Entrecruzamiento entre la Poetica de Aristóteles y la filosofía agustiniana para generar una teoría de la narraciónDescripción completa
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Texto a modo de prefacio de los libros "Hermenéutica y estructuralimo" y "El conflicto de las interpretaciones" de Paul Ricoeur
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Ricoeur
La guerra ha dado un salto cualitativo con del terrorismo kamikaze porque el enemigo no es identificable a un Estado, no es identificable del todo, y une al suicidio la muerte indiscriminada…Descrição completa
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Paul Ricoeur_Sur la Traduction
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libro completo educación y politica de Paul RicoeurDescripción completa
Collection LES ESSAIS DU COLLEGE
INTERNATIONAL DE PHILOSOPHIE dirigée par FRANÇOIS ]ULLJEN Président de l'Assemblée collégiale
Paul Ricceur
AUTREMENT Lecture d'Autrem仰f伊γtre
au-delà de l'essence d'Emmanuel Levinas ou
PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE
ISBN 2 13 04891 S 4
Dép凸t 1龟al@
P' (主dition
:
1997, octob坦
Pl"eSSeS Universitai:res de France, 199ì
10日, bo叫eílard Saint-Germ缸缸� 75006 Paris
Sommaire
Autrement que…: le Dire et le Dit Autrement dit
:
le
tiers et la justice
1 - Proximité, responsabilité, substitution 2 - Le tiers et la justice 3 - Répétition de l'ontologie ?
1 19 19
26
34
AUTREMENT QUE...: le Dire et le Di t
Cette étude est animée par le væu de comprendre Levinas selon sa plus grande difficulté. Ce væ u exp1ique le choix quasi exclusif,也titre de guide de ma lecture, de Autrement qu'être ou Au-delà de l'essence. Le pari maj e u r de ce livre est de 1ier le destin du rapport à étab1ir entre l'éthique de la responsabilité et l'ontologie au destin du langage de l'une et de l'autre : le Dire du côté de l'éthique, le dit du cδté de l'ontologie. Le pari est auda cieux dans la mesure où la so1idarité de chacune de ces deux discip1ines avec sa manière propre de signifier porte au premier plan deux difficultés engend r ées par la manière nouvelle de philosopher : difficulté, d'une part, pour l'éthique de s'affranchir de son infatigable confron1
AUTREMENT
t atio n avec l'ontologie ; difficultι d'au tre part,每trou ver pou扎'e x-c e ption d位églant le régime d e 1毛tre, le lan gage qui lui convient, son la扭ng驴ag萨e pr,ψf叫g马') le d,砌'it de son Dirl凡f
condensent dans le mot, dans l'adverbe : autreme刀t) autre ment que... Il faut en e ffet toujours s'arracher par l'autre ment qtle...当cela même dont on ent芷eprend de suspendre, d'interrompre le règne ; mais il faut en même temps ten ter de donner une articulation langagière每ce au nom de quoi on est requis et assu主é de pouvoir, de devoir, pro noncer l'antériorité de l'éthique de la responsabi且té par rapport au<< train que mène l'être, le train de l'essence >> (il vaudrait mieux dire de l'essance, avec un (( a >>, selon 1a note de 1a premi位e page du livre). A l' arrière时plan de ces difficultés j um elles , j e voudrais faire paraître une difficulté, non formulée comme telle,各savoir le recou vrement entre le régime d u Dire et l'éthique de la responsabilité.
Deux remarques préalables. D'abord le 1ivre n'o ffre - ne permet - aucune intro duction ; on est d'emblée plongé in medias 陀人comme 2
LE DIRE ET LE DIT
chez Hegel niant la
possibilité
d'une
introduction生la
philosophie qui ne serait pas déj各la philosophie même, et comme chez H e idegger pour qui 1毛nonciation de l' oubli de la question de 陀tre,主la première ligne de la première page de Être et teJ11,户儿vaut rature de préface. Seconde remarque, solidaire de la p r emière : on ne note aucune progression visible dans i'argument ; les cha pi tres s时cessifs ne s'ajoutent pas l'un à l ' au tre ; tout est dit dans ce qui est dén omm é Argument (p. 13-42)时, en quelque sorte, répété dans les brèves pages terminale s , intitulées de façon particulièrement intéressante, pour nous 1C1 autrement dit. L'autrement que dit du Dire se cherche - et peut-être se donne - un autrement dit. Ent宜C les deux extrémités se déploie ce que l'auteur dénomme
à la fin de l'Aψtment (p. 37) - mot imm创iate ment commenté par le tcrme ex�户。sition (qui donne son titre au chap. II) ce mot annonce moins une avan cé e au-del生de l'Argument (qui, en un sens, es t c om plet) qu 'u n dιploiement, un dφ 占qui révèle le pli maj eur de 1毛thique de la responsabilité,每savoir la substi切tion. << La substitu tion, dit l'Argument, comme l'autrement qu毛tre au fon d de la proximi té )) (p. 37). Dépli, donc, ou creusement, Itinéraire
3
AUTREMENT
comme on voudra dire, qui pose au 户lan du difcours, et du fait du discours tenu dans le livre, la question de la thématisation dans une phi1osophie qui, comme on va le voir, met le thème, la thématique, la thématisation, du côté du dit. Si donc une avancée était possible立l'intérieur d'une telle philosophie, elle consisterait起montrer la déri vation du discours de l'ontologie每partir du discours de l'éthique, dérivation plusieurs f01s annoncée et effec tivement amorcée sous le signe des notions du tÎers et de la justice. La place de ces notions par rapport运la substitution et丸son l'un-生-l'autre fait起son tour difficult丘Je réser verai pour laseconde partie de mon étude cette thématique du tiers et de la justice, que l'on peut appeler une avancée, dans la mesure où elle fait émerger un dit nouveau suscité par le Dire d'autrement que dit一celui-là même que le dernier paragraphe du livre dénomme précisément autrement dit.
Entrons donc dans l'Argument, qu'il restera起étoffe主 dans le dépli des plis de la suite du livre. L titre: <) de l'毛êt盯re (p. 13) ; ce sous-titre dit 4
LE DIRE ET LE DIT
tout Ou plutδt dédit tout) le tout, la totalit已L'opposi白 tion fondamentale ainsi annoncée vise告dissocier l'au trement qu毛tre de toutes les autres figures de l' autre, dont on va montrer que l'ontologie les inclut, les résorbe, ou, selon une expression fréquente, lesαrécu p主主C队 <> (p. 14). L'autrement que... transcende l' autre qui, en quelque sorte, circule dans les intervalles de négati vité de 1毛tre et résorbe la guerre ìntestine dans la paix de la compensatio n . Or, on n'en a jamais fini avec ces figures de l'autr民 en tant qu'interv我lles de néant, qui font de 1毛tre un inter-esse) un int位-es sement - q山 marque le triomphe, et non la subversion, de l'être. C'est alors, et sans délai, qu'entrent en scène les deux protagonistes du drame constitutif de 1可noncé du 1ivre : le Dire et le dit. Toutes les cartes sont jetées dans le geste d'un seul jet : Dire, verbe Dire, ajointé生 <( proximité de l'un生l'autre均每(< d臼intéressement >>, 生<< responsabi且té de l'un pour l'autre >>,起<< substitu tion队La gerbe de ces maîtres mots est nouée en une seule page (p. 17) où, avoue l'auteur, on interroge <( en annclpant >>. 5
AUTREMENT
Mais
commençons起déplier. Pourquoi appeler tout
de suite α originel
)>
langage p ré su mé de
ou même (( préoriginel )) le Dire) la responsabilité
de
l'un
pour
rapport 生quelle ongme, incluse dans le ontologique du dit ? Eh bien, par rapport也une
l'autre ? Par régime
corrélation langagière qui annule l'autrement du Dire au
bénéfice du dit. Cette corrélation fait du Dire un simple dédoublement interne et finalement une subordination du Dire au dit
:
<<
La corrélation du Dire et du dit,
c'est-当-dire la substitution du Dire au dit, au système 1in guistique et每l'ontologie est le prix que demande la
manifestation沟 (p. 17).
Arrêto ns - nous
1起
Lévinas
signifie ici qu'il n'attend rien d'une distinction entre le Dire et le dit qui resterait corrélative, et ne constituerait pas un arrachement, une substitution, une
(<
réduction ))
un se ns non husserlien). Ce jeu, tenu pour interne起 l'a poph antique adéquate à une philosophie centrée sur (en
l'être, c'est celui que la philosophie analytique du lan gage
a
systématisé dans l'opposition entre une séman
tique de l'énoncé et une pragmatique de l'énonciation. On reconnaît 1生le
dit et le Dire.
C'est précisément cette
corrélation que Levinas tient pour non pertinente, philo-
6
LE DIRE ET LE DIT
sophiquement p ar1ant. Cette première figure de l'autre ne
fait selon lui qu'adjoindre un appendice, une excrois sance,每la sémiotique de l'énoncé. Et pourquoi ? Parce que la pente de l' a.户ψhansÌJ) c'est la nominalisation, le faire-nom de toutes les ressources de signification du l angage . Levinas tire ici argument du fait que la c orréla tion Dire-dit prend appui, dans le langage, sur la corré lation entre le ve主be et le nom. Cela, on le sait depuis le Craryle qui fonde l'acte prédicatif sur la polarité nom verbe (honomaωrhêma). De fait, deux versions modernes de cette structure corrélative confirment le Cra乡,le : en phénoménologie, la paire noèse-no主me ; en théorie du langage , l ' as signation des verbes aux événements, aux actions, comme on voit chez Davidson dans Evénements et Actions. Qu'i1 s'agisse de la phénoménologie de la noèse ou de la li nguistique du verb e, les deux versio n s de la corrélation entre verbe et nom ouvraient la poss i b i … lité d'une pragmatique du Dire qui, en première approximation, pourrait justifier la dialectique du Dire et du dit. Mais, p our Levinas, il ne peut s'agir que d'une corrélation qui annule l'altéri时, comme il essaie de le démon trer avec l'analyse de l'opération p rédicative qu'il 7
AUTREMENT
tient pour une identification partielle du prédic at au sujet ; identificatÎon partielle , dans la mesure 0臼 dire <( A est B >>, ce n'est pas dire αA est A )> ; i1 s'agit bien néanmoins d'une identification, dès lors qu'on peut dériver 1a dénomination de la p rédication à la faveur du lien a s s im ilateur du (< en tant que >>, du fameux Als w风 évoqué de son côté par Heidegger. C'est ainsi que l'iden tité travailleraÍt sous, dans,也travers la différence. La prédication, en ce sens, reste une opération qui fait p岳阳 valoir l'identité sur la diffl位ence. C'est 1生une première rnanière de prétendre qu'il n'y a pas de vraie diff,已rence, de vraie altérité, avant l'altérité de l'autrui dans l'ap proc he et la proximité . Le débat est-il clos ? Nous verrons pl us tard que dans la recherche d'un discours signifiant approprié每 la décou verte de la responsabilité, une certaine revanche du nom - le nom propre - devra être portée au bénéfice d'un dit postérieur每 la réduction éthique du dit apophantique.
Résumons ce mouvement de pensée, avant de consi dérer une autre tentation一ou séduction - d' altérité à quoi i1 sera répliqué par le prononcer d'un dédire. 8
LE DIRE ET LE DIT
Levinas rassemble sous le titre du thématìque, équiva lent de la thèse doxique de la phénoménologie罗une nou vel1e unÍté corrélative du Dire et du dit, OÙ un certain usage de la catégorie de l ' autr e s e fait j our, m ais pour ètre aussitôt neutralisé. On atteint en ce point l'origine de ce que j'ai appe1é la (( seconde difficulté )) du dis cours tenu par l'auteur d'Autremel1t qu'être, la difficulté也 se thémati ser elle-même每son tour, e t en son lieu propre d' ex… cep tion也savoir le lieu dans le discours de l'éthique d e l'ap proche, de la proximité, de la responsabilité, de la s ub sti tution . Pour le moment, le discours ne peut être que de dénonciation, au sens où l'on dénonce un pacte. Dénonciation nourrie par une accusation de trahisol1. J e lis p. 19 :<< Autremωtqu功re qui, dès le début, est recherché ic i et qui, dès s a t主aduction devant 110US se trouve tr ahi dans le dit dominant le Dire qui 1毛nonce.沙C'est bien, 81 l ' o n ose dire, une trahison de la trahison que Levinas exprime par le terme << dédire )) : << L'aut r e ment qu 飞tre s'énonce dans un dire qui doit aussi se dédire pour arra cher ainsi l' autrement quγ'tre au dit où l'au treme l1 f qu'古re se met déj每每 ne signifie宜 qu'un ltre aω"emenf )) (ibid.). On voit poindre ici l ' en jeu de cette bataille contre to u te s le s 9
AUTREMENT
figures de l'autre qui ne seraient pas autrui et qui ne
se rai en t que des variations de l' êtr万autrement et donc des trahisons de ì' autrement伊γ'tre. Mais l'autrement qu'être trouvera斗-il son dit dans la foulée de son dédire ? C'est
tout l'enjeu méthodologique de l'ouvrage .
l\1ais poursuivons le travail du dédire. Sans quìtter encore le champ linguistico-logique, celui de l'apophan
tique dénoncée, arrêtons-nous au préfixe户ré- dans (( prι originel)>
et
au
D'abord le 户r,ιde
préfixe (<
dia-
prι-origínel
dans >>.
(( dia-chronie
>>.
La querel1e avec les
th臼ries linguistiques qui font du Dire une annexe du dit est l'occasion d'un usage de la notion d'origine avec lequel il faut aussi faire
rupture. La
théorie des actes de
discours et des performatifs, et même plus gén位alement une linguistique de la phrase comme celle de Benveníste,
suggè r e n t une position du sujet parlant, du locuteur,
comme faisant acte de dire, comme prenant la parole, donc comme prenant une initiative de discours. Or une
telle initiative incline生faire du sujet parlant l'origine de son Dire. De cela Levinas ne veut à aucun prix, dans la mesure 0白dans l'
((
approche
>>,
l'initiative vient princi
piell e me nt de l'autre, d'autrui. Je vois 恼, pour ma part,
10
LE DIRE ET LE DIT
un point d'extrême difficulté. Est-il permis de dépouil1er le Dire de son caract位e d'acte p o ur l'accorder avec la p assivi té << plus passive que toute passi飞7让é )), pr o pr e à la réceptio n de la mise en respon s ab i1it:é du s o i p ar l ' a u t re que soi ? Quoi qu 'il en soi t , nous t:ouchons 1礼que1 qu'en soÍt le prix,生la raison d'introduire dans la discus sion le p'乎de <( pré-originel >). Lequel entraîne le an... de l' an-archie. L'an-archie du Dire éthique se soustrait公 l' archèJ à l'archie de l ' énonci at:ion, réduite à une sim ple excroissance du dit apophantique . 1'vlais le préfixe p ré… ne veut:-il p as dire antériorité temporelle ? Une aut:re t:êt:e de l ' hydre de l'aut:re ont:ologique se dresse ici, qu ' il faut起 son tour couper. C'est l 'autre prét:endu de }'antériorité te11lporelle. Autre prétendu, dans la mesure où le << passé retenu )) est récupéré par le présent de la présence. Ce n'est plus si mplemen t le présen t de l 'in iti a tive de l'énon ciation qui est en cause, mais le présent: de la présen ce , dans lequel Husserl aurait, selon Levinas, résorbé, récu p éré l'altérité du passé par le truchement de la << réten tion )> et plus encore par le biais d' une assimilat:ion de ]a rιt:rospection à une syn th èse de rét:ent:ions de rét:entions. Levinas joue 1C1起 fond la carte de la proximíté au sens 11
AUTREMENT
éthique contre celle de l' antér证orité, e n son sens ontico
A cet éga时, Levinas refu s e l'app山 que pouvait lui offrir une phénom也ologie de la mémoire, de l'histoire et du récit. Ce sont 1起pour lui trois opérations qui .rynchronisent ce qu' Augus tin appelait pourtant disten tio antmt (c' est moi qui parle ici, mais je crois le faire dans la ligne du texte de Levinas). Celui-ci plaide s ans répit pour une dia-chronie sans .ryn-chronie récupératrice. Il ne reconnaît ni也la mémoire, ni 生l'histoire, de diachro nie irréductible, dans la mesure où la médiation linguis tique du récit neutralise, selon lui, le pas sage du temps comme dis-sociation, comme dia-chronie. Cette b ataille frontale menée contre l'histoire et la mémoire est d注u tant plus significative qu'Augus tin avait traduit par dis tentio la diastasis des néoplatoniciens. Mais, 每 suivre Levi nas, ce tte diastasis ne ferait pas écart irrécupérable comme le font l'approche et la proximité d'autrui. A çet égard, les textes sont nombreux, bien que courts et allu sifs, concernant la (( récupération de tous les écarts )) constitutifs du déphasage de l'instant也 l'égard de 1山 même qui fait du temps un passage, un laps d'écart - je cite : < < Récupératiön de tous les écarts par la rétention , ontologique.
12
LE DIRE ET LE DIT
par la mémoire, par 1哇lÏstoire. Il
faut que dans
sa
tempo叩
ralisation où, par la rétention, la mémoire et l'histoire,
ou se synthétise ou ras semble, comme dirait Heidegger, où t o ut se cristal
rien ne se perd, se
où tout
se présente
lise ou se sdérose en substance, i1 faut que dans la tem… poralisation récupérable, sans temps perd叫sans temps生 perdre et OÙ se passe 1毛tre de la substance
-
se
signale
un laps de temps sans retour, une diachronie主éfractaire 起toute synchronisation, une diachronie transcendante
>)
(p. 22) En
ce sens, le
pas sé
dire rendu représentable par la relève du ment de
mémorab le, c'est-立 mémoi宜e et l'histoire,
en tant que
thématisable. D'。在la qualification, non seule町 pré…originel, mais de pré-mémorable du Dire,
en rupture de synchronisation. Ici le préfixe户ré- rejoint