voire absence d’échange. Quelles solutions mettre en œuvre pour assurer la perpétuation du marché ? : Dans cadre, une réglementation, assurant la révélation de tout ou partie de l’information, encore instituant des procédures de recours efficaces contre les ventes de produits mauvaise qualité (garantie légale contre les vices cachés), permet d’améliorer fonctionnement des marchés.
B. L’antisélection ou la sélection adverse
ce ou de le
Dans le cas des phénomènes d’ « antisélection » il a été question des situations où l’asymétrie d’information intervient ex-ante, au moment de la conclusion du contrat, elle concerne la nature et la qualité des biens offerts sur le marché mais il est difficile d’anticiper le comportement de l’acheteur après avoir acheté (ex-post). Définition de l’aléa moral : l’aléa moral a lieu ex-post, après la signature d’un contrat. Dans ce cas une des parties ayant signe un contrat peut chercher à prendre des risques, après la conclusion de l’échange, afin d’en tirer un bénéfice supérieur. Un assuré prendra par exemple moins de précautions qu’un non-assuré, se sentant relativement protégé par sa police d’assurance. On parlera alors de « comportement caché », « d’aléa moral » ou de « hasard moral ». Cette absence de connaissance parfaite du comportement après achat conduit à une situation où le marché ne peut être traité de façon globale. Chaque cas devient un cas particulier. Un exemple de compréhension : celui de l’assurance contre l’incendie et le vol. La question qui se pose au nom du « l’aléa moral » est celle de savoir si l’assuré prendra autant de précautions après s’être assuré qu’il en prenait avant pour éviter vol et/ou incendie. L’incitation à se protéger ne se trouve-t-elle pas réduite du fait d’être assuré ? On constate globalement que trop d’assurances favorisent la perte de précautions. Bien évidemment, l’existence d’un comportement caché modifie la nature de l’équilibre par rapport à celui observé là où les comportements sont rationnels et prévisibles. Le risque moral apparaît dans les situations où certaines actions des agents, qui ont une conséquence sur le risque de dommage, sont inobservables par les assureurs.
II. III.
La théorie des biens collectifs
A. L’analyse néo-classique du marché de cpp ne tient pas compte des biens collectifs
Hypothèse de base : Comme l’indique B.Guerrien : « une des hypothèses implicites du modèle de CPP est que toute quantité de bien ne peut être utilisée ou consommée à la fois par deux individus (on dit qu’elle est strictement privative). Les biens et services ordinaires sont ainsi caractérisés par deux propriétés simples : o On ne peut y accéder qu’en payant le prix, ils sont soumis à l’exclusion par le marché. o On ne peut consommer un bien ou un service lorsqu’il est consommé par un autre individu, il y a un phénomène de rivalité entre les consommateurs.
Conséquences : Une telle hypothèse exclut un certain nombre de biens (en règle générale des services) considérés comme importants qui peuvent être utilisés simultanément par plusieurs individus sans qu’il y ait appropriation individuelle. Ces biens sont donc en quelque sorte indivisibles ; on parle à leur propos de biens collectifs ». On peut faire entrer dans cette catégorie, par exemple, la dépense publique, la justice, l’infrastructure routière, l’éclairage public , ...
B. Définition des biens collectifs Un bien collectif possède les deux propriétés inverses des biens ordinaires : la non-exclusion et la nonrivalité. La non-exclusion signifie que personne ne peut être écarté par un mécanisme marchand (un prix) de l’utilisation d’un bien collectif. La non-rivalité signifie que l’usage d’un bien collectif par un agent économique ne nuit en rien à son utilisation par les autres membres de la collectivité.
Il y a rivalité quand la consommation d’une unité du bien par un individu empêche la consommation simultanée de la même unité par un autre consommateur .Il y a non rivalité quand plusieurs individus peuvent consommer en même temps la même unité (exemple : éclairage public, cinéma pour ceux qui peuvent voir l’écran...)
La possibilité d’exclusion concerne le consommateur qui refuse de payer le prix fixé par le producteur pour consommer le bien qu’il produit (exemple : cinéma....).L’exclusion est impossible techniquement ou économiquement quand on ne peut empêcher les consommateurs qui refusent de payer le prix d’utiliser le bien ou le service en question (exemple : éclairage public...)
Rivalité
Non rivalité
Biens et services Biens et services de Exclusion privés purs : un clubs : Canal +, une jean, une pomme autoroute Biens communs : Non exemple les exclusion ressources halieutiques
Biens et services collectifs purs : la défense nationale, l’éclairage public
Les "biens collectifs purs" sont des biens et services caractérisés par une non rivalité dans la consommation et une impossibilité pour les producteurs d’exclure les personnes qui refusent de payer le prix pour acquérir le bien Les biens privés purs sont caractérisés par la rivalité et la possibilité d’exclusion.
Les relations marchandes ne peuvent pas s’appliquer à toutes les relations économiques : dans le cas des biens collectifs purs (parcs publics, défense nationale, diplomatie...) ou pour les biens et services collectifs mixtes caractérisés par la rivalité et l’impossibilité d’exclusion (parce qu’ils sont indivisibles), il n’y a pas de marché possible. Cependant, l’intérêt général nécessite l’existence de ces biens collectifs que le marché ne peut pas prendre en charge.
C. Le problème du financement des biens collectifs 1. Les difficultés du financement des biens collectifs Tout le problème est alors de savoir qui va offrir ces services qui sont nécessaires au bien-être de la population : Le marché semble incapable de prendre en charge leur réalisation. En effet, si l’on part de l’idée que tous les individus sont rationnels et égoïstes, ils ont tout intérêt à adopter l’attitude du passager clandestin (free rider). Chacun va justifier son refus de contribution au financement du bien collectif par son manque d’intérêt pour son usage mais, une fois que le bien aura été financé et produit, il l’utilisera puisque rien ne peut lui interdire son usage (bien indivisible). Comme tous les individus sont égoïstes et rationnels, ils vont reproduire le même comportement ce qui, si on agrège les actions individuelles, va générer un effet pervers : aucune entreprise n’acceptera de produire le bien collectif, bien qu’il soit utile à la collectivité, car aucun agent économique n’a accepté de participer à son financement.
2. Solution préconisée par les libéraux L’Etat est alors obligé de se substituer au marché, de prendre en charge la production du bien et d’assurer son financement par les prélèvements obligatoires opérés sur l’ensemble des ménages.
IV.
Les effets externes
A. Définition Comme l’indique B.Guerrien , on dira qu’il y a effets externes : « lorsque l’activité d’un agent a des répercussions sur l’utilité ou le profit d’autres agents sans qu’il y ait transaction sur un marché » . L’exemple le plus connu est celui de la pollution : En effet, les entreprises qui ont pour but de réaliser une production de bien génère des contreparties négatives sur l’environnement. Mais l’air pollué n’appartient à personne et il est très difficile de déterminer qui est à l’origine de la pollution et dans quelle mesure il a contribué à cette pollution.
B. Solution Dès lors, le marché s’avère incapable de résoudre la question des effets externes : une intervention de l’Etat est nécessaire ; elle peut prendre deux formes
1. L’intervention directe de l’Etat par la réglementation ou par l’imposition d’une taxe Une politique de réglementation de la pollution qui détermine le niveau tolérable de pollution et sanctionne très sévèrement les entreprises qui ont dépassé le seuil légal, paraît plus efficace .Mais dans un contexte de crise économique et de fort taux de chômage, dans une économie en voie de mondialisation, on peut s’interroger sur la capacité des Etats à mettre en oeuvre cette politique. En effet, les entreprises les plus polluantes risquent de menacer les Etats de fermer leurs usines et de délocaliser leur production vers des pays ayant des normes de pollution plus tolérantes. Or, la pollution ne connaît pas de frontières ( cf le trou dans la couche d’ozone ) ; nous avons ici un exemple où l’intérêt personnel de certains s’opère au détriment de l’ensemble de la collectivité .
2. La création d’un marché : l’exemple des droits à polluer a.
Le principe
Les théoriciens libéraux souhaitent que l’Etat limite la pollution en mettant en vente des droits à polluer dont le total représente le plafond toléré de pollution . Selon les quantités de droits émises par l’Etat, le prix des droits variera : plus la pollution tolérée sera faible , moins la quantité de droits émises sera importante , plus le prix des droits sera élevé , ce qui incitera les entreprises à réduire leurs émissions nocives en installant des systèmes antipollution .Il y a donc ici un mécanisme incitatif qui suit la logique de la loi de l’offre et de la demande .
b. Les résultats Cette démarche paraît inadaptée pour 3 raisons : les atteintes générées par la pollution sur l’environnement sont irrémédiablement irréversibles ; l’indemnisation que représente les droits à polluer ne permet donc pas de compenser les effets néfastes de la pollution sur la qualité de la vie. les effets de la pollution s’accumulant frapperont surtout les générations futures .Or, les décisions politiques sont généralement prises sous la pression des générations présentes. Il est donc probable que les pollueurs fassent pression sur les autorités pour accroître la quantité de droits à polluer. Aux Etats-Unis s’est mise en place une bourse des droits à polluer où les entreprises qui se sont révélées moins polluantes qu’elles ne l’avaient prévu proposent aux entreprises les plus polluantes d’acquérir leurs droits à pollution non utilisés. Remarque : Ce premier type de mesure ne semble donc pas être à la hauteur des enjeux. Il faut donc prendre des mesures plus drastiques.
Une vidéo du Ced Un marché pour dépolluer ?
Partie 2 - La régulation par les prix et par le march2 n’est pas toujours optimale Contrairement aux affirmations d’A.Smith et plus généralement des libéraux qui considèrent que la régulation par le marché s’avère capable d’assurer une situation optimale, on peut observer une pluralité de situations dans lesquelles la régulation par le marché s’avère sous-optimale.
I.
Le marché est myope A. Explications
Comme l’indique P.Masse, dans un environnement de court terme où les prévisions se font avec un degré d’incertitude très réduit, la régulation par le marché s’avère optimale tant que l’on reste dans les hypothèses du modèle de cpp.
Mais : « lorsqu’il s’agit d’investissements à longue portée (...), aucun signal automatique ne vient guider la décision du maître d’œuvre ». La régulation par les prix s’avérant incapable de discerner les prix futurs, le marché est myope, ce qui risque d’engendrer des effets très négatifs. Ainsi, dans une phase de boom économique, l’offre est supérieure à la demande, les prix augmentent, les entrepreneurs peuvent décider à partir des signaux émis par le marché d’accroître leur activité et d’investir ; mais ils risquent alors de contribuer à terme à une surproduction de bien, à un effondrement des prix, les investissements n’étant pas réversibles. Inversement, dans les périodes de crise, les perspectives sont pessimistes, ce qui risque de dissuader les entrepreneurs d’investir et donc de perpétuer la crise. La régulation par le marché a donc un caractère procyclique
B. Solutions L’Etat doit alors intervenir afin de compenser les effets néfastes générés par le marché : il doit par le biais d’un plan indicatif proposer des prévisions de moyens au long terme réduisant l’incertitude des agents il doit adopter une politique contracyclique en investissant dans les périodes de dépression afin de relancer la machine et inversement.
II.
Le dilemme du prisonnier et les effets pervers de la rationalité individuelle A. Définition du dilemme du prisonnier
Comme l’écrit F.Vergara : « le dilemme du prisonnier (…) montre, à travers un exemple, comment les choix rationnels d’un point de vue individuel peuvent conduire à des situations non rationnelles « collectivement » pour l’ensemble des individus qui ont fait ces choix . »
B. Des stratégies non optimales
Si les deux entreprises (deux États) produisent beaucoup le prix sera bas et le profit sera faible (on supposera qu’il vaut 1). * Si les deux entreprises (États) produisent peu le prix sera élevé le profit s’élève (il passe à 2) en même temps que le prix même si la quantité vendue est plus réduite. Si l’un des deux seulement produit peu celui qui produit beaucoup profite du prix plus élevé pour obtenir un profit plus élevé (3) alors que l’autre supportant la réduction de la production fait un profit nul (0). Production de la firme B Élevée Production de la firme A
Faible
Élevée
1
1
3
0
Faible
0
3
2
2
Quelque soit la stratégie de la firme A (État), la firme (État) B obtient un profit plus élevé en produisant beaucoup. Quelque soit la stratégie de la firme (État) B, la firme (État) A obtient un profit plus élevé en produisant beaucoup. Si les deux entreprises (États) appliquent la “meilleure” stratégie elles produisent toutes les deux beaucoup et obtiennent un profit valant 1 pour chacune d’entre elles. C’est la plus mauvaise des solutions “collectivement” pour les deux firmes (États) puisque dans les trois autres configurations elles réalisent ensemble un profit total valant 3 ou 4. Elles ont donc intérêt à se rencontrer et à discuter d’une solution d’entente rompant l’hypothèse du marché comme outil de coordination efficace. Même si l’une des deux est dominante l’autre peut obtenir un gain en acceptant un dédommagement pour une production a priori non rentable. La firme (État) A par exemple peut accepter de produire peu ce qui permet à la firme (État) B de gagner 3 et de restituer 1 à la firme (État) A. Les profits sont alors de 1 pour la firme (État) A et de 2 pour la firme (État) B.Encore faut-il que s’établissent des relations de confiance entre les firmes.
Conclusion : Même dans le cas où les individus sont rationnels, il n’est en rien garanti que l’agrégation des comportements individuels permette de faire apparaître une situation assurant le bien-être de la collectivité : A.Smith a fait preuve de beaucoup trop d’optimisme dans son analyse de la main invisible .
III.
Les limites de la rationalité individuelle
Keynes a démontré que : l’univers marchand est la proie de l’incertitude et que la rationalité des individus est très limitée, la majorité d’entre eux adopte un comportement moutonnier qui consiste à imiter la démarche suivie par la majorité ou à suivre les préceptes d’un gourou. Ce type de comportement donne naissance à des anticipations autoréalisatrices ( encore dénommées prophétie créatrice ) : il suffit que les opérateurs du marché pensent que le cours des actions va monter pour qu’ils en achètent, ce qui détermine une hausse du cours. Mais ceci génère alors des bulles spéculatives où la hausse entraîne la hausse de façon cumulative sans que les données fondamentales de l’économie le justifient, jusqu’au jour où l’irréalisme de la tendance s’avère flagrant et où les cours s’effondrent ; la bulle se dégonfle alors..
Conclusion : L’hypothèse de l’homo oeconomicus apparaît donc beaucoup trop optimiste.